mardi 20 décembre 2011

Législatives nationales 2011, la CENI interrompt les opérations de compilation

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a interrompu momentanément les opérations de compilation des résultats des législatives 2011 sur l’ensemble du territoire national. L’annonce a été faite par Jacques Djoli, vice-président de la CENI.

Les opérations de compilation des résultats des législatives 2011, dans tous les CLCR disséminés à travers le pays, sont momentanément suspendues. La décision émane du Bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Elle a été affirmée par le vice-président de cette institution citoyenne, Jacques Djoli, lors de son intervention, le week-end dernier, sur les antennes de Radiookapi.
 
D’après le professeur Jacques Djoli, cité par la source, cette mesure est prise pour «essayer de recadrer les agents afin de traduire l’expression de la sociologie électorale telle qu’exprimée».
 
«Nous avons déjà beaucoup de mal par rapport à ce qui s’est passé [des irrégularités constatées lors de la présidentielle] et nous voulons cette fois-ci sauvegarder tant soit peu ce processus», a-t-il ajouté.
 
Dans le même registre, le vice-président Jacques Djoli a déclaré que son institution vient de signer un accord technique avec la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (Monusco) afin de «limiter toutes les manipulations» observées au niveau des centres locaux de compilation des résultats (CLCR).
 
Selon la source, le professeur Jacques Djoli a, par la même occasion, fait savoir que la Monusco devra être présent dans tous les CLCR, en commençant par ceux de Kinshasa.
Force est de rappeler ici que, depuis le début des opérations de compilation des résultats des élections du 28 novembre 2011, les agents de la CENI sont accusés de falsifier les procès-verbaux (PV) de vote. Ces plaintes sont formulées à l’endroit de la CENI par des candidats tant de l’Opposition que de la Majorité présidentielle (MP).
 
Cinq agents de la CENI ont été arrêtés le mardi 13 décembre à Nyiragongo au Nord-Kivu. Alors qu’à Bokungu (Equateur), les candidats députés de la MP ont accusé les agents de la CENI de falsifier les résultats au profit de l’opposition. Les cas de «tricherie avérée» et «d’irrégularités» ont été dénoncés dans les CLCR des territoires de Kabare, Fizi et Uvira, (Province du Sud-Kivu).
 
Des informations en provenance des CLCR de Kinshasa sont de plus en plus inquiétantes. Elles laissent entendre que des opérations de compilation des résultats s’y déroulent dans «la plus grande confusion».
 
Réagissant à cette situation, Jacques Djoli a non seulement déploré les tentatives de soudoyer les agents de la CENI, mais aussi la pression exercée sur eux par les autorités publiques à tous les niveaux.
 
Le président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda a, la semaine dernière, regretté ce comportement peu recommandable. Il avait, par la même occasion, promis que son bureau devrait procéder au changement des agents de la CENI commis dans les CLRC.
Daniel Ngoy Mulunda a aussi annoncé que son institution allait déployer ses membres dans les CLCR pour se rendre compte de ce qui s’y passe.
 
Par ailleurs, le président de la CENI a condamné le mauvais comportement de certains agents de l’Etat, des parquets et de l’Agence nationale de renseignements (ANR) qui seraient en train d’interférer dans les opérations de vote en cours dans les CLCR.
Il avait rappelé aux uns et aux autres que c’est la Cour suprême de justice qui est habilitée à certifier les résultats des élections.
 
L.N

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