dimanche 30 janvier 2011

Un outsider pour faire imploser la RDC

Les vrais enjeux politiques en RDC se peaufinent à l’étranger. Dans le cas d’espèce - l’élection présidentielle 2011 - les tireurs de ficelles ont choisi la politique du chat. Ils laissent tout le monde manifester ses ambitions alors qu’en réalité ils préparent un outsider jusque là insoupçonné. Le joker aurait pour mission de déjouer tous les calculs et pronostics politiques en présence. Objectif : faire imploser la RDC et jouer la carte de la balkanisation.

La vague de la révision constitutionnelle passée, toute la classe politique congolaise est revenue à l’essentiel, à savoir la poursuite sans ambages du processus électoral. Tous ont convenu de faire de 2011 l’année de l’élection présidentielle, malgré le retard constaté dans la mise en place du bureau de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) et la promulgation de la nouvelle loi électorale.
En attendant, des ambitions au poste de président de la République n’ont pas tardé à se manifester, même si c’est encore de manière informelle. Des noms des candidats à la magistrature suprême pour le prochain mandat circulent déjà aussi bien du côté de la Majorité au pouvoir que celui de l’Opposition. Ceux-ci vont de gros calibres aux 9 mm ou menus fretins ; des plus connus aux illustres inconnus.
Point n’est pas besoin de les citer, la campagne électorale n’ayant pas été lancée de manière officielle.
Ce qui est intéressant, c’est ce que révèlent des sources très au fait de ce qui se trame sur la RDC - et à l’insu des Congolais eux-mêmes, du moins la majorité silencieuse.
Selon ces sources, l’empressement à annoncer ses couleurs dans le chef de certains candidats n’est pas gratuit. Ceux-ci constitueraient de simples pions que l’on pousse. Ils joueraient le jeu à cœur joie sans soupçonner sur quelles motivations reposerait le soutien moral et financier dont ils bénéficient.
En réalité, la véritable partie se jouerait ailleurs et avec des cartes non encore abattues. De leur laboratoire haut perché au-dessus de la RDC, les tireurs de ficelles suscitent des ambitions à foison de manière à entraîner la clase politique congolaise de même que l’opinion nationale dans la voie de la distraction. Pendant ce temps, ils préparent en toute quiétude leur coup fourré. C’est ce que d’aucuns appellent la technique du chat. Une feinte à gauche alors que le saut sur la proie s’effectue à droite.
Dans le cas d’espèce, les fossoyeurs de la RDC ont préparé une situation politique quasi à l’ivoirienne. Leur candidat à l’élection présidentielle se présentera en dernière minute en outsider. Il est connu de l’électorat congolais pour avoir exercé de hautes fonctions durant tous les régimes qui se sont succédé à Kinshasa. Pour l’instant, il garde son silence et attend le moment venu pour brouiller toutes les cartes politiques mises en jeu.
Il semble qu’il n’en serait pas à son premier coup. Et qu’en cette matière, il joue avec brio. Ainsi, à l’annonce de sa candidature, des contestations se lèveront de partout. Il sera, comme en Côte d’Ivoire la source des tensions politiques préélectorales et postélectorales. Une guerre civile pourrait s’en suivre, prédisent des milieux spécialisés.
CREER LE CHAOS
L’objectif poursuivi est de paralyser le pays et le maintenir dans un état perpétuel d’instabilité. En ce moment-là, ceux qui ont toujours soutenu que le Congo, dans ses dimensions actuelles et avec les institutions en place, ne serait pas gouvernable vont s’en servir comme alibi pour relancer la mise en marche de leur plan de balkanisation.
Ce plan macabre a jusque là fait flop du fait de la cohésion nationale au niveau de la population congolaise. Celle-ci, qui n’est plus dupe du tout, n’a jamais cautionné que son territoire soit galvaudé ni aliéné quel qu’en soit le prix.
Malgré cette résistance interne, ceux qui, en dehors de la RDC, tiennent au démantèlement de la RDC n’ont pas désarmé. Le mode opératoire pour atteindre cet objectif passerait, selon certaines indiscrétions, par la voie de la prochaine présidentielle. Tout est fait pour créer le chaos et justifier, en fin de compte, l’urgence de balkaniser le grand territoire qui forme la République démocratique du Congo dans ses frontières de 1885.

RDC : Moïse KATUMBI appelle «Joseph KABILA» à quitter le pouvoir

image Moise Katumbi - Le gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe


Moise Katumbi a condamné certains dirigeants africains s'éterniser au pouvoir. Il les appelle ainsi à quitter le pouvoir pour le bien être de l'Afrique et de leurs pays respectifs. Par ailleurs il a aussi déclaré que le Congo doit s'inspirer des pays européens, américains et même des certains pays africains à l'instar de l'Afrique du sud qui avancent et se développent du fait qu'ils ont instauré des vrais systèmes démocratiques chez eux, ce qui n'est pas le cas chez nous.
Le message de Katumbi devrait en effet interpeller le pouvoir de Kinshasa qui vient de totaliser dix ans au pouvoir (26 Janvier 2001 -- 26 Janvier 2011). Dix ans c'est la période d'une vie déjà - c'est le tiers de Mobutu et donc toute une génération. Un enfant qui était par exemple né en 2001, est supposé être aujourd'hui en 4eme année primaire. Mais le pouvoir à Kinshasa veut cinq années de plus, ce qui l'emmènerai à 15 ans au total soit presque la moitié du règne du Maréchal. Conscient d'avoir perdu la confiance du peuple Congolais et conscient du fait que ce dernier s'apprêtait à le sanctionner lors des prochaines élections présidentielles, le régime a vite procédé à la révision de la constitution modifiant au le mode de scrutin qui se fera désormais à un tour au lieu de deux afin de favorise la candidature de l'actuel président.
Les actions des hommes fort de Kinshasa prouvent combien ils sont déterminés à se maintenir au pouvoir en dépit de conséquences fâcheuses que cela pourrait avoir sur la stabilité du pays car risquant de remettre en cause le consensus politique obtenu à Sun City mais aussi la cohésion nationale.
Les fondations d'une dictature et du parti état sont déjà en construction et c'est sous nos yeux -- arrestations arbitraires des opposants et défenseurs des droits de l'homme, suppression de la liberté d'expression et opinion, installation du parti présidentiel au sein des institutions publiques comme à l'OCC etc,, interdiction de toute manifestation autre que celles soutenant le régime en place, l'armée et la police au service du président et non de la nation, violation de l'un des principes les plus importants de la démocratie garantissant l'indépendance de juges et magistrats vis à vis de l'exécutif (après révision de la constitution les magistrats du parquet son passés sous l'autorité du ministère de la Justice).
Moise Katumbi n'est pas très satisfait par le chemin qu'emprunte le gouvernement de Kinshasa en dépit de tout ce que racontent les chantres du Kabilisme comme Lambert Mendes, Evariste Boshab et autres.
A titre d'exemple, Moise n'avait cesse de réclamer les 40% de rétrocession dus aux provinces comme cela est prévu par la constitution afin de dote le Katanga d'un centre commerciale moderne et réhabiliter l' industrie Katangaise. Mais toutes ses demandes étaient rejetées par le gouvernement central qui lui disait non encore et encore.
Bien que n'exprimant pas tout haut ce qu'il pense tout bas, Katumbi sait qu'aussi longtemps que les hommes forts de Kinshasa seront au pouvoir, rien de concret pourra etre réalisé ni au Katanga ni dans les autres provinces ce qui explique sa décision de ne pas briguer un second mandat comme gouverneur.
C'est à nous, chers compatriotes, de décider quel avenir nous voulons pour notre pays -- ou bien nous sommes satisfaits de la manière de gérance du gouvernement actuel et de son bilan catastrophique ou, nous sommes déterminés à lui faire échec lors des élections de 2011 afin d'établir enfin, un état de droit, fort et prospère.
Roger BONGOS

Son entourage confirme : « Joseph KABILA » est vraiment rwandais, voici la preuve

Honoré NGBANDA - Président national de l'Apareco (Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo)


Honoré Ngbanda est le Président national de l’Alliance des patriotes pour la Refondation du Congo (APARECO). Sa parole compte autant que celle d'autres sur la situation préoccupante de la République démocratique du Congo. Honoré Ngbanda aura été le Congolais qui s'est investit dans le réveil de la conscience de ses compatriotes avec des moyens modernes notamment son site aparecordc.org. Au sein de la diaspora congolaise, il est en pôle position non pour aller aux élections pipées d'avance comme celles de 2006, mais pour la libération du Congo de l'occupation.
Fin stratège, il est insaisissable pour ses détracteurs et sa constance déroute ses adversaires. C'est pour la seconde fois qu'Honoré Ngbanda, président de l'Apareco répond aux 10 questions de Réveil-FM. C'est à coeur ouvert qu'il s'est exprimé !

1. Réveil-FM: Bien que votre parti politique l’APARECO fasse preuve de beaucoup de dynamisme, particulièrement à travers votre site Internet et vos nombreux écrits, dans le travail de mobilisation et d’information des congolais, vous-même, on  vous entend très peu et on ne vous voit plus du tout nulle part, à tel point que de nombreuses spéculations sont colportées ça et là à votre sujet, notamment sur votre lieu de résidence aujourd’hui. Où vivez-vous actuellement et pourquoi cette «discrétion» à outrance?

Honoré NGBANDA : Je comprends votre préoccupation et celle de nombreux compatriotes au sujet des précautions qui entourent mes mouvements et lieux de résidence depuis quelques années. Ce n’est pas de la paranoïa. Ceux qui me connaissent bien savent que la peur ne fait pas parti de mes points de faiblesse. Mais la qualité et la taille des adversaires que je combats m’astreignent à une très grande prudence si je veux aller loin. Jusqu’au bout.
Beaucoup de gens réduisent la dimension de mon combat à la seule personne d’Hyppolite Kanambe que certains Congolais appellent naïvement «Joseph Kabila». Cet homme n’est que le petit sommet d’un immense iceberg caché sous l’eau. Si vous voulez avoir une petite idée de la dimension des puissances auxquelles notre combat s’oppose pour libérer la RDC, lisez mon dernier ouvrage « Crimes organisés. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux ». Le titre en dit déjà long !
Et je voudrais attirer votre attention sur un détail: dans ce livre, vous ne trouverez nulle part un paragraphe réservé à «Joseph Kabila». Cela non pas qu’il soit innocent, loin s’en faut, mais parce que j’ai voulu montré qu’il n’est qu’un pantin. Une marionnette. Bien que son rôle soit extrêmement nocif. Par contre, ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre sont nombreux et très puissants. C’est contre eux que je me protège essentiellement.
Ainsi, quand je quitte ma maison, même mon épouse et mes enfants ne savent pas où je vais ni où je séjourne. Cela fait parti du sacrifice. Plusieurs réseaux africains, européens et asiatiques sont gracieusement rémunérés pour avoir ma tête. Mais jusqu’ici, mon Dieu me protège bien !
Mais je dois aussi faire ma part. Vous comprendrez donc que dans un tel contexte que, je ne vous dise pas quels sont mes lieux de résidence actuellement, je pense que ce qui intéresse le plus les patriotes congolais, c’est d’être rassurés que je continue à mener le combat de libération de la RDC. Et ce qui intéresse mes compagnons de combat, c’est d’être en contact permanent avec moi, ce qui est le cas.

2. Réveil-FM: Ce mois de janvier 2011 « Joseph Kabila » fête ses dix ans à la tête de la République démocratique du Congo , vous qui êtes le 1er congolais à avoir dénoncé par voie de presse internationale (Jeune Afrique Économie N°323 de Janvier 2001, page 14) sa « fausse nationalité congolaise » dès sa présence à la tête des institutions congolaises, en contestant son identité, alertant ainsi à la fois vos compatriotes  contre son inféodation au pouvoir de Kigali et le danger de ses véritables intentions à la tête de la RDC, que répondez-vous à ceux de vos compatriotes et à d’autres observateurs, qui se demandent pourquoi dans un tel contexte, vous avez abandonné votre pays depuis aussi longtemps ? Allez-vous participer aux prochaines élections annoncées en RDC ?

Honoré NGBANDA : Aujourd’hui, quand il m’arrive de croiser certains cadres politiques congolais qui sont autour de « Joseph Kabila », la grande majorité parmi eux m’avoue en aparté avoir la certitude que cet homme est vraiment rwandais. Certains vont jusqu’à me dire qu’ils comptent sur mon combat et celui des patriotes congolais.
Ce n’est pas courageux de leur part, mais cela prouve néanmoins que la majorité des congolais reconnaissent bien que celui qui préside les institutions congolaises actuellement n’est pas congolais, mais craignant pour leur vie, ils ont peur de réagir.
Quant à moi, le seul défi que je lance à Hyppolite Kanambe et à tous ceux qui le défendent et le protègent, plus par intérêt que par conviction, c’est qu’il accepte de se soumettre au test ADN. Sur lui-même, sur les reliques de Laurent Désiré Kabila (son prétendu père biologique) et sur Madame Sifa Mahanya (sa prétendue mère biologique).
Aujourd’hui, les afro-américains se livrent massivement au test ADN pour retrouver leurs familles biologiques en Afrique. Les dernières expériences viennent de se passer au Cameroun où plusieurs afro-américains ont retrouvé leurs familles biologiques. Des tests ADN sont régulièrement pratiqués aussi pour certains étrangers qui veulent émigrer vers les USA.
De nos jours le test ADN n’offusque plus personne. Pour preuve, plus près de nous, l’Union Européenne à voté une loi obligeant les immigrés à se soumettre au test ADN pour confirmation de leurs origines ou de leur filiation…
En somme le monde entier profite de ces progrès scientifiques pour lever des équivoques identitaires en cas de besoin. Je me demande alors pourquoi, pour un cas aussi gravissime que celui de l’imposture présumée au sommet de l’Etat, la classe politique congolaise n’oblige-t-elle pas cet imposteur, qui nous est tombé du ciel comme un véritable OVNI politique, à pratiquer le test ADN qui résoudra une bonne fois pour toutes, l’énigme qui entoure sa véritable identité ?
Dans des pays qui se respectent, une fausse déclaration d’identité au sommet de l’État est considérée comme de la haute trahison.
Il n’y a qu’en RDC qu’un tel parjure ne semble émouvoir personne.
Croyez-vous sincèrement que si Kanambe était certain d’être réellement le fils biologique de M’Zee Laurent Désiré Kabila, il n’aurait pas déjà procédé de lui-même au test ADN qui aurait pu déjà dissiper le doute qui pèse sur lui et mettre fin à la polémique afin de lui permettre de gagner la confiance des congolais ?
Pourquoi l’Union Européenne oblige-t-elle les petits immigrés africains à pratiquer un test ADN et elle ne le demande même pas gentiment à un homme dont la déclaration douteuse d’identité à la tête d’un État est à la base des conflits et de l’instabilité de tout un pays?
Poser cette question, c’est y répondre. Celui qu’on appelle « Joseph Kabila » n’est pas Congolais.
La communauté internationale le sait. Mais en coulisse, ils nous répondent que «c’est une affaire congolo-congolaise, il appartient donc aux seuls congolais de le résoudre».
Et ils ont raison quelque part. La balle est dans notre camp. C’est aux Congolais de mettre fin à cette imposture et à la forme d’occupation la plus sauvage et la plus humiliante des derniers siècles qu’ils connaissent chez eux.
Et croyez-moi, ce n’est certainement pas en acceptant d’aller concourir à une mascarade d’élection que le pion des forces d’occupation étrangère organise que nous parviendrons à libérer notre pays des griffes des envahisseurs. Le fait d’accepter seulement le principe de concourir avec un candidat rwandais à la magistrature suprême de notre pays, la République Démocratique du Congo, a quelque chose de malsain et d’ignoble pour l’élite congolaise.
C’est comme si on invitait la victime à qui on a volé des tableaux volés à participer en concurrence avec son voleur à une vente aux enchères de ses biens volés s’il tient à les récupérer.
L’image devient encore plus cocasse lorsque les juges de la dite vente aux enchères se trouvent être les complices du voleur sensés partager le butin avec lui !
J’espère que vous comprenez mon angoisse et ma colère !
Par ailleurs, si j’avais décidé d’abandonner mon peuple, j’aurais adopté la solution de la facilité comme les autres. Et j’aurais accepté les postes politiques et l’argent qu’on m’a offerts, pour abandonner mon combat et regagner le pays.
Alors qu’au même moment, certains barons de la 2e République ont plutôt déboursé des millions pour obtenir les faveurs des « Kabila» pour rentrer au pays.
Mon combat est un combat de principe et d’idéal: si nous ne le menons pas aujourd’hui, demain il sera trop tard !
La position de l’APARECO que je préside est donc tout à fait claire et elle n’a d’ailleurs jamais changé depuis que notre plate-forme a été créée: nous ne participerons jamais à des élections organisées par l’étranger qui occupe la tête des institutions de notre pays par l’imposture.
Nous voulons d’abord la Libération de la RDC, et ensuite seulement le peuple congolais pourra choisir librement ses dirigeants et ses représentants comme dans toutes les démocraties dignes de ce nom.

3. Réveil-FM: En moins de deux semaines la révision constitutionnelle a été  « boutiquée » puis promulguée. Joseph Kabila et les parlementaires –députés et sénateurs- de son camp ont réussi leur coup de force. Que pensez-vous de cette constitution et plus précisément, était-il important et urgent de la réviser à moins de 10 mois de la fin du mandat de Joseph Kabila ? Depuis la révision constitutionnelle de Joseph Kabila, les joséphistes narguent les Congolais et jubilent devant le silence plat puis la réaction timide de la communauté internationale avec l’UE qui s’est dit entre autre « inquiète » et « surprise » par cette révision, une fois le texte voté. La France s'est même prononcée pour cette constitution qu’est-ce que cela vous inspire ?

Honoré NGBANDA : D’abord je vous avoue que je ne suis pas disposé à débattre sur ce document confectionné à l’étranger et servant à légitimer l’occupation de mon pays.
D’autant plus que ce document est chaque fois taillé et recousu sur mesure pour contourner et au besoin combler les failles et les insuffisances de l’imposteur au pouvoir, ou encore pour exclure tous les adversaires gênants.
Le problème n’est pas celui de savoir si oui ou non la constitution de la RDC est bonne ou mauvaise. C’est un faux débat !
Chaque peuple souverain se dote de la constitution de son choix. Le vrai problème est celui de savoir si le peuple congolais est aujourd’hui réellement souverain pour se doter librement de la constitution et des dirigeants de son choix.
La vraie problématique ici ne porte pas sur la quintessence des articles de la constitution de la RDC. Il n’y a pas une meilleure ou une pire constitution au monde du moment que celle-ci est choisie librement.
C’est pourquoi, la seule question importante qui mérite d’être examinée est celle de savoir si le peuple congolais est aujourd’hui réellement souverain pour se doter librement de sa constitution et pour élire les dirigeants de son choix. La réponse, vous vous en doutez, est évidement négative.
Ce n’est ni la France, ni les États-Unis d’Amérique, ni un quelconque autre État au monde qui doit proclamer bonne ou mauvaise la constitution de la RDC.
C’est encore là la preuve de la persistance des relents des avatars du colonisés qui collent toujours et encore à la peau des certains cadres politiques congolais.
Mais nous devons avoir le courage de nous regarder dans les yeux et nous dire certaines vérités en face : la force d’un seul jeune homme étranger sans formation ni culture, mais qui est parvenu à vassaliser tout un peuple jusqu’à le chosifier, sa force disais-je, vient de la démission, que dis-je, de la complicité de la classe politique et de l’intelligentsia congolaises.
En effet, «Kabila» seul ne peut pas charcuter la constitution sans l’aide des juristes et des députés et sénateurs congolais.
Je vous rappelle que cette révision s’est faite sur fond de corruption comme nous l’avons révélé aux Congolais sur notre site internet. Kanambe ne peut pas tout seul semer la mort des milliers de congolaises et de congolais sans l’aide des officiers et soldats congolais.
Seul, cet imposteur et vandale ne peut pas piller nos banques, nos entreprises, nos mines sans l’aide d’experts et cadres intellectuels congolais à sa solde…
Tout au long de mon combat, j’ai malheureusement expérimenté cette triste réalité : c’est que le premier ennemi de la RD Congo et du peuple congolais, c’est le citoyen congolais lui-même !
C’est pourquoi, l’APARECO concentre son combat d’abord sur le réveil et la conscientisation de l’élite et de la jeunesse congolaises.
Dieu merci, ce combat qui a conquis toute la diaspora congolaise gagne aujourd’hui toutes les couches de l’intérieur du pays. Aujourd’hui beaucoup d’associations et de mouvements politiques congolais ont adopté l’étendard de notre combat.
Je m’investis beaucoup personnellement et avec l’aide de nombreux compatriotes pour que l’APARECO soit toujours au fait de ce qui se passe en RDC ou de tout ce qui se trame contre le peuple congolais dans certaines officines à travers le monde.
Les informations que nous diffusons depuis des années sont largement relayées par beaucoup de congolais , et même si certains parmi eux ne nous en reconnaissent pas la paternité, ce qui n’est pas très honnête certes, cela n’a aucune importance.
L’essentiel est que nous parvenions tous ensemble à libérer notre pays.
De ce fait, ce n’est pas le dernier tripatouillage de la constitution par « Kabila » qui changera quoi que ce soit à la détermination de la résistance congolaise ni au calendrier de son action.
La marche vers la libération de la RDC est irréversible, même si nos ennemis essayent vainement de la tourner en dérision !
La victoire est et demeure notre seul délai !

4. Réveil-FM: Lorsqu'on regarde l'échiquier de la politique congolaise, vous êtes le seul, qui après avoir travaillé avec Mobutu, vous avez demandé pardon au peuple congolais et vous n'avez jamais pactisé avec le régime des joséphistes. Or la plupart des Mobutistes travaillent avec et pour Joseph Kabila: Léon Kengo wa Dondo, Edouard Mokolo wa Pongo, Koyagialo, Pay Pay, Tambwe Mwamba, Kin Kiey Mulumba, Modeste Mutinga etc. Et pourtant c'est vous qu'on essaie de diaboliser. Pourquoi Honoré Ngbanda fait-il toujours tant peur au pouvoir des joséphistes ?

Honoré  NGBANDA : Non ! Je ne crois pas être le seul à avoir demandé pardon. Je crois que beaucoup d’autres l’ont fait aussi avant et après moi. Soit !
A cause du combat acharné que je mène contre la nébuleuse des puissances d’occupation de mon pays, j’ai été maintes fois sollicité par des vautours au pouvoir à Kinshasa, à Kigali, à Kampala et ailleurs pour accepter des offres mirobolantes, à condition d’abandonner mon combat.
Et c’est ce qui rend d’autant plus ridicules les collabos kabilistes qui s’époumonent à m’insulter nuit et jour, s’efforçant vainement de minimiser la portée du combat que nous menons au sein de l’APARECO.
En effet, pendant que ces collabos s’attaquent à moi, leurs chefs font des mains et des pieds pour me convaincre de rentrer au pays afin de travailler avec eux !
Parce que j’ai refusé la compromission, je suis devenu la cible principale de cette maffia sous forme de pieuvre, dont la tête se trouve à Kinshasa et à Kigali, tandis que ses tentacules sont déployées partout à travers le monde.
Pour preuve, je suis aujourd’hui le seul dignitaire de la deuxième République dont tous les biens meubles et immeubles sont encore confisqués et exploités par les barrons du régime en place en RDC.
Je constate seulement que pour avoir refusé de dire oui aux forces d’occupation et de pillage dans mon pays, je suis devenu l’ennemi à abattre.
Des tueurs africains, arabes, européens, américains sont gracieusement payés par ces lobbies maléfiques pour m’abattre. Simplement parce que je résiste et que mon combat avec tous les patriotes menace des gros intérêts qu’ils entretiennent en RDC.
Mais heureusement je ne suis plus seul. J’ai mon Dieu qui me soutient et me protège de ces puissants ennemis.
Et j’ai toute cette jeunesse congolaise qui se lève chaque jour par centaines pour rejoindre le rang des patriotes déterminés à bouter dehors les ennemis de notre patrie.
Les jours qui viennent verront le soleil de la liberté briller sur notre pays !

5. Réveil-FM: De nombreux congolais trouvent que votre parti politique est resté  étrangement silencieux au sujet du retour de Tshisekedi en RDC. Et surtout si, comme en 2006, l’APARECO refuse de participer aux prochaines élections, qu’est ce qui vous empêche dans ce cas, comme vous l’aviez fait pour JP Bemba auparavant, de soutenir la candidature du leader de l’opposition qui semble à priori bénéficier du plus grand consensus autour de sa candidature à la présidence de la  République congolaise, en l’occurrence Monsieur Etienne Tshisekedi ?

Honoré NGBANDA : Supposez un moment que lors d’un pique-nique avec des amis, on vous offre un plat de champignons, et qu’en tant que connaisseur vous les alertez pour les empêcher de manger ces champignons, car vous savez qu’ils sont vénéneux.
Mais malheureusement, vos amis refusent de vous écouter, mangent le plat et tombent tous gravement malades. Certains meurent et quelques uns échappent de justesse à la mort.
Mais si l’année suivante vous revenez au même endroit avec les mêmes amis rescapés pour participer à une rencontre semblable, et qu’on vous présente de nouveau le même plat de champignons, que ferez-vous si vos amis, repoussant une fois de plus vos avertissements se ruent de nouveau sur le même plat de champignon pour le manger? Allez-vous manger avec eux pour leur faire plaisir ?
En 2006, nous avions prévenu nos compatriotes dont ceux de l’UDPS contre le piège que représentait leur participation aux élections. Mais ils ont préféré écouter Louis Michel et d’autres qui promettaient la lune aux congolais après les élections.
Cinq ans après, si les mêmes congolais qui viennent de faire les frais de cette supercherie veulent rééditer la même expérience, je ne vois pas ce que nous pouvons leur dire de plus.
J’estime que Monsieur Etienne Tshisekedi est mon aîné en tout point de vue : il a commencé la politique avec Mobutu bien avant moi dans les années 60, je n’étais encore que sur les bancs de l’école. Ils ont créé le MPR et l’ont imposé aux zaïrois avec Mobutu dans les années 70, j’étais encore étudiant.
Il a beaucoup plus d’expérience que moi, car il connaît mieux que quiconque les dessous des cartes de cette campagne d’occupation de la RDC en 1996 et ses conséquences aujourd’hui.
S’il décide malgré tout de faire confiance au pouvoir d’occupation en place à Kinshasa et d’aller concourir aux élections avec lui, je ne peux que respecter son choix et le regarder faire.
Je n’ai pas la science infuse.
Mais je souhaite simplement qu’on respecte aussi mon choix de demeurer fidèle à mes convictions, aux idéaux et aux valeurs du combat de résistance que je mène avec les patriotes congolais qui ont librement accepté de me suivre. Pourquoi dois-je abandonner les nombreux congolais qui m’ont fait confiance et se sont engagés dans la résistance, pour aller rejoindre Etienne Tshisekedi dans sa logique des élections ?
Toutefois, je reste persuadé que le leader maximo connaîtra des moments très difficiles avec l’UDPS, car «Joseph Kabila» a profité des divisions et des rivalités au sein de ce parti pour le miner sérieusement.
N’oubliez pas que j’ai des antennes au sein du système « Kabila ». Et croyez-moi, dans les jours qui viennent, vous allez assister à un ouragan qui va souffler au sein de l’UDPS pour tenter de l’imploser.
C’est l’œuvre de l’imposteur rwandais au pouvoir. Des dispositions sont déjà prises pour paralyser Etienne Tshisekedi et son aile, tandis qu’ une aile en gestation lancera une autre UDPS made by Kanambe.
Mais, l’étiquette sera invisible à l’œil nu ! Nous avons pris soin de prévenir certains cadres de l’UDPS de ce complot.

6. Réveil-FM: Parmi les autres candidats déclarés à l’élection présidentielle, Vital Kamerhe semble concentrer particulièrement l’hostilité de l’APARECO. Que lui reprochez-vous au juste ?

Honoré NGBANDA : Il ne s’agit pas ici de problème d’hostilité, il s’agit plutôt d’une sérieuse inquiétude concernant l’identité de l’homme et sa franchise politique. Dans l’APARECO, nous ne croyons pas du tout à la sincérité de son combat.
Souvenez-vous dans une interview daté du 6 février 2006 accordé à Monsieur Magloire Paluku du site Beni-lubero.com, Vital Kamerhe y affirmait sans sourciller que « Joseph Kabila » aurait étudié à l’école française de Dar-Es-Salaam.
J’ai personnellement enquêté à ce sujet et figurez-vous qu’il n’existe aucune trace de Joseph Kabila dans cette école ni même sous un pseudonyme.
Et chose étrange, celui qui est sensé avoir étudié dans une école française pendant des années selon Kamerhe, est arrivé en RDC en parlant couramment le kinyarwanda, comme en témoigne plusieurs personnes qui l’ont côtoyé, mais par contre, il baragouinait péniblement le français !
D’ailleurs le même Kamerhe fut parmi ses premiers professeurs de français.
De plus, dans cette même interview, concernant le niveau d’étude de « Joseph Kabila », Vital Kamerhe a affirmé que ce dernier a fait, je cite : « des cours accélérés à distance du Droit International et Diplomatique de l’Université de Washington et c’est Condoleezza Rice en personne, la secrétaire d’État Américain qui a certifié le diplôme. Joseph Kabila est licencié en Droit international et Diplomatique. »
Tout le monde sait aujourd’hui que ce diplôme imaginaire, n’a jamais existé et que même l’université dans lequel Kanambe serait supposé avoir obtenu ce diplôme relève de la fiction comme l’ont prouvé les résultats des investigations menées par des compatriotes vivant aux États-Unis.
Quant à la déclaration, selon laquelle l’ancienne Secrétaire d’État américain aurait elle-même « certifié » le fameux diplôme de « Kabila », je vous laisse juger de l’ampleur du mensonge. C’est absolument scandaleux et hallucinant pour un homme politique de se livrer publiquement à un tel canular !
Comment dès lors lui faire confiance quand il vous dit qu’il a divorcé d’avec son complice ?
Nous nous posons donc deux questions importantes pour lesquelles les réponses ne sont pas rassurantes: à quel jeu joue Vital Kamerhe et pour qui roule-t-il réellement ?
Nous savons comme beaucoup d’autres que c’est Kamerhe qui a fait « Kabila » roi en 2006, non seulement en menant, tambour battant, la campagne électorale de l’imposteur rwandais, mais plus grave encore, en pilotant personnellement, et de mains de maître, les grandes opérations de fraude avec le bourrage des urnes et la falsification des PV des bureaux de vote dans toutes les régions à l’est de la RDC.
Et cela au vu et au su des observateurs de la Communauté internationale et de la MONUC. Et quand nous entendons cinq ans après le même Vital Kamerhe dire sans sourciller aux kivutiens : « je vous ai menti », comprenez que nous puissions avoir un véritable choc !
Les congolais aimeraient sans doute savoir sur quoi d’autres et jusqu’à quel point a-t-il menti précisément ?
Qu’est-ce qui a changé fondamentalement en « Kabila » depuis 2006 qui puisse justifier le brusque virage de Kamerhe à 180 degrés pour avoir en plus la prétention de venir « fédérer » l’opposition qu’il a torpillée sans état d’âmes jusque hier encore? Je ne souhaite pas que nous déshabillions Saint Pierre pour habiller Saint Paul.
Il est plus facile de combattre un envahisseur ignare et sans expérience du genre de «Joseph Kabila» que d’avoir à affaire à un félin de la trempe de Kamerhe, qui connaît bien les coins de la maison pour se dissimuler et attaquer au bon moment.
Je peux vous assurer que, dans l’APARECO, c’est sans état d’âme que nous observons très attentivement les circonvolutions d’un revirement qui nous inquiète au plus haut point.
D’autant plus que depuis son « entrée dans l’opposition » Vital Kamerhe n’a pas encore donné sa position une seule fois au sujet de l’identité réelle de « Joseph Kabila », lui qui est sensé posséder les secrets de cet OVNI politique sorti de nulle part.
Et puis, l’avez-vous jamais entendu condamner ouvertement Paul Kagamé et son action criminelle en RDC ?
Même lorsqu’on lui a demandé dernièrement dans une interview son point de vue sur le rapport « Mapping » de l’ONU rendant compte sur 600 pages des crimes de l’APR (Armée patriotique rwandaise) en RDC, il s’est débiné en prétextant ne l’avoir pas encore lu, pour ne pas avoir à faire de critiques sur ses véritables maitres ou ne pas se mettre à dos les congolais.
Par ailleurs, faites le bilan de sa présidence au parlement et dites moi en quoi a-t-il été brillant pour le peuple congolais : la majorité qu’il représentait a par exemple plus milité et fait voter la loi d’amnistie couvrant les criminels du CNDP (officiellement alliés de l’AMP aujourd’hui) et autres, plutôt que de réclamer un Tribunal Pénal international pour la RDC.
Nous examinons méticuleusement ce revirement de Kamerhe. Nous ne manquerons pas de communiquer aux patriotes congolais, les conclusions finales de nos investigations. Nous n’avons aucun droit de renier à quelqu’un le droit de se proclamer « opposant » à « Joseph Kabila ».
Mais nous avons cependant le droit de nous protéger et de protéger notre combat de libération de toutes les tentatives d’infiltration et de noyautage par l’ennemi.
Vital Kamerhe ne s’est pas simplement contenté de mentir aux congolais, comme il l’a reconnu, mais il a largement et activement contribué à livrer le Kivu et tout l’Est de la RDC sur un plateau d’argent au Rwanda via « Kabila ».
Nous ne sommes pas dupes. Nous demeurons vigilants !

7. Réveil-FM: Où est le général Munene? Est-il arrêté au Congo-Brazzaville comme le clament certaines voix à Kinshasa? Munene étant le neveu de Pierre Mulele que le gouvernement de Marien Ngouabi avait livré à Kinshasa et qui a été assassiné part après. S'il s’avérait que le général Faustin Munene soit au Congo-Brazzaville, les autorités de ce pays peuvent-ils le livrer à Kinshasa ?

Honoré  NGBANDA : Il faut qu’on cesse de faire des amalgames dans notre pays ! Le général Faustin Munene n’a pas fui la ville de Kinshasa parce qu’il était recherché par la justice.
Je défie quiconque à Kinshasa de produire un acte judiciaire authentique contre lui avant la date du 28 Septembre 2010, date à laquelle Munene a fui précipitamment sa résidence.
Je suis aujourd’hui mieux placé pour en parler, car c’est moi qui ai alerté au téléphone le général Faustin Munene à 0H30, pour lui demander de quitter d’urgence sa résidence dans les 30 minutes.
Heureusement qu’il l’a fait, car quelques minutes seulement après son départ, trois camions pleins de militaires ont débarqué dans sa résidence de la commune de Gombe et ils ont tabassé tous les militaires de garde avant de les emmener et d’assiéger la dite résidence. Il faut que je vous précise que l’officier proche de « Kabila », membre de la 5e colonne, qui m’a téléphoné en catastrophe à 0H15 m’a dit : « Une compagnie de barbouzes de « Kabila » va quitter dans trente minutes pour une mission chez le général Munene.
Les ordres formelles ont été donnés en Haut lieu pour l’abattre ; lui et ses gardes sans sommation, et de mettre tout cela sur le compte de la résistance de l’intéressé à l’interpellation » (sic)! Mais après cet échec, la sœur jumelle de « Kabila », Jaynet, a conduit personnellement une expédition punitive dans toutes les résidences du général Munene à Kinshasa et dans celle de sa mère à Bandalungwa. Tout a été pillé sur son passage !
En quittant Kinshasa, Munene était logiquement un supplicié dans son pays, et par conséquent, protégeable par le HCR partout où il pourrait se trouver en dehors de la RDC. Car les menaces pour sa sécurité sont flagrantes.
Dans son exil forcé, le général Munene a choisi de rejoindre le mouvement d’ensemble des patriotes congolais qui résistent héroïquement contre le pouvoir fantoche d’occupation à Kinshasa.
Dans ce contexte, il est obligé de bouger, de beaucoup bouger comme le fond tous les leaders patriotes résistants.
Il s’est fait que les autorités de Congo-Kinshasa sont allés protester contre la présence (momentanée ?) de Munene au Congo-Brazzaville, allant jusqu’à demander son extradition.
Mais comme à leur habitude, au lieu de préparer un dossier judiciaire solide de demande d’extradition, les vuvuzélateurs se sont mis à crier victoire à la RTNC.
Plus grave, ils ont poussé le ridicule jusqu’à faire un montage stupide de l’arrestation et l’interrogatoire de 80 personnes présentées comme des militaires « ex-FAZ ».
Mais comble de ridicule, certains militaires présentés avaient entre 21 et 23 ans !
Ce qui signifie que ces ex-FAZ n’étaient âgés que de 8 à 10 ans seulement en 1997 à la chute de Mobutu. Ridicule !
Autre fait cocasse qui montre le degré d’amateurisme de ces apprentis sorciers : le commandant de la région militaire du Bas-Congo, le Colonel Delukibi Teddy qui a monté toutes les mises en scène, a confectionné des tenues de sport avec les étiquettes A.R.P. pour impliquer Munene.
Comme si un général qui envoie ses hommes en opération clandestine serait assez fou pour leur fabriquer des signes de reconnaissance qui constitueraient des preuves en cas de capture.
Qu’à cela ne tienne, « Kabila » vient de récompenser ce collabo de colonel  pour ses « bons et loyaux services » en l’élevant au grade de général, au début de la semaine du 24 au 30 janvier.
Malgré ce remue-ménage des vuvuzélateurs à Kinshasa, une chose est certaine, le général Munene ne fera jamais l’objet d’extradition à Kinshasa.
Le cas historique de son oncle Pierre Mulele est encore frais dans la mémoire des Congolais de Brazzaville depuis Marien Ngouabi. Ne dit-on pas qu’un chat échaudé craint même l’eau froide ?
 L’agitation de Kinshasa autour du dossier Munene n’aura aucun impacte sur le combat de libération de RDC, que les patriotes congolais gardent leur calme et leur foi intactes.

8. Réveil-FM: Quelle analyse faites vous de la situation actuelle de l’Est de la RDC et d’une manière générale quel bilan faites-vous des 10 ans d’exercice du pouvoir par «Joseph Kabila  ?

Honoré  NGBANDA : Je note surtout que toutes les promesses de Paix faites aux congolais n’ont jamais été tenues et que la situation ne fait qu’empirer.
Et actuellement, des personnalités comme Pierre Péan dans son dernier livre « Carnages, guerres secrètes en Afrique », nous rejoignent pour dire que l’histoire de  la crise dans la région des Grands Lacs a été tronquée.
C’est donc pourquoi, je n’ai cessé de le répéter que, tous les « remèdes » qu’on fait mine d’appliquer pour apporter la Paix et la stabilité dans cette région ne seront jamais efficaces parce que l’on évite à chaque fois de s’attaquer au problème de fond….Aujourd’hui Paul Kagamé pour poursuivre son objectif d’annexion du Kivu au Rwanda , vient de trouver une nouvelle invention qui fait recette en Occident et dans le monde. Il s’agit d’une supposée menace terroriste d’intégristes musulmans.
Alors qu’incontestablement, il est lui-même le premier terroriste de la région des Grands Lacs. La première étape pour mettre fin à la tragédie que vivent nos compatriotes de l’Est de la RDC, c’est la mise à l’écart des complices de cette occupation au sein des institutions congolaises, à commencer par le premier d’entre eux, c'est-à-dire « Joseph Kabila » !
Quant au bilan de ses 10 ans d’exercice du pouvoir je relève surtout que toutes les versions que donne le gouvernement congolais de ce fameux bilan ont été systématiquement contredites par L’Union Européenne à travers une résolution adoptée par le Parlement européen le 7 octobre 2010.
Celui-ci a relevé de nombreuses défaillances de l’État congolais dans différents domaines. Cette résolution a été intégralement publiée sur notre site www.aparecordc.org et vous pouvez vérifier ce que je vous dis.
Vous verrez que l’Union européenne a notamment déploré les 6 millions de congolais morts à ce jour depuis 1998 des suites de la déstabilisation de la RDC, ainsi que les milliers de morts congolais que notre pays enregistre encore chaque mois actuellement.
Elle a dénoncé l’augmentation du nombre de viols en RDC, l’impunité des criminels, la poursuite de la vente illicite de nos minerais, l’absence pour la RDC d’une armée digne de ce nom, la recrudescence de violations des Droits de l’homme, la répression accrue contre les journalistes et les défenseurs des Droits de l’homme…etc.
Et tous les congolais, à part « Joseph Kabila » et ses collabos, sont d’accord avec cette description de la situation désastreuse que traverse notre pays aujourd’hui.
Avez-vous vu les photos que nous avons diffusées et qui montrent clairement l’extrême sauvagerie avec laquelle le jeune Armand Tungulu qui a lapidé l’escorte de « Joseph Kabila», a été exécuté par ce dernier ?
 Après le meurtre de Floribert Chebeya voilà encore une illustration de la barbarie qui a élu domicile au sommet de l’État congolais.
Dernièrement, c’est même votre confrère Monsieur Béchir Ben Yahmed de Jeune Afrique qui a rejoint les positions du Commissaire européen, Monsieur Karel de Gucht, en déclarant qu’il n’y a pas d’État en RDC. Il a même été plus loin en estimant que le pays n’est pas géré mais simplement pillé !
Ce sont ses propres mots. Des experts de l’UE et de l’ONU ont également estimé, il y a quelques temps, qu’en seulement quelques années, la RDC a été pillée 3 fois plus que sous Mobutu en 32 ans. Aux États-Unis, la description qui est faite de la situation politique et économique de la RDC n’est guère réjouissante non plus.
Non seulement l’État américain relève maintenant la présence de réseaux terroristes en RDC, mais notre pays, d’après les dernières publications de l’US Foreign Policy et de FORBES, est classé à la fois parmi les pays les plus corrompus de la planète, et parmi les États en faillite, dont le  climat des affaires reste l’un des plus détestables au monde.
Quand on ajoute à tout cela le fait qu’au moins 80% de la population active est au chômage, que seul 9% de la population a accès à l’électricité, et que l’eau potable est devenue un produit de luxe, ou encore que les ¾ de la population souffrent de la malnutrition chronique, tout le monde aura compris que logiquement, face à un tel désastre, aucun gouvernement ni aucun Chef d’État sensés et dignes de ce nom, n’auraient trouvé de quoi pavoiser.
Mais la République démocratique du Congo, sous « Joseph Kabila » est devenue le pays de toutes les aberrations et de toutes les inepties! Ceux qui gouvernent ce pays aujourd’hui, sont comme les musiciens du Titanic : ils continuent à jouer de la musique et à s’amuser alors que le navire « RDC » coule. C’est absolument pitoyable !

9. Réveil-FM: Axel Poniatowski le président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française a estimé dernièrement sur RFI que la solution de la crise en Côte d’Ivoire passe peut-être par la « partition » du pays. Qu’en pensez-vous ? Tout le monde (ou presque) sait que vous êtes un ami proche de Monsieur Laurent Gbagbo. Avez-vous eu l’occasion d’échanger avec lui au sujet de cette crise que traverse son pays ?

Honoré NGBANDA : Un adage dit qu’on connaît les vrais amis dans le malheur. Je n’ai pas l’habitude d’exposer en public mes relations avec des hautes personnalités. C’est ma vie privée.
Cependant, ce qui se passe en Côte d’Ivoire ne peut laisser un leader africain indifférent. Il faut dépasser les passions et examiner ce problème à froid.
Sans état d’âme. Car il s’agit de la vie des millions d’africains, et de l’avenir de tout un peuple.
Sur le plan de fond, il est clair que les conditions dans lesquelles Monsieur Choi Young Jin, le représentant du SG de l’ONU a fait proclamer les résultats et les a certifiés sont très suspectes et loin d’être catholiques.
Car le président de la CEI a proclamé les résultats dans des conditions et les délais illégaux.
Bien plus, le représentant de l’ONU aurait du attendre le verdict final de la Cour constitutionnelle qu’il était habilité à certifier et non celui de la CEI.
Je me demande en outre comment Choi a fait pour vérifier les 20 000 PV des bureaux de vote en 3 jours seulement pour pouvoir certifier les résultats comme il l’a fait.
S’il n’a pas vérifié les PV et il n’a pas non plus attendu la sentence finale de la Cour constitutionnelle au sujet des réclamations introduites dans les délais, sur quoi s’est-il basé alors pour certifier le résultat ?
D’autre part, la Cour constitutionnelle qui est seule habilitée à proclamer les résultats a de son côté outrepassé ses compétences. Car elle n’a pas pouvoir de modifier le scrutin contesté, mais de le déclarer simplement nuls les résultats de la CEI, soit partiellement dans les zones contestées, soit totalement sur tout le territoire et d’ordonner, dans ce cas, l’organisation d’un 3e scrutin, ou à défaut, elle aurait du décidé la reprise du comptage des urnes.
C’est selon. Mais ce qui choque, c’est la scène qui s’offre à nous. Nous assistons plutôt à des démonstrations des passions excessives dans certaines capitales occidentales.
Les propos d’Axel Poniatowski ne me surprennent pas. Ils sont vecteurs d’une vision générale d’une certaine Occident qui a gardé ses relents coloniaux de l’époque où les puissances occidentales se réunissaient autour d’une table pour dépecer le continent africain au gré de leurs intérêts partisans.
Quitte à affaiblir les Etats africains pour éviter que ceux-ci résistent aux dictats des métropoles du Nord. Pourquoi lorsque Bush et Al Gore ont eu un contentieux électoral dont les premiers résultats étaient en faveur du candidat Al Gore, et que Bush a fait recompter manuellement les voix par des juges nommés par lui, pourquoi aucune capitale européenne n’est intervenu dans ce contentieux pour obliger Bush à céder la place à Al Gore ?
La réponse est dans cette maxime de la Fontaine, dans « Les animaux malades de la peste »: «selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de la cour vous rendront blanc ou noir».

10. Réveil-FM: Que vous inspire la fin du régime de Monsieur Ben Ali en Tunisie ? Quelle leçon le peuple congolais peut-il en tirer ?

Honoré NGBANDA : On n’obtient pas le changement d’une dictature d’oppression et de prédation par des élections ou des vœux pieux.
C’est la première leçon. Le renversement d’un pouvoir d’oppression et d’occupation ne s’obtient pas en comptant sur des puissances extérieures.
C’est essentiellement l’affaire d’un peuple qui décide de s’assumer lui-même devant son histoire. C’est la deuxième leçon.
Et enfin, la troisième leçon que je tire de ces événements, c’est que le sacrifice des héros ou des pionniers ne sert à rien s’il ne parvient pas à exorciser le reste de la population de la peur de la mort, et à l’amener à s’assumer devant son histoire.
J’espère que les jeunes patriotes congolais ont bien observé les foules des jeunes tunisiens qui ont changé l’histoire de la Tunisie en moins d’un mois: ces braves jeunes gens n’avaient même pas un leader politique à leur tête !
Et jusqu’à ce jour d’ailleurs, ils n’en veulent pas encore! L’attitude pour le moins hypocrite des pays occidentaux devrait constituer aussi un sujet d’interpellation des consciences des jeunes africains.
Personne n’avait pris au sérieux l’action de la jeunesse tunisienne parce qu’on n’avait aucune considération pour elle.
Mais elle a surpris même les puissants services de renseignements des puissants pays occidentaux, et elle a déjoué toutes leurs savantes analyses sur la solidité du pouvoir dictatorial de leur ami et allié Ben Ali !
Les regrets de l’occident ne viennent qu’après que nous ayons remporté la victoire finale sur les ennemis de notre peuple, et démontré que nous sommes maîtres de la situation chez nous. Sans cela personne ne vous prendra au sérieux ni ne vous respectera !
Les Congolais et en particulier la jeunesse congolaise, doivent comprendre que nous avons désormais rendez-vous avec l’histoire.
Le train de la véritable libération de la RDC est bel et bien en marche et nous devons tous le prendre. Le moment est venu pour que chacun fasse véritablement sa part et Dieu fera le reste.
Par Freddy Mulongo

Congo : Tromperie du Ministre Emmanuel YOKA sur la Nationalité Congolaise

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Emmanuel YOKA


La nationalité  est le lien juridique qui rattache les individus à un Etat dont ils deviennent les ressortissants. Ce lien juridique est déterminé par la loi de chaque Etat. 
C’est à la loi de chaque Etat de déterminer, en effet, quels sont ses nationaux et de fixer les règles d’attribution et d’acquisition de la nationalité. Dans notre pays la République du Congo, c’est la loi 35-61 du 20 juin 1961 portant code de la nationalité congolaise qui est te texte de référence.
Il sied de préciser qu’après cinquante ans d’application stable, le code de la nationalité congolaise mérite un toilettage, afin de le mettre en conformité aussi bien aux dispositions des instruments internationaux de protection des droits humains qu’à la Constitution du 20 janvier 2002.
C’est ce qui m’avait conduit, en tant que citoyen congolais soucieux de l’évolution positive de nos lois, de mener une réflexion ayant abouti à la rédaction d’un dossier intitulé : Examens de quelques dispositions du code de la nationalité congolaise et contribution en vue de sa réforme.
Cette réflexion avait du reste été publiée dans deux journaux de Brazzaville il y a trois ans déjà. Par la suite, pour faire œuvre utile, j’ai transformé cette réflexion en une proposition de loi modifiant et complétant certaines dispositions du code de la nationalité congolaise. C’était un dossier complet comprenant un exposé des motifs, un argumentaire détaillé de la réforme et le texte de la proposition de la loi.
Ces dossiers complets avaient été remis à deux députés dont les noms ne seront pas mentionnés ici. Mais ces  derniers, pour des raisons qu’ils leurs étaient propres, n’avaient pas  pu soumettre cette proposition de loi à la Chambre basse du Parlement.
C’est donc avec satisfaction que j’ai appris, par la lecture du compte rendu du Conseil des ministres du 29 décembre 2010, que le ministre d’Etat, coordonnateur du pôle de la souveraineté,  garde des sceaux, ministre de la justice et des droits humains Monsieur Emmanuel YOKA, avait soumis à l’appréciation du Conseil, qui l’a adopté, un projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 35-61 du 20 juin 1961 portant code de la nationalité congolaise.
Cela dit, à la lecture de ce compte rendu du Conseil des ministres, on ne peut qu’être surpris et déçu par ce déplorable amalgame qu’entretient ce texte relativement aux droits reconnus aux personnes ayant acquis la nationalité congolaise par naturalisation et les congolais d’origine.
En effet, dans le compte rendu du Conseil des ministres du jeudi 29 décembre 2010, s’agissant du projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°35-61 du 20 juin 1961 portant code de la nationalité congolaise,  on peut notamment lire ceci ;
"Comme chacun sait, aux termes de la Constitution du 20 janvier 2002, tout étranger naturalisé congolais jouit de la prérogative de garder sa nationalité d’origine et tout congolais, quel qu’il soit, a le droit de changer de nationalité ou d’acquérir une seconde nationalité.
Ces dispositions nouvelles, inscrites dans la loi fondamentales de 2002, mais en contradiction évidente avec la loi portant code de la nationalité congolaise, votée voici presque un demi-siècle, nécessitaient donc une mise à jour de celle-ci".
Il convient de relever tout de suite que ce passage du compte rendu du Conseil des ministres contient une inexactitude - si ce n’est pas une fausseté - juridique en ce sens qu’il  fait dire à la Constitution du 20 janvier 2002 ce qu’elle ne prévoit pourtant pas.
En effet, sans le mentionner, ce passage se réfère bien à l’article 13 de la Constitution du 20 janvier 2002. Cet article prévoit que : "La citoyenneté congolaise est garantie par la loi. Tout congolais a le droit de changer de nationalité ou d’en acquérir une seconde".
Cette disposition constitutionnelle reconnaît désormais à tout congolais d’origine le droit de changer de nationalité ou d’acquérir une seconde alors que l’article 47 du code de la nationalité congolaise sanctionne encore l’acquisition volontaire d’une nationalité étrangère par la perte de la nationalité congolaise.
Mais le contenu de l’article 13 de la Constitution du 20 janvier 2002 n’a visiblement pas été compris par tous.
Il ne fait aucun doute que l’expression de tout congolais, dans l’article 13 de la Constitution du 20 janvier 2002, a été comprise par certains comme signifiant que la possibilité d’acquérir une seconde nationalité concerne aussi bien les congolais d’origine que les naturalisés congolais. Rien n’est plus faux !
Il s’agit là d’une confusion manifeste qui, de surcroît n’a aucun fondement juridique. C’est d’autant plus vrai que, rien dans l’article 13 de la Constitution ne permet de croire ou de prétendre qu’un droit reconnu aux seuls congolais d’origine est également reconnu aux naturalisés congolais.
Pour bien comprendre cette différence entre les deux catégories de congolais, il faut revenir à la notion même de naturalisation.
La naturalisation est l’acquisition de la nationalité congolaise par un étranger qui ne l’a jamais possédée antérieurement.
La naturalisation n’est pas une procédure subsidiaire pour devenir congolais. C’est le mode normal d’acquisition de la nationalité congolaise, lorsqu’une personne étrangère ne bénéficie pas du droit d’acquérir la nationalité congolaise de manière automatique ou par déclaration.
Il est clair que les personnes ayant participé à la rédaction du projet de loi précité ont fait une mauvaise lecture de l’article 13 de la Constitution du 20 janvier 2002 en écrivant que ce texte reconnaît à tout étranger naturalisé congolais le droit de jouir de la prérogative de conserver sa nationalité d’origine.
Or non seulement l’article 13 de la Constitution ne prévoit rien de tel mais le naturalisé congolais n’a pas le droit de conserver sa nationalité d’origine, comme nous allons le voir, à travers les lignes qui vont suivre.
La recevabilité d’une demande de naturalisation est soumise à plusieurs conditions légales.
Ces conditions sont essentiellement prévues aux articles 26 à 42 et 99 du code de la nationalité congolaise. Parmi ces conditions, il y a notamment la prestation de serment civique et la déclaration de renonciation à la nationalité d’origine ou étrangère.
Le code de la nationalité prévoit que nul ne peut être naturalisé s’il n’a pas encore prêté le serment civique et renoncé expressément à sa nationalité d’origine (article 32.6e et 7e du code de la nationalité congolaise).
Le requérant doit comparaître devant le juge d’instance de sa résidence ou, à défaut, devant l’un des magistrats désignés à l’article 95 du code de la nationalité congolaise.

Le requérant doit prêter le serment civique et renoncer à sa nationalité d’origine en ces termes :

"Je jure de me conduire en tout cas comme un digne et loyal citoyen congolais et d’assumer toutes les obligations inhérentes à cette qualité. Je déclare en outre expressément renoncer à ma qualité de… qui est ma nationalité d’origine".
Le magistrat dresse aussitôt un procès-verbal de ce serment et de cette déclaration qui sera enregistrée au greffe et communiquée, selon les cas, soit au ministère de l’intérieur, soit à la préfecture dont dépend la résidence effective du postulant, ou les agents diplomatiques et consulaires et congolais si le postulant se trouve à l’étranger.
La prestation de serment civique et de renonciation à la nationalité d’origine telle que prévue par l’article 32 du code de la nationalité congolaise rend impossible et interdit le maintien de sa nationalité d’origine à tout postulant à la nationalité congolaise. Il ne lui sera donc plus possible, lorsqu’il aura obtenu son décret de naturalisation congolaise, d’exciper de sa nationalité d’origine ou étrangère.
Ce n’est pas pour rien que, lorsque leurs demandes de naturalisation sont acceptées par l’autorité compétente, les étrangers naturalisés congolais, c’est-à-dire, ayant renoncé à leur nationalité d’origine doivent transformer leurs pièces d’état civil étranger (et tout particulièrement leurs actes de naissance, s’ils sont nés à l’étranger) en actes d’état civil congolais par la transcription desdits actes étrangers sur les registres des Consuls ou des Ambassades du Congo, après en avoir fait la demande au ministère des affaires étrangères.
Il est clair donc que l’acquisition de la nationalité congolaise, par naturalisation, est incompatible avec le maintien de la nationalité d’origine du postulant. Aucun cumul n’est donc permis en l’état actuel de notre code de la nationalité et de notre Constitution.
Alors que le code de la nationalité congolaise l’interdit formellement et que la Constitution du 20 janvier 2002 ne le prévoit nulle part, comment prétendre alors, dans le compte rendu du Conseil des ministres, que cette Constitution permet aux étrangers naturalisés congolais de garder leur nationalité d’origine ?
Le parallèle fait entre le droit d’avoir une double nationalité, reconnu aux congolais d’origine par l’article 13 de la Constitution du 20 janvier 2002, et la situation des étrangers naturalisés congolais est dénué de tout fondement juridique et ne tient pas la route.
Autrement dit, ce droit constitutionnellement garanti aux congolais d’origine n’est pas transposable ou extensible aux étrangers naturalisés congolais.
Une telle confusion, qui ne peut être que dommageable, ne se justifie ni dans l’esprit ni dans la lettre de l’article 13 de la Constitution du 20 janvier 2002 et, encore moins, dans le code de la nationalité congolaise.

Suggestion :

Dans la mesure où cette confusion et cette fausseté émanent de l’organe délibérant du gouvernement qu’est le Conseil des ministres, et que le projet de loi soumis à son ’appréciation vient du garde des sceaux, il est plus qu’urgent de détromper aussi bien les citoyens congolais que les étrangers résidant au Congo Brazzaville et ayant lu le compte rendu du Conseil des ministres du 29 décembre 2010. Les administrations concernées par les questions de nationalité en font partie aussi.
On ne peut pas laisser toutes ces personnes dans la croyance fausse, selon laquelle, un étranger naturalisé congolais peut conserver sa nationalité d’origine, alors même qu’on sait pertinemment que la loi l’interdit formellement.
Si un tel rectificatif n’était pas publié, des difficultés surgiront inéluctablement demain dans les procédures de naturalisation congolaises engagées par les étrangers résidant dans notre pays. Il faut craindre qu’au moment de prêter le serment civique et de renoncer à leur nationalité d’origine, ces étrangers ne puissent refuser de le faire au motif que la Constitution du 20 janvier 2002 leur reconnaîtrait le droit de conserver leur nationalité d’origine tout en acquérant la nationalité congolaise. Ils  s’appuieront naturellement sur le compte rendu du Conseil des ministres du 29 décembre 2010.
Pour eux, à ce moment-là, le fait de leur demander de renoncer à leur nationalité d’origine équivaudrait à un déni de droit et à une iniquité que rien ne justifie. Il est encore temps de prévenir ces contestations.
Il y a donc lieu de publier, le plus rapidement possible, un rectificatif dans tous les journaux ayant publié ce compte rendu. C’est du reste une pratique courante dont on ne doit pas rougir.
Il faut aussi veiller à ce que cette confusion ne soit pas reprise dans le texte du projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions du code de la nationalité congolaise.
La nationalité congolaise et la citoyenneté étant indissolublement liés, tout ce qui touche à ces deux matières doit être traité avec le plus grand sérieux et dans le strict respect des lois et règlements de la République, en général, de la Constitution et du code de la nationalité congolaise, en particulier.
La crédibilité du Conseil des ministres, du gouvernement et du ministre initiateur du projet de loi en dépend.

Par Roger YENGA

Egypte : déploiement militaire massif au Caire, la tension monte

Des milliers de Cairotes ne respectent pas le couvre-feu et affluent sur la place Tahrir, au cœur de la capitale. Live blogging.

Au moins 100 personnes aurait laissé leur vie depuis cinq jours, selon un bilan dressé par l'AFP, dans les manifestations demandant le départ du président égyptien Hosni Moubarak. Le couvre-feu est imposé ce soir sur l'ensemble du territoire égyptien.

Pour en savoir plus

La couverture en direct par la chaîne Al Jazeera (en anglais)
Live bloggings : LeMonde.fr, BBC (en anglais), The Guardian (en anglais)
Les deux décisions politiques annoncées samedi – les nominations d'un vice-président et d'un nouveau Premier ministre – n'ont pas atténué la détermination des manifestants, qui apparaît dans le reportage que nous avons publié samedi soir. Une foule nombreuse est toujours rassemblée place Tahrir au Caire, survolée par des avions de chasse et des hélicoptères.
La présence de l'armée est massive dans les rues de la capitale égyptienne, tandis que la police a déserté. Certains habitants se sont regroupés en comités de quartier. Les manifestants soupçonnent le pouvoir d'agiter la menace de pillages ou même d'en être à l'origine pour détourner la population de la protestation.
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Dessin de Baudry
17 heures. Après avoir changé plusieurs fois d'avis, l'opposant Mohamed el-Baradei a décidé de rejoindre les manifestants.
16 heures. Plusieurs hélicoptères se sont ajoutés aux avions de chasse dans le ciel du Caire. Le couvre-feu a été imposé dans tout le pays.
15h20. Selon la journaliste du Monde sur la place Tahrir, au Caire, l'armée aurait tiré à balles réelles. Des manifestants ont été touchés. Une ambulance a pu accéder sur la place et les personnes touchées ont été évacuées. La correspondante du Monde n'a pas été en mesure de dire si elles étaient blessées ou mortes.
15h15. Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat américaine, appelle sur la chaîne Fox News à une « transition en bon ordre pour que personne ne remplisse un vide, qu'il n'y ait pas un vide, qu'il y ait un plan bien conçu qui amène un gouvernement démocratique ».
15h05. Il est 16 heures en Egypte, le couvre-feu est en vigueur au Caire, à Alexandrie et à Suez. Selon une journaliste du Monde présente sur la place Tahrir, dans la capitale égyptienne, et citée par LeMonde.fr, la situation est de plus en plus tendue, les manifestants continuant à affluer sur la place, comme le montre cette capture d'écran d'Al Jazeera prise à 15 heures.
Capture d'écran d'Al Jazeera : des manifestants place Tahrir au Caire, le 30 janvier
14h55. Selon le correspondant de la BBC, des avions de chasse survolent à basse altitude la place Tahrir, au Caire, où des milliers de manifestants sont rassemblés. Un hélicoptère et une colonne de chars ont également été déployés.
Sur Al Jazeera, le bruit assourdissant des avions rend la liaison très difficile.
14h20. L'armée aurait reçu l'ordre de tirer sur les manifestants selon Al Jazeera.
14h10. Al Jazeera rapporte que des juges ont rejoint les manifestants, tandis que des milliers de journalistes ont signé une pétition demandant la démission de Moubarak.
14 heures. LeMonde.fr rappelle les incertitudes autour du bilan humain : alors qu'Al Jazeera parle de 150 morts depuis vendredi, l'AFP recense 111 morts depuis mardi.
13h30. La secrétaire d'Etat Jeannette Bougrab avait appelé samedi au départ du président Hosni Moubarak. Elle a été convoquée ce dimanche par le Premier ministre pour se voir rappeler à l'ordre. Elle précise désormais dans un communiqué que « la position de la France et de son gouvernement a été exprimée par le président de la République et le Premier ministre ».
13h25. Les manifestants sont fouillés par des militaires avant de pouvoir pénétrer sur la place Tahrir, au centre du Caire. De longues files d'attente se sont formées.
Capture d'écran d'Al Jazeera : des manifestants au Caire, le 30 janvier
13h20. Le site du Guardian a publié un reportage sur une mosquée transformée en hôpital pour soigner les victimes de la répression.
13h15. Une coalition de mouvements d'opposition demande à Mohamed el-Baradei de former un gouvernement de transition, de dissoudre le parlement et de préparer une nouvelle constitution.
13h05. Le Président Hosni Moubarak a visité le centre opérationnel de l'armée, annonce la télévision nationale, « afin de suivre [l'évolution de] la maîtrise de la sécurité ».
13 heures. Dan Nolan, journaliste d'Al Jazeera, raconte sur son compte Twitter :
« L'équipe d'Al Jazeera quitte Suez ne se sentant plus en sécurité. Des menaces directes à l'encontre d'Al Jazeera. […] »
« Le bureau d'Al Jazeera au Caire a été fermé. Visite à l'instant d'officiers de sécurité en civil. La liaison montante est coupée. »
« Les agents gouvernementaux disent qu'ils ont regardé notre couverture mais aussi écouté nos conversations téléphoniques. »
12h25. Un journaliste de la BBC, Kevin Connolly, rend compte de la confusion qui prévaut au Caire : l'armée joue selon lui un rôle ambigu et ne semble pas avoir d'ordres clairs. « Il y a une atmosphère très fébrile, il y a une vraie peur dans les rues que les histoires de prisonniers évadés et de pilleurs arpantant les rues soient répandues pour saper la volonté des manifestants. »
10h10. Selon Al Jazeera, l'armée s'est massivement déployée dans les rues du Caire et contrôle la circulation des voitures. Malgré l'interdiction, la chaîne poursuit, pour l'instant, son activité en Egypte et continue de diffuser des images.
10 heures. L'agence officielle Mena rapporte que le ministre égyptien sortant de l'Information a ordonné, à compter de ce dimanche, la suspension des activités d'Al Jazeera, l'annulation des autorisations de la télévision qatarie et le retrait des cartes de presse de ses journalistes. Al Jazeera est, depuis le début des événements, le média le plus en pointe dans la couverture des évènements en Egypte grâce à un grand nombre de journalistes sur place.
9h15. Des vitrines brisées, des statuettes renversées, Al Jazeera diffuse un reportage sur les dommages subis par le musée du Caire. Deux personnes s'étaient introduites dans la nuit de vendredi à samedi. Des soldats armés patrouillent désormais dans les galeries pour protéger les collections d'antiquités contre les vols et les saccages.
Dimanche 30 janvier, 8h50. Plusieurs milliers de prisonniers se sont évadés de la prison de Wadi Natroun, à 100 km au nord du Caire. Ils se sont emparés des armes des gardes de l'établissement pénitentiaire, selon une source au sein des services de sécurité citée par l'AFP.
Pendant la nuit, tandis que la police avait déserté les rues, des habitants dans certains quartiers du Caire se sont regroupés pour assurer eux-mêmes la sécurité.

Egypte : au moins 100 morts, 5000 prisonniers évadés


Les manifestants réclament le départ de Moubarak © Maxppp(AfriSCOOP & Agence) — Des milliers de prisonniers se sont évadés de l’établissement pénitentiaire de Wadi Natrun, situé au nord du Caire, au milieu des émeutes nationales, ont rapporté dimanche les médias locaux citant des sources des services de sécurité.

Par ailleurs, un reportage précédent diffusé par la chaîne de télévision Arabiya TV basée à Dubaï avait rapporté qu’environ 5.000 prisonniers égyptiens s’étaient échappés samedi soir d’une prison du gouvernorat du Fayoum, une zone désertique située au sud-ouest du Caire. Parmi ces prisonniers évadés se trouve un grand nombre d’islamistes détenus depuis plusieurs années, ainsi que des prisonniers de droit commun
Cependant, cette information n’a pu être confirmée, les connexions Internet et les télécommunications étant coupées dans une bonne partie du pays.
Au moins 100 personnes ont trouvé la mort en Egypte depuis le début des manifestations hostiles au président Hosni Moubarak, selon les bilans établis par des sources médicales. Ces chiffres n’ont cependant pas été confirmés par les autorités.
Samedi, les manifestations ont dégénéré au Caire et dans d’autres régions égyptiennes, où des bâtiments publics ont été pillés, et des affrontements entre policiers et manifestants ont fait de nombreux morts et blessés.
Les Egyptiens du Caire tentent de s’organiser pour éviter les pillages qui se multiplient. La police a déserté les rues après le déploiement de l’armée au Caire. Selon des témoins, des supermarchés, des centres commerciaux, des banques et des maisons ont été pris d’assaut au Caire et dans d’autres villes du pays.
Malgré la démission du gouvernement et la nomination d’un vice-président et d’un nouveau Premier ministre, des milliers de manifestants ont poursuivi samedi leur mouvement de protestation, bravant le couvre-feu imposé par les autorités.
Le roi d’Arabie saoudite a exprimé son soutien au président égyptien, tandis que Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, et ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, a déclaré dans le cadre d’une interview accordée à Al-Jazira que le régime égyptien devrait satisfaire les revendications de la population.
Plusieurs partis d’opposition ont saisi l’opportunité pour exiger le départ du président Moubarak.
Mohamed ElBaradei, principal dissident égyptien et ancien dirigeant de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a indiqué samedi à la chaîne de télévision Al Jazira, basée au Qatar, que la nomination du vice-président et du nouveau Premier ministre étaient loin de répondre aux attentes de la population, promettant de continuer à exercer des pressions sur le président Moubarak, et ce jusqu’à ce qu’il accepte de donner sa démission.
Quelques heures après ces interviews, les bureaux de la chaîne d’info en continu du Qatar, Al Jazira, qui s’est imposée comme une des principales sources d’information dans ce pays, doivent être fermés, toutes les autorisations et accréditations sont annulées.

Égypte : des avions de chasse survolent Le Caire

Égypte : des avions de chasse survolent Le Caire
Des avions de chasse et des hélicoptères de l'armée égyptienne survolent Le Caire, où une dizaine de camions de transport militaire ont également
été déployés en renfort. Malgré le couvre-feu, les manifestants sont plusieurs milliers à être réunis dans le centre-ville pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak.

Moise Katumbi sur CNN appelle indirectement Joseph Kabila à quitter le p...

Côte d'Ivoire - Vergès et Dumas dénoncent la violation de l'Ambassade de Côte d'Ivoire à Paris !

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Pierre Kipré, dernier Ambassadeur de Côte d'Ivoire en France
 
Depuis le 23 janvier, pour les médias français, Ally Coulibaly est "le nouvel ambassadeur de la Côte d'Ivoire en France." Nicolas Sarkozy le leur a présenté ou presque ce jour-là lors d'une conférence de presse. Les Ivoiriens désireux de se rendre au pays, eux, sont au courant que rien ne va plus à l'ambassade depuis une quinzaine de jours. Paris a unilatéralement mis fin à la mission de l'ambassadeur légal Pierre Kipré. Ainsi qu'elle en avait le droit. Le bât commence à blesser après. Le Premier ministre Alassane Ouattara, autoproclamé président, a alors, tout aussi unilatéralement, mais la légalité en moins, "nommé" "son" "ambassadeur". Les échanges de courriers entre l'ambassade et le ministère des Affaires étrangères français (où Mam, elle, ne pipe plus) méritent de figurer dans les livres d'histoire qui décriront la fin de la Françafrique. Entre rire et drame. Comme depuis le début de la crise post-électorale quand on regarde et écoute Paris s'agiter. Comme après la mort des deux jeunes Français au Niger. Comme (juste) avant la chute de Ben Ali. Comme (d'ici peu) pendant la chute d'un autre Ali Ben... Bongo, le fils du Mollah Omar, "le Mollah'Son". Aussi perdant et soutenu par Paris que Ouattara mais ayant, lui, le pouvoir (jusqu'à quand ?).
Dans les jours suivants, l'ambiance aux abords de l'ambassade a commencé à se dégrader. D'une sorte de statu quo à l'intérieur, on est passé à une quasi forteresse subissant le siège. Certains jours, ça restait fermé (mais ouvrait quand même un petit peu). Cela dérapa plusieurs fois. Quatre hooligans "ouattaristes" (?) lynchèrent un sexagénaire. Le 25 janvier, on saccagea le portail, les portes et l'intérieur d'une Ambassade vide. Pour permettre à Ally Coulibaly d'y entrer. Pire, la résidence de l'Ambassadeur Kipré fut prise pour cible, sa femme et ses enfants, injuriés, menacés et séquestrés à l'intérieur. Les hooligans (dont certains ont été identifiés, si l'on encroit la plainte déposée le 27 janvier par Pierre Kipré) n'abandonnant le siège qu'en début de soirée.
Vous trouverez ci-dessous un entretien avec Maître Roland Dumas et Maître Jacques Vergès. Ainsi que leur déclaration officielle, relative à la violation par la France de la Convention de Vienne des relations diplomatiques.
 
 
Paris, le 28 janvier 2011  
La France a commis un acte grave à l'égard de l'Ambassade de la Côte d'Ivoire le 25 janvier 2011 en permettant (et accompagnant) une bande d'insurgés qui ont violé les locaux de la mission et la résidence de l'Ambassadeur.
Ceci est contraire aux dispositions de l'article 22 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961.
L'article 22 précise, au contraire :
"L'État accréditaire a l'obligation spéciale de de prendre toutes mesures appropriées afin d'empêcher que les locaux de la mission ne soient envahis ou endommagés, la paix de la mission troublée ou sa dignité amoindrie.
Les locaux de la mission, leur ameublement et les autres objets qui s'y trouvent, ainsi que les moyens de transport de la mission, ne peuvent faire l'objet d'aucune perquisition, réquisition, saisie ou mesure d'exécution."
Ces faits graves sont en outre contraires aux usages qui veulent que les personnalités diplomatiques étrangères soient traitées avec égard jusqu'au moment où elles quittent le pays accréditaire.

Roland Dumas      Jacques Vergès
Avocat à la Cour   Avocat à la Cour

RDC : Le député Martin MUKONKOLE jeté en prison pour 10 mois !

image Martin MUKONKOLE - Député de l’Opposition 


Enfin, le verdict est tombé ce samedi 29 janvier 2011, peu avant minuit, à la Cour Suprême de Justice, à Kinshasa. Martin Mukonkole, Député de l’Opposition, a été condamné à dix mois de prison avec sursis.
Les deux autres prévenus dont un certain Mbuyi ont, eux, écopé de sept ans de servitude pénale principale. Alors que le Magistrat Muteba, un autre co-accusé, s’en est tiré, à sa manière, avec deux mois de prison avec sursis.
Voici six mois que cette affaire divise le microcosme politique. Des questions de procédures ont obligé la Cour Suprême à rejeter les exceptions d’inconstitutionnalité soulevées par les avocats de la Défense. A tout prendre, elle a finalement pris l’affaire en délibéré, après que toutes les parties aient épuisé leurs arguments, avant de se prononcer.
Martin Mukonkole a été acheminé immédiatement à la Prison Centrale de Makala. Mbuyi et son colistier qui, depuis le début de l’instruction de ce dossier, étaient déjà incarcérés, ont été, comme il fallait s’y attendre, réacheminés à Makala. Muteba est rentré chez lui étant donné qu’il a passé six mois alors que sa peine n’est que de deux mois.
La Cour Suprême siégeait ainsi en matière répressive en premier et dernier ressort, selon ce qu’elle appelle ‘‘flagrance ‘’.
La Prospérité

Des manifestants au Caire : « Le pouvoir fait dans son froc ! »

Reportage place Tahrir, au cœur de la capitale égyptienne et des manifestations contre le Président Moubarak.

Des militaires et des manifestants place Tahrir au Caire, le 29 janvier (Yannis Behrakis/Reuters).
Ne pouvant transmettre par Internet, toujours coupé en Egypte, la journaliste Marion Guénard, qui vit au Caire, nous a dicté cet article au téléphone. Elle a passé la journée sur la place Tahrir, lieu central de rassemblement des manifestants. Alors qu'elle finit de dicter son article, elle s'interrompt et regarde par la fenêtre : une colonne de tanks est en train de remonter sa rue. Voici son reportage.
(Du Caire) Une tâche de sang flotte sur le cortège. C'est le corps d'un jeune homme, porté par des milliers de mains, aussitôt élevé en martyr. Des cris d'horreur fusent. Sur les visages, les larmes coulent. « Les policiers tirent sur nous, ce sont des chiens ! », hurle un manifestant.
Capture d'écran d'Al Jazeera : des manifestants portent le corps d'un mort place Tahrir, au Caire, le 29 janvier.Pour la cinquième journée consécutive, plusieurs milliers d'Egyptiens sont réunis sur la place Tahrir, la place de la libération. Plus déterminés que jamais malgré la présence des tanks, malgré les détonations qui claquent dans l'air, malgré le nombre des victimes qui augmente. Derrière eux, le siège du Parti national démocrate, le parti du raïs, incendié la nuit derrière, flambe encore.

« Je ne veux plus de ce gouvernement qui me suce le sang »

Ola Shabaan, une jeune femme de 32 ans, assure, les yeux brillants d'espoir :
« Même si on doit en payer le prix, nos vies, je ne pense pas que ce soit cher payé. Ce qui se passe aujourd'hui est une victoire pour l'Egypte, pour nos enfants et pour les générations futures. »
Les coups de feu s'intensifient. Dans les rues adjacentes, des affrontements ont lieu entre la police et les manifestants. Plusieurs dizaines de blessés s'extraient de la ligne de front la tête ensanglantée, le corps et les jambes parfois criblés de petites balles en plastique. Des culots de balles réelles circulent de mains en mains.
Bousseina Said en serre un dans son poing. Vendredi, elle était en première ligne. « J'ai été touchée au coude, à la cuisse, et une balle a effleuré ma tête », raconte cette coiffeuse de 35 ans, le bras bandé et la joue égratignée. « Mais je m'en fiche, je ne veux plus de ce gouvernement qui me suce le sang ! »
Plus loin, des manifestants interpellent les militaires, juchés sur leurs chars. « Nous vous respectons, nous aimons l'armée ! Mais nous ne voulons plus de Moubarak. Qu'il dégage ! », lance un civil avant de prendre dans ses bras l'officier qui lui fait face. « Nous aussi, nous aimons les Egyptiens », lui répond le gradé.
Vendredi soir, le Président a appelé l'armée en renfort pour faire taire l'insurrection. Mais à aucun moment elle ne s'est montrée menaçante. Sami Khattab, 30 ans, habitant du quartier populaire de Shubra, dans le nord du Caire, s'interroge :
« On ne sait pas quel camp a choisi l'armée, le peuple ou le Président. On a besoin de l'armée. Avec elle, le Président tombe, comme en Tunisie. »

Le règne de la confusion

A mesure que la nuit approche, la situation devient de plus en plus confuse. Les rumeurs circulent. « Il faut partir, l'armée a reçu l'ordre de tirer sur les personnes qui ne respecteront pas le couvre-feu », lance un manifestant.
Soudain, une immense clameur monte de la foule. Un cri de joie collectif. Les manifestants s'embrassent et se prennent les mains. Mais la liesse est de courte durée. Tous ont cru qu'Hosni Moubarak avait quitté le pays. L'information était fausse.
« C'était une ruse pour nous faire reculer », explique une manifestante, convaincue.
Armée, violence, désinformation… peu importe, Bahaa est confiant. Cet Egyptien de 52 ans est un habitué de la contestation. Il était déjà là en 1977, lors des émeutes contre l'augmentation du prix du pain, lesquelles avaient fait vaciller le régime :
« On a déjà gagné. Ils ont coupé Internet et le téléphone. Ils usent d'une violence inouïe contre nous : c'est sûr, ils font dans leur froc ! »
Des manifestants porte un Egyptien blessé sur la place Tahrir, au Caire, le 29 janvier (Yannis Behrakis/Reuters).
Photos : des militaires et des manifestants place Tahrir au Caire, le 29 janvier (Yannis Behrakis/Reuters) ; capture d'écran d'Al Jazeera : des manifestants portent le corps d'un mort place Tahrir, au Caire, le 29 janvier ; des manifestants porte un Egyptien blessé sur la place Tahrir, au Caire, le 29 janvier (Yannis Behrakis/Reuters).

Déclaration de Martin Ziguélé, ancien premier ministre de la République Centrafricaine

" En Tunisie, le peuple s’est révolté contre l’homme soutenu par la soi-disant communauté internationale, en Côte d’Ivoire, c’est l’inverse, le peuple se ressoude autour de l’homme que cette même communauté internationale ne veut pas adouber… "

Jean-Paul Dias, ancien membre du Conseil des ministres de l’Umoa : “Si l`on recherchait le retrait de la Côte d`Ivoire de l`Union, ce serait la mort de notre CFA ouest africain”


Publié le samedi 29 janvier 2011   |  Notre Voie

Union
© Reuters
Picture taken on January 27, 2011 in Abidjan shows the main office of the West African regional bank BCEAO





M. Philippe-Henri Dacoury-Tabley, Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l`Afrique de l`Ouest (Bceao) n`a pas démissionné de ses fonctions car la démission consiste en un acte libre, volontaire et express. Si son geste revêt le dernier caractère, il ne s`avère ni libre ni volontaire. Il y a été forcé. Le Gouverneur Dacoury-Tabley de Côte d`Ivoire a été mené vers la «démission» par Abdoulaye Wade, coutumier du fait au Sénégal et qui a poussé à la roue ; les autres se sont contentés d`accompagner par le silence.

Ceci dit, même si nous désapprouvons cette «démission» - nous y reviendrons plus loin - nous la comprenons, la respectons et quelque part marquons une admiration certaine envers l’attitude du Gouverneur car quand on sait ce qu`il y a derrière cette fonction en termes financiers, matériels et d`influence, on ne peut que lui tirer le chapeau. A l`époque où, en l`absence de la Guinée-Bissau, les membres de l`Umoa étaient au nombre de sept, notre aîné le président Famara I. Sagna, ancien ministre des Finances du Sénégal, taquinait à peine le Gouverneur Charles Konan-Banny, lorsqu`il lui répétait qu`avec sa Bceao, il représentait, de fait, le 8ème Etat. Tellement le Gouverneur de la Bceao est puissant.

Nous devons reconnaître que le Gouverneur Dacoury-Tabley a adopté une posture de véritable «garçon» (expression ivoirienne pour désigner un homme courageux et de refus). Il a refusé de se laisser humilier en Afrique après avoir été l`objet de menaces injustifiées en Europe. Le gel des avoirs vis-à-vis de personnalités africaines qui ont gagné honnêtement leur argent et n`ont rien fait de mal contre l`Europe (drogue, terrorisme, etc.), nous paraît comme tout à fait illégal et abusif.
Il serait utile d`engager une action auprès de juridictions compétentes comme la Cour européenne des Droits de l`Homme pour amener à l`adoption d`une décision judiciaire seule apte à faire cesser ce genre d`excès de pouvoir qui s`assimile à un chantage. A l`ère de la mondialisation, circuler et investir librement constitue un segment des droits humains.

Venons-en au fond du débat

Le 23 décembre 2010, le Conseil des ministres de l’Uemoa se réunit à Bissau à l`effet de se prononcer sur les événements de Côte d`Ivoire. Le Conseil finira par prendre la décision politique que l`Union monétaire reconnaît M. Alassane Ouattara comme président légitime de la Côte d`Ivoire ; d`où acte pris par la Bceao et mise en œuvre pratique de ladite décision se traduisant par l`introduction des représentants Ouattara.

Sous réserve d`intervention de textes nouveaux que nous pourrions ignorer, nous soutenons, à l`examen combiné des traités de l`Umoa (qui existe toujours) et de l`Uemoa que cette décision du Conseil des ministres est triplement illégale. Ici, illégal signifie non conforme aux dispositions pertinentes des deux Traités, Umoa et Uemoa qui cohabitent et se complètent.

D`abord, dans les deux traités ainsi que dans les Statuts de la Bceao, les attributions du Conseil des ministres sont limitativement listées et nulle part il n`est permis au Conseil de se prononcer sur ce type de sujet et de prendre ce genre de décision.

Donc en agissant comme il l`a fait, le Conseil des ministres a outrepassé ses attributions. Nous l`avons déjà dit en interview, nous le confirmons ici. Les organes de l`Union ne peuvent agir que dans la limite des attributions à eux conférées.

Ensuite, parce que dans le traité de l`Uemoa, il est spécifié (nous citons de mémoire) que «Pour les questions politiques et de souveraineté, les ministres des Affaires étrangères doivent siéger aussi lors de la réunion du Conseil des ministres».

Ce n`était pas le cas à Bissau, d`où violation des termes du Traité.

Enfin, les décisions du Conseil des ministres se prennent à l`unanimité. Il se trouve que seuls 7 pays sur 8 étaient présents. La Côte d`Ivoire (version Gbagbo ou Ouattara) n`y prenait pas part. Donc décision illégale.

Pour toutes ces raisons, le Gouverneur aurait dû ne rien appliquer du tout, tandis que le Gouvernement de Côte d`Ivoire - en droit international public, la notion de gouvernement légitime n`existe pas sauf dans des appréciations subjectives - aurait dû, immédiatement, saisir la Cour de justice de l`Union plutôt que de se lancer dans des démarches diplomatiques infructueuses.

Mutatis mutandis, la Conférence des chefs d`Etat et de gouvernement aussi a failli à son devoir en méconnaissant les limites de ses attributions. Elle savait parfaitement que tout limogeage du Gouverneur revêtirait un caractère illégal car fondé sur des exigences illégales. Elle n`ignorait pas que son rôle consiste, pour l`essentiel «à définir les grandes orientations de la politique de l`Uemoa». Or cette politique ne saurait être politicienne. Il s`agit, strictement, de politiques de développement, d`intégration économique, de politiques économique, financière, monétaire,
sectorielles (transport, agriculture, fisc, douanes, etc.), etc.

L`on nous rétorquera qu`il est prévu que lorsqu`une question n`a pas été résolue par accord unanime au Conseil des ministres, celle-ci peut être tranchée par la Conférence des Chefs d’Etat. Certes, mais dans la limite des domaines de compétence de l`Uemoa, ce qui n`était pas le cas en l`espèce.

La Conférence des chefs d`Etat n`est ni la Cour internationale de justice ni une Cour arbitrale internationale ni un supra Conseil constitutionnel international. Elle n`a pas compétence pour dire qui est président de tel ou tel pays membre. Sa posture se révèle donc illégale.

Voilà pourquoi, même si nous saluons la décision courageuse de Monsieur le Gouverneur Dacoury- Tabley de «démissionner», nous aurions préféré- nous l`annoncions plus haut- qu`il n`en fit rien et qu`il laissât la Conférence des chefs d`Etat prendre la responsabilité de le limoger.
Cela aurait renforcé la saisine de la Cour par les autorités ivoiriennes car le mandat du Gouverneur est dit «irrévocable», surtout qu`il n`a pas été auteur de faute grave ainsi que démontré ci-dessus.

Nous sommes d`autant plus réservés sur l`opportunité de cette «démission» qu`elle ne règle rien car nous demeurons bloqués par cette affaire de signature.

De quoi s`agit- il ?

Aucun chef d`Etat ne signe quoi que ce soit à la Bceao. Donc, parler de signature de Gbagbo ou de Ouattara est une évocation impropre. C’est un haut fonctionnaire (ex : Directeur du Trésor ; Directeur de la Comptabilité publique, Trésorier payeur général ou autre Directeur général, etc.) qui détient la signature pouvant mouvementer le compte de son pays auprès de la Bceao.

A cet effet, la Bceao-siège est informée du nom du signataire (ou des signataires) par lettre, télex, fax, mail, message chiffré selon une identification claire de la source par la Bceao.

En d`autres termes, c`est le ministère des Finances à Abidjan qui peut donner l`information pas un courrier ou un message provenant d`une auberge ou d’un palace. Même dans les pires situations de coups d`Etat (et Dieu sait qu’il y en a eu dans l`Union), la Bceao a toujours fonctionné ainsi en traitant avec le détenteur effectif du pouvoir.

Nous allons nous limiter à la question des salaires pour ne pas alourdir le texte en dissertant sur les autres considérations touchant la relation financière Etat-Bceao (ex : anticipations sur les bénéfices nets, bons du trésor, concours à l’économie (Etat et secteur bancaire), concours globaux divers, décaissements sur facilités Banque mondiale, Fmi et autres bailleurs de fonds, etc.). Cette histoire de salaires préoccupe tout le monde et d’aucuns comptent dessus pour étouffer le gouvernement de Côte d’Ivoire avec, pour conséquence, provocation d’un soulèvement populaire contre les tenants du pouvoir. Nous avons déjà indiqué, en interview, que c’est le Trésor public ivoirien et non la Banque centrale qui paie les salaires.

Si ce Trésor venait à avoir besoin d`un complément ponctuel, un delta, pour s`acquitter de sa tâche, pourquoi devrait-on le bloquer, l`empêcher de mettre en œuvre tel ou tel mécanisme ou de tirer sur son compte simplement parce qu`un différend politicien oppose des gens ? Pourquoi l`infirmier de Yamoussoukro, la secrétaire du préfet d`Abengourou, le greffier du Tribunal de Bouaké, l`instituteur de Dimbokro, le gendarme en service à Gagnoa devraient-ils être privés de leur salaire parce que le titulaire de la signature séjourne dans un hôtel plutôt que dans une
structure du ministère des Finances ? Pourquoi devrait-on se situer en position de
pénaliser le fonctionnaire ou agent de l`administration ivoirienne qui, tout un mois, a
travaillé pour ses concitoyens et son pays, simplement parce que des «en haut de
en haut» (les chefs) s`étripent sur la politique politicienne alors que lui, a une famille
à nourrir et des engagements de toutes natures qui le pressent. Pire, c’est quand on
atteint le retraité.

Imposer le transfert de signature aux mandataires de Ouattara qui ne se trouvent pas dans les locaux publics relevant du ministère des Finances, n`est pas opérationnel, et c`est bien ce que le Gouverneur a objecté à juste titre. Il n`est fautif de rien du tout. Nul ne peut mettre en œuvre une décision illégale et matériellement impossible à appliquer sur le terrain tandis qu`elle s`avérerait injuste vis-à-vis du citoyen qui n`a rien à voir dans ce conflit politicien. A moins que nous soit démontré comment seraient payés les salaires et pensions de retraite par les mandataires de
Ouattara.

Signalons que depuis le lundi 24 décembre dernier, les salaires ivoiriens sont payés. Aucun Etat ne l`a fait dans l`Union.

On tire trop sur la corde et si l`on recherchait le retrait de la Côte d`Ivoire de l`Union et la création de sa propre monnaie, on ne s’y prendrait pas mieux.

Même s`il s`agit là d`un autre débat, ce n`est pas une vue de l`esprit et des gens sérieux insistent là-dessus à Abidjan. Ce serait la mort de notre CFA ouest-africain.

Dans le monde entier, la considération d`une Banque centrale repose sur son indépendance, socle de son efficacité qui fonde sa crédibilité. Cette intrusion sauvage et inédite de la politique politicienne dans le fonctionnement de la Bceao n`augure rien qui vaille. Le mieux serait que la Cour de justice infirme, rapidement, les décisions illégales et rejette la «démission» qui ne remplit pas les critères de liberté et de volonté ; que le Gouverneur Dacoury-Tabley soit invité à poursuivre sa
mission, tandis que le dialogue permette de trouver solution à la crise politique en question.

Jean-Paul Dias
Ancien membre du Conseil
des ministres de l’Umoa Dakar