vendredi 20 avril 2012

Que faire des Politiciens du Ventre de la R.D.Congo ?

Vendredi, 20 Avril 2012

La caricature ci-dessous se trouve sur la couverture du livre très connu de Jean-François s BAYART intitulé ‘’’Etat en Afrique, la Politique du Ventre, 2ieme édition, 2009.’’ 

Cette caricature dépeint la politique du ventre sous la dictature de Mobutu. On y voit le Président Mobutu avec sa toque de léopard et son abacost assis sur son trône de Kawele. 

Des éminents professeurs d’université et leaders politiques du pays sur deux genoux et suppliant Mobutu de leur donne un poste, un ministère… D’un air hautain, Mobutu a son regard ailleurs… 

Les deux DSP armés et prêts à tirer sur l’élite zaïroise à genoux et en quête des postes, rappelle la terreur sur laquelle le règne de Mobutu était assis. 

Dans un coin, un mouvancier fait chanter et dans une foule au pas du djalelo... Toute la religion du Mobutisme est donc dans cette caricature.



Selon Jean-François Bayart, le régime de Mobutu était kleptocrate, criminel. La Banque Centrale du Zaïre était la poche de Mobutu. La République du Zaïre était une vaste entreprise privée où Mobutu était PDG à vie. Mais Mobutu n’était pas seul. 

Toute la classe politique ‘’djaleloiste’’ qui était à genoux autour de lui a contribué à la criminalisation de l’Etat Zaïrois. La formule pour rester au poste reçu de Mobutu était connue : Donner à Mobutu sa part et s’approprier le reste.

Le Grand Absent était le peuple zaïrois chosifié, réduit en mendiant. Pour Jean-François BAYART, il ne faut pas attribuer toute la faute aux colonialistes et superpuissances extérieures. Il est vrai que ces dernières ont plus pillé le Zaïre de Mobutu que Mobutu lui-même.

Après Mobutu, la situation a-t-elle changé ? L’élite congolaise est-elle toujours sur deux genoux devant Joseph Kabila ? Et l’opposition politique fait-elle toujours du Tshisekedi des années 80-90 ? Opposant la journée, et collabo la nuit ? 

Est-ce vrai que l’abandon de Tshisekedi par 38 de ses députés est motivé par leurs frais engagés pendant la campagne électorale et qu'ils voudraient récuperer avec leurs émoluments de députés nationaux? 

N'avaient-ils donc pas d'autre motivation plus noble que l'argent? Comme les mobutistes et les Kabilistes, les transfuges de l'opposition tshisekediste sont donc des traîtres de la république, des politiciens du ventre pour les 5 ans à venir. 

Pour paraphraser Mr Blumenthal, ancien directeur de la Banque Centrale sous Mobutu, attendre une réforme de la kleptocratie zaïroise était sans effet comme convaincre un chat d’arrêter de s’intéresser aux souris (Cfr. J.F. Bayart, p. 88).

Longtemps après Mobutu, le constat est que le développement de la R.D. Congo ne viendra pas des politiciens actuels. Comme les chats de Mr Blumenthal, il parait impossible d’empêcher les politiciens congolais d’aujourd’hui de poursuivre leur politique du ventre. 

L’ère de la politique de la conviction et de l’honneur, de l’engagement pour un idéal politique n’a pas encore sonnée en R.D. Congo.

Comme à l’époque de Mobutu, le peuple congolais meurtri et dont 8 millions des morts sous les balles et les poignards des occupants, n’émeut personne au monde y compris les soi-disant pays des droits humains. 

Tous les gouvernements qui se succèdent à Kinshasa sont marqués par la même politique du ventre, la même kleptocratie au point qu’on ne sait pas évaluer l’action d’un gouvernement par rapport au quotidien du peuple congolais. 

Le seul critère d’évaluation est le nombre des villas construites par un premier ministre pendant son mandat ou le volume de l’argent accumulé dans ses comptes bancaires en Belgique ou ailleurs. 

De temps à temps, les complices étrangers des politiciens du ventre tels la FMI, la Banque Mondiale et le Fond Européen pour le Développement, sont les seuls à trouver que les finances de l’Etat ont été gérées selon les normes. 

Jamais le vécu quotidien du congolais n’a été la norme d’appréciation d'un gouvernement congolais. Matata Ponyo prend le pouvoir que les ONG parlent de 8 millions des congolais tués par les balles des réseaux maffieux exploitant les minerais congolais. 

Il n'est pas impossible qu'après 5 ans, le nombre des morts soit passé à 12 millions et que, malgré cela, sa famille politique trouve que son bilan était tres positif?

Depuis deux mois avant la funeste campagne électorale de novembre 2011 jusqu’ à nos jours, la R. D. Congo n’a pas de gouvernement normal. Pendant trois mois, elle n’avait pas eu non plus de Président. 

Profitant de ce vide de pouvoir, les pilleurs des richesses naturelles de la R.D.Congo poursuivent leur besogne. 

La ligne aérienne sur Kinshasa, Lubumbashi, Goma, Kisangani, Mbuji-Mayi ne chôme pas. 

Les tueurs n’ont jamais arrêté de tuer les congolais. 

La prochaine fois qu’une ONG étrangère viendra faire le décompte des morts, 12 millions des congolais seront tués… On peut donc dire que seule la politique du pillage et la politique du ventre des politiciens se portent bien en R.D. Congo.

Entretemps, les politiciens (ceux de la majorité comme ceux de l’opposition) seront toujours sur deux genoux devant Joseph Kabila à Kingakati pour quémander un poste ministériel non pour le bien-être du peuple congolais mais pour amasser assez d’argent pour la prochaine campagne électorale.

Et toi mon frère et ma sœur, quelle stratégie proposes-tu pour mettre fin à cette criminalisation de l’Etat congolais ? 

Comment peut-on amener l’Etat Congolais à gouverner la R.D. Congo dans l’intérêt de tous les citoyens congolais ? 

Que faire des politiciens du ventre ?

Oscar Masimengo
N.B- Canada
©Beni-Lubero Online

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