Dans le cadre des activités portant éveil de la conscience africaine, le décanat de la faculté de philosophie de l’Université catholique du Congo, a organisé hier 24 mai, un colloque scientifique sous le thème, «La philosophie face aux enjeux sociaux- politiques de l’Afrique», auquel ont pris part l’Administrateur directeur général du groupe de presse Le Potentiel/Télé radio 7, Freddy Mulumba Kabuayi wa Bondo et le professeur Philippe Biyoya. Les deux orateurs ont planché sur la balkanisation de la RDC.
Débuté à 14h 07’, dans une salle à moitié rempli, plusieurs sous-thèmes ont été, tour à tour, abordés au cours de cette conférence par les professeurs de cette université, auxquels se sont joints les deux éminents invités.
Le professeur Alexandre Mali, qui ouvre le bal, planche sur «L’épiphanie de violence en Afrique». Il se pose la question s’il est encore possible d’avoir des Etats modernes et démocratiques en Afrique, partant de la recrudescence des violences enregistrées ces derniers temps en Afrique en général, et en République démocratique du Congo en particulier.
«Vingt ans après la tenue de la Conférence nationale souveraine, qui avait suscité beaucoup d’espoir de changement politique, dans le milieu de la population, la République démocratique du Congo, n’a pas toujours connu un changement politique véritable», a dit le professeur Mali, avant d’insister sur le renforcement de l’éducation morale et le respect de la dignité humaine comme pistes de solutions.
Le deuxième intervenant, le professeur Roger Salazaku, a, quant à lui, exposé sur le thème : «Développement et progrès en Afrique, complexité et pistes de solutions». L’orateur est allé droit au but en se disant, «même après les indépendances, l’Afrique souffre toujours de problèmes de développement».
Dans son intervention, le professeur, Salazaku a mis en exergue deux catégories de causes, qui expliquent la situation de sous-développement de l’Afrique.
Il s’agit pour l’orateur, des causes exogènes et endogènes.
Poussant son raisonnement plus loin, le professeur trouve l’explication des causes exogènes, dans le néocolonialiste.
Pour étayer sa thèse, l’intervenant soutient que l’Afrique ne s’est pas encore libérée véritablement de ses anciennes puissances coloniales.
«Aucune décision ou initiative politique pour un quelconque pays africain ne peut être prise sans l’avale des puissances occidentales», réfléchit-il avant d’en appeler à l’éveil de la conscience, et de la purification des systèmes politiques africains.
Invité à prendre la parole, M. Freddy Mulumba s’est appuyé sur les écrits et propos de certaines personnalités politiques haut placées du monde occidentale, prouvant noir sur blanc que la balkanisation de la RDC est une situation voulue et entretenue par les puissances occidentales, déjà en perte de vitesse.
Dans son exposé, Freddy Mulumba n’a cessé de susciter dans le chef des participants les sentiments de patriotisme qui les ont conduits dans un silence de cathédrale.
On pouvait lire sur le visage des participants le courage des nationalistes déterminés à faire échec à ce projet de balkanisation.
Le professeur Philippe Biyoya, qui a pris la parole pendant que nous quittions la salle, abondait dans le même sens que Freddy Mulumba.
On s’aperçoit que, petit à petit, la volonté de faire face à la balkanisation de la RDC, commence à hanter les esprits des Congolais, jusqu’à créer en eux, une identité collective longtemps perdue.
Cyprien Kapuku
© Le Potentiel 2005
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