CNDP, M23 constitués des militaires rwandais, révèle un rapport de l’ONU.Inimaginable mais vrai ! Selon un rapport interne et confidentiel de l’ONU, c’est le gouvernement du Rwanda qui recrute, forme, entraine, équipe des éléments rwandais pour aller combattre au Kivu sous le label des mouvements rebelles, notamment le CNDP et le M23.
Preuves à l’appui, ce rapport qui se trouve sur le Net affirme que « les déserteurs étaient des ressortissants rwandais recrutés par le gouvernement de Kigali sous le prétexte de se joindre à l’armée rwandaise. Ils ont reçu des armes et de formation avant d’être envoyés au Congo.
Certains de ces hommes faits prisonniers ont été recrutés dès le mois de février dernier ». Un détail qui vaut son pesant d’or dans la mesure où la mutinerie a éclaté au mois d’avril.
Le double jeu de Kigali
On commence à comprendre la véritable face cachée des propos de deux ministres rwandais, notamment ceux du général James KABAREHEBE de la Défense qui, du reste rappelle-t-on, avait été nommé en 1997 chef d’Etat Major Général des forces de l’AFDL et ensuite ceux de Mme Louise MUSHIKIWABO, ministre des Affaires Etrangères.
Ces deux plénipotentiaires avaient proposé la médiation de leur gouvernement car, pour eux, cette mutinerie ne pouvait pas être réglée par une solution militaire.
Par ailleurs, c’est toujours Kigali qui est parvenu à faire signer il y a une semaine à Kinshasa un communiqué conjoint sanctionnant la session ordinaire de la Grande Commission Mixte qui permet aux éléments de l’armée régulière rwandaise et aux agents des services de sécurité du Rwanda d’opérer à l’aise et à leur guise sans délai aucun à travers les territoires de la RDC pour vérifier si les forces dites négatives ont été éliminées.
Kigali fait alors preuve d’un cynisme incroyable en obtenant de Kinshasa de renoncer pour longtemps à sa souveraineté et en l’obligeant de s’occuper de la traque des éléments rwandais alors qu’il sait que ce sont ses militaires qui ont créé de toutes pièces une mutinerie.
Kinshasa sera donc devant deux feux : d’une part il doit mettre des moyens énormes, notamment en ressources humaines, en munitions, en matériels pour les opérations de traque de ces mythiques FDLR et de l’autre reconnaitre aux éléments rwandais des grades des officiers supérieurs dans ses propres rangs.
Un officier supérieur des FARDC qui dirige les opérations militaires sur le front n’a pas mâché ses mots : « Quinze mutins se sont rendus jusqu’aujourd’hui, dont sept rwandais. Ils ont témoigné que le Rwanda leur donnait des renforts. On le disait depuis bien avant : le Rwanda les appuie en munitions, armes lourdes et même en troupes ».
Le Premier ministre Augustin MATATA Mponyo est venu à la rescousse en déclarant que « les ex-CNDP avaient une base arrière dans un pays voisin » sans citer explicitement le nom. Or, le territoire de Rutshuru où sévit la guerre a comme voisin deux pays, notamment le Rwanda et l’Ouganda.
Curieusement, aucune source indépendante ne fait allusion à l’Ouganda. A l’époque de la guerre contre le CNDP, notre confrère Arnold ZACHMAN de la BBC l’avait aussi dénoncé lors d’un de ses reportages sur le terrain en indiquant que les éléments de ce mouvement ne parlaient que le Kinyarwanda et l’Anglais et pas un mot en Swahili ou en lingala.
Le même communiqué s’est prononcé en faveur du lancement d’autres opérations militaires conjointes à l’instar de celles de 2008-2009. On rappelle qu’au lendemain de ces opérations, ces éléments des FDLR étaient devenus plus virulents et ont continué à piller, violer, massacrer et détruire méchamment l’écosystème de l’Est.
Preuve s’il en faut une que la question des FDLR ne peut être résolue définitivement que par des négociations politiques inter rwandaises.
Que font les services de sécurité congolaise ?
C’est quand même étonnant et révoltant que des informations aussi capitales qui touchent à l’intégrité et à la souveraineté de l’Etat n’aient pas été révélées par les services de sécurité de la RDC. C’est l’ONU qui fait de telles graves révélations au moment où le pays s’apprête à organiser le 14ème Sommet de la Francophonie.
Cette attitude de nonchalance avait été vécue au lendemain de la publication, toujours par l’ONU, du Rapport Mapping qui avait fait état d’un véritable génocide, chiffres et sites à l’appui sans compter des témoins oculaires encore en vie et dont certains sont tapis dans els institutions de la République où ils occupent des fonctions enviables.
Le commun des mortels se rappelle de la réaction du gouvernement congolais qui avait rejeté ce rapport en le déclarant incomplet pour n’être pas remonté jusqu’au Roi Léopold II.
Bientôt des villages entiers vidés de leurs populations
Ce rapport interne et confidentiel de l’ONU a comme particularité d’apporter de l’eau au moulin des milieux nationaux et internationaux qui soupçonnent Kigali de vider des villages entiers au Kivu de leurs populations pour y déverser des sujets rwandais.
Avec au finish la mise en route de la balkanisation à l’issue d’un référendum pour l’autodétermination des peuples rwandais installés de force dans ces régions.
Un rapport d’une Ong de défense des droits de l’homme avait attiré l’attention de l’opinion à ce sujet et comme toujours le gouvernement rwandais avait réagi en déclarant que ce sont des affabulations gratuites pour détruire les relations excellentes avec Kinshasa.
Il est temps que les nationalistes saisissent les instances judiciaires internationales pour prévenir un génocide qui se prépare au Kivu.
Le Congolais
LP
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