01/06/2012
A quel jeu joue finalement Kinshasa ?
C’est le moins que l’on puisse dire au regard du feuilleton qui entoure la mise en œuvre du grand projet énergétique d’Inga. A la Banque africaine de développement (BAD), qui tient jusqu’au 2 juin 2012 ses assemblées annuelles à Arusha (Tanzanie), l’on fustige un «problème institutionnel» autour d’Inga.
L’ouvrage de 40 000 MW, le plus imposant de la planète, s’en trouve bloquer. En brouillant les cartes, Kinshasa à l’ambition ne pas laisser ce projet aux seules mains des étrangers.
«Qui trop embrasse mal étreint», dit un adage populaire. Plusieurs fois approché par des partenaires extérieurs, Kinshasa se trouve dans l’incapacité de lever une option définitive concernant le projet énergétique d’Inga. Toutes les parties qui ont offert leurs services à Kinshasa ont été contraintes de renoncer à leurs ambitions. Le plus souvent, par la faute de Kinshasa.
Le premier partenaire à s’intéresser au projet fût le bloc formé par les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) au travers du projet Westcor, censé développer Inga pour couvrir les besoins énergétiques de la communauté. A la place, Kinshasa lui avait préféré le minier BHP Billiton.
Acculé par la crise, BHP a dû en fin de compte renoncer à son projet. Le groupe minier australien a été vite relayé par l’Afrique du Sud qui ne cache plus son intérêt pour Inga. D’autres partenaires au développement (Banque mondiale, Bad, etc.) sont également associés au projet.
Malgré tous ces appuis, le projet Inga se trouve encore au point mort. Rien de concret n’a donc été entrepris sur le terrain. A Kinshasa, l’on tarde à lever une option définitive.
Kinshasa s’est dit ouvert à toute forme de partenariat. A la Banque africaine de développement, partenaire associé à ce projet, l’on ne partage pas cette vision. A Arusha où elle tient ses assemblées annuelles jusqu’au 2 juin 2012, son président, le Rwandais Donald Kaberuka estime qu’ «un problème institutionnel» retarde la mise en œuvre de ce projet qui, estime-t-il, ne manque pas de financement pour sa matérialisation.
LES VERTUS ENERGETIQUES D’INGA
Le déficit énergétique en Afrique, les craintes nées des conséquences liées à la catastrophe de Fukushima au Japon ou encore Tchernobyl en URSS, le défi du changement climatique, … sont autant de prétextes qui devraient pousser la RDC à valoriser le site hydroélectrique d’Inga.
A cet endroit, plus de 40 000 mégawatts de puissance électrique se déversent à l’océan, à l’état sauvage. Un gâchis pour lequel, l’humanité exigera des comptes à la RDC.
Tôt ou tard ! Face au gigantisme du projet, faudrait-il baisser les bras ? Pour des observateurs, l’heure est venue pour placer sur orbite toutes les ambitions d’un pays destiné à jouer un rôle incontournable dans le processus de développement de tout un continent.
Le site d’Inga avec plus de 40 000 mégawatts, soit l’équivalent des barrages de «Trois Gorges–Chine-sur le Yangtzé (22,4 GW) et celui d’Itaipu (14 GW), sur le Rio Paraná, à la frontière du Brésil et du Paraguay», peut desservir en électricité le continent, de l’Afrique du Sud à l’Egypte, une partie de l’Europe voire d’Asie.
Sur le plan de la demande, elle est bien là. Elle est même en pleine explosion à la suite du tollé et de la stupeur provoqués par les récentes conséquences de la catastrophe de Fukushima au Japon.
PAS DE PROBLEMES TECHNIQUES
Le site d’Inga, en soi, réunit plusieurs facteurs positifs notamment la compétitivité du prix de vente de l’électricité y produite (moins de 0,015 Usd/kWh), émission quasi nulle de gaz à effets de serre, «un coût d’investissement très bas, de 340 à 700 Usd/kW selon le stade d’équipement», à en croire le Bureau d’études industrielles énergies renouvelables et environnement, …
Le projet est intégrateur par excellence. Cette combinaison d’avantages fait de ce site un projet bancable à plus d’un titre.
Abordé à ce sujet par Le Potentiel, en marge des assemblées annuelles de la Bad à Arusha, Donald Kaberuka est formel : «Le problème du projet d’Inga n’est pas technique. On sait comment boucler le financement. C’est compliqué mais faisable». Plus explicite, le président de la BAD indique que «le problème est institutionnel».
Sans en dire plus, le président de l’institution financière africaine met là le doigt sur la plaie, sans chercher à énerver les autorités congolaises face aux volte-face récurrentes dans la vision en lien avec ce mégaprojet.
«Nous travaillons avec le gouvernement congolais pour accélérer le processus», conclut-il.
Le décryptage de ce message adressé laisse entrevoir les possibilités pour la RDC de remettre sur la table des discussions, à tous les niveaux, la question de la valorisation du site d’Inga.
Des fonds en circulation en faveur de la lutte contre le changement climatique, la disponibilité des Etats comme l’Afrique du sud à accompagner la construction du barrage pour combler son déficit en énergie électrique, les débats autour de l’éradication des énergies polluantes (fossiles, nucléaires, …) constituent des occasions pour la RDC de poser les jalons de l’exploitation du site d’Inga.
Les études de faisabilités commandées tant par la Banque mondiale que par la Banque africaine de développement sont des atouts à mettre sur la balance. Mégaprojet, dans sa situation actuelle, la RDC ne peut se permettre de se lancer dans une opération d’endettement excessif.
Toutefois, elle ne doit pas étaler son impuissance et son absence d’ambition face à une telle opportunité qui s’offre. Maîtriser et avec l’accompagnement des Etats-clients potentiels, il est possible de réaliser des avancées afin que d’ici une dizaine d’année, l’exploitation du site d’Inga ne soit plus un rêve.
AVEU D’INACTION
Les questions sur le développement d’Inga se traitent, parfois, à l’absence de la RDC. A l’interne, le gouvernement encore moins l’opérateur public de l’électricité ne fait preuve de volonté clairement affichée de porter ce projet. Le poids de l’envergure financière et technique du projet est, certes, dissuasif.
Mais, les enjeux en présence étant bénéfiques pour tout le monde et cela à tous points de vue (économique, environnemental, industriel, social, intégration régionale, …), la démission préalable n’est pas conseillée.
Les ratés d’avec Westcor et BHP Billiton, notamment, devraient être versés dans la corbeille des balbutiements visant à réussir mieux. La détermination de l’Afrique du sud de cheminer avec la RDC, ainsi que les positions enregistrées des bailleurs de fonds indiquent clairement la volonté d’aller de l’avant. Il ne reste plus à la RDC que de créer ce cadre institutionnel nécessaire à la conjugaison des énergies pour relever le défi.
Sur le plan stratégique, un aveu d’impuissance signifierait une totale démission, ouvrant la voie aux autres d’imposer le schéma à suivre. Par tous les moyens, y compris la déstabilisation ! Ce faisant, la RDC risque de subir le diktat des Etats-clients qui jurent prioritairement sur ce potentiel énergétique propre et bon marché.
Les étapes intermédiaires comme les différentes réhabilitations des turbines sur Inga I et II, tout comme la construction ou non du barrage d’Inga III sont des tests qui pouvaient mettre la RDC sur la bonne piste. Elles peuvent se constituer en séances de mise en jambe pour le pilotage du mégaprojet de 52 turbines de 750 MW chacune.
Tout peut être dit sur Inga I et II qui étaient qualifiés, à tort ou à raison, d’éléphants blancs. Le mérite de ces ouvrages est d’avoir donné un sens aux ambitions d’un pays. Aujourd’hui plus qu’hier, la RDC est sur la voie devant la conduire à la consécration. Le secteur de l’électricité lui offre cette opportunité, pourvu que la balle soit saisie au bond.
A l’absence d’un signal clair donné aux potentiels usagers et investisseurs, des sources alternatives pourraient anéantir tous ces espoirs. Les bonnes décisions à prendre, c’est maintenant ou jamais.
La commande des études par le gouvernement de la République permettrait d’en disposer en propre au lieu de se contenter des intentions et ambitions des autres sur les ressources et le potentiel installés dans les frontières nationales. Il faut quitter l’impuissance pour s’orienter résolument vers les ambitions légitimes de puissance.
[Le Potentiel]
Les études de faisabilités commandées tant par la Banque mondiale que par la Banque africaine de développement sont des atouts à mettre sur la balance. Mégaprojet, dans sa situation actuelle, la RDC ne peut se permettre de se lancer dans une opération d’endettement excessif.
Toutefois, elle ne doit pas étaler son impuissance et son absence d’ambition face à une telle opportunité qui s’offre. Maîtriser et avec l’accompagnement des Etats-clients potentiels, il est possible de réaliser des avancées afin que d’ici une dizaine d’année, l’exploitation du site d’Inga ne soit plus un rêve.
AVEU D’INACTION
Les questions sur le développement d’Inga se traitent, parfois, à l’absence de la RDC. A l’interne, le gouvernement encore moins l’opérateur public de l’électricité ne fait preuve de volonté clairement affichée de porter ce projet. Le poids de l’envergure financière et technique du projet est, certes, dissuasif.
Mais, les enjeux en présence étant bénéfiques pour tout le monde et cela à tous points de vue (économique, environnemental, industriel, social, intégration régionale, …), la démission préalable n’est pas conseillée.
Les ratés d’avec Westcor et BHP Billiton, notamment, devraient être versés dans la corbeille des balbutiements visant à réussir mieux. La détermination de l’Afrique du sud de cheminer avec la RDC, ainsi que les positions enregistrées des bailleurs de fonds indiquent clairement la volonté d’aller de l’avant. Il ne reste plus à la RDC que de créer ce cadre institutionnel nécessaire à la conjugaison des énergies pour relever le défi.
Sur le plan stratégique, un aveu d’impuissance signifierait une totale démission, ouvrant la voie aux autres d’imposer le schéma à suivre. Par tous les moyens, y compris la déstabilisation ! Ce faisant, la RDC risque de subir le diktat des Etats-clients qui jurent prioritairement sur ce potentiel énergétique propre et bon marché.
Les étapes intermédiaires comme les différentes réhabilitations des turbines sur Inga I et II, tout comme la construction ou non du barrage d’Inga III sont des tests qui pouvaient mettre la RDC sur la bonne piste. Elles peuvent se constituer en séances de mise en jambe pour le pilotage du mégaprojet de 52 turbines de 750 MW chacune.
Tout peut être dit sur Inga I et II qui étaient qualifiés, à tort ou à raison, d’éléphants blancs. Le mérite de ces ouvrages est d’avoir donné un sens aux ambitions d’un pays. Aujourd’hui plus qu’hier, la RDC est sur la voie devant la conduire à la consécration. Le secteur de l’électricité lui offre cette opportunité, pourvu que la balle soit saisie au bond.
A l’absence d’un signal clair donné aux potentiels usagers et investisseurs, des sources alternatives pourraient anéantir tous ces espoirs. Les bonnes décisions à prendre, c’est maintenant ou jamais.
La commande des études par le gouvernement de la République permettrait d’en disposer en propre au lieu de se contenter des intentions et ambitions des autres sur les ressources et le potentiel installés dans les frontières nationales. Il faut quitter l’impuissance pour s’orienter résolument vers les ambitions légitimes de puissance.
[Le Potentiel]
Allez vous faire foutre avec votre article pourri. Nous congolais on ne veut pas entendre parler du rwanda! Vous êtes bouché ou quoi??? Avec tout les problèmes que ce pays de malheur nous crée et vous avez l'audace de nous parler d'une association qui réclame notre électricité et qui a pour président un rwandais? Vous vous foutez de qui??? On ne veut pas entendre parler de ce pays de malheur! Et notre conflit c'est jusqu'enfer!
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