Vendredi, 13 Juillet 2012
Depuis l’avènement de l'AFDL, l'est du pays est en ébullition. Un scénario catastrophique s'y est installé. La mémoire collective se rappellera des atrocités commises au jour le jour dans plusieurs localités de ces deux provinces.
Depuis l’avènement de l'AFDL, l'est du pays est en ébullition. Un scénario catastrophique s'y est installé. La mémoire collective se rappellera des atrocités commises au jour le jour dans plusieurs localités de ces deux provinces.
C'est devenu rituel et notoire que c'est qui devrait par ailleurs émouvoir et choquer les consciences est désormais classé au rang des faits divers.
On en parle juste le temps nécessaire où les faits interviennent - dans ce cas - les tueries abominables ou les violations monstrueuses de nos mamans et de jeunes filles et puis, le problème est classé sans suite, sans aucun coupable, sans une condamnation. En fait, il tombe dans le règne des oubliettes où les fauteurs de ces troubles ricanent et se moquent des Congolais, dans leur ensemble.
Et pourtant la crise de l'est est un puzzle où il faut savoir replacer chaque morceau à sa place pour en comprendre la substance sinon le fondement. Pour cela, il faut faire marche arrière et voir ce phénomène sous un angle historique.
Et pourtant la crise de l'est est un puzzle où il faut savoir replacer chaque morceau à sa place pour en comprendre la substance sinon le fondement. Pour cela, il faut faire marche arrière et voir ce phénomène sous un angle historique.
Du temps de Mobutu qui a duré au pouvoir plus de trois décades, le petit Rwanda n'osait pas lever son doigt. C’était tout le contraire.
Les dignitaires de ce pays s'appuyaient sur le pouvoir de Kinshasa pour conserver leur règne. Mzee Kabila arriva et avec lui, les loups dans la bergerie. Il avait pour mandat tacite d'appliquer les accords de Lemera.
En bon nationaliste, sa conscience s’éveilla plus tard et il refusa de s'y soumettre. Ce fut le début de son calvaire politique qui l'amena par après à son assassinat.
Le règne de Mzee fut de courte durée, trois ans seulement. Toute l'histoire du pays a basculé dès lors que la passation du pouvoir fut opérée de manière rocambolesque. Un énigmatique personnage, ancien soldat de l’armée patriotique rwandaise dirigée par Kagame, fut placé à la tête du pays.
Le règne de Mzee fut de courte durée, trois ans seulement. Toute l'histoire du pays a basculé dès lors que la passation du pouvoir fut opérée de manière rocambolesque. Un énigmatique personnage, ancien soldat de l’armée patriotique rwandaise dirigée par Kagame, fut placé à la tête du pays.
Puisqu'il fallait trouver un cheval de Troie pour poursuivre la mission de réaliser pleinement les fameux accords de Lemera, Joseph Kabila, alias Hippolyte Kanambe, accepta volontiers de jouer ce jeu.
Un jeu subtile, il faut le dire, mais qui se révèle au fil des jours de plus en plus clair. La balkanisation du pays en cours tire son fondement dans le maintien de la personne qui est à la tête du pays.
Ceci expliquant cela, on peut comprendre aisément qu'en dépit de sa déconfiture sur le plan électoral, en 1996 d'abord et plus récemment encore en 2011, Joseph Kabila n'a daigné quitter le pouvoir.
Pourquoi s'y accroche-t-il et quels seraient ces résultats éclatants à son actif qui justifieraient sa présence continue au plus perchoir de nos institutions ?
À ce propos, où sont passés ceux qui le qualifiaient de « porteur d'espoir » pour le peuple congolais, de l'homme qui a « pacifié le pays » ?
Malheureusement, certains Congolais ont fait d'un problème majeur, essentiel pour la survie du pays et pour son bon fonctionnement, une question sentimentale voire tribale. Exiger à ce que l'on applique strictement le prescrit de la constitution pour accéder à la magistrature suprême était trop demander pour certaines personnes.
Malheureusement, certains Congolais ont fait d'un problème majeur, essentiel pour la survie du pays et pour son bon fonctionnement, une question sentimentale voire tribale. Exiger à ce que l'on applique strictement le prescrit de la constitution pour accéder à la magistrature suprême était trop demander pour certaines personnes.
Il rentre, nous semble-t-il, dans la normalité des choses de chercher à savoir exactement les origines de la personne qui doit conduire le destin de tout un peuple.
Aux États-Unis, le groupe dit de « birthners » a continué inlassablement à harceler le président Obama jusqu’à le contraindre à exhiber le long certificat de naissance. Et son geste, de haute portée politique, avait du coup calmé le jeu et réduit à néant les ardeurs de ces fanatiques qui agissent aussi, il faut l'avouer, en racistes patentés.
Cette analogie avec le cas d'Obama aux États-Unis nous ramène au problème central de la crise de l'est. Si celle-ci ne se dénoue pas en faveur de nos vaillants soldats qui sont par ailleurs sacrifiés à la carnification (boucherie) comme des bêtes à somme cela n'est pas le fruit du hasard. C'est un projet malicieux qui est en train de se réaliser avec la complicité de celui même qui devait être le garant de la république.
Il est important, en toute chose, que cela soit en situation de crise aiguë comme c'est le cas notamment des guerres successives à l'est du pays ou en situation normale, de savoir toujours dénouer le problème en s'attaquant non aux conséquences mais à ses causes réelles.
Il est important, en toute chose, que cela soit en situation de crise aiguë comme c'est le cas notamment des guerres successives à l'est du pays ou en situation normale, de savoir toujours dénouer le problème en s'attaquant non aux conséquences mais à ses causes réelles.
Voila pourquoi, dans notre approche, nous continuons de marteler que le problème de bonne gouvernance est secondaire par rapport au problème central qui est d'ordre juridique c'est-à-dire, du droit tout court, et dans le cas d’espèce, du droit d’éligibilité.
En d'autres termes, Joseph Kabila a-t-il, constitutionnellement, droit d’être éligible président de la république démocratique du Congo ? Répondre à cette question serait déjà le début de la solution. Car, un président qui a à cœur la protection de son pays aurait pu en 11 ans de règne mettre en place une armée républicaine digne de ce nom.
Il aurait pu, devant la mise en exécution réitérée des agressions de notre pays par nos voisins de l'est, trouver une solution durable pour mettre hors d’état de nuire ces aventuriers de grand chemin et tueurs patentés. Tout cela n'a pas été fait de manière rationnelle.
Au lieu des actions fortes et dissuasives, nous assistons chaque fois, choqués et ébahis, soit à la non réaction du « garant de la république » ou soit encore à une litanie de promesses qui ne sont jamais tenues.
Dans l’entre-temps, les gestes posés en âme et conscience dénotent une trahison certaine.
Dans l’entre-temps, les gestes posés en âme et conscience dénotent une trahison certaine.
Qui a déplacé le général Buza Mabe du Kivu à Kitona et pour cause ?
Qui avait nommé successivement de simples soldats sans titres et histoires à des grades élevés dans l’armée ?
Qui a soutenu et favorisé la politique de mixage et de brassage qui nous a conduit à l'infiltration massive et incontrôlée dans notre armée des personnes étrangères ?
Qui a consenti aux troupes rwandaises de traverser notre frontière sans l'aval du parlement et moins encore du gouvernement ?
Qui a soutenu et défendu mordicus la présence de Bosco Ntaganda à la tête de l’armée au Nord Kivu en dépit d'un mandat d’arrêt de la CPI ?
Qui a ordonné de signer tous les contrats de paix, Kimia I et II, Amani leo etc ?
Qui est le responsable numéro1 de la déconfiture de nos troupes armées à Mushake il y a quelques années ?
On pourrait continuer à poser des questions ou à soulever des doutes à l'infini sur les actes posés par Kabila. Mais cela ne résoudra rien si on ne les analyse pas pour en comprendre les velléités qui y sont cachés derrière. N'avait-il pas dit lui-même de le juger par ces œuvres ?
Eh bien les résultats est là où nous en sommes arrivés, c'est-à-dire, à la phase finale du projet de la balkanisation du pays. Devant la pression continue de la diaspora et présageant un soulèvement populaire, les tireurs des ficelles ont enfourché double leur manœuvre se doutant de l'avenir qui guette leur pion placé à la tête du pays.
Pour dénouer cette crise de l'est qui n'en finit pas et qui humilie et blesse profondément tout le peuple congolais, il n' y a pas deux ou trois solutions. Ce n'est non plus la mobilisation générale décrétée à la rescousse par le gouvernement fantoche de Matata Ponyo qui va arranger l'affaire.
Pour dénouer cette crise de l'est qui n'en finit pas et qui humilie et blesse profondément tout le peuple congolais, il n' y a pas deux ou trois solutions. Ce n'est non plus la mobilisation générale décrétée à la rescousse par le gouvernement fantoche de Matata Ponyo qui va arranger l'affaire.
La solution, elle est une et une seule : commencer d'abord par remettre de l'ordre dans la maison commune.
Les enfants d'une famille ne peuvent s’épanouir si l'obstruction et la volonté de les voir confiner dans le néant, dans la misère, dans la frivolité, viennent des parents. Cette situation peut continuer tant que les enfants sont mineurs et incapables d'agir. Mais, une fois devenus majeurs et aptes à agir ou à réagir, ils sont appelés à prendre leur destin en main.
Le peuple congolais, avant même de chercher à s'en prendre aux agresseurs, est-il prêt à assumer ses responsabilités en remettant en question la personne qui est la cause de tous ses malheurs et du non développement dans lequel le pays est plongé depuis belle lurette en dépit des slogans creux et vides de sens ?
C'est par-là, nous semble-t-il, qu'il faut commencer. Le reste suivra.
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