mercredi 11 juillet 2012

L’OUGANDA DERRIERE LE M.23 OU PAS ? Débat à Kampala, silence radio au Palais du peuple

Mercredi, 11 Juillet 2012



Les députés Ougandais, fort tourmentés par les nouvelles faisant état de la présence des militaires de leur pays aux côtés des troupes rwandaises qui soutiennent le M.23 au Nord-Kivu, viennent d’interpeller le président Yoweri Museveni à ce sujet.

Un ultimatum de 14 jours lui est donné pour qu’ils puissent expliquer, à travers un message à la Nation, si l’armée ougandaise est impliquée ou pas dans la crise politico-militaire du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo.

L’homme fort de Kampala se trouve sous la forte pression du Parlement de son pays à la suite d’une motion du député Geofrey Ekanya, ancien ministre des Finances. Cet élu du peuple a décidé de s’adresser directement au président Yoweri Museveni après avoir réuni des informations en rapport avec le rapatriement, en Ouganda, des soldats et officiers de la UPDF (Uganda People Defence Force) blessés au front du Nord-Kivu.

Selon le même député, le président ougandais aurait déjà reçu plusieurs responsables des Etats de la région de l’Afrique Centrale et des Grands Lacs venus le consulter pour savoir si son pays était impliqué ou non dans les hostilités qui secouent la partie Est de la République Démocratique du Congo.

Il s’est particulièrement inquiété de l’impact négatif d’une telle démarche pour l’Ouganda tant au plan politique, diplomatique qu’économique, en raison des condamnations internationales que suscite l’intervention militaire du Rwanda au Congo.

Dans l’immédiat, a-t-il noté, le commerce extérieur de l’Ouganda souffre terriblement du climat d’insécurité qui prévaut au Nord-Kivu.

Le Parlement congolais toujours aphone

Pendant que la situation sécuritaire du Nord-Kivu fait débat à l’étranger, suite aux preuves de l’appui militaire et financier du Rwanda au M. 23 et maintenant aux soupçons d’une possible présence des soldats ougandais aux côtés des mutins, le Parlement congolais reste aphone.

L’Assemblée Nationale comme le Sénat affichent une tiédeur qui intrigue nombre de nos compatriotes. Rien ne bouge du côté du Palais du Peuple, alors que les deux chambres se trouvent curieusement en pleine activité, dans le cadre de leur session extraordinaire.

Que se passe-t-il ? Pourquoi les élus du peuple ont-ils peur de s’exprimer clairement au sujet des événements du Nord-Kivu ? Comment sauver le Congo et libérer cette province partiellement occupée si députés et sénateurs ne donnent pas de la voix?

Une grande lueur d’espoir était apparue, il y a un mois, avec l’annonce de la question orale avec débat adressée par un député national au Vice-premier ministre et ministre de la Défense.

Le peuple congolais attendait impatiemment, tout yeux et tout oreilles, le débat public autour de la nouvelle agression armée du Rwanda contre la patrie, afin de mieux se préparer pour la riposte.

Hélas, la Chambre basse du Parlement, au lieu de favoriser le « déballage » vivement souhaité par la majorité des Congolais, avait choisi la voie du huis clos, mieux de l’exclusion du souverain primaire du droit à l’information.

Avec le recul du temps et le pourrissement de la situation à l’Est du pays, d’aucuns sont tentés de considérer, comme un acte de trahison, le vote massif récolté par la motion ayant imposé le huis clos à l’hémicycle de Lingwala.

L’on peut s’interroger aujourd’hui sur l’objectif poursuivi par l’Assemblée nationale, en s’imposant volontairement le silence, dans le traitement du dossier de la « guerre » du Nord-Kivu.

La langue de bois était-elle la thérapie appropriée pendant que des milliers de nos concitoyens sont massacrés gratuitement sur le champ de bataille et chassés de leurs terres, nos minerais pillés, nos infrastructures de base détruites, nos maisons et champs incendiés, notre souveraineté bafouée, notre intégrité territoriale violée?

L’on peut encore consentir aux députés nationaux et aux sénateurs le droit au huis clos lorsqu’il s’agit de débattre de leur confort personnel en termes d’émoluments, véhicules de luxe et autres jetons de présence pour les travaux en commissions mais pas lorsque la Nation court le danger de balkanisation, sinon d’implosion.

A quoi sert le mandat d’un député ou d’un Sénateur si l’un ou l’autre ne peut élever ne fut-ce qu’une petite protestation pour défendre la cause de ses électeurs d’hier présentement en danger de mort et rendus apatrides?


Kimp

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