samedi 21 juillet 2012

RDC : Les députés du Nord-Kivu rejettent toute idée de négociation avec le M23

20/07/2012 

Parlement - Une seance de travail

Les députés du Nord-Kivu demandent au gouvernement, de rejeter toute idée de négociation avec le Mouvement du 23 mars (M23), et les autres groupes armés responsables de la dégradation de la situation sécuritaire dans cette province en particulier et dans toute la partie Est en général. 

Ils attendent en outre de l’Exécutif national l’identification et le déferrement en justice des acteurs politiques et autres leaders présumés auteurs de complicité.

A l’occasion de la clôture de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale hier jeudi 19 juillet, au Palais du peuple, les députés nationaux du Nord-Kivu ont sollicité et obtenu du bureau, la lecture au prétoire de leur message sur la situation sécuritaire qui prévaut dans la province du Nord-Kivu.

Le porte-parole du Caucus des députés nationaux du Nord-Kivu, Konde-Vila Kikanda a décrit la situation sécuritaire «préoccupante, critique et dramatique» dans cette province, avant de formuler une suite des recommandations à différents niveaux.

En premier, c’est au président de l’Assemblée nationale. Il est appelé à organiser d’urgence, dans les formes constitutionnelles les plus appropriées, une rencontre mixte gouvernement-Assemblée nationale et Sénat, en vue de définir conjointement la position de la République démocratique du Congo sur le mandat, la composition, la taille et l’espace opérationnel de la Force neutre décidée par la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs.

L’objectif de cette rencontre, explique le député Konde, est celui de consolider les synergies des institutions de la République, nécessaires à la gestion de la crise dans l’Est du pays.

Par ailleurs, des recommandations formulées à l’Exécutif national par les élus du Nord-Kivu, figurent en bonne place la nécessité du changement de toute la chaîne de commandement de l’armée, de la police et des services de sécurité responsables de la débâcle actuelle.

Les députés du Nord-Kivu invite le gouvernement à déposer plainte contre le Rwanda au Conseil de sécurité des Nations unies et à la Cour internationale de justice de La Haye, afin qu’il cesse, soulignent-ils, de servir de terrain de conception, de financement, de recrutement et de base arrière du M23 et de tout autre mouvement de déstabilisation de la RDC.

REJET DE NEGOCIATION AVEC LE M23

Dans leur message, les députés du Nord-Kivu demandent au gouvernement, de rejeter toute idée de négociation avec le Mouvement du 23 mars (M23), et les autres groupes armés responsables de la dégradation de la situation sécuritaire dans cette province en particulier et dans toute la partie Est en général.

Ils attendent en outre de l’Exécutif national l’identification et le déferrement en justice des acteurs politiques et autres leaders présumés auteurs de complicité.

Aussi, les populations du Nord-Kivu en particulier et celles de toute la République en général, sont conviées à la vigilance, à l’unité et à la sérénité dans un élan patriotique sans stigmatiser aucun groupe racial, ethnique et tribal. Elles doivent soutenir sans faille les FARDC, et ne pas se faire recrutées ou manipulées par des acteurs en mal de positionnement.

Concernant la création d’une force internationale neutre pour éradiquer le M23, les FDLR ainsi que toutes les forces négatives opérant dans l’Est de la RDC et pour assurer le contrôle et la sécurisation des zones frontalières, les élus du Nord-Kivu ont émis des observations. 

«L’expérience de gestion des conflits en Afrique démontre que la constitution d’une force neutre ou pas, bute généralement, si pas toujours, aux problèmes de définition juridique du mandat, de mobilisation des hommes et des moyens aussi bien financiers que logistiques, au point que le temps de mise en place d’une telle force ne sera pas compatible à l’urgence et à la gravité que requière la situation», a déclaré le porte-parole du Caucus des députés nationaux du Nord-Kivu.

«Cette force neutre viendrait se superposer ou opérer sur le même espace opérationnel que la Monusco, alors que la taille gigantesque et le budget colossal de cette dernière, pour des résultats relativement mitigés, continuent à susciter des interrogations au sein de nos populations sur sa neutralité et son efficacité», a-t-il ajouté.

Pitshou Mulumba

© KongoTimes

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