mardi 10 juillet 2012

RDC: « Thierry Michel présente le président comme coupable »

mardi 10 juillet 2012

Le long-métrage consacré à l'assassinat du militant congolais Floribert Chebeya « ne doit pas être diffusé » en RDC avant la fin du procès de l'affaire, a affirmé le ministre congolais des Médias.


Thierry Michel, ©AFP

Le film sur l'assassinat du militant congolais Floribert Chebeya, du réalisateur belge Thierry Michel, refoulé dimanche de République démocratique du Congo (RDC), « ne doit pas être diffusé » en RDC avant la fin du procès en appel de l'affaire, a déclaré mardi le gouvernement congolais.

« Le film ne doit pas être diffusé tant que le procès en appel est en cours » devant la Haute cour militaire de justice à Kinshasa où il a débuté le 19 juin, a déclaré Lambert Mende, également ministre des Médias.

« Je suis parmi les premiers étonnés que le procès n'ayant pas pris fin, le film soit déjà sur la place publique, avec un verdict avant le verdict. On désigne le coupable, c'est le président de la République (Joseph Kabila), alors que la justice est encore en train de statuer », a-t-il expliqué.

« Il ne faut pas favoriser le mépris vis-à-vis de notre institution judiciaire »

« Personne ne cite le président dans les procédures, mais lui (le réalisateur) présente le président comme coupable. J'ai écrit aux personnes qui ont souhaité que ce film soit autorisé à la diffusion sur notre territoire que nous ne pouvions pas, comme Etat, favoriser cette espèce de mépris vis-à-vis de notre institution judiciaire, qu'il fallait mieux attendre », a-t-il expliqué.

Projeter un film consacré à l'assassinat d'un célèbre militant congolais dans son pays d'origine n'a rien d'une sinécure. Cette expérience difficile, le réalisateur belge Thierry Michel la vit actuellement.

Son film, « L'affaire Chebeya, un crime d'État ? » met en lumière le procès des assassins de Floribert Chebeya. Ce défenseur des droits de l'Homme avait disparu le 1er juin 2010 alors qu'il se rendait avec son chauffeur à l'inspection générale de la police pour un rendez-vous avec le chef de la Police nationale congolaise, le général John Numbi, qui n'aurait jamais eu lieu. Son corps a été retrouvé le lendemain.

Le procès en appel des huit policiers, dont trois sont en fuite, s'est ouvert le 19 juin et doit reprendre le 17 juillet prochain.

P.VA. avec Belga

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