Décidément, Paul Kagame s’est inscrit dans la logique de « purifier » son entourage.
Une sorte de chasse à l’homme est particulièrement dirigée contre tous ses anciens collaborateurs soupçonnés de nourrir des ambitions.
Une sorte de chasse à l’homme est particulièrement dirigée contre tous ses anciens collaborateurs soupçonnés de nourrir des ambitions.
Sali dans l’opinion rwandaise par les dernières déclarations de Kayumba et Karegeya qui le traitent de pilleur des deniers publics, le maître de Kigali entend s’imposer par un régime de terreur afin de se maintenir au pouvoir.
L’homme fort du Rwanda aura, désormais, du mal à défendre son image de « monsieur propre », du « modèle de bonne gouvernance » qu’il vendait au peuple rwandais.
Des révélations faites, à la BBC et dans le quotidien ougandais The Monitor, contre lui par les deux fuyards l’ont choqué et même blessé dans son amour propre. Kagame tiendrai à avoir la peau de ses détracteurs, en commençant par ceux qui sont encore au pays, sous son contrôle.
L’arrestation du Général Jean Bosco Kazura, annoncée officiellement le 11/06/2010 par un communiqué de l’EMG/RDF, est à inscrire dans cet ordre d’idée.
Cet officier supérieur de l’armée rwandaise qui, visiblement, n’avait pas de problèmes particuliers avec Kagame était déjà en état d’arrestation le 09/06/2010 et détenu au cachot de la Police militaire de Kanombe. Le communiqué officiel n’avait donc pas surpris ceux qui étaient déjà au courant de son incarcération.
L’on croit savoir que ce général en détention serait victime de sa popularité grandissante surtout dans les milieux de jeunes et de son appartenance au groupe d’anciens compagnons de lutte de la junte au pouvoir à Kigali.
C’est d’ailleurs l’un des rares compagnons de lutte qui se maintenait encore dans les sillages de Kagame même si, réellement, il s’occupait plus de la Fédération Nationale de Football (Ferwafa) que de ses obligations au sein de l’EMG/RDF.
La plupart de ses collègues sont actuellement en disgrâce ou en exil.
Ancien responsable adjoint de la Minuad au Darfur, il fut remplacé par le général Karenzi Kareka( également en prison).
Ancien responsable adjoint de la Minuad au Darfur, il fut remplacé par le général Karenzi Kareka( également en prison).
Jean Bosco Kazura est devenu très populaire grâce à son dévouement pour la promotion du football au Rwanda. Grâce à son travail des équipes rwandaises sont actuellement bien positionnées dans les championnats régionaux et continentaux du sport roi.
Les prouesses de l’équipe de football APR sont à mettre à son actif. Ainsi, l’homme faisait souvent ombrage à Kagame dans le milieu des jeunes.
Il est aussi à noter que jean Bosco Kazura ne fait pas partie de la classe de « privilégiés tutsi ougandais » qui détiennent le pouvoir au pays de mille collines. Il a rejoint le FPR en 1990 en provenance du Burundi.
Le pouvoir de Kigali considère les Tutsi venus du Congo et du Burundi comme des jouisseurs n’ayant pas connu les affres des camps de réfugiés ; des gens sur lesquels il ne faut pas compter car capables de coaliser avec les Hutu et donc de faire perdre le pouvoir aux Tutsi. Ce qui est contraire à la vision présente et future du FPR.
En effet, invitée par la Fifa pour une réunion des Fédérations nationales, la délégation rwandaise composée du Président JB Kazura, de son Vice M. Raoul Gisanura et Directeur Exécutif Jules Kalisa a voyagé officiellement pour la RSA le 07/06/2010.
Les services rwandais de l’Ambassade en RSA auraient piégé le général Kazura en arrangeant un faux rendez-vous avec Karegeya / Kayumba. Et cela suffisait pour le mettre en porte-à-faux avec Kagame.
Ainsi fait, JB Kazura sera rappelé, 48 heures après son arrivée à Jobourg, pour consultation par sa hiérarchie et il ne se doutait pas un instant que la prison l’attendait.
Nombreux sont des gens qui pensent que le général JB Kazura aurait été piégé en Afrique du Sud car s’il avait réellement l’intention de contacter ses anciens compagnons (Kayumba et Karegeya), il ne l’aurait pas fait durant cette mission pratiquement surveillée et ne pouvait pas s’hasarder de retourner au Rwanda sachant bien ce qu’il l’y attendrait.
Entretenir la peur dans un environnement de crise socio-économique ne pourra qu’être nocif pour le pouvoir de Kigali qui risque de se mettre sur le dos sa propre population.
En s’attaquant à ses anciens proches collaborateurs, l’homme fort de Kigali ne cesse d’élargir le cercle des mécontents parmi les tutsi. Chaque arrestation ou départ en exil entraîne, d’une manière ou d’une autre, des frustrations dans des familles ou clans de concernés.
Ce qui, à la longue pourra mener à un raz le bol dans une bonne partie de la communauté tutsi avec les conséquences que cela peut avoir sur le pouvoir en place à Kigali.
La pauvreté visible au Rwanda et le désespoir donnent lieu à toutes les interprétations possibles notamment concernant les prophéties du Philosophe rwandais M. Magayane assassiné par le régime Habyarimana en 1982.
Des nombreux croyants considèrent ce qui se passe actuellement au Rwanda comme un signe de fin de règne, un accomplissement des prophéties faites par Magayane. Lire la prophétie de Magayane.
Les services rwandais conscient de cet état de chose s’emploieraient à travailler avec des églises dites de « réveille » afin d’éviter l’expansion de cette croyance.
Des sommes d’argent seraient proposées aux « serviteurs de Dieu » en échange de leur contribution à la manipulation en vue de récupérer les populations chrétiennes (80% des Rwandais) et les détourner de ces prophéties présentées comme non conformes aux récits bibliques. Plusieurs pasteurs travailleraient déjà en intelligence avec les services de renseignements rwandais pour cette fin.
Le pouvoir de Kigali va-t-il à la dérive ?
« C'est toujours sur une démission collective que les tyrans fondent leur puissance » dixit Maurice Druon
Le Millénaire
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