dimanche 23 septembre 2012

L’« absence de sanctions » de Kinshasa contre Kigali jugée « surprenante »

dimanche 23 septembre 2012

Les Déplacés du Kivu


Une correspondance du ministre congolais des Mines Martin Kabwelulu datée du 29 août invite la présidente de la Commission de sécurité et d’échange des Etats-Unis Mary Shapiro à « instruire toutes les compagnies américaines (…) de ne plus acheter des minerais extraits et/ou venant du Rwanda », devenu « plaque tournante au trafic des minerais de contrebande à partir de la RDC jusque dans son territoire pour l’exportation ».

Dans une autre lettre, il demande à l’organisation britannique ITRI spécialisée dans l’industrie de l’étain de « suspendre les travaux qui font la certification des minerais du Rwanda ».

« C’est une bonne démarche, autant que celles menées auprès des partenaires de la République démocratique du Congo qui ont amené certains pays, notamment les Etats-Unis et les Pays-Bas, à suspendre leurs aides au Rwanda », notent des analystes politiques.

Mais, certains parmi eux jugent « surprenante l’absence de sanctions contre le Rwanda de la part de la RDC », qui ne fait « pas ce qu’elle exige d’autres pays ».

D’autres encore se disent « étonnés de la virulence de la réaction du gouvernement congolais lorsque Londres est revenue sur sa décision de suspendre son aide à Kigali, cependant que lui-même poursuit sa coopération économique avec le Rwanda ».
Coopération énergétique RDC-Rwanda

Un rapport officiel rwandais renseigne que « l'électricité importée au Rwanda vient essentiellement de la République démocratique du Congo ».

La RDC et le Rwanda ont un projet conjoint d’implantation d’une centrale de gaz méthane de 200 MW dont 100 MW par pays. Un comité de pilotage a été créé et les ministres de l’Energie des 2 pays ont désigné les experts de ces comités.

Une enveloppe de 600.000 euros est mise à disposition par la Commission de l’Union européenne (400.000 euros) et par l’Agence française de développement (200.000 euros) pour les études préliminaires.

Le Rwanda exploite depuis 3 ans une centrale à gaz de 4,6 MW sur le lac Kivu. Il a lancé depuis 2009 à Gisenyi deux projets de construction des centrales à gaz de 100 MW (Kivu watt) et 3,6 MW (Rec).

Selon les experts, les projets d’exploitation de l’important gisement de gaz méthane dissous du Lac Kivu, estimé à 55 milliards de Nm3, constituent pour la RDC et le Rwanda une ressource énergétique de 700 MW exploitable sur une durée de 55 ans.

Par sa Société nationale d’électricité (SNEL), la RDC a un projet de construction d’une centrale de 20 MW à Goma (Nord-Kivu, Est).

Dans le même cadre de la coopération énergétique, les études de la construction de la centrale à gaz de Kibuye 1 de 4,6 MW du Rwanda pourraient être mises à la disposition de la SNEL pour les adapter à son projet.

Une ligne aérienne de transport d’électricité d’une capacité de 220 KV et d’une longueur de 13 km doit bientôt relier Gisenyi au Rwanda à Goma en RDC grâce à l’aide de la coopération allemande.

Le contrat de financement de ce projet d’un montant de 6,5 millions d’euros a été signé à la mi-octobre 2011, entre les autorités congolaises et le bureau de la coopération financière allemande, KFW, dans le cadre d’une coopération déléguée avec les Pays-Bas.

« La construction de cette ligne haute tension s’inscrit dans le cadre d’un projet régional plus vaste incluant le Burundi et le Rwanda et lié au projet de barrage hydroélectrique Ruzizi 3.

Situé sur le lac Kivu, ce dernier doit augmenter la capacité de génération électrique des deux premiers ouvrages, Ruzizi 1 et 2, construits respectivement en 1958 et 1989 », explique-t-on.

Selon les prévisions, le chantier pour la mise en place de cette ligne devrait débuter cette année (2012) et s’achever 3 ans plus tard. Le gouvernement allemand, à travers KFW, est chargé de l’administration et de la réalisation de ce projet.

Située entre le Rwanda, la RD Congo et le Burundi, la rivière Ruzizi est parsemée de rapides entre le Lac Kivu et Kamanyola. Ce fort dénivelé représente un potentiel hydro énergétique très important, estimé à environ 500 MW. C’est dans cette vallée que sont déjà en exploitation deux centrales, Ruzizi I et Ruzizi II.

Barrage de RUZIZI 3

L’étude de faisabilité de la centrale de Ruzizi III (147 MW) a été récemment réalisée par le bureau d’études Fichtner, sur un financement de l’Union Européenne. Cette centrale serait installée à l’aval de Ruzizi II.

Un 4ème ouvrage de 287 MW, Ruzizi IV, qui compléterait la cascade, a également fait l’objet d’une étude de pré-faisabilité. Les bénéfices attendus seront partagés entre les trois Etats riverains : Burundi, RD Congo et Rwanda.

Le projet de la centrale communautaire hydroélectrique de Ruzizi III est porté par l’Organisation de la CEPGL pour l’Energie des pays des Grands Lacs (EGL), avec l’assistance de SOFRECO (financement Banque européenne d’investissement).

Le Potentiel

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