mercredi 31 octobre 2012

Le M23 récrute à Brazzaville


Le samedi 20 octobre dernier, six jeunes gens se présentent à l’embarquement du vol d’Ethiopian Airlines à destination d’Adis Abeba. Ils possèdent tous des passeports diplomatiques de la République Démocratique du Congo.

Mais quelque chose intrigue les services d’émigration du Congo : l’accoutrement de ces messieurs n’est pas celui des diplomates. Bien plus, leur français approximatif finit par mettre la puce à l’oreille de ces services qui décident de ne pas les laisser passer la frontière.

Interrogés, ils finissent par avouer avoir été recrutés par le M23 pour le compte duquel ils se rendaient à l’Est de la République Démocratique du Congo, via Adis Abeba et Kigali.

Sur les six personnes arrêtées et détenues actuellement à la Maison d’Arrêt de Brazzaville, quatre sont de nationalité Rd congolaise, tandis que deux sont des hutus rwandais. Il convient de signaler que ces jeunes sont tous des civils.

Aucun militaire n’étant parmi eux, il est aisé de comprendre que les ex-FAZ ont dû refuser de se compromettre dans cette affaire.

La présence des passeports diplomatiques de la RDC entre les mains du M232pose explicitement la question de connaître le mode d’acquisition de ces passeports par ce mouvement créé, armé, financé ,entraîné, encadré militairement et politiquement par le Rwanda ,selon le dernier rapport des experts de l’Onu qui doit sortir en ce début du mois de Novembre.

Comment le M23 a-t-il procédé pour se procurer des passeports diplomatiques de notre pays ? Qui les leur a fournis ou vendus ?

Ceci nous ramène à une année derrière nous. En effet, il y a une année à peu près, nous avons tous appris sur le Net le vol de passeports dans le bureau du ministre Thambwe Mwamba,alors titulaire du portefeuille des Affaires Étrangères.

Selon ce que nous avions pu lire, il s’était agi de 1.000 passeports, et ces passeports auraient été dérobés par des travailleurs journaliers. Qu’a donné l’enquête ouverte à cet effet, à supposer qu’il y ait jamais eu enquête ?

Par ailleurs, comment s’étonner que le M23 puisse entrer en possession des passeports, de la RDC si l’on se souvient que l’année dernière, des écrits sur le Net avaient déjà fait état de la circulation des nouvelles coupures à valeur faciale élevée en zones contrôlées par le LM123, alors que ces billets étaient introuvables à Kinshasa ?

Que déduire ou conclure de cette situation ?

Qui alimente le M232 en Francs congolais et en passeports diplomatiques? Pour nous, il n’y a plus de doute : le M23,qui dispose des relais au plus haut niveau de l’Armée, de la Police et des services stratégiques (Immigration, ANR, douanes etc ;;) ne peut avoir aucun problème pour se procurer tout ce dont il a besoin.

Nous ne nous attarderons pas ici sur le fait que monsieur « Joseph Kabila » porte une responsabilité personnelle, fonctionnelle et institutionnelle dans cette situation.

Enfin, il est navrant de constater que le Rwanda, par le CNDP ou le M23 interposés, est capable de faire ce qu’il veut dans notre pays. On peut même se demander si ce pays a-t-il réellement besoin de d’annexer une portion du territoire national, puisque de toute façon, il dirige déjà de facto la RDC.

Une annexion ou une balkanisation ne serait-elle pas contre productive pour le Rwanda ?

Nous ignorons toutefois la suite que la justice du Congo Brazzaville réservera à cette affaire. Mais nous ne pourrions clore ce papier sans révéler qu’une fois saisies de l’arrestation de ces six jeunes gens, les instances dirigeantes du M23 ont envoyé la somme de F CFA 1.200.000 en vue de leur permettre d’obtenir leur libération, à tout prix.

Mais désargentés, ces jeunes ont préféré se partager cet argent pour pourvoir aux besoins de leurs familles.

Le Service d’Information et de Documentation du GRARC suit de très près cette affaire et ne manquera pas d’y revenir.

André Motube

Directeur de l’Infirmation et de la Documentation du GRARC

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