vendredi 3 octobre 2014

RDC : Qui a peur de qui ?

01/10/2014

 
Cardinal MONSENGWO

Par respect à un type particulier de l’opinion, il serait indiqué, et je trouve, que l’on arrêtât de rabattre tout le temps les oreilles avec « Joseph Kabila ». 

Et je me suis toujours interrogé sur le rôle de ce bonhomme dans le dispositif du mensonge qui se perpétue depuis des lustres au Congo. Je me demande au niveau de quelle ligue ou division il jouerait si pour se rendre aux États-Unis, «Joseph Kabila » devrait soit y être convoqué (ce que l’on appelle chez nous invité), soit rentré dans la mallette d’un richissime israélien du nom de Dan Gertler qui amène et vend son spécimen de nègre selon la forme de son nez, sa denture et stature corporelle aux maîtres américains de plantation les plus offrants. 

Mais que verrait-on en « Joseph Kabila » alors que ce jeune homme serait à peine en mesure de s’adresser à qui que ce soit, du haut d’une tribune et debout, comme le fît par exemple Sankara, toisant un François Mitterrand enjoué et surpris à la fois par un ton aimable, digne, fier et par l’audace de Sankara qui à travers Mitterrand exigeait à la France de s’expliquer au monde , voire de se justifier pour avoir reçu à Paris et en France, tapis rouge roulé, un certain Peter Botha, du célèbre apartheid de l’Afrique du Sud. Sankara considérait tous ces gens non comme ses maîtres, mais comme ses égaux avec lesquels il pouvait entrer en commerce, en communication et même en adversité. 

« Joseph Kabila » est juste un valet et au-delà un véritable mercenaire. Alors je vais appréhender le sens de cette manie bien congolaise à vouloir perdre le temps utile à un autre type de combat profond au lieu de se distraire autour du nom de ce jeune homme de « Joseph Kabila ».

Dans le texte de l’Église Catholique et dans les déclarations comme celui du Vieux Léon Kengo ne sont nulle part cités ou repris ou les forces ou les maîtres pour qui « Joseph Kabila » ne serait qu’un valet à leur service. C’est pourquoi j’ose me poser cette question que je trouve fondée celle de chercher à savoir qui a peur de qui. 

Et qui, par cette subtilité, cherche à couvrir qui ? Car ce faisant, il entretient l’illusion d’un fonctionnement normal d’un système qui serait à la fois « démocratique » et « transparent » en RD-Congo. C’est-à-dire un affrontement entre une forme de pouvoir et son opposition qui se battraient selon des normes acceptables, établies, voire « occidentalisées ». 

Cette façon d’agir participe de ma part de la manipulation et de la propagande qui sert plus la cause de ceux qui sont à l’origine du projet « TOMIKOTISA ». 

Il s’agit d’une nouvelle grille de lecture qui caractérise le nouveau champ d’application de la politique étrangère anglo-saxonne. Son maître à penser et celui qui l’a théorisé ne serait autre que Robert Cooper dans son livre « La Fracture des Nations, ordre et chaos au XXIe siècle » dont la traduction française est sortie aux éditions Denoël en 2004. 

Comment faire jouer aux ambassadeurs étrangers en représentation diplomatique dans les pays sous leur contrôle et exploitation un rôle direct d’immiscion dans les affaires de la politique intérieure et étrangère desdits pays et ce pour en prendre contrôle.

C’est depuis des lustres que nous nous sommes interdits de ne plus suivre le match qui se joue ou se dispute au niveau de la ligue de vélodrome. 

Rien de sérieux ne s’y passe à l’intérieur de nos pays sinon le 17 mai 1997, Paul Kagamé et quelques porteurs de mallette congolais n’auraient fait leur entrée en RD-Congo, sinon « Joseph Kabila » et sa clique ne serait jamais là à nous enquiquiner. 

Peu saisiront le sens de notre combat, mais peu importe nous aurons à exprimer le fond de notre pensée. Le sieur « Joseph Kabila » n’a jamais été, et ne le sera jamais, élevé au rang d’un adversaire contre lequel nous nous battrons. 

Non seulement que ce serait lui rendre un honneur que ce genre de nègre de service ne mérite, mais participé à la grande distraction. 

À chacun de faire ce qu’il comprend avec des moyens qu’il saura trouver et se doter, mais jamais notre combat sera réduit dans les caniveaux de « Joseph Kabila ». Ce type de lacune ne sera jamais répétée plus d’une fois.

Et c’est vraiment dommage pour le peuple et pour nous que nous y soyons tombés hier dans le piège des autres en faisant de Mobutu un adversaire politique pendant que ce dernier ne fut qu’un valet et un pion, un chien de garde dressé par ses maîtres pour détourner l’attention du peuple du Congo du vrai combat ou de sa nature. 

Et ce modèle de lutte fut encore reconduit hier contre la bande des aventuriers à la tête desquels régnait un LDK-Laurent Désiré Kabila. Plus personne nous y prendra. 

Et merci à l’exil politique qui pour nous a constitué une école de remise en question de notre mode de pensée. Car combattre Mobutu et les autres réduit ceux qui par inadvertance s’y soumettent au rang de valet et ce au même titre que d’autres pions, et d’autres chiens de garde dressés contre qui on se disputerait le « pouvoir-os » que le maître a cyniquement jeté à ses nègres de service et qui sert aussi d’ un appât en vue d’attraper d’autres sauvages à domestiquer.

En effet, c’est la triste condition à laquelle sont réduits la plupart d’entre nous. Personne n’est pointé ici du doigt. C’est juste un amer constat qui est fait. Et dans ces conditions, comment vouloir être pris au sérieux par des maitres qui forcés seraient à même de traiter des Congolais en interlocuteurs directs et valables. Phase première d’un long combat. 

Je trouve que quand le maître est combattu, et ce quelle que soit la forme de lutte, des nègres de service du genre de « Joseph Kabila » ou de Paul Kagamé cessent d’exister et d’être pris au sérieux.

Désormais, nous autres avons décidé de « jouer dans la même cour que ces « grands ». Avec eux dans un même championnat, mais dans des équipes opposées et adverses. 

L’heure a sonné de poursuivre la nature du combat qui fut déjà amorcée par des vertébrés comme Lumumba. Ce dernier ne s’est jamais battu contre les Mobutu, les Nendaka et autres mais contre ceux qui ont martyrisé et réifié l’homme noir, conte ceux qui l’ont réduit au rang de chose et d’objet. 

Ce fut également le combat de Nkrumah, de Sankara, du fils de Koudou, de Kadhafi, de Nasser, d’Oliver Tambo, de Moumié, de Ruben Um Nyobè. Ils sont parvenus à identifier et définir la nature de l’adversité et des adversaires. Ils se sont également comporter de de la même façon en face d’eux. 

Auraient-ils perdu une bataille qui dure le temps d’une vie ? Certes que des erreurs furent commises. Elles sont d’ordre et de la nature humaine et surtout du combat intense qui leur fut imposé. Le peuple d’aujourd’hui gagnerait à en tirer des leçons utiles.

À fois une envie forte de rire et de révolte nous surprend quand des gens disent mobiliser la masse ou le peuple juste pour un rien comme par exemple aller aux élections dans l’état d’exception actuel dans lequel se trouve la RD-Congo, ou pour revendiquer la direction de la CENI alors que tout le monde sait que ce sont les États-Unis qui, en Côte d’Ivoire et selon ce que rapporte Simplice Zahui dans ‘’Le Quotidien d’Abidjan’’ du mardi 09 septembre 2014, ont pris « le président d’institution (Youssouf Bakayoko de la commission électorale indépendante ivoirienne) et l’ont obligé à proclamer le résultat sous la contrainte au QG d’un adversaire ». 

On mobilise le peuple non pour faire transporter des « leaders » sur des tshipoyi, ou pour une constitution qui en plus serait un cadeau de la Belgique. Le peuple doit être et est mobilisable pour des ambitions grandes et vastes, pour le combat d’honneur et de la souveraineté d’une nation.

L’écriture se transforme en possibilité d’assumer ses ambitions.

Likambo ya mabele, likambo ya makila

---------------------
Mufoncol Tshiyoyo
Président du Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC. R.A.P-en sigle
Mouvement Politico-militaire 
____________
© KongoTimes

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire