1 novembre 2012
Lac Kivu
Le nouveau rapport d’Ernst & Young intitulé « Gaz naturel en Afrique , les frontières de l’âge d’or » dit que « les ressources en pétrole et en gaz naturel de l’Afrique attirent toujours un large éventail d’investisseurs grâce à un accès ouvert et à des conditions de location intéressantes ».
Les réserves de la RD Congo sont estimées à 65 milliards de m3 de gaz méthane, l'équivalent de 50 millions de tonnes de pétrole (TEP) qui se situent en dessous de 250 m d'eau.
« L’exploitation du gaz naturel représente une opportunité phénoménale pour l’Afrique. Elle peut devenir un moteur essentiel pour la croissance économique et, plus largement, pour le développement social, ainsi qu’un atout majeur pour la croissance de l’emploi local et le développement de l’infrastructure. », affirme le responsable du secteur Pétrole & Gaz en Afrique d’Ernst & Young, Elias Punpong.
Le rapport établit que « la production de gaz est nettement plus faible dans les pays identifiés comme détenant des gisements importants (Algérie, Nigeria, Egypte, Libye) malgré l’évolution rapide du secteur africain du gaz naturel.
« Plus récemment, la croissance de ce secteur s’est concentrée sur l’Afrique de l’ouest, notamment avec la découverte d’énormes ressources gazières suite au boom de l’exploration pétrolière en eaux profondes, avec en tête le Nigeria et l’Angola.
Etant donné que la croissance du secteur gazier se poursuivra en Afrique de l’ouest alors que la pratique de la torchère diminue et que l’infrastructure locale destinée à l’exploitation du gaz se développe, l’Afrique de l’Est représente le grand avenir du gaz africain grâce aux gisements considérables découverts en mer, en particulier au large du Mozambique et de la Tanzanie », indique-t-il.
« Alors que les classements des risques en Afrique sont assez élevés dans l’ensemble, la +tendance à risque+ s’améliore pour de nombreux pays, les opportunités qu’implique ce secteur pour l’Afrique sont énormes, et les enjeux et les risques peuvent être abordés et atténués », rassure Elias Punpong.
A son avis, « les réserves africaines en gaz représenteront bien davantage que des opportunités majeures pour les compagnies pétrolières nationales (CPN), les géants du pétrole et du gaz aux portefeuilles bien garnis, et leurs grands homologues internationaux de l’exploration et de la production (E&P), ainsi que les spécialistes africains bien connus du pétrole et du gaz ».
Ainsi, le développement ou l’expansion associée d’une demande en gaz domestique pourrait également ouvrir des perspectives commerciales majeures dans les secteurs de la production d’électricité, de l’industrie et même des transports. En effet, la plupart des efforts de réduction des torchères sont liés aux projets d’utilisation du gaz domestique.
« Les gouvernements africains et les ONG régionales auront bien entendu un rôle essentiel à jouer, en créant en tout premier lieu un plan-directeur pratique et important pour le développement du gaz, un plan qui aborde les modèles de licences et de fiscalité en amont, ainsi que les questions et les investissements dans l’infrastructure requise et les problèmes locaux de création d’emplois et de formation.
Une collaboration et un partenariat avec les CPI, grandes comme petites, seront tout aussi essentiels », conclut Elias Punpong.
Exploitation du gaz du lac Kivu
Un des grands d'Afrique centrale, le lac Kivu (2.700 km ²) est situé sur la frontière entre la RDC et le Rwanda, à une altitude proche à 1460m. Son bassin a la particularité unique au monde d’avoir des eaux profondes qui contiennent une énorme réserve de gaz dissous.
Le gouvernement congolais ayant déjà exprimé « l’ambition de la RDC de passer à la phase d'exploitation du gaz méthane du lac Kivu » évaluée à « très bas coût (800.000 euros) et réunissant l’expertise, l’environnement et la lutte contre la pauvreté », il ne reste plus qu’à y réfléchir très sérieusement.
Il s’agit de réunir les conditions d’exploitation de ce gaz méthane, d’élaborer le monitoring en rapport avec l'environnement et le processus de production de l'énergie.
Selon des scientifiques, l’extraction de ces 65 milliards de m3 de gaz méthane serait également nécessaire pour des raisons sécuritaires.
« Une éruption limnique - même si elle ne semble pas imminente - aurait des conséquences humaines apocalyptiques, sans comparaison avec le tsunami de 2004 en Asie qui a fait plus de 200.000 morts », avertissent-ils.
Angelo Mobateli
Le Potentiel

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire