10/11/2012
Joseph KABILA - President sortant de la RDC le13 Oct 2012 au Palais de la Nation
Le Congo est un paradis sur terre mais dirigé par des escrocs et par des voyous qui croient avoir les compétences nécessaires pour diriger. Le peuple doit se mobiliser pour que ledit paradis devienne une réalité. Cela est possible si les Congolais le veulent. Et nous devons le vouloir.
En règle générale, les pays qui affichent l’étiquette « démocratique » dans leur appellation ne le sont pas. A commencer par la République démocratique allemande (ex-RDA) avant sa réunification avec la République fédérale allemande.
Partant de ce constat, la réponse à notre question de départ est donc NON. La République du Congo-Kinshasa n’est pas un Etat démocratique.
La démocratie (demos), apparue à Athènes il y a bien longtemps, signifie gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Dans ces variantes, il se réfère principalement au gouvernement à participation directe et au gouvernement représentatif.
La classification des régimes passe du gouvernement d’un seul (monarchie), de quelques-uns (aristocratie) et de beaucoup (démocratie). Aujourd’hui, les deux précédents sont rares et la plupart des pays se réfèrent à la démocratie.
Dans le monde antique, il y a eu de grands auteurs qui ont écrit sur le modèle de gouvernement parmi lesquels il y a Platon, Aristote, Polybe, Cicéron, Saint Augustin, etc.
Dans leurs écrits, le meilleur modèle qui émerge est « celui de l’idéal d’une constitution mixte, où les dirigeants seraient subordonnés à la vertu ou à la loi, ou les uns aux autres, grâce à un système de contrôle mutuel.
Cet idéal place le gouvernement de la vertu et de la loi au-dessus de celui des hommes » (Dictionnaire de la pensée politique), Paris, 1989, Hatier, pp. 163-1664.
Les hommes qui ont écrit après les premiers cités plus haut, comme Montesquieu (Esprit des Lois), Rousseau (Contrat social), Tocqueville (La démocratie en Amérique), différencient le responsable de l’établissement de la loi fondamentale dans une souveraineté démocratique et le responsable de l’exécution quotidienne de la loi dans un gouvernement démocratique.
Jean-Jacques Rousseau est même allé très loin dans les exigences au point d’écrire que la démocratie est « un régime qui convient mieux aux anges qu’aux hommes » (op. cit., p. 164). De ce point de vue découle l’idée selon laquelle la démocratie est un idéal qui ne sera jamais atteint par les Etats.
A chaque fois qu’on s’y approche, les exigences des citoyens éloignent l’horizon démocratique. Aucun Etat n’est donc « démocratique » et inscrire cet adjectif dans l’appellation d’un Etat relève de l’ignorance.
L’idéal démocratique incarné par l’esprit du contrat social est à l’origine de la nouvelle forme de légitimité politique. Dans la théorie du contrat social, la source ultime de l’autorité gouvernementale provient des individus qui sont dotés de la liberté naturelle et des droits naturels.
En RDC, les Congolais ne sont pas dotés de la liberté naturelle ni des droits naturels (lire rapport Mapping). Cette réalité contredit l’idée de voir dans l’Etat du Congo une association avec la démocratie.
La pratique démocratique repose sur le recours à l’extension du droit de vote. C’est par l’usage du suffrage universel que les hommes – quelle soit leur classe sociale – réalisent leur condition d’égalité naturelle en tant qu’êtres humains.
En RDC, l’expérience de 2006 et celle de 2011 montre que le suffrage universel n’est pas la condition de l’égalité naturelle des êtres humains.
L’autre condition est l’égalité devant la loi. Ce principe n’a jamais été respecté.
Il suffit pour cela de rappeler que les fils de l’ex Président du Parlement, M. Evariste Boshab et de l’ex-Premier ministre, M Adolphe Muzito, qui ont tué des Congolais dans un accident de circulation, n’ont jamais été concernés par la loi (ils ont été rapidement envoyés en Belgique pour les soustraire de la justice qui, depuis lors, a fermé le dossier les concernant) ou encore des hommes politiques qui détournent l’argent de l’Etat et qui ne sont pas poursuivis par la justice (voir l’argent de la SNEL versé par le Congo-Brazzaville).
Les fraudes électorales organisées par l’abbé Malu Malu et par le pasteur Daniel Ngoy Mulunda enlèvent toute possibilité de considérer la RDC comme une démocratie car la transparence est la loi cardinale dans une République démocratique.
Les pays démocratiques respectent la loi et insistent sur la valeur des droits électoraux et civiques car la liberté formelle et l’égalité fondent le système politique.
Dans un pays démocratique, tout contrevenant à la loi est remis à la justice quel que soit le degré de la violation. Ainsi, celui qui a tenté à la vie du Pape Jean-Paul II, à la vie de Jacques Chirac ou celui qui a voulu frapper Nicolas Sarkozi au visage n’ont pas été tués, de la même façon le juif qui a assassiné le Premier ministre israélien n’a pas été tué mais jugé et condamné.
Au Congo, il n’y a aucun respect de la vie humaine. Armand Tungulu qui a manifesté sa colère en jetant une pierre contre le convoi présidentiel a été tué sans procès.
L’activiste Floribert Chebeya et son chauffeur Bazana ont été assassinés par les hommes du pouvoir qui sont toujours en liberté et ne sont pas inquiets du sort qui leur sera réservé.
Dans une République démocratique, c’est le peuple qui gouverne la République. En RDC, ce sont les hommes les plus forts et les plus fous qui gouvernent après un coup d’Etat.
Dans une République démocratique, la durée du mandat est clairement limitée dans le temps et au-delà de ce mandat, le chef de l’Etat ne peut plus gouverner. La limitation n’a jamais été respectée en RDC.
Pour preuve, Joseph Kabila est au pouvoir depuis 2001 et il est prêt à y rester aussi longtemps que son camp organisera des fraudes électorales en sa faveur et aussi longtemps que le peuple congolais ne se révoltera pas contre les injustices devenues monnaie courante.
Dans une République démocratique, les finalités sont éclairement définies en entente avec le secteur privé et la société civile (gouvernance). En RDC, le gouvernement tâtonne à tout moment et avance sans bien savoir où il conduit le peuple.
Dans une République démocratique, le gouvernement se donne les moyens nécessaires pour répondre aux demandes (input) des citoyens. Il crée plus d’emplois et encourage le secteur privé d’en créer autant afin d’augmenter les recettes fiscales de l’Etat.
En RDC, le gouvernement a un budget dérisoire qui correspond à celui d’une ville occidentale ou d’une grande université publique. Entre-temps, les deniers publics sont détournés par des officiers qui ont des salaires sans commune mesure avec leur train de vie quotidien.
Dans une République démocratique, les gouvernants donnent des moyens aux citoyens – notamment par l’éducation – pour s’autogouverner.
En RDC, l’éducation nationale est le secteur le moins doté. Moins éduqué et peu informé, le peuple est assujetti à l’élite qui choisit de servir le pouvoir aux dépens de la population. Le consentement populaire n’est jamais sollicité. Il est continuellement ignoré alors que Jean-Jacques Rousseau a fait de la volonté générale la condition sine qua non de la démocratie.
La révision des lois est faite sur la base de la corruption des députés sans solliciter l’approbation des citoyens qui sont régulièrement méprisés par les députés qu’ils ont élus et qui devraient normalement les défendre. Depuis 2006, aucune loi n’a été prise en faveur du peuple.
Si les députés ont toujours discuté et obtenu l’augmenté de leur salaire, jamais ils n’ont cherché à revendiquer la révision des salaires des enseignants (accord de Mbudi), des fonctionnaires, des infirmiers, etc.
Dans une République démocratique, l’intérêt de la majorité doit primer sur l’intérêt de la minorité, le gouvernement est l’instrument d’un ensemble de citoyens capables de réaliser le bien public. En RDC, le gouvernement est un instrument réservé aux hommes du pouvoir (privilégiés) qui l’utilisent pour réaliser leur bonheur. Il n’est jamais au service des intérêts du peuple.
Dans une République démocratique, la loi de la majorité l’emporte sur la minorité. En RDC, c’est le contraire, c’est-à-dire la loi de la minorité s’impose sur la majorité parce que les hommes politiques pensent que la loi de la majorité est dangereuse pour la réalisation de leurs intérêts égoïstes.
La démocratie est forte lorsque le gouvernement s’appuie sur la vigoureuse participation des citoyens (démocratie participative) qui discutent régulièrement les grandes orientations.
C’est cette organisation qui différencie la démocratie de la tyrannique où l’Etat est une entité occupée par une catégorie d’individus qui imposent leurs vues en s’appuyant sur la violence et exclusivement sur la violence, comme en République du Congo-Kinshasa.
Aujourd’hui, la démocratie représentative est en difficulté dans les pays du Nord car les citoyens sont devenus plus exigeants. Ils recourent de plus en aux dispositifs participatifs dans lesquels ils prennent une grande part de responsabilité dans la gouvernance du pays ; en RDC, la démocratie représentative est l’unique mode de gouvernement imposé au peuple.
Sans chercher à m’attarder sur les différentes théories des élites (Pareto, Mosca, Michels, etc.) qui pensent que les dispositifs représentatifs risquent d’élargir le fossé qui existe entre ceux qui gouvernent et qui, par leur connaissance, sapent la démocratie, le but de cet article est de montrer simplement qu’en RDC, le recours au concept de démocratie est une forme de camouflage pour les tendances oligarchiques du pouvoir.
Dans notre pays, la démocratie représentative ne garantit pas beaucoup la circulation des élites au pouvoir car les conditions d’accès sont draconiennes et celles-ci excluent les moins nantis. Il faut payer 50 mille dollars américains pour être candidat à la députation.
Cette exigence est une condition de l’ancienne démocratie censitaire et pas celle de la démocratie moderne. Aujourd’hui, l’argent, le clientélisme, la propriété et le soutien des puissances étrangères (voir le rôle de Louis Michel et de la Belgique au gouvernement depuis 2001) permettent de manipuler le fonctionnement des institutions au profit des hommes au pouvoir qui ne sont pas hélas tous des élites.
Tous les arguments développés ci-dessus montrent clairement que le Congo-Kinshasa n’est pas une République démocratique, car le consensus, la volonté générale, la tolérance, le respect de la loi, l’égalité devant la justice, la paix, etc. manquent. L’impunité et l’injuste gouvernent la République.
C’est la jungle dans le sens que c’est la loi du plus fort qui règne. Le concept même de République (res publica) doit être remis en cause.
Le Congo-Kinshasa est-il une chose publique appartenant réellement à tous les Congolais selon la gestion actuelle du pays ?
La transparence y règne-t-elle ?
Rend-on compte aux citoyens de la gestion des ressources naturelles ?
Punit-on tout les fautifs de la même façon et avec la même rigueur ?
Récompense-t-on les bons citoyens de la même façon ?
Bref, le Congo-Kinshasa est-il une République gouverné par le peuple et pour l’intérêt du peuple ? Comme dit lus haut, la réponse à cette question est NON.
Pour conclure, je dis que le Congo est un paradis sur terre mais dirigé par des escrocs et par des voyous qui croient avoir les compétences nécessaires pour diriger.
Le peuple doit se mobiliser pour que ledit paradis devienne une réalité. Cela est possible si les Congolais le veulent. Et nous devons le vouloir.
[Fweley Diangitukwa/fweley.wordpress.com]
Joseph KABILA - President sortant de la RDC le13 Oct 2012 au Palais de la Nation
Le Congo est un paradis sur terre mais dirigé par des escrocs et par des voyous qui croient avoir les compétences nécessaires pour diriger. Le peuple doit se mobiliser pour que ledit paradis devienne une réalité. Cela est possible si les Congolais le veulent. Et nous devons le vouloir.
En règle générale, les pays qui affichent l’étiquette « démocratique » dans leur appellation ne le sont pas. A commencer par la République démocratique allemande (ex-RDA) avant sa réunification avec la République fédérale allemande.
Partant de ce constat, la réponse à notre question de départ est donc NON. La République du Congo-Kinshasa n’est pas un Etat démocratique.
La démocratie (demos), apparue à Athènes il y a bien longtemps, signifie gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Dans ces variantes, il se réfère principalement au gouvernement à participation directe et au gouvernement représentatif.
La classification des régimes passe du gouvernement d’un seul (monarchie), de quelques-uns (aristocratie) et de beaucoup (démocratie). Aujourd’hui, les deux précédents sont rares et la plupart des pays se réfèrent à la démocratie.
Dans le monde antique, il y a eu de grands auteurs qui ont écrit sur le modèle de gouvernement parmi lesquels il y a Platon, Aristote, Polybe, Cicéron, Saint Augustin, etc.
Dans leurs écrits, le meilleur modèle qui émerge est « celui de l’idéal d’une constitution mixte, où les dirigeants seraient subordonnés à la vertu ou à la loi, ou les uns aux autres, grâce à un système de contrôle mutuel.
Cet idéal place le gouvernement de la vertu et de la loi au-dessus de celui des hommes » (Dictionnaire de la pensée politique), Paris, 1989, Hatier, pp. 163-1664.
Les hommes qui ont écrit après les premiers cités plus haut, comme Montesquieu (Esprit des Lois), Rousseau (Contrat social), Tocqueville (La démocratie en Amérique), différencient le responsable de l’établissement de la loi fondamentale dans une souveraineté démocratique et le responsable de l’exécution quotidienne de la loi dans un gouvernement démocratique.
Jean-Jacques Rousseau est même allé très loin dans les exigences au point d’écrire que la démocratie est « un régime qui convient mieux aux anges qu’aux hommes » (op. cit., p. 164). De ce point de vue découle l’idée selon laquelle la démocratie est un idéal qui ne sera jamais atteint par les Etats.
A chaque fois qu’on s’y approche, les exigences des citoyens éloignent l’horizon démocratique. Aucun Etat n’est donc « démocratique » et inscrire cet adjectif dans l’appellation d’un Etat relève de l’ignorance.
L’idéal démocratique incarné par l’esprit du contrat social est à l’origine de la nouvelle forme de légitimité politique. Dans la théorie du contrat social, la source ultime de l’autorité gouvernementale provient des individus qui sont dotés de la liberté naturelle et des droits naturels.
En RDC, les Congolais ne sont pas dotés de la liberté naturelle ni des droits naturels (lire rapport Mapping). Cette réalité contredit l’idée de voir dans l’Etat du Congo une association avec la démocratie.
La pratique démocratique repose sur le recours à l’extension du droit de vote. C’est par l’usage du suffrage universel que les hommes – quelle soit leur classe sociale – réalisent leur condition d’égalité naturelle en tant qu’êtres humains.
En RDC, l’expérience de 2006 et celle de 2011 montre que le suffrage universel n’est pas la condition de l’égalité naturelle des êtres humains.
L’autre condition est l’égalité devant la loi. Ce principe n’a jamais été respecté.
Il suffit pour cela de rappeler que les fils de l’ex Président du Parlement, M. Evariste Boshab et de l’ex-Premier ministre, M Adolphe Muzito, qui ont tué des Congolais dans un accident de circulation, n’ont jamais été concernés par la loi (ils ont été rapidement envoyés en Belgique pour les soustraire de la justice qui, depuis lors, a fermé le dossier les concernant) ou encore des hommes politiques qui détournent l’argent de l’Etat et qui ne sont pas poursuivis par la justice (voir l’argent de la SNEL versé par le Congo-Brazzaville).
Les fraudes électorales organisées par l’abbé Malu Malu et par le pasteur Daniel Ngoy Mulunda enlèvent toute possibilité de considérer la RDC comme une démocratie car la transparence est la loi cardinale dans une République démocratique.
Les pays démocratiques respectent la loi et insistent sur la valeur des droits électoraux et civiques car la liberté formelle et l’égalité fondent le système politique.
Dans un pays démocratique, tout contrevenant à la loi est remis à la justice quel que soit le degré de la violation. Ainsi, celui qui a tenté à la vie du Pape Jean-Paul II, à la vie de Jacques Chirac ou celui qui a voulu frapper Nicolas Sarkozi au visage n’ont pas été tués, de la même façon le juif qui a assassiné le Premier ministre israélien n’a pas été tué mais jugé et condamné.
Au Congo, il n’y a aucun respect de la vie humaine. Armand Tungulu qui a manifesté sa colère en jetant une pierre contre le convoi présidentiel a été tué sans procès.
L’activiste Floribert Chebeya et son chauffeur Bazana ont été assassinés par les hommes du pouvoir qui sont toujours en liberté et ne sont pas inquiets du sort qui leur sera réservé.
Dans une République démocratique, c’est le peuple qui gouverne la République. En RDC, ce sont les hommes les plus forts et les plus fous qui gouvernent après un coup d’Etat.
Dans une République démocratique, la durée du mandat est clairement limitée dans le temps et au-delà de ce mandat, le chef de l’Etat ne peut plus gouverner. La limitation n’a jamais été respectée en RDC.
Pour preuve, Joseph Kabila est au pouvoir depuis 2001 et il est prêt à y rester aussi longtemps que son camp organisera des fraudes électorales en sa faveur et aussi longtemps que le peuple congolais ne se révoltera pas contre les injustices devenues monnaie courante.
Dans une République démocratique, les finalités sont éclairement définies en entente avec le secteur privé et la société civile (gouvernance). En RDC, le gouvernement tâtonne à tout moment et avance sans bien savoir où il conduit le peuple.
Dans une République démocratique, le gouvernement se donne les moyens nécessaires pour répondre aux demandes (input) des citoyens. Il crée plus d’emplois et encourage le secteur privé d’en créer autant afin d’augmenter les recettes fiscales de l’Etat.
En RDC, le gouvernement a un budget dérisoire qui correspond à celui d’une ville occidentale ou d’une grande université publique. Entre-temps, les deniers publics sont détournés par des officiers qui ont des salaires sans commune mesure avec leur train de vie quotidien.
Dans une République démocratique, les gouvernants donnent des moyens aux citoyens – notamment par l’éducation – pour s’autogouverner.
En RDC, l’éducation nationale est le secteur le moins doté. Moins éduqué et peu informé, le peuple est assujetti à l’élite qui choisit de servir le pouvoir aux dépens de la population. Le consentement populaire n’est jamais sollicité. Il est continuellement ignoré alors que Jean-Jacques Rousseau a fait de la volonté générale la condition sine qua non de la démocratie.
La révision des lois est faite sur la base de la corruption des députés sans solliciter l’approbation des citoyens qui sont régulièrement méprisés par les députés qu’ils ont élus et qui devraient normalement les défendre. Depuis 2006, aucune loi n’a été prise en faveur du peuple.
Si les députés ont toujours discuté et obtenu l’augmenté de leur salaire, jamais ils n’ont cherché à revendiquer la révision des salaires des enseignants (accord de Mbudi), des fonctionnaires, des infirmiers, etc.
Dans une République démocratique, l’intérêt de la majorité doit primer sur l’intérêt de la minorité, le gouvernement est l’instrument d’un ensemble de citoyens capables de réaliser le bien public. En RDC, le gouvernement est un instrument réservé aux hommes du pouvoir (privilégiés) qui l’utilisent pour réaliser leur bonheur. Il n’est jamais au service des intérêts du peuple.
Dans une République démocratique, la loi de la majorité l’emporte sur la minorité. En RDC, c’est le contraire, c’est-à-dire la loi de la minorité s’impose sur la majorité parce que les hommes politiques pensent que la loi de la majorité est dangereuse pour la réalisation de leurs intérêts égoïstes.
La démocratie est forte lorsque le gouvernement s’appuie sur la vigoureuse participation des citoyens (démocratie participative) qui discutent régulièrement les grandes orientations.
C’est cette organisation qui différencie la démocratie de la tyrannique où l’Etat est une entité occupée par une catégorie d’individus qui imposent leurs vues en s’appuyant sur la violence et exclusivement sur la violence, comme en République du Congo-Kinshasa.
Aujourd’hui, la démocratie représentative est en difficulté dans les pays du Nord car les citoyens sont devenus plus exigeants. Ils recourent de plus en aux dispositifs participatifs dans lesquels ils prennent une grande part de responsabilité dans la gouvernance du pays ; en RDC, la démocratie représentative est l’unique mode de gouvernement imposé au peuple.
Sans chercher à m’attarder sur les différentes théories des élites (Pareto, Mosca, Michels, etc.) qui pensent que les dispositifs représentatifs risquent d’élargir le fossé qui existe entre ceux qui gouvernent et qui, par leur connaissance, sapent la démocratie, le but de cet article est de montrer simplement qu’en RDC, le recours au concept de démocratie est une forme de camouflage pour les tendances oligarchiques du pouvoir.
Dans notre pays, la démocratie représentative ne garantit pas beaucoup la circulation des élites au pouvoir car les conditions d’accès sont draconiennes et celles-ci excluent les moins nantis. Il faut payer 50 mille dollars américains pour être candidat à la députation.
Cette exigence est une condition de l’ancienne démocratie censitaire et pas celle de la démocratie moderne. Aujourd’hui, l’argent, le clientélisme, la propriété et le soutien des puissances étrangères (voir le rôle de Louis Michel et de la Belgique au gouvernement depuis 2001) permettent de manipuler le fonctionnement des institutions au profit des hommes au pouvoir qui ne sont pas hélas tous des élites.
Tous les arguments développés ci-dessus montrent clairement que le Congo-Kinshasa n’est pas une République démocratique, car le consensus, la volonté générale, la tolérance, le respect de la loi, l’égalité devant la justice, la paix, etc. manquent. L’impunité et l’injuste gouvernent la République.
C’est la jungle dans le sens que c’est la loi du plus fort qui règne. Le concept même de République (res publica) doit être remis en cause.
Le Congo-Kinshasa est-il une chose publique appartenant réellement à tous les Congolais selon la gestion actuelle du pays ?
La transparence y règne-t-elle ?
Rend-on compte aux citoyens de la gestion des ressources naturelles ?
Punit-on tout les fautifs de la même façon et avec la même rigueur ?
Récompense-t-on les bons citoyens de la même façon ?
Bref, le Congo-Kinshasa est-il une République gouverné par le peuple et pour l’intérêt du peuple ? Comme dit lus haut, la réponse à cette question est NON.
Pour conclure, je dis que le Congo est un paradis sur terre mais dirigé par des escrocs et par des voyous qui croient avoir les compétences nécessaires pour diriger.
Le peuple doit se mobiliser pour que ledit paradis devienne une réalité. Cela est possible si les Congolais le veulent. Et nous devons le vouloir.
[Fweley Diangitukwa/fweley.wordpress.com]
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