vendredi 23 novembre 2012
Depuis le début de la crise congolaise, des sommets de la CIRGL se succèdent et se ressemblent. Au bout du compte, aucun résultat probant n’est obtenu quant au retour d’une paix durabl, ni au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans l’Est du territoire national.
Convoqué aussitôt que la ville de Goma était tombée entre les mains du tandem M23/RDF, un quatrième sommet s’est soldé par un appel au M23 à se retirer de la ville conquise. Aussi simpliste que paraisse la démarche, la CIRGL revient au galop avec un cinquième sommet ce samedi à Kampala. Pour quoi faire ? Le scepticisme est à son comble !
Le cinquième sommet, annoncé ce samedi à Kampala, est loin d’émouvoir l’opinion congolaise, qui se demande pourquoi les 11 chefs d’Etat des pays membres de la CIRGL sont appelés à entériner la décision commune de la tripartite qui a réuni les 20 et 21 novembre dans la capitale ougandaise les présidents de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda.
La Majorité des Congolais ne prêtent pas foi à ce feuilleton digne d’un film d’Hollywood.
Pour des officiels congolais, la tripartite RDC-Rwanda-Ouganda du 20 et 21 novembre 2012 aurait produit des « avancées significatives » dans le processus de recherche de la paix dans l’Est de la RDC. Joseph Kabila, Paul Kagame et Yoweri Kaguta Museveni ont produit une déclaration tonitruante invitant instamment le M23 à quitter Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu.
Aux « griefs légitimes » - selon les termes de la déclaration de la tripartite de Kampala - exprimés par les mutins de M23, Kinshasa s’est engagé pour sa part, « à examiner sans tarder les causes du mécontentement (Ndlr : du M23) et à y répondre dans la mesure du possible ». Une déclaration qui ouvre grandement la porte aux négociations directes entre le M23 et le gouvernement congolais ; option maintes fois rejetée par Kinshasa.
A Kampala, des lignes ont cependant bougé. La tripartite est parvenue - on ne sait pas quelle magie - à faire fléchir Kinshasa. Si bien que même le ministre des Médias et porte-parole qui réfutait sans détours toute forme de dialogue avec le M23, allant jusqu’à le qualifier de « pantin » du Rwanda et de l’Ouganda, s’est subitement rétracté, passant d’une extrémité à l’autre dans ses prises de position. En fait, les positions gouvernementales sont celles de privilégier la piste diplomatique à travers la CIRGL.
Les contreperformances sur le terrain militaire pèsent certainement sur les choix stratégiques adoptés par le gouvernement.
Depuis le début de la crise congolaise, des sommets de la CIRGL se succèdent et se ressemblent. Au bout du compte, aucun résultat probant n’est obtenu quant au retour d’une paix durabl, ni au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans l’Est du territoire national.
Convoqué aussitôt que la ville de Goma était tombée entre les mains du tandem M23/RDF, un quatrième sommet s’est soldé par un appel au M23 à se retirer de la ville conquise. Aussi simpliste que paraisse la démarche, la CIRGL revient au galop avec un cinquième sommet ce samedi à Kampala. Pour quoi faire ? Le scepticisme est à son comble !
Le cinquième sommet, annoncé ce samedi à Kampala, est loin d’émouvoir l’opinion congolaise, qui se demande pourquoi les 11 chefs d’Etat des pays membres de la CIRGL sont appelés à entériner la décision commune de la tripartite qui a réuni les 20 et 21 novembre dans la capitale ougandaise les présidents de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda.
La Majorité des Congolais ne prêtent pas foi à ce feuilleton digne d’un film d’Hollywood.
Pour des officiels congolais, la tripartite RDC-Rwanda-Ouganda du 20 et 21 novembre 2012 aurait produit des « avancées significatives » dans le processus de recherche de la paix dans l’Est de la RDC. Joseph Kabila, Paul Kagame et Yoweri Kaguta Museveni ont produit une déclaration tonitruante invitant instamment le M23 à quitter Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu.
Aux « griefs légitimes » - selon les termes de la déclaration de la tripartite de Kampala - exprimés par les mutins de M23, Kinshasa s’est engagé pour sa part, « à examiner sans tarder les causes du mécontentement (Ndlr : du M23) et à y répondre dans la mesure du possible ». Une déclaration qui ouvre grandement la porte aux négociations directes entre le M23 et le gouvernement congolais ; option maintes fois rejetée par Kinshasa.
A Kampala, des lignes ont cependant bougé. La tripartite est parvenue - on ne sait pas quelle magie - à faire fléchir Kinshasa. Si bien que même le ministre des Médias et porte-parole qui réfutait sans détours toute forme de dialogue avec le M23, allant jusqu’à le qualifier de « pantin » du Rwanda et de l’Ouganda, s’est subitement rétracté, passant d’une extrémité à l’autre dans ses prises de position. En fait, les positions gouvernementales sont celles de privilégier la piste diplomatique à travers la CIRGL.
Les contreperformances sur le terrain militaire pèsent certainement sur les choix stratégiques adoptés par le gouvernement.
Tous conviennent que la puissance de feu du M23 est supérieure à celle des FARDC, suite à l’embargo de fait sur les armes imposé au gouvernement de la RDC. Cette triste réalité doit avoir ramené les dirigeants congolais à terre pour ne pas se prévaloir d’une force virtuellement inappropriée et prendre le dessus sur les assaillants.
L’option diplomatique, qui se joue à fonds, paraît au final, comme un accompagnement de la démarche de Kigali. Lequel se caractérise par des conciliabules sous forme de sommets des chefs d’Etat de la sous-région. Des avancées à pas de tortue sont montées en chandelle par Kinshasa en termes de dividendes engrangés.
En fait, Kigali et Kampala ont fait, subtilement, traîner les choses en longueur en vue de fléchir les positions congolaises. La prise de Goma en est la parfaite illustration d’une stratégie visant à faire du M23 une affaire des Congolais, puis imposer sa présence à la table des négociations.
Alors que rien de concret n’a été observé sur le terrain dans le sens du processus du désengagement des troupes du M23/RDF, la CIRGL convoque un autre sommet ce samedi dans la capitale ougandaise. Un cinquième dans la chronologie depuis le déclenchement de la crise en avril 2012.
Au regard de cette posture adoptée au départ de Kinshasa, dans l’opinion à Kinshasa, Kampala V risque de sonner comme la capitulation de tout un peuple.
En plus, le sommet de Kampala V va dédouaner les agresseurs de la RDC face à cette reconnaissance implicite du M23. La dimension interne de la crise étant établie, voire la caducité du rapport des experts onusiens ne serait plus qu’une question de bon sens et de la meilleure lecture géostratégique des événements en cours dans la sous-région.
Le scepticisme est tel que, d’aucuns estiment que Kampala V ne pourrait faire mieux que la tripartite (Kampala IV).
Des informations en provenance de l’Est indiquent que le M23 serait en progression vers Bukavu, dans le Sud-Kivu, et ailleurs. Les inévitables négociations voulues par la CIRGL n’auront du crédit qu’à la condition d’en donner une coloration congolaise prononcée.
Elles ne doivent pas se transformer en une prolongation des sommets de la CIRGL qui semblent réduire les revendications congolaises à de simples caprices « des enfants gâtés » pour qui la faute c’est encore et toujours les autres.
Comment pourrait-on empêcher de voir les choses de cette manière-là lorsqu’il apparaît clairement qu’il existe un complot ourdi par les puissants du monde contre la RDC.
Seuls les acteurs politiques congolais, Majorité et Opposition confondues, semblent ne pas avoir conscience de cette triste réalité. Leurs comportements respectifs, dans le traitement de grands dossiers du pays, en donnent l’illustration.
L’opinion congolaise, en ce qui la concerne, est déroutée. Elle ne sait plus cerner les contours de tous ces sommets qui se succèdent et se ressemblent.
Dans la mesure où, elles n’ont pour finalité que de ne point obtenir les nécessaires sanctions à l’encontre de Kigali et Kampala. En consacrant l’impunité dans la sous-région des Grands Lacs, le cycle des violences et des guerres se refermera encore une fois sur la RDC, l’éternelle victime et le dindon de cette farce imposée par les deux capitales.
Se fier à la bonne foi de Museveni et de Kagame c’est faire preuve de naïveté. Les Congolais n’en veulent plus.
Le M23 veut-il faire tomber Kinshasa?
Pas de retrait avant des négociations directes. Les rebelles du M23 qui contrôlent Goma dans l'Est de la RDC ont exigé ce jeudi un dialogue avec le président congolais Joseph Kabila avant tout repli.
Les chefs d'Etat congolais, rwandais et ougandais leur ont pourtant demandé de faire marche arrière. Mais quelles sont les véritables intentions du M23 ? Le mouvement veut-il aller jusqu'à Kinshasa ?
Au départ, les revendications du M23 sont inscrites dans le nom même du mouvement : Le M23, le mouvement du 23 mars, se réfère aux accords du 23 mars 2009.
Ces accords ont mis fin à l'ancienne rébellion du CNDP, le Congrès national pour la défense du peuple de Laurent Nkunda. Ils portaient notamment sur l'intégration des forces CNDP au sein des FARDC, les forces armées congolaises.
Selon les membres du M23, pour la plupart issus de l'ex-CNDP, ces accords n'ont pas été respectés. Initialement, le mouvement créé en avril réclamait donc de meilleures conditions pour ses hommes, et de ne pas appliquer le « brassage ». Ce processus de réforme de l'armée prévoit de redéployer les nouveaux combattants intégrés à travers le pays.
Mais désormais, le M23 exige l'ouverture d'un dialogue politique national.
C'est ce qu'a rappelé jeudi Jean-Marie Runiga. Le président du M23 a effectué le déplacement de Kampala, en Ouganda. Il devait rencontrer le président Museveni dans la matinée d’hier vendredi.
Une rencontre avec le président Kabila a été évoquée par le protocole ougandais. C'est ce que souhaite en tout cas le chef politique de la rébellion.
« Je suis disponible pour le rencontrer, affirme Jean-Marie Runiga. Ce sera une occasion pour moi de lui dire, s'il est d'accord avec les négociations, comment celles-ci doivent se passer. Nous sommes fatigués des négociations secrètes avec Monsieur Kabila, parce qu'il ne respecte jamais les engagements qu'il prend.
Cette fois-ci, nous voulons qu'autour de la table, il puisse y avoir l'opposition politique, la Société civile, les diasporas, le gouvernement et le M23, pour que nous puissions parler, analyser et traiter les problèmes de fond qui gangrènent la vie nationale congolaise ».
Motivations officieuses
Mais selon Saïd Abbas Ahamed, enseignant en négociation et géopolitique à l'école de Rouen Business School, ces revendications officielles ne sont qu'un prétexte. Pour lui, il faut toujours avoir à l'esprit la précédente rébellion du CNDP.
Après l'arrestation de Laurent Nkunda en 2009, c'est Bosco Ntaganda qui avait pris la tête du mouvement. L'ancien colonel est aujourd'hui poursuivi par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
« Les revendications affichées ne constituent pas une raison d'aller en guerre. C'est pour tromper les gens. Je pense qu'au début, entre avril et mai, il y a eu une convergence d'intérêts.
Le premier, c'est l'agenda de Bosco Ntaganda. Il a senti la pression monter sur lui parce qu'à l'approche du sommet de la Francophonie, tout le monde a fait pression sur Kabila pour se soumettre à la CPI, explique Saïd Abbas Ahamed.
Je crois que le Rwanda, qui a toujours besoin de garder un contrôle sur l'Est du Congo, a raccroché ses wagons. Et c'est comme ça que le colonel Sultani Makenga, qui était au Sud-Kivu, a rejoint au Nord-Kivu les hommes qui étaient déjà avec Ntaganda quand il a fait défection. Et puis, des soldats se sont joints.
Il y a aussi l'appât du gain, car il ne faut pas oublier que le poste-frontière de Bunagana génère beaucoup d'argent. Et cet argent, ils se le partagent ».
Prochaine étape : Kinshasa ?
Après la prise de Goma, le porte-parole militaire du M23 a affirmé que le mouvement marcherait « sur Bukavu, Kisangani, et Kinshasa ». L'un des objectifs est-il de renverser le régime ?
Pour Saïd Abbas Ahamed, c'est très peu probable. Avec ce genre de déclarations, le M23 cherche surtout à faire monter la pression... et les enchères.
Fin 2008, début 2009, Nkunda a tenu exactement le même discours. Il a dit : « Je marcherai sur Kinshasa, je vais faire tomber Joseph Kabila. Sauf qu'on ne tient pas un pays qui a la taille de l'Europe occidentale avec 3 000 hommes.
A moins d'avoir l'armée rwandaise et ougandaise derrière. Donc, c'est plutôt de la rhétorique, pour faire monter la pression et s'assurer que Kabila décide de venir s'asseoir à la table des négociations », analyse encore Saïd Abbas Ahamed.
Et si négociations il y a, sur quoi porteront-elles ? Selon Saïd Abbas Ahamed, le M23 demandera de « re-protéger Bosco Ntaganda, puisque le Congo l'avait protégé de 2009 à 2011.
Ensuite, de garantir à ses hommes que, si ils rentrent dans les rangs, ils ne seront pas déployés ailleurs au Congo mais ils pourront rester chez eux. Enfin, de pouvoir peser à la fois dans la province du Nord-Kivu mais également peser sur les affaires au niveau national en ayant plus de gens dans l'état-major et dans les circuits de prise de décisions ».
Depuis le début de la rébellion, les autorités de Kinshasa ont toujours refusé de négocier avec le M23, qualifié de « mouvement fictif manipulé par le Rwanda ».
Mais le président congolais envisage maintenant de discuter. Mercredi soir à Kampala, Joseph Kabila a déclaré que les contacts avec le M23 se feraient sur la base des accords de 2009 sur l'intégration dans l'armée. Mais de fait, après la prise de Goma, la rébellion est en position de force.
REUTERS/LP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire