09 Novembre 2012
Avant la Francophonie égale après la Francophonie ? C’est la question que se posent de nombreux observateurs et habitants de la ville de Kinshasa tout comme ceux de nos compatriotes qui avaient eu la chance de revenir au pays avant cet évènement sociopolitique qui a fait couler pas mal d’encre et de salive.
Avant ce rendez-vous tant convoité et controversé, la ville était envahie par des engins de voirie urbaine et des travaux publics pour la réfection de principales artères que devraient emprunter les cortèges des personnalités politiques de premier choix invitées à ces assises de quarante-huit heures.
Un autre élément qui a été salué, c’est la chasse aux enfants de la rue, communément appelés «shègues» au niveau des principales places publiques de la ville, dans des quartiers des affaires situés dans la Commune de la Gombe.
Le rond-point Victoire, la place de l’Eucalyptus à l’entrée de la commune historique de Ndjili, Kingasani-Pascal et Kingasani Ya Suka, Lemba terminus et Super, le rond-point Ngaba ou Mgr Gillon, du terminus de Binza-UPN, le Triangle de la Cité Verte, Kintambo-Magasin, le rond-point du 24 novembre, le rond-point Bandal-Moulart, etc.
Retour en force des Malewa au centre-Ville
Les kiosques des boisons-sucrées et alcoolisées et qui servent parfois des restaurants de fortune appelés «malewa » détruits avant cet évènement, ont été reconstruits et fonctionnent à gogo.
Les sites déclarés non lotissables et détruits par des bulldozers de l’Hôtel de Ville à coups de campagne médiatique sont en train d’être reconstruits notamment le long du Rail qui relie Kin-Ouest et Kin-Est.
Les petits marchés détruits le long du Boulevard Lumumba, particulièrement au niveau des communes populeuses de Masina, Kimbanseke, Ndjili, Matete regorgent de monde de jour comme de nuit.
Les petits étalages des vendeurs sur l’avenue du Commerce le long des grands magasins sont revenus en force, au grand dam des commerçants indopakistanais et chinois.
Les éléments de la Police nationale qui avaient été chargés de nettoyer ou de débarrasser la ville de tous ces éléments perturbateurs donnent la nette impression d’être dépassés et ne se gênent plus de rançonner ces inciviques.
Les immondices ont refait surface comme si les engins de la Voirie Urbaine ont été revendus ou manquent de carburant.
Pire, les vendeurs d’eau en sachets opèrent au grand jour jusqu’aux environs de la Présidence de la République, de la Primature et du Grand Hôtel Kinshasa. Il n’est pas loin le jour où ils vont approcher la résidence officielle du chef de l’Etat.
Il faut aussi signaler les avenues du Commerce et surtout le Boulevard du 30 juin très prisés par les enfants de la rue dont certains se livraient le plus ouvertement du monde aux vols à la tire sur les automobilistes au niveau des feux rouges et les piétons déambulant sur les trottoirs ou aux arrêts de bus et taxis.
Tous ces endroits sont envahis de nouveau par les « shègues » qui ont redoublé d’imagination et d’ardeur et, chose grave, l’on constate malheureusement que leur nombre a fortement augmenté.
Cela, sous les yeux et la barbe des éléments de la Police Nationale et des autorités politico-administratives urbaines et centrales.
L’une d’entre elles, très célèbre car souvent chantée par les artistes musiciens et dont nous taisons le nom pour des raisons de déontologie professionnelle, a commis l’erreur de venir sans ses gardes du corps pour faire des achats dans une grande et célèbre Alimentation de luxe située sur le Boulevard du 30 juin.
Elle a payé le prix le plus lourd car elle a été copieusement malmenée par ces «shègues » qui lui ont tout ravi, notamment -une forte somme d’argent en devises étrangères, ses quatre appareils de téléphonie cellulaire de luxe.
Les « shègues » - se sont même -donné le plaisir de lui arracher ses lunettes, sa montre et ses bijoux en or massif. L’opération n’a duré que cinq minutes sous le regard ahuri des piétons et automobilistes.
Les feux rouges en panne
A ce jour, l’on remarque la présence des balayeurs des rues portant des tenues en couleurs pour le compte de certaines Ong de développement armés des outils rudimentaires, tels des balais traditionnels faits en bambous et qui ne se gênent pas de mendier la pitance aux piétons et automobilistes.
Leur présence gêne souvent la circulation des véhicules et serait à l’origine de certains accidents graves ayant causé mort d’hommes.
Les dernières pluies ont alors dévoilé à la face du monde la fragilité de ces travaux de réfection des principales artères de la ville et surtout des infrastructures d’électrification des avenues.
C’est le cas de l’avenue du Fleuve –qui relie le rond-point Kintambo-Magasin aux quartiers Kinsuka, Mbudi, Malueka, Kimbuala et Lutendele.
La plupart des poteaux électriques ont été arrachés par la pluie d’hier et la circulation sur ce tronçon risque d’être difficile pour les milliers des taxis et autobus ainsi que les véhicules appartenant aux privés qui l’empruntent jusqu’aux heures les plus reculées de la nuit.
On craint des accidents mortels à la suite de l’obscurité causée par la chute de ces infrastructures électriques.
La question est de savoir si l’autorité urbaine pourra répondre à ce besoin dès lors que la presque totalité des feux rouges sur le Boulevard du 30 juin ne fonctionnent plus créant des embouteillages monstres surtout au niveau de l’entrée de l’avenue des huileries.
Selon des sources de la Police Nationale, même le Village de la Francophonie est menacé d’incendie en cas d’une rencontre de football entre les deux plus grandes équipes de la ville qui se terminerait par un mauvais arbitrage.
En clair, les images fortes de la francophonie sont en train de disparaître les unes après les autres sous l’oeil complaisant des autorités urbaines et centrales.
De sorte que celui qui avait eu à suivre sur les écrans des télévisions et le Net les manifestations de cet évènement historique risque de ne plus se retrouver s’il débarque Kinshasa.
F.M.
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