20 novembre 2012
Un rebelle du M23 près de Goma, le 19 novembre 2012 (Photo Phil Moore. AFP)
Les rebelles du M23 ont pris mardi le contrôle de Goma, capitale régionale de la riche région minière du Nord-Kivu dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), une première depuis la conquête de la ville 1998 par des soutenus par le Rwanda en 1998.
Signe d'une avancée capitale des rebelles, que Kinshasa et l'ONU affirment soutenus par le Rwanda, le chef du Mouvement du M23, Sultani Makenga, a fait son entrée dans la ville à la mi-journée. Il y a circulé avec une escorte faisant le tour des différents ronds point. Ancien colonel promu général, Makenga avait fait défection de l'armée régulière en mai pour créer le M23.
Sans rencontrer de résistance de l'armée loyaliste selon plusieurs témoignages, les rebelles "contrôlent la ville de Goma et poursuivent l'ennemi" qui est "en débandade", a déclaré mardi après-midi à l'AFP le porte-parole du M23, le colonel Viannay Kazarama.
Il a affirmé que l'aéroport de Goma tenu jusqu'à mardi matin par la garde républicaine congolaise était également contrôlé par le M23. Il a refusé de préciser jusqu'où le M23 allait poursuivre l'armée congolaise qui s'est regroupée à Saké, à une vingtaine de km de la ville vers le sud-est.
De Kinshasa, le président congolais Joseph Kabila a aussitôt lancé un appel "au peuple ainsi qu'à toutes les institutions" à se mobiliser contre l'agression dont la RDC se dit victime de la part du Rwanda voisin. "Je demande la participation de toute la population à défendre notre souveraineté", a-t-il dit.
Joseph Kabila est ensuite arrivé à Kampala, pour discuter de la crise congolaise avec le président ougandais Yoweri Museveni et les pays des Grands Lacs, selon protocole congolais.
Les rebelles ont lentement pris le contrôle des différents quartiers alors que l'armée s'en est retirée sans apparemment combattre, a constaté un journaliste de l'AFP.
Seule une "arrière garde" "des Forces armées (FARDC) se trouve encore en ville, les blindés ont déjà quitté la ville, avait déclaré une source militaire occidentale dans la matinée.
En outre, les rebelles du M23 ont pris le contrôle des deux postes-frontières avec la ville rwandaise voisine de Gisenyi, a constaté une journaliste de l'AFP côté rwandais de la frontière. Plus aucun tir n'était entendu en provenance de Goma, selon cette journaliste.
Une foule grossissante tentait de se réfugier de l'autre côté de la frontière, dans la ville jumelle de Gisenyi.
Les rebelles encerclaient Goma depuis plusieurs jours. Les combats avaient repris mardi à l'aube à l'issue d'un ultimatum lancé à Kinshasa, exigeant la "démilitarisation" de la ville et l'ouverture de négociations.
Kinshasa a catégoriquement refusé de négocier avec le M23 qu'il qualifie de "forces fictives mises en place par le Rwanda pour dissimuler ses activités criminelles en RDC".
Selon un rapport des Nations unies, les rebelles sont soutenues activement par le Rwanda et l'Ouganda ce que Kampala et Kigali récusent.
Goma compte environ 300.000 habitants, plus de nombreux déplacés. La ville a déjà occupée à deux reprises en 1996 et 1998 par des rébellions, soutenues par le Rwanda voisin.
Un photographe de l'AFP a vu une colonne de rebelles progresser entre l'aéroport et la ville et affronter les soldats réguliers qui tentaient de les arrêter au carrefour Birere.
A Goma, située à 1.200 km de Kinshasa, les rues étaient désertes mardi et des habitants restaient terrés dans leurs maisons dans cette ville, adossée au lac Kivu.
Redoutant les combats, des dizaines de milliers de personnes déplacées se sont regroupées au sud de la ville dans les camps de Mugunga pour se mettre à l'abri des combats.
Des pillages ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi dans un quartier sud de Goma par des militaires congolais qui ont ensuite pris la route de Sake, seul axe routier permettant de sortir de la ville en direction du sud.
Et pour ajouter à la confusion, plusieurs centaines de détenus de la prison de Munzenze se sont évadés lundi accentuant l'insécurité qui règne sur la ville, selon une source occidentale.
Le M23 a été créé début mai par des militaires, qui après avoir participé à une précédente rébellion, ont intégré l'armée en 2009, à la suite d'un accord de paix. Ils se sont mutinés en avril, arguant que Kinshasa n'avait pas respecté ses engagements.
Ils réclament notamment le maintien de tous les officiers dans leurs grades et refusent "le brassage" (affectations dans d'autres unités et d'autres régions) que veut leur imposer Kinshasa, ce qui les éloignerait de leur zone d'influence dans l'est.
Mais la région composée des provinces des Nord et Sud-Kivu est aussi le théâtre de conflits quasiment ininterrompus depuis une vingtaine d'années en raison de ses richesses en ressources minières (or, coltan, cassitérite) et agricoles, que se disputent le gouvernement congolais, divers mouvements rebelles et les pays voisins de la RDC, l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi.
Aucun bilan n'a pu encore être établi sur les derniers combats et bombardements.
De nombreuses ONG ont évacué leur personnel vers le Rwanda voisin et l'ONU a annoncé le départ de ses employés "non essentiels".
Dimanche, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a assuré que les 6.700 Casques bleus basés dans le Nord-Kivu allaient y rester.
Un rebelle du M23 près de Goma, le 19 novembre 2012 (Photo Phil Moore. AFP)
Les rebelles du M23 ont pris mardi le contrôle de Goma, capitale régionale de la riche région minière du Nord-Kivu dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), une première depuis la conquête de la ville 1998 par des soutenus par le Rwanda en 1998.
Signe d'une avancée capitale des rebelles, que Kinshasa et l'ONU affirment soutenus par le Rwanda, le chef du Mouvement du M23, Sultani Makenga, a fait son entrée dans la ville à la mi-journée. Il y a circulé avec une escorte faisant le tour des différents ronds point. Ancien colonel promu général, Makenga avait fait défection de l'armée régulière en mai pour créer le M23.
Sans rencontrer de résistance de l'armée loyaliste selon plusieurs témoignages, les rebelles "contrôlent la ville de Goma et poursuivent l'ennemi" qui est "en débandade", a déclaré mardi après-midi à l'AFP le porte-parole du M23, le colonel Viannay Kazarama.
Il a affirmé que l'aéroport de Goma tenu jusqu'à mardi matin par la garde républicaine congolaise était également contrôlé par le M23. Il a refusé de préciser jusqu'où le M23 allait poursuivre l'armée congolaise qui s'est regroupée à Saké, à une vingtaine de km de la ville vers le sud-est.
De Kinshasa, le président congolais Joseph Kabila a aussitôt lancé un appel "au peuple ainsi qu'à toutes les institutions" à se mobiliser contre l'agression dont la RDC se dit victime de la part du Rwanda voisin. "Je demande la participation de toute la population à défendre notre souveraineté", a-t-il dit.
Joseph Kabila est ensuite arrivé à Kampala, pour discuter de la crise congolaise avec le président ougandais Yoweri Museveni et les pays des Grands Lacs, selon protocole congolais.
Les rebelles ont lentement pris le contrôle des différents quartiers alors que l'armée s'en est retirée sans apparemment combattre, a constaté un journaliste de l'AFP.
Seule une "arrière garde" "des Forces armées (FARDC) se trouve encore en ville, les blindés ont déjà quitté la ville, avait déclaré une source militaire occidentale dans la matinée.
En outre, les rebelles du M23 ont pris le contrôle des deux postes-frontières avec la ville rwandaise voisine de Gisenyi, a constaté une journaliste de l'AFP côté rwandais de la frontière. Plus aucun tir n'était entendu en provenance de Goma, selon cette journaliste.
Une foule grossissante tentait de se réfugier de l'autre côté de la frontière, dans la ville jumelle de Gisenyi.
Les rebelles encerclaient Goma depuis plusieurs jours. Les combats avaient repris mardi à l'aube à l'issue d'un ultimatum lancé à Kinshasa, exigeant la "démilitarisation" de la ville et l'ouverture de négociations.
Kinshasa a catégoriquement refusé de négocier avec le M23 qu'il qualifie de "forces fictives mises en place par le Rwanda pour dissimuler ses activités criminelles en RDC".
Selon un rapport des Nations unies, les rebelles sont soutenues activement par le Rwanda et l'Ouganda ce que Kampala et Kigali récusent.
Goma compte environ 300.000 habitants, plus de nombreux déplacés. La ville a déjà occupée à deux reprises en 1996 et 1998 par des rébellions, soutenues par le Rwanda voisin.
Un photographe de l'AFP a vu une colonne de rebelles progresser entre l'aéroport et la ville et affronter les soldats réguliers qui tentaient de les arrêter au carrefour Birere.
A Goma, située à 1.200 km de Kinshasa, les rues étaient désertes mardi et des habitants restaient terrés dans leurs maisons dans cette ville, adossée au lac Kivu.
Redoutant les combats, des dizaines de milliers de personnes déplacées se sont regroupées au sud de la ville dans les camps de Mugunga pour se mettre à l'abri des combats.
Des pillages ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi dans un quartier sud de Goma par des militaires congolais qui ont ensuite pris la route de Sake, seul axe routier permettant de sortir de la ville en direction du sud.
Et pour ajouter à la confusion, plusieurs centaines de détenus de la prison de Munzenze se sont évadés lundi accentuant l'insécurité qui règne sur la ville, selon une source occidentale.
Le M23 a été créé début mai par des militaires, qui après avoir participé à une précédente rébellion, ont intégré l'armée en 2009, à la suite d'un accord de paix. Ils se sont mutinés en avril, arguant que Kinshasa n'avait pas respecté ses engagements.
Ils réclament notamment le maintien de tous les officiers dans leurs grades et refusent "le brassage" (affectations dans d'autres unités et d'autres régions) que veut leur imposer Kinshasa, ce qui les éloignerait de leur zone d'influence dans l'est.
Mais la région composée des provinces des Nord et Sud-Kivu est aussi le théâtre de conflits quasiment ininterrompus depuis une vingtaine d'années en raison de ses richesses en ressources minières (or, coltan, cassitérite) et agricoles, que se disputent le gouvernement congolais, divers mouvements rebelles et les pays voisins de la RDC, l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi.
Aucun bilan n'a pu encore être établi sur les derniers combats et bombardements.
De nombreuses ONG ont évacué leur personnel vers le Rwanda voisin et l'ONU a annoncé le départ de ses employés "non essentiels".
Dimanche, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a assuré que les 6.700 Casques bleus basés dans le Nord-Kivu allaient y rester.
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