07/11/2012 Par Haby Niakate
Photo de la campagne Nuul Kukk. © Nuul Kukk
À Dakar, une publicité vantant les mérites d'une crème éclaircissante a déclenché l'ire de citoyens et de professionnels de la santé, qui se sont associés pour former le mouvement "Ñuul Kukk" (complètement noire, en wolof).
Depuis, le mouvement mène une campagne de communication soignée, sur les murs de la ville et de Facebook, pour promouvoir la beauté noire et dénoncer l'utilisation de ces produits dangereux pour la santé.
« Nuul Kukk est d’abord une initiative citoyenne. C’est personne et tout le monde à la fois», déclare Aisha Dème, coordinatrice du mouvement.
Tout a commencé en septembre dernier, lorsqu’une campagne publicitaire pour une crème éclaircissante, Khess petch (toute claire, en wolof), a envahi les rues de la capitale du Sénégal. « Formule avancée, résultat en 15 jours », arborent alors fièrement les affiches.
« Elles ont choqué tout le monde, c’est la première fois qu’un produit va aussi loin ! C’est la goutte qui a fait déborder le vase », déclare la jeune dakaroise.
Aussitôt, les équipes du portail culturel Agendakar.com et du Salon du bien-être de Dakar, se réunissent et décident d’agir. « On s’est dit qu’il fallait faire quelque chose.
Nous avons pensé que le meilleur moyen était d’abord de retrouver les fabricants des produits éclaircissants sur leur terrain et de répliquer avec des affiches qui allaient sublimer la beauté noire », explique Aisha Dème.
Grâce à un partenariat logistique avec l’agence de communication Optima et à l’implication de bénévoles, la contre campagne d’affichage - inédite dans le pays - est lancée, ainsi qu’une pétition « Pour mettre fin à la campagne publicitaire Khess petch », recueillant plus de 1 000 signatures en seulement quatre jours.
Très vite, les soutiens affluent de tout le pays et de sa diaspora : médecins, juristes, étudiants, informaticiens, mannequins, ou encore artistes, comme la comédienne Awa Sène Sarr, le photographe Stéphane Tourné, le conteur Massamba Guèye ou encore le rappeur Awadi.
Agir dans la durée
Mais pour ses initiateurs, Ñuul Kukk est plus qu’une simple réaction épidermique - sans mauvais jeu de mots -, c’est un mouvement à inscrire dans la durée, notamment grâce à un site web www.nuulkukk.com et aux réseaux sociaux.
« Il s’agit de créer, de fédérer rapidement, une communauté pour mobiliser les énergies, échanger et mener ce combat. Internet est génial pour ça ! »
Aussi la page Facebook créée pour l’occasion, qui compte aujourd’hui près de 8 000 fans, sert-elle autant à communiquer sur l’évolution du mouvement qu’à relayer les avertissements des dermatologues.
Les initiateurs du projet ont été reçus, le 2 octobre dernier, par la ministre de la Santé et de l’Action sociale, Eva Marie Coll Seck. Selon le compte rendu de la réunion, celle-ci s’est dite « indignée » par la campagne Khess petch mais a aussi indiqué qu’elle ne pourrait la faire retirer.
En effet, même si la dangerosité de ces produits est notoire, leur promotion, tout comme leur importation et commercialisation, sont rarement interdites dans le pays.
« Un véritable problème de santé publique » pour Aisha et le reste de l’équipe Ñuul Kukk qui ne comptent pas s’arrêter face à ce flou législatif.
Ils ont déjà prévu de sensibiliser plus amplement la population - notamment rurale et peu connectée à Internet - avec d’autres campagnes d’affichages et pourquoi pas la télévision, si leurs moyens financiers le permettent un jour.
Photo de la campagne Nuul Kukk. © Nuul Kukk
À Dakar, une publicité vantant les mérites d'une crème éclaircissante a déclenché l'ire de citoyens et de professionnels de la santé, qui se sont associés pour former le mouvement "Ñuul Kukk" (complètement noire, en wolof).
Depuis, le mouvement mène une campagne de communication soignée, sur les murs de la ville et de Facebook, pour promouvoir la beauté noire et dénoncer l'utilisation de ces produits dangereux pour la santé.
« Nuul Kukk est d’abord une initiative citoyenne. C’est personne et tout le monde à la fois», déclare Aisha Dème, coordinatrice du mouvement.
Tout a commencé en septembre dernier, lorsqu’une campagne publicitaire pour une crème éclaircissante, Khess petch (toute claire, en wolof), a envahi les rues de la capitale du Sénégal. « Formule avancée, résultat en 15 jours », arborent alors fièrement les affiches.
« Elles ont choqué tout le monde, c’est la première fois qu’un produit va aussi loin ! C’est la goutte qui a fait déborder le vase », déclare la jeune dakaroise.
Aussitôt, les équipes du portail culturel Agendakar.com et du Salon du bien-être de Dakar, se réunissent et décident d’agir. « On s’est dit qu’il fallait faire quelque chose.
Nous avons pensé que le meilleur moyen était d’abord de retrouver les fabricants des produits éclaircissants sur leur terrain et de répliquer avec des affiches qui allaient sublimer la beauté noire », explique Aisha Dème.
Grâce à un partenariat logistique avec l’agence de communication Optima et à l’implication de bénévoles, la contre campagne d’affichage - inédite dans le pays - est lancée, ainsi qu’une pétition « Pour mettre fin à la campagne publicitaire Khess petch », recueillant plus de 1 000 signatures en seulement quatre jours.
Très vite, les soutiens affluent de tout le pays et de sa diaspora : médecins, juristes, étudiants, informaticiens, mannequins, ou encore artistes, comme la comédienne Awa Sène Sarr, le photographe Stéphane Tourné, le conteur Massamba Guèye ou encore le rappeur Awadi.
Agir dans la durée
Mais pour ses initiateurs, Ñuul Kukk est plus qu’une simple réaction épidermique - sans mauvais jeu de mots -, c’est un mouvement à inscrire dans la durée, notamment grâce à un site web www.nuulkukk.com et aux réseaux sociaux.
« Il s’agit de créer, de fédérer rapidement, une communauté pour mobiliser les énergies, échanger et mener ce combat. Internet est génial pour ça ! »
Aussi la page Facebook créée pour l’occasion, qui compte aujourd’hui près de 8 000 fans, sert-elle autant à communiquer sur l’évolution du mouvement qu’à relayer les avertissements des dermatologues.
Les initiateurs du projet ont été reçus, le 2 octobre dernier, par la ministre de la Santé et de l’Action sociale, Eva Marie Coll Seck. Selon le compte rendu de la réunion, celle-ci s’est dite « indignée » par la campagne Khess petch mais a aussi indiqué qu’elle ne pourrait la faire retirer.
En effet, même si la dangerosité de ces produits est notoire, leur promotion, tout comme leur importation et commercialisation, sont rarement interdites dans le pays.
« Un véritable problème de santé publique » pour Aisha et le reste de l’équipe Ñuul Kukk qui ne comptent pas s’arrêter face à ce flou législatif.
Ils ont déjà prévu de sensibiliser plus amplement la population - notamment rurale et peu connectée à Internet - avec d’autres campagnes d’affichages et pourquoi pas la télévision, si leurs moyens financiers le permettent un jour.
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