samedi 23 février 2013

Faut-il une force de maintien de la paix à l’Est de la RDC ?


Personnellement, nous ne croyons pas que l’Est de la RDC ait besoin d’une force de maintien de la paix car, par définition, celle-ci se pose en force d’interposition. Ceux qui, comme nous, s’opposent à la partition de notre chère patrie, plaident en faveur d’une force militaire chargée de toutes ses missions traditionnelles, c’est-à-dire une force prête à combattre et détruire l’ennemi en vue de permettre à la Police et à l’Autorité politico-administrative de rétablir l’ordre public.

Différents observateurs de par le monde ont reconnu que tous les groupes qui opèrent dans l’Est sans l’aval de la RDC sont des forces négatives et qui, de ce fait, ne doivent pas exister. D’où le non-sens de la présence d’une force d’interposition.

Pays souverain membre de l’ONU, la RDC doit-elle nécessairement solliciter l’autorisation de la CEPGL, de l’UA, de l’UE ou de l’ONU pour sécuriser son territoire ? La réponse est « Non », car la sécurisation de tout pays incombe d’abord à ses dirigeants.

C’est seulement au cas où ceux-ci sont dans l’incapacité d’assumer cette responsabilité qu’ils peuvent alors recourir à l’aide extérieure à travers des mécanismes appropriés.

Kinshasa n’est-il pas capable de mettre sur pied une brigade de deux mille hommes afin de neutraliser les forces négatives qui sèment la terreur dans l’Est ? Doit-il demander du secours militaire à ses agresseurs ou à leurs alliés ?

Certes, la RDC n’a pas l’armée qu’elle mérite. Pourquoi ne pas alors mobiliser une brigade avec ceux des hommes en uniforme qui connaissent le maniement des armes, qui ont des notions militaires, afin de progresser en terrain ennemi ?

LA RDC HUMILIEE

Après avoir mobilisé une brigade, la hiérarchie devrait sélectionner des « têtes » ayant une formation d’officier pour les affecter à l’encadrement de cette brigade et, ensuite, demander au Conseil de sécurité des Nations unies de les accompagner dans l’accomplissement de leur mission.

Le Mali vient de donner un bel exemple dans ce sens en faisant appel à la France. Tout observateur averti a découvert que le Mali n’a pas une armée structurée, le capitaine-chasseur-des-Autorités légalement établies gérant un groupe et accusant l’autre partie d’être inféodée à l’ancien chef de l’Etat (ATT).

Le Mali de la transition tente d’unir les deux factions pour former une seule armée quoique sous-équipée. Cette armée est là, aux côtés des forces françaises qui, disons-le, ont fait le vrai travail contre les djihadistes du Nord.

La RDC serait plus crédible et respectée si elle montait une telle force. Elle est humiliée par des pays qui ne lui valent pas. Rappelons qu’en son temps, lorsque brillaient la volonté politique et le nationalisme dans ce pays, un bataillon zaïrois (congolais) est allé rétablir l’ordre dans maints pays, sans l’aide de leurs armées nationales. C’est l’histoire que personne ne saurait falsifier.

Bien malhonnêtes sont ces politiciens de pacotille qui essaient de faire croire que les ex-FAZ n’avaient gagné aucune guerre. Ils réussissent à faire dire à certains chefs d’Etat africains que la Monusco a échoué à l’Est de la RDC, feignant d’ignorer que la force onusienne n’a jamais reçu mandat d’éradiquer les forces négatives.

Au contraire, la Monusco est en train de s’acquitter de sa mission de sécurisation des Congolais ; elle exécute de temps à autre des missions dévolues aux FARDC lorsque celles-ci trouvent bon de fuir devant l’ennemi.

MBONGO YA MAKILA

La RDC n’a besoin d’aucune autorisation de ses voisins pour mettre fin à l’insécurité qu’ils lui imposent. Dirigeants, surmontons nos passions et tendances politiques ; mettons-nous ensemble pour faire échec aux ambitions gloutonnes des voisins. Unis dans un esprit patriotique et nationaliste, nous serons à même de sécuriser notre territoire et d’assurer le bien-être de notre peuple.

Cet objectif est conditionné par la mise sur pied d’une armée forte, équipée, formée, structurée et dissuasive. Nous avons tout pour bâtir une telle armée : les sites, les instructeurs formés dans de bonnes académies, les hommes à recycler. Nous devons alors penser à les nourrir, les équiper et leur verser régulièrement la solde assortie d’une petite prime appelée « mbongo ya makila ».

Après avoir rétabli la paix et l’ordre public à l’Est, la hiérarchie devra désormais éviter de tomber dans les mêmes erreurs, notamment, dégarnir cette région très convoitée. Ce n’était pas pour rigoler que le colonisateur belge avait implanté un bataillon lourd à Rumangabo.

Autre erreur à éviter : créer des unités mono ethniques, comme celles qui se trouvent aujourd’hui au Nord-Kivu où presque les troupes et les commandements ne sont constitués que des Tutsi.

Les partenaires de la RDC devront, enfin, s’interdire d’imiter l’Union européenne, avec la Belgique en tête, qui ont « formé des unités dans une région donnée, elles-mêmes composées uniquement des hommes d’une même ethnie ». Que sont devenues les unités formées ? Eh bien, les trois quarts ont intégré le M23. Nous l’avions dénoncé. Sans être écouté.

MONZILI ZABILI,
GENERAL EX-FAZ A LA RETRAITE
Le Potentiel

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