jeudi 4 avril 2013

Affaire Kata Katanga : panique et nervosité dans le box des Balubakat !

Mardi, 02 Avril 2013



Le Katanga semble de nouveau envouté par ses anciens démons de la sécession. Les revendications identitaires portées par les miliciens Bakata Katanga l’attestent quand bien même les auteurs intellectuels de leurs actions scélérates demeurent tapis dans l’ombre.

Après le temps de l’émotion vient celui de l’analyse. Les actions menées par les Bakata Katanga ne sont pas un acte isolé comme le témoigne leur entrée dans la ville de Lubumbashi qui a été annoncée.

Qu’on se souvienne de ce que dix jours avant, soit le 13 mars dernier, dans une interview accordée à Radio Okapi, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l’Assemblée provinciale du Katanga annonçait : « nous, élus du peuple, nous demandons à ceux qui ont pris les armes de les déposer et ils seront pardonnés s’ils montrent qu’ils ont quand même le patriotisme dans leurs têtes ».

Il ne faut pas un dessin pour remarquer que Kyungu est affirmatif et parle au nom des élus ! Et le président de l’Assemblée provinciale du Katanga a été entendu. Comme pour paraphraser les écritures saintes dans Jean 10, 27-28 : « mes brebis entendent ma voix, je les connais et elles me suivent » !

Dix jours après l’appel du président de l’Assemblée provinciale du Katanga,, des centaines des miliciens sont arrivés le samedi 23 mars 2013 à Lubumbashi comme en terre conquise, armes à la main. Le quartier général de la Monusco a été leur point de chute.

Selon La Radio Okapi, des combats qui les ont opposés aux forces de l’ordre à certains endroits de Lubumbashi ont fait plus de vingt morts. Quant au bilan officiel, il se fait toujours attendre. A la vérité, on l’attend comme Godot même si la kabilie a diligenté une enquête pour rétablir les responsabilités !

Le PPRD Richard Muyej, ministre de l’Intérieur, a par ailleurs promis de poursuivre les commanditaires. Mais pas seulement. Pour Muyej, « ceux qui ont failli à leur mission de maintenir l’ordre public doivent être interpellés et sanctionnés selon l’importance de leurs responsabilités ».

Cette assertion de Mujey a curieusement suscité une levée de boucliers dans le chef de certains Balubaka,t pourtant ardents défenseurs de la Kabilie, contre leurs frères du Kasaï.

La charge a été portée par un certain Kalema Ka qui accuse les Kasaïens, singulièrement les Baluba, de tous les péchés du Congo à travers un pamphlet intitulé : « L’ouragan kasaïen se déchaine ». Les propos de Kalema Ka sont tellement excessifs qu’ils sont insignifiants.

Parce qu’il faut toujours interpréter les faits dans leur contexte, Congoone s’est employé à savoir d’où souffle le vent.

De la lucidité à la schizophrénie !

Il ressort des investigations menées qu’un texte au contenu analogue signé par un nommé Dr Kayumba N.K sous le titre « La faute c’est les autres et le bénéfice pour soi » a été publié le 26 mars dernier par le même Kalema Ka. L’auteur y soutient l’action de Bakata Katanga en soulignant que « ce sont tout simplement des Katangais qui revendiquent leur bien-être.. .

Ce sont des Katangais qui ont perdu tout repère dans leur vie. Des villageois qui n’ont plus d’écoles, de centres de santé, de routes, de rail, d’eau potable. Il ne faut surtout pas parler d’électricité car ni leurs ancêtres n’en ont sentie l’odeur. Ils sont ces Katangais qui voient leurs sentiers traversés par de gros engins qui terrassent des montagnes de cuivre.

Ce sont ces familles qui hument chaque jour l’air pollué des déchets toxiques de l’uranium et comme récompense, ils donnent naissance aux enfants sans tête. Ce sont ces Katangais qui paient des impôts pour enrichir les rapaces de la capitale Kinshasa.

Au Katanga, les belles villas, les hôtels, les boîtes de nuit, les magasins, les pompes d’essence reviennent aux familles régnantes. A eux, l’évocation du seul nom d’un membre de la famille présidentielle toutes les portes s’ouvrent à Kasumbalesa comme à l’aéroport de Luano ainsi que dans les mines de cuivre, de cobalt, de zinc et de colombo tantalite. ..Pourquoi toutes les recettes venant du Katanga servent à construire Kinshasa, le Maniema ? ».

Dans le même texte, l’auteur décrit avec force détails et admiration l’entrée des Bakata Katanga dans la capitale du cuivre : « En clair, les Kata Katanga ont traversé quatre communes de Lubumbashi sous les yeux ébahis des citadins lushois, avec armes, munitions, femmes, enfants, chèvres, moutons, calebasses, bidons d’eau, nattes et provisions ».

Et d’ajouter : « Pendant ce temps, les FARDC, la police nationale congolaise, les éléments des services de renseignements détalent comme des lapins dans tous les sens pour se mettre à l’abri laissant leurs administrés sous la protection de ces Kata Katanga ».

Dans leur progression pacifique, souligne Kayumba KN, les Kata Katanga arrivent à la Grand Place de la Poste baptisé en son temps par l’honorable Kyungu wa Kumwanza de « Place Moïse Tchombe » et y plantent majestueusement le drapeau katangais, symbole de la souveraineté du Katanga.

Le récit élogieux de l’action de Kata Katanga aurait été complet si « le Dr Kayumba K N » n’avait pas omis de signaler, comme l’ont fait les activistes des droits de l’homme, qu’après avoir hissé le drapeau katangais à la place Tchombe, le plan initial de Kata Katanga prévoyait une descente à la résidence du gouverneur du Katanga pour l’assassiner avant de se rendre à celle du président de l’Assemblée provinciale pour le porter en triomphe jusqu’à la place Tchombe pour qu’il y proclamé l’indépendance du Katanga !

Kayumba est-il aussi sans savoir que les miliciens ayant réussi à se soustraire de la vigilance de la Monusco avaient pris leurs jambes au cou pour se réfugier dans la ferme de John Numbi ? Y ont-ils été envoyés par leurs frères du Kasaï ?

Soit !

Dès lors, quelle est la responsabilité des Kasaïens dans l’affaire de Kata Katanga ? Tout part d’une virtuelle motion de censure contre le premier ministre de Kabila Kabange en rapport avec le dossier Bakata Katanga.

Selon Kalema Ka, cette motion pourrait profiter au kasaïen Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD qu’il qualifié de chroniquement contre tout ce qui est katangais notamment Kyungu wa Kumwanza, John Numbi, Ngoy Mulunda et JC Masangu Mulongo. Voilà le décor bien planté !

Le reste dans le texte signé par Kalema Ka pue l’amalgame : les ONg, la presse, l’internet, la diaspora, la Monusco et les chancelleries seraient la chasse gardée des Kasaïens. Au lieu d’en pleurer, il faut plutôt en rire.

Car, alors qu’il y a plus d’une centaine d’organes de presse à Kinshasa, Kalema Ka choisit particulièrement de mettre en cause le professionnalisme de trois quotidiens kinois parce que leurs patrons sont kasaïens.

Alexis Mutanda, éditeur de La Tempête des Tropiques est singulièrement accusé de manipuler des ONG qualifiées de kasaïennes ! Dans son délire, Kalema Ka affirme que c’est Alexis Mutanda qui rédige les rapports des ONG kasaïennes du Katanga alors qu’il habite Kinshasa. Que vise-t-il ?

Kalema Ka répond lui-même : « surement lui et ses complices veulent envenimer la situation au Katanga pour pousser les autochtones à s’en prendre à leurs frères kasaïens pour que ceux-ci soient chassés du Katanga afin d’aider les populations du Kasaï d’aller s’aventurer en masse en occident »

Ce Kalema ka doit être un génie lui qui sait lire dans les pensées du patron de La Tempête des Tropiques ! Dans son délire, Kalema Ka perd tout bon sens au point de s’en prendre même à Jean-Marie Kassamba, parce que kasaïen, pourtant serviteur servile de la kabilie !

Qu’est-ce qui fait courir Kalema Ka ou Dr Kayumba ?

Des investigations menées renseignent que Kalema Ka a pour noms Kalema Kalemekwa na Nsendwa. Ses écrits portent parfois le nom de Kalema Kalemekwa Nabwanga. On peut les retrouver sur le forum RACOD ( Rés. Américano-Congolais du Développement).

La même personne signe aussi ses écrits sous le pseudonyme de Baudouin Ngoy Kayumba wa Kukinda, le fameux Dr Kayumba N K ! Sous les deux identités, ce matamore fait souvent l’apologie des faits et gestes de Kyungu wa Kumwanza et n’a jamais fait mystère de sa haine gratuite contre les Kasaïens sur plusieurs fora.

Dès lors que Kalema alias Kayumba est identifié, on ne peut ne pas considérer que ses écrits reflètent le contenu des débats et autres échanges entre Balubakat de son milieu. En lisant Kayumba alias Kalema entre les lignes, on réalise sans peine que ses pamphlets cachent mal la nervosité des Balubakat depuis que des langues commencent à se délier en rapport avec l’affaire dite Kata Katanga, surtout à la suite des dénonciations de certaines ONG.

La panique s’est installée dans le camp de certains Balubakat à la suite notamment des rapports de certaines ONG révélant que quand Kyungu invitait les miliciens à déposer les armes, ces derniers étaient déjà en route. Ils venaient du Nord-Katanga, donc de très loin.

Redoutant à présent d’assumer la responsabilité de leurs actes au cas où la kabilie serait tentée d’y voir clair, lesdits Balubakat envoient à leur base ethnique un message dont la teneur serait : « si quelque chose nous arrive, c’est à cause de Baluba du Kasaï ! ».

A beau mentir qui vient de loin !


Joseph ILUNGA 
Congoone

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