lundi 15 avril 2013

L’armée sud-africaine répond au M23


Les rebelles congolais s’évertuent en vain à décourager à nouveau les Tanzaniens. Les rebelles du M23 qui font tout pour empêcher la constitution de la Brigade d’intervention chargée de les démanteler en ont eu pour leur compte.

L’armée sud-africaine qu’ils avaient tenté d’intimider par le biais du Parlement sud-africain en disant qu’ils se battront jusqu’au bout et qu’ils infligeront de lourdes pertes aux Sud-Africains en leur rappelant les tristes épisodes de Centrafrique, vient de réagir.

Elle a fait savoir, par son Etat-major général, que ces menaces du M23 ne les impressionnent nullement. Ces menaces ne leur disent absolument rien.

Ce qui veut dire que les Sud-Africains, malgré la campagne des rebelles à leur Parlement, seront au rendez-vous comme le Président Jacob Zuma l’avait déjà annoncé. Pretoria respecte ses engagements pris devant le Conseil de sécurité des Nations Unies de fournir l’armature de la Brigade d’intervention de la Monusco et d’en assurer le commandement sous celui de la Monusco.

Cette assurance du côté de Pretoria où il y a eu des doutes fondés du fait de la dualité entre le Parlement et le Gouvernement sur tout engagement des troupes sud-africaines, en dehors du pays qui ne peut se faire qu’après aval du Parlement, montre que l’opérationnalisation de la Brigade pour fin avril courant n’est pas chimérique. 

Le calendrier du Conseil de sécurité de l’ONU a des chances d’être respecté afin de voir les premières frappes de la Brigade contre les bastions du M22 dont les principaux sont Rutshuru, à la lisère du Rwanda, et Bunangana, côté Ouganda.

CE NE SERA PAS UNE PARTIE DE PLAISIR

Mais, les rebelles du M23 n’ont pas fait leur campagne de découragement qu’en Afrique du Sud. Ils ont aussi saisi les Tanzaniens avec le même discours belliciste que ce ne serait pas une partie de plaisir, mais la guerre et qu’ils risquent de connaître de lourdes pertes. On n’a pas encore la réaction de Dar-es Salaam.

Mais, dans tous les cas, des soldats qui viennent pour mettre un terme à la déstabilisation permanente de l’Est de la Rdc où pullulent d’innombrables groupes armés, dont la plupart sont créés par des voisins comme le Rwanda et l’Ouganda, ne peuvent s’attendre à une recréation. 

Comme sa dénomination l’indique, la Brigade d’intervention est une unité spéciale, donc des commandos habitués aux coups durs.

Il est surprenant que le M23 que les Américains et les Rwandais ont présenté au Conseil de sécurité comme un mouvement très affaibli avec le départ de Bosco Ntaganda et qu’il n’est pas indiqué de créer toute une Brigade pour sa neutralisation alors qu’il a perdu sa capacité de nuisance. 

C’est le même M23 soi-disant affaibli qui écrit aux Sud-Africains et aux Tanzaniens pour leur faire savoir qu’ils ont les moyens de leur infliger des lourdes pertes. Cela ne ressemble pas à l’attitude d’un mouvement considéré comme moribond juste pour le besoin de la cause.

Depuis quand les rebelles ont acquis une indépendance vis-à-vis de leurs parrains rwandais et ougandais pour qu’ils ne soient pas informés de leurs menaces contre les pays contributeurs à la Brigade spéciale de la Monusco? 

On n’a pas entendu Kigali et Kampala les rappeler à l’ordre, car ils sont en train de poser des entraves à l’application de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité conduisant à la pacification de l’Est de la Rdc.

Comme on le sait, cette pacification n’est pas du goût du Rwanda et de l’Ouganda qui exploitent illégalement des parties l’Est de la Rdc livrées au contrôle des milices qu’ils ont toujours instrumentalisées. 

C’est le cas sur la partie occupée par le M23 qui recèle d’immenses richesses qui font que le Rwanda et l’Ouganda ne désarmeront pas, c’est une question existentielle surtout pour le Rwanda.

On se rappellera, à ce sujet, de la déclaration de l’ancien Président français Nicolas Sarkozy qui avait proposé une solution coupe-gorge sur la gestion au niveau régional des richesses de la Rdc avec les voisins comme le Rwanda qui n’ont rien alors que la Rdc a tout.

Cette proposition, qui avait soulevé tollé dans toute l’Afrique, ne venait pas de nulle part. Que non ! Nicolas Sarkozy s’était fait l’écho des plans qui sont concoctés dans certaines officines occidentales qui travaillent sur la partition de la Rdc afin que le Rwanda et l’Ouganda se retrouvent dans l’Etat du Kivu et celui de l’Ituri par exemple.

Kampala : Les Rebelles Exigent Encore Tout

A Kampala, le Président Museveni, médiateur, se comporte comme si les préparatifs de la création de la Brigade chargée de traquer le M23 n’allaient pas bon train. Apparemment, ils les ignorent préférant donner priorité à la solution politique qui avait pourtant fait flop depuis belle lurette. 

En fait, Museveni est passé maître pour gérer des blocages entre les deux camps qui persistent encore lors de l’ultime round inutile des négociations entre le Gouvernement et les rebelles du M23.

Ceux-ci exigent de reprendre les pourparlers là où ils les avaient laissés, c’est-à-dire l’examen des deux volets ratés en souffrance et qui sont la politique, l’économie et le sécuritaire. Ce dont ne veulent pas entendre parler les délégués de Kinshasa qui estiment que la démarche est désormais sans objet. 

Bertrand Bisimwa, l’actuel chef des rebelles du M23, continue à accuser le Gouvernement de tirer les choses en longueur le temps de la constitution de la Brigade d’intervention. Si c’est vrai, est-ce un péché ? 

Quand on sait aussi bien qu’avec l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ou la Résolution 2098 du Conseil de sécurité, l’option levée non par la Rdc mais la Communauté c’est l’usage de la force pour imposer la paix à l’Est de la Rdc.

Ce qui a poussé la Communauté internationale à ce choix ce sont les atermoiements des rebelles aux négociations de Kampala qui allaient d’impasse en impasse alors que sur le terrain, au Nord-Kivu, la population continue à souffrir terriblement des affres de cette guerre du M23 qu’il faut stopper impérativement. 

Pas par la même voie qui a lamentablement échoué celle de Kampala. Mais par la Brigade.

En principe, le Président Museveni, médiateur de la guerre à l’Est de la Rdc, devait sonner la fin de cette récréation dès la publication de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité qui rend sans objet cette rencontre. 

Peut-être que le maître de Kampala tient à passer aux yeux du monde comme l’homme par qui la paix passe dans les Grands lacs.

Malheureusement il n’a pas été à la hauteur de ces prétentions. Quatre mois durant, il n’a pas su atteindre ce noble objectif en rapprochant les vues des rebelles et du Gouvernement de Kinshasa. 

Jusqu’à ce jour, le M23 continue à montrer que le seul langage qu’il écoute est, comme tous les rebelles de la planète, celui des armes. 

Kandolo M.
Direct!cd

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