"Joseph Kabila" photographié "quelque part" en plein exercice de tir...
La "complotite" n’est pas une nouvelle pathologie. Elle est en fait une hantise propre à tout régime politique totalitaire, hostile au pluralisme d’opinions donc à toute forme de contradiction.
A contrario, la complotite est une maladie quasi-inexistante là où règne la primauté du droit. C’est-à-dire, là où l’Etat est institutionnalisé et fonctionne selon des règles générales et impersonnelles connues de tous.
"Pour redresser le Congo, il faut être sévère, et les Congolais vont être surpris". Cette phrase inqualifiable a été prononcée par "Joseph Kabila". C’était dans une interview accordée au quotidien bruxellois "Le Soir" daté du 16 novembre 2006. L’homme venait de "remporter", sans convaincre, l’élection présidentielle face à Jean-Pierre Bemba Gombo, surnommé "Mwana Mboka" (l’enfant du pays).
Plusieurs années après, cette déclaration est symptomatique du type des relations que le nouveau "président élu" s’était engagé à entretenir avec ses "concitoyens". Des concitoyens qu’il entendait mâter pour les rendre moins irrévérencieux. Et pour cause?
Depuis qu’il a succédé à son "père" à la tête de l’Etat, un certain 26 janvier 2001, "Joseph" - dont les origines autant que le parcours personnel restent une énigme - évite tout contact avec la population congolaise qu’il est censé pourtant administrer.
Que cherche-t-il à dissimuler? Des journalistes et autres défenseurs des droits humains qui ont tenté de percer le "secret d’Etat" entourant la vie de cet "OVNI politique" ont payé cher leur curiosité. Les plus chanceux ont pris le chemin de l’exil.
Selon des indiscrétions, la garde rapprochée du chef d’Etat congolais est composée des gens qui ne manient que le swahili pratiqué en Tanzanie et l’anglais.
Qu’il pleuve ou qu’il vente, le locataire du Palais de la nation ne communique guère. Il ne quitte pas sa "citadelle" pour aller dans un studio de télévision justifier ou expliquer la politique menée par le gouvernement dans divers domaines. Dans la crise au Nord Kivu, l’homme a attendu deux mois avant d’exercer le ministère de la parole.
N’ayant aucun compte à rendre - rendre à qui? -, "Joseph Kabila" n’a que faire de rassurer la nation en montrant qu’il y a bel et bien un "capitaine" à la barre du "navire Congo".
Les rares fois où il a rompu le silence, c’est pour tenir des propos inodores et incolores devant quelques journalistes obséquieux, triés sur le volet. Le premier devoir d’un chef d’Etat ne consiste-t-il pas à rassurer la population, à assurer la paix civile et la cohésion nationale?
En lieu et place d’élargir sa base sociale par des réalisations de nature à impulser le progrès économique et à améliorer les conditions sociales de la masse, "Joseph" a opté pour l’autoritarisme. L’arbitraire. Terroriser la population tient lieu, pour lui, de programme politique.
Les forces dites de sécurité (l’Agence nationale de renseignements, les renseignements militaires, les FARDC, la garde présidentielle, la police nationale) sont instrumentalisées pour écraser les contempteurs.
L’appareil judiciaire est devenu un instrument pour faire du bien aux partisans du "Président" et du mal à ses adversaires.
Ce qui devait arriver arriva : il ne se passe plus un mois sans que le pouvoir kabiliste dénonce un "complot". Roger Lumbala, Augustin Bagayamukwe, Jean-Pierre Kanku sont des noms associés récemment à des prétendues conspirations.
Depuis le 11 avril, un seul sujet domine les conversations dans le tout- Kinshasa-politique. Il s’agit de la découverte d’une prétendue conspiration - une de plus - ayant pour but d’attenter à l’intégrité physique de "Joseph Kabila" et de son Premier ministre Augustin Matata Ponyo.
Dans une mise en scène pour le moins mal ficelée, l’opposant politique Eugène Diomi Ndongala est présenté comme étant le "principal conspirateur". °Proche parmi les proches d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le président de la Démocratie chrétienne n’est pas n’importe qui.
Son arrestation est en réalité un message subliminal adressé au leader de l’UDPS. Celui-ci est plus que jamais dans le "viseur" des nervis d’un régime kabiliste aux abois.
Les complots dénoncés de manière cyclique constituent en réalité un écran de fumée pour détourner l’attention des citoyens face au triple fiasco au plan politique, social et sécuritaire.
Les complots et autres tentatives de coup d’Etat sont des "maladies naturelles" aux systèmes politiques dictatoriaux. Des systèmes où règnent l’injustice sociale et les inégalités. Des systèmes où le pouvoir s’appuie sur un groupe d’individus contre d’autres. Des systèmes où règne un pluralisme politique de façade.
Et qu’il n’y a ni justice indépendante encore moins une presse libre. Dans ces systèmes, la libre expression des opinions est prohibée. Aussi, la violence reste-t-elle l’unique moyen pour garantir une alternance au pouvoir et partant, instaurer une société nouvelle.
Depuis le 24 avril 1990, les Zaïro-Congolais appellent de leur vœux l’avènement d’un nouvel ordre politique ayant pour socle la démocratie et le respect des droits de l’Homme. Ils souhaitent l’avènement d’un "Congo nouveau" où l’Etat et les citoyens entretiennent un nouveau type de rapports fondés sur le respect mutuel. Cette option a été confirmée lors des travaux de la Conférence nationale souveraine.
Les "libérateurs" du 17 mai 1997 ont été mal inspirés de croire que le peuple de ce grand pays a rejeté la dictature de Mobutu dans le seul but de la substituer par une autre dictature, celle des Kabila père et "fils".
"Vaccinés", les Zaïro-Congolais savent qu’il y a un temps pour tout.
N’en déplaise au satrape "Joseph Kabila" ainsi qu’à ses séides, il y a un temps tout. Il y a un temps pour la "complotite" et l’arbitraire. Et un temps pour le Changement. Tôt ou tard...
Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant
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