jeudi 4 avril 2013

Sentant sa mort venir. La peur justifiée du M23



 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dans son bastion de Bunagana, le M23, à travers son président Bertrand Bisimwa, se trompant d’époque, ne comprend pas pourquoi les Nations Unies n’avaient pas pensé créer une telle brigade d’intervention lors du génocide de 1994 au Rwanda. Une façon pour lui de se dévoiler à la face du monde et de confirmer qu’il n’était qu’une rébellion de prête-nom et que le vrai maître à pensée est et demeure Paul Kagame

Pour tenter de se crédibiliser quelque peu, le M23 considère que le peuple Congolais avait toute son attention sur le dialogue de Kampala d’où viendraient des solutions politiques afin d’endiguer la crise à l’Est de la Rdc. Il trouve paradoxale la décision de Ban-Ki Moon de résoudre la crise en Rdc par la guerre alors qu’il a invité le gouvernement congolais à la bonne gouvernance

La peur du M23 est tout à fait justifiée parce que parmi les groupes opérant dans l’Est de la Rdc et qu’il faut éradiquer à tout prix, il y a le M23, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Forces démocratiques alliées, l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les Maï-Maï qui sont accusés par le Conseil de graves atteintes aux droits de l’homme, notamment des exécutions sommaires, des violences sexuelles et le recrutement et l’emploi à grande échelle d’enfants.

Si le Gouvernement de la République a salué la création de la Brigade d’intervention qui marque une nouvelle ère pour cette partie de l’Est de la Rd Congo, tel n’est pas le cas du côté des rebelles du M23, les premiers à être concernés par la résolution. 
 
En effet, lors de son point de presse dimanche dans son fief de Bunagana, le M23 a étonné plus d’une personne. Fait qui atteste que la guerre que la Rd Congo a connue était une guerre par procuration et dont le maître à penser n’est autre que Paul Kagame.

Bertrand Bisimwa, président du M23 ne comprend pas pourquoi les Nations Unies n’avaient même pas pensé créer une telle brigade d’intervention lors du génocide de 1994 au Rwanda. Apparemment, les dirigeants du M23 veulent tromper les générations actuelles et futures, lorsqu’ils affirment de telles contre-vérités. Ils oublient que face à l’entrée de l’Armée patriotique rwandaise à Kigali, les Hutus étaient obligés de se réfugier en Rd Congo.

Dans leur déplacement, ils amèneront femmes et enfants, armes, bétail, … Grâce à l’opération Turkoise, ces réfugiés seront relégués loin de la frontière pour ne plus provoquer l’insécurité au Rwanda.

Dans un contexte d’un groupe rebelle qui fait un coup d’Etat militaire et qui s’installe au Rwanda, était-il utile que l’ONU autorise ses troupes à affronter les rebelles ? Ce n’est qu’une simple illusion du M23 qui veut à tout prix prendre la défense de son maître, pour lequel il a mené une guerre sans raison valable en Rdc. 
 
Heureusement que la Communauté internationale a compris que le peuple congolais ne tirait aucun profit de cette guerre, surtout de ce groupe armé qui a excellé dans le pillage des ressources naturelles de la Rd Congo, le recrutement d’enfants soldats et le viol comme arme de guerre perpétré sur les femmes.

Le dialogue de Kampala


Le président du M23 considère que le peuple congolais avait fixé toute son attention sur le dialogue de Kampala d’où viendraient des solutions politiques afin d’endiguer la crise à l’Est de la Rdc. On ne sait pas de quel peuple congolais il s’agit.

Est-ce celui des zones conquises par le M23 ou celui des zones sous contrôle gouvernemental ? Il oublie vite que le dialogue de Kampala était considéré comme une solution momentanée, provisoire tant que la Communauté internationale n’en proposait pas une autre. 
 
Mais le M23 s’est révélé comme un mouvement criminel composé non seulement des gens qui sont poursuivis par la Cour pénale internationale (CPI), mais aussi des personnes qui sont interdites de voyager et dont les avoirs ont été gelés.

Le M23 oublie que le fait que le Gouvernement de la République dialogue avec eux ne cessait de provoquer la colère de beaucoup de Congolais. Rien, selon eux, ne pouvait justifier que le Gouvernement de la République se mette sur une table pour discuter avec un mouvement terroriste.

Raison pour laquelle les travaux de Kampala doivent s’arrêter à ce niveau-là et les rebelles ne devront pas s’attendre à un quelconque accord. Car, comme tout le monde le sait, et surtout qu’une mouture d’un accord circulait déjà dans la presse, le Gouvernement ne pouvait pas faire le jeu de ce mouvement rebelle. 
 
Les rebelles du M23 n’attendaient que leur part du gâteau, notamment être intégrés au sein des FARDC avec toutes les conséquences qui en découlent et que nul n’ignore.

Ils devront savoir que les temps sont révolus et qu’ils doivent changer le fusil d’épaule. Ils doivent organiser leur propre désarmement s’ils ne veulent pas être traqués par la Brigade d’intervention de l’ONU.

C’est peine perdue pour le M23 de considérer comme paradoxale la décision de Ban-Ki Moon de résoudre la crise en Rdc par la guerre alors qu’il a invité le gouvernement congolais à la bonne gouvernance. 
 
« Tout se paie ici bas », dit un vieil adage. Tout compte fait, le M23 est très mal placé pour condamner l’utilisation de la force pour les éradiquer. Et si on lui appliquait la même logique, qu’est-ce qui justifie l’utilisation des armes pour réclamer l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009 ? 
 
Le recours aux armes était-il l’unique voie, lorsqu’on sait que le CNDP qui en était signataire n’avait jamais sollicité leur évaluation. Ironie du sort, le M23 a été rattrapé par l’histoire. Il se souviendra encore longtemps du dicton : « qui tue par l’épée périt par l’épée ».

Plus de négociations avec les criminels



A la question de savoir si le M23 peut se battre avec cette brigade, qui décidément va se dresser sur son passage, Bertrand Bisimwa dit : « par notre petite voix, nous exigeons la fin de la crise par des négociations politiques ». Et d’ajouter en ces termes : « nous ne voyons pas les Nations Unies venir nous combattre, car le peuple congolais ne veut plus de la guerre ».

Il est vrai que depuis l’adoption de la résolution par le Conseil de sécurité, le M23 est aux abois et ne sait pas à quel saint se vouer. Mais, en lieu et place de capituler, il tient quand même à continuer à vivre, en avançant les mensonges. 
 
Lier la fin de la crise à la clôture des négociations, ce n’est qu’une fuite en avant pour un mouvement rebelle qui est très en difficulté. Ils doivent savoir que s’ils ne déposent pas les armes, l’ONU va les combattre à travers la Brigade d’intervention qui a été créée. Et s’ils veulent réclamer la bonne gouvernance, ce n’est pas à travers les armes, mais bien en se conformant au cadre réglementaire existant.

Les propos de Bertrand Bisimwa ressemblent bien à ceux d’un homme agonisant qui sait que sa mort est toute proche. Le mourant est donc en train de délirer dans le désespoir sentant que d’un instant à l’autre, il va rendre le dernier soupir.

Ce qui surprend l’opinion, c’est le fait que Bertrand Bisimwa ne regrette même pas les milliers de morts que son mouvement a causés, ne demande même pas pardon à des centaines de milliers d’hommes et de femmes que son mouvement a fait fuir de leurs domiciles pour errer dans la nature et vivre dans la promiscuité des camps montés de toutes pièces. 
 
Il ne demande même pas pardon à des centaines de milliers de femmes que son mouvement a violées. Une reddition en règle lui aurait donné une certaine considération dans le chef de l’opinion nationale et internationale. 
 
Par ses propos mensongers, lui et son sinistre mouvement sont tombés bien bas. La moralité à en tirer est que l’homme a bien une lourde pierre à la place du cœur. Qui dit mieux ?

L’Avenir

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