24. mai 2013
Tout le monde retenait son souffle. Malheureusement, après plus de 6 mois d’accalmie, l’Est de la République Démocratique du Congo(RDC) se retrouve de nouveau sous les bruits des balles depuis le lundi 20 mai 2013.
En cause : des lourds combats opposent l’armée régulière au M23, soupçonné d’être soutenu par le Rwanda.
C’est au nord de la ville de Goma, dans la localité de Mutaho que les affrontements entre les deux camps ont repris, chacun accusant l’autre d’avoir déclenché les hostilités. Ces confrontations ont causé le déplacement massif des populations environnantes vers le camp de Mugunga III.
Selon Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais, le M23 aurait perdu une quinzaine de ses éléments au cours des combats tandis que l’armée congolaise n’aurait elle, perdu que 4 hommes. Chiffres que conteste le M23.
Ces combats surviennent alors que s’apprête à être déployée d’ici deux mois la nouvelle brigade d’intervention de la Monusco selon les dires du Secrétaire général de l’Onu Ban-Ki-Moon, en visite en République Démocratique du Congo depuis mercredi 22 Mai 2013.
Jeudi matin, à son arrivée dans la ville de Goma, un certain calme trônait et les deux camps semblaient respecter un apparent cessez-le feu.
Mais à qui pourrait profiter la reprise de ces hostilités ? Si pour le gouvernement congolais, l’arrivée de la brigade neutre, appelée à combattre toutes les forces négatives opérant dans l’Est de la RDC, signifie la mort du M23, il est de son intérêt que son déploiement se fasse le plus rapidement possible.
L’une des manières d’accélérer ce déploiement serait donc de déclencher des hostilités afin d’hâter l’intervention de cette brigade de l’Onu.
Le M23 quant à lui, après avoir échoué à décourager les pays contributeurs de la Brigade de l’ONU à envoyer leurs soldats au Congo, peut se servir de ces affrontements comme une sorte de dissuasion psychologique, un message lancé à ces pays à ne pas s’engager dans le bourbier congolais au risque de perdre des soldats comme ce fut le cas en République Centrafricaine lors de la prise de pouvoir par les rebelles de la Seleka.
La brigade d’intervention de la Monusco pourrait, si elle remplit réellement sa mission amener un certain retour de la stabilité et de la sécurité dans cette partie du Congo.
Néanmoins, une paix stable et durable ne sera pas possible tant que l’on ne se serait pas attaqué aux causes réelles de cette guerre et que toutes les parties belligérantes auront, de manière sincère, opté pour sa mise en œuvre dans cette région.
Prince Djungu
Jambonews.net
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