Samedi, 26 Octobre 2013
Joseph Kabila est un véritablement artiste comédien!
Devant les parlementaires réunis en Congrès le mercredi 23 octobre au Palais du peuple, il a joué sans doute l’un de ses plus beaux rôles dans le polar congolais.
Dans ce roman policier, il a réussi le crime parfait au grand dam des inspecteurs! Lui dont la gouvernance au rabais à la tête du pays voilà près de 12 ans a conduit le pays dans les bas-fonds de l’indignité, s’est tiré à bon compte à l’issue des Concertations nationales.
Sa responsabilité, évidente, dans les drames sans fin que connait la RD-Congo n’a pas été soulignée par les 900 délégués à ce dialogue national dont le but était de consolider la cohésion nationale.
Après un diagnostic du mal congolais, les Concertateurs ont pris près de 700 recommandations, qui en fait sont un réquisitoire contre la gouvernance erratique de Kabila.
Les partisans au Dialogue pro-Kabila ont pris le soin de ne pas dégager la responsabilité du président de la République dans la crise congolaise.
Un gouvernement pompeusement appelé « gouvernement de cohésion nationale »
Ménagé par des délégués complaisants, Kabila reconnaissant s’est présenté devant la Nation via le Congrès avec une récompense : la formation d’un gouvernement dit de « cohésion nationale ».
C’était la principale annonce de son discours !
Et c’était le moment le plus applaudi par l’assistance, comme si la résolution des multiples problèmes qui assaillent la RD-Congo dépend de la formation d’un gouvernement pompeusement appelé gouvernement de cohésion nationale.
Dans son discours J. Kabila s’est dit entièrement satisfait par le succès des Concertations nationales.
Entendez par là que ce forum politique a réussi à créer la cohésion nationale, le mot fétiche de la nouvelle Majorité constituée autour de Kabila.
Partout dans la ville, le gouvernorat a dilapidé l’argent public en déployant des panneaux publicitaires géants où on peut y lire : « merci au Raïs, la cohésion nationale retrouvée ».
De la pure propagande quand l’on sait que les principales forces sociales et politiques du pays, UDPS d’Etienne Tshisekedi et UNC de Vital Kamerhe n’y ont pas pris part.
À ces deux poids lourds de l’Opposition, il y a d’autres formations politiques regroupées au sein de la « Coalition pour le Vrai Dialogue » qui ont décliné l’invitation de Kabila.
L’Eglise catholique n’y a eu qu’une représentation symbolique. Dans ces conditions, de qui Kabila se moque-t-il en parlant de succès de ce forum dont le but avoué était la restauration de la cohésion nationale et le but non avoué la consolidation de son pouvoir au-delà de 2016.
Cette capacité du pouvoir à s’auto-mentir, en parlant de cohésion nationale retrouvée, est une des marques de fabrique de la Kabilie.
Flou sur la prolongation de son mandat au-delà de 2016
Dans son discours, Joseph Kabila a pris soin d’éviter de se prononcer de manière solennelle sur les intentions lui prêtées de briguer un troisième mandat successif lors de l’hypothétique présidentielle de2016.
J. Kabila, évasif sur ce sujet brûlant, s’est tout juste contenté de dire qu’il est « pour le respect par tous, de l’esprit et de la lettre de la Constitution de la République dans son ensemble, telle que adoptée par référendum populaire en 2005 ».
Cette formule est bien choisie, elle ressemble à celle d’Aubin Minaku (président A.N.) sur les ondes de RFI quand répondant à une question de Christophe Boisbouvier sur la candidature de Joseph Kabila à la présidentielle de 2016, il avait dit que « Le président de la République partira après les prochaines élections. Parce que selon la Constitution congolaise, une institution libère les fonctions quand il y a une autre qui a été élue de façon démocratique. Le jour où on organisera les élections présidentielles dans cette République, et que ce sera gagné par quelqu’un d’autre, celui-là remplacera Kabila ».
Avec ce langage, on ne pouvait pas faire mieux pour entretenir le flou sur la prolongation du mandat présidentiel. Et Kabila, à dessein, devant les parlementaires ne l’a pas dissipé.
Curieux pour celui qui a prôné dans son discours le « changement des mentalités, de méthodes et de comportement ». Ce changement que Kabila prône, il doit se l’appliquer d’abord à lui-même. Et par effet d’entrainement sa cohorte suivra.
Corruption, un aveu d’échec de Kabila. Le cas Kimbuta avec Retranskin et terrain ex PLZ
Sacré Kabila ! Il n’a pas eu froid aux yeux quand il s’est avancé sur le terrain de l’éthique et du sens du bien public. La morale publique, lui-même ne l’incarne pas suffisamment pour orienter le comportement de ses collaborateurs.
Conséquence, la corruption et le détournement de deniers publics ne se sont jamais aussi bien portés que sur son règne. Et quand il fait l’annonce de la déclaration des biens par tous les mandataires publics, Kabila se trompe une fois de plus.
Généraliser l’obligation de la déclaration des biens par tous les mandataires publics c’est bien mais il ferait mieux d’abord de rendre public son patrimoine à lui et de tous ses ministres.
C’est ça la vraie transparence ! C’est alors qu’il sera crédible.
Les déclarations du patrimoine des plus hautes autorités politiques sont déposées sous scellés à la Cour suprême de Justice.
De la sorte aucun monitoring par l’opinion du patrimoine de ses dirigeants politiques n’est possible alors que la RD-Congo est parmi les pays les plus corrompus du monde selon Transparancy International.Kabila a-t-il fait l’inventaire de la politique de Tolérance Zéro sous le ministre Luzolo ?
A-t-il oublié ses phrases choc restées célèbres : « fini la récréation » et « les portes de la prison seront grandement ouvertes ».
Que de phrases vaines ! Que du vent ! Devant les congresmen, Kabila toute honte bue, annonce qu’il va nommer un Conseiller spécial du Chef de l’Etat en charge de lutte contre la corruption.
Que peut faire un individu fut-il conseiller spécial en matière de lutte contre la corruption, face à un appareil judiciaire complètement caporalisé par le pouvoir qui lui-même baigne dans un système de corruption généralisée.
Kabila demande aussi au gouvernement et au Parlement d’accorder au Pouvoir judiciaire une dotation suffisante. La presse dénonce la corruption dans ses colonnes sans qu’aucune enquête sérieuse ne soit déclenchée.
Toutes les accusations notamment de Congonews sur le gouverneur Kimbuta (Affaire Retranskin et terrain ex PLZ) sont tombées dans les sourdes oreilles d’un Etat corrompu.
La faiblesse de la Justice a aussi conduit Kabila a préconisé la nomination d’un Représentant personnel du chef de l’Etat chargé de promouvoir la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants. Un aveu qu’il a lui-même précarisé la Justice, pour des raisons aisément compréhensibles, d’où l’impunité généralisée constatée en RD-Congo.
Kabila favorable à la prolongation de facto du Sénat et des Assemblées provinciales
S’agissant des institutions, le chef de l’Etat, complaisant, s’est prononcé sur le maintien du sénat et des Assemblées nationales, largement hors mandat.
Le principe de la continuité de l’Etat mal assimilé et mal appliqué fait que le Pouvoir peut retarder par toute sorte d’artifices les élections pour prolonger le bail de ses institutions illégitimes.
Sans doute pour calmer l’opinion, J. Kabila s’est prononcé pour des élections dans un délai cout et raisonnable afin de renouveler ces deux institutions totalement illégitimes et même illégales selon d’autres juristes qui estiment que la continuité de l’Etat ne peut pas dépasser une période de 3 mois renouvelable une fois.
J. Kabila a fait des propositions sur un mode de scrutin qui vise à confisquer le pouvoir du peuple. En se prononçant sur le mode de scrutin indirect pour les provinciales pour soit disant minimiser le coût des opérations électorales, J. Kabila veut encourager la corruption.
Il sera facile au candidat le plus offrant d’enfermer les conseillers municipaux dans une salle pour acheter leur conscience et détourner la volonté populaire comme ce fut le cas avec Kimbuta en 2007.
FARDC, Armée d’opérettes. Services de sécurité défaillants
Sur le plan sécuritaire, Kabila a promis de débarrasser l’armée des affairistes et de la professionnaliser.
Depuis 12 ans qu’est-ce qui lui a empêché à le faire ?
C’est aujourd’hui qu’il se réveille de son long sommeil bercé par les champs de ses courtisans en demandant que la loi de programmation de l’armée soit vite mise en œuvre. Son armée et ses services de sécurité sont incapables de protéger les frontières nationales et les populations.
Sur J.P Bemba, le leader du MLC, Kabila après avoir tout fait pour le faire arrêter pour des crimes commis hors de son pays (RSA), poussant sa hargne très loin lui avait privé de la protection consulaire dont a droit tout national lorsque la CPI lui avait accordé la possibilité d’une liberté provisoire.
Aujourd’hui, il revient à de bons sentiments ! C’est-ce qu’on appelle une gouvernance émotive, pas celle tournée vers l’intérêt général.
Il se serait soucier un peu de l’opinion derrière Bemba, il se serait transcender. Hélas, c’est trop demander à quelqu’un d’égocentrique qui ne prône l’ouverture que pour se maintenir au Pouvoir bafouant son serment constitutionnel.
Bemba psychologiquement affaibli a accepté le deal de Kabila. C’est à Kabila d’abord de changer sa manière de faire la politique et de gérer l’Etat avant de faire la morale aux autres. Il ne s’est jamais repenti de ses erreurs.
Seules choses où Kabila a vu juste (ça ne lui arrive pas souvent), c’est son intransigeance face à la rébellion. Pas d’amnistie et de réintégration généralisées au sein des FARDC. La promotion de la femme et des personnes vivant avec handicap sont de bonnes initiatives.
Sauf qu’en voulant trop promouvoir la femme, il en fait un peu trop avec une circonscription dédiée uniquement à la gente féminine. Mais dans l’ensemble, il a tapé à côté dans son discours.
Encore une fois, Joseph Kabila a raté son rendez-vous avec l’Histoire qui est un juge incorruptible et implacable. Son discours devant le Congrès a été une véritable arnaque politique.
Auteur de la crise de légitimité qui secoue le pays après les élections de novembre 2011, Joseph Kabila n’a pas ressoudé les différentes composantes de la nation même si lui et ses partisans veulent se convaincre du contraire.
La crise de légitimité demeure, la guerre à l’est se poursuit et les Recommandations des Concertations sont un chapelet de bonnes intentions qui ne sauront sanctifier un régime qui s’appuie sur la force et non sur la volonté populaire.
Triste réalité que même le prochain gouvernement de cohésion nationale comme les autres gouvernements de ce genre ne changeront pas.
______________
MATTHIEU KEPA
Joseph Kabila est un véritablement artiste comédien!
Devant les parlementaires réunis en Congrès le mercredi 23 octobre au Palais du peuple, il a joué sans doute l’un de ses plus beaux rôles dans le polar congolais.
Dans ce roman policier, il a réussi le crime parfait au grand dam des inspecteurs! Lui dont la gouvernance au rabais à la tête du pays voilà près de 12 ans a conduit le pays dans les bas-fonds de l’indignité, s’est tiré à bon compte à l’issue des Concertations nationales.
Sa responsabilité, évidente, dans les drames sans fin que connait la RD-Congo n’a pas été soulignée par les 900 délégués à ce dialogue national dont le but était de consolider la cohésion nationale.
Après un diagnostic du mal congolais, les Concertateurs ont pris près de 700 recommandations, qui en fait sont un réquisitoire contre la gouvernance erratique de Kabila.
Les partisans au Dialogue pro-Kabila ont pris le soin de ne pas dégager la responsabilité du président de la République dans la crise congolaise.
Un gouvernement pompeusement appelé « gouvernement de cohésion nationale »
Ménagé par des délégués complaisants, Kabila reconnaissant s’est présenté devant la Nation via le Congrès avec une récompense : la formation d’un gouvernement dit de « cohésion nationale ».
C’était la principale annonce de son discours !
Et c’était le moment le plus applaudi par l’assistance, comme si la résolution des multiples problèmes qui assaillent la RD-Congo dépend de la formation d’un gouvernement pompeusement appelé gouvernement de cohésion nationale.
Dans son discours J. Kabila s’est dit entièrement satisfait par le succès des Concertations nationales.
Entendez par là que ce forum politique a réussi à créer la cohésion nationale, le mot fétiche de la nouvelle Majorité constituée autour de Kabila.
Partout dans la ville, le gouvernorat a dilapidé l’argent public en déployant des panneaux publicitaires géants où on peut y lire : « merci au Raïs, la cohésion nationale retrouvée ».
De la pure propagande quand l’on sait que les principales forces sociales et politiques du pays, UDPS d’Etienne Tshisekedi et UNC de Vital Kamerhe n’y ont pas pris part.
À ces deux poids lourds de l’Opposition, il y a d’autres formations politiques regroupées au sein de la « Coalition pour le Vrai Dialogue » qui ont décliné l’invitation de Kabila.
L’Eglise catholique n’y a eu qu’une représentation symbolique. Dans ces conditions, de qui Kabila se moque-t-il en parlant de succès de ce forum dont le but avoué était la restauration de la cohésion nationale et le but non avoué la consolidation de son pouvoir au-delà de 2016.
Cette capacité du pouvoir à s’auto-mentir, en parlant de cohésion nationale retrouvée, est une des marques de fabrique de la Kabilie.
Flou sur la prolongation de son mandat au-delà de 2016
Dans son discours, Joseph Kabila a pris soin d’éviter de se prononcer de manière solennelle sur les intentions lui prêtées de briguer un troisième mandat successif lors de l’hypothétique présidentielle de2016.
J. Kabila, évasif sur ce sujet brûlant, s’est tout juste contenté de dire qu’il est « pour le respect par tous, de l’esprit et de la lettre de la Constitution de la République dans son ensemble, telle que adoptée par référendum populaire en 2005 ».
Cette formule est bien choisie, elle ressemble à celle d’Aubin Minaku (président A.N.) sur les ondes de RFI quand répondant à une question de Christophe Boisbouvier sur la candidature de Joseph Kabila à la présidentielle de 2016, il avait dit que « Le président de la République partira après les prochaines élections. Parce que selon la Constitution congolaise, une institution libère les fonctions quand il y a une autre qui a été élue de façon démocratique. Le jour où on organisera les élections présidentielles dans cette République, et que ce sera gagné par quelqu’un d’autre, celui-là remplacera Kabila ».
Avec ce langage, on ne pouvait pas faire mieux pour entretenir le flou sur la prolongation du mandat présidentiel. Et Kabila, à dessein, devant les parlementaires ne l’a pas dissipé.
Curieux pour celui qui a prôné dans son discours le « changement des mentalités, de méthodes et de comportement ». Ce changement que Kabila prône, il doit se l’appliquer d’abord à lui-même. Et par effet d’entrainement sa cohorte suivra.
Corruption, un aveu d’échec de Kabila. Le cas Kimbuta avec Retranskin et terrain ex PLZ
Sacré Kabila ! Il n’a pas eu froid aux yeux quand il s’est avancé sur le terrain de l’éthique et du sens du bien public. La morale publique, lui-même ne l’incarne pas suffisamment pour orienter le comportement de ses collaborateurs.
Conséquence, la corruption et le détournement de deniers publics ne se sont jamais aussi bien portés que sur son règne. Et quand il fait l’annonce de la déclaration des biens par tous les mandataires publics, Kabila se trompe une fois de plus.
Généraliser l’obligation de la déclaration des biens par tous les mandataires publics c’est bien mais il ferait mieux d’abord de rendre public son patrimoine à lui et de tous ses ministres.
C’est ça la vraie transparence ! C’est alors qu’il sera crédible.
Les déclarations du patrimoine des plus hautes autorités politiques sont déposées sous scellés à la Cour suprême de Justice.
De la sorte aucun monitoring par l’opinion du patrimoine de ses dirigeants politiques n’est possible alors que la RD-Congo est parmi les pays les plus corrompus du monde selon Transparancy International.Kabila a-t-il fait l’inventaire de la politique de Tolérance Zéro sous le ministre Luzolo ?
A-t-il oublié ses phrases choc restées célèbres : « fini la récréation » et « les portes de la prison seront grandement ouvertes ».
Que de phrases vaines ! Que du vent ! Devant les congresmen, Kabila toute honte bue, annonce qu’il va nommer un Conseiller spécial du Chef de l’Etat en charge de lutte contre la corruption.
Que peut faire un individu fut-il conseiller spécial en matière de lutte contre la corruption, face à un appareil judiciaire complètement caporalisé par le pouvoir qui lui-même baigne dans un système de corruption généralisée.
Kabila demande aussi au gouvernement et au Parlement d’accorder au Pouvoir judiciaire une dotation suffisante. La presse dénonce la corruption dans ses colonnes sans qu’aucune enquête sérieuse ne soit déclenchée.
Toutes les accusations notamment de Congonews sur le gouverneur Kimbuta (Affaire Retranskin et terrain ex PLZ) sont tombées dans les sourdes oreilles d’un Etat corrompu.
La faiblesse de la Justice a aussi conduit Kabila a préconisé la nomination d’un Représentant personnel du chef de l’Etat chargé de promouvoir la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants. Un aveu qu’il a lui-même précarisé la Justice, pour des raisons aisément compréhensibles, d’où l’impunité généralisée constatée en RD-Congo.
Kabila favorable à la prolongation de facto du Sénat et des Assemblées provinciales
S’agissant des institutions, le chef de l’Etat, complaisant, s’est prononcé sur le maintien du sénat et des Assemblées nationales, largement hors mandat.
Le principe de la continuité de l’Etat mal assimilé et mal appliqué fait que le Pouvoir peut retarder par toute sorte d’artifices les élections pour prolonger le bail de ses institutions illégitimes.
Sans doute pour calmer l’opinion, J. Kabila s’est prononcé pour des élections dans un délai cout et raisonnable afin de renouveler ces deux institutions totalement illégitimes et même illégales selon d’autres juristes qui estiment que la continuité de l’Etat ne peut pas dépasser une période de 3 mois renouvelable une fois.
J. Kabila a fait des propositions sur un mode de scrutin qui vise à confisquer le pouvoir du peuple. En se prononçant sur le mode de scrutin indirect pour les provinciales pour soit disant minimiser le coût des opérations électorales, J. Kabila veut encourager la corruption.
Il sera facile au candidat le plus offrant d’enfermer les conseillers municipaux dans une salle pour acheter leur conscience et détourner la volonté populaire comme ce fut le cas avec Kimbuta en 2007.
FARDC, Armée d’opérettes. Services de sécurité défaillants
Sur le plan sécuritaire, Kabila a promis de débarrasser l’armée des affairistes et de la professionnaliser.
Depuis 12 ans qu’est-ce qui lui a empêché à le faire ?
C’est aujourd’hui qu’il se réveille de son long sommeil bercé par les champs de ses courtisans en demandant que la loi de programmation de l’armée soit vite mise en œuvre. Son armée et ses services de sécurité sont incapables de protéger les frontières nationales et les populations.
Sur J.P Bemba, le leader du MLC, Kabila après avoir tout fait pour le faire arrêter pour des crimes commis hors de son pays (RSA), poussant sa hargne très loin lui avait privé de la protection consulaire dont a droit tout national lorsque la CPI lui avait accordé la possibilité d’une liberté provisoire.
Aujourd’hui, il revient à de bons sentiments ! C’est-ce qu’on appelle une gouvernance émotive, pas celle tournée vers l’intérêt général.
Il se serait soucier un peu de l’opinion derrière Bemba, il se serait transcender. Hélas, c’est trop demander à quelqu’un d’égocentrique qui ne prône l’ouverture que pour se maintenir au Pouvoir bafouant son serment constitutionnel.
Bemba psychologiquement affaibli a accepté le deal de Kabila. C’est à Kabila d’abord de changer sa manière de faire la politique et de gérer l’Etat avant de faire la morale aux autres. Il ne s’est jamais repenti de ses erreurs.
Seules choses où Kabila a vu juste (ça ne lui arrive pas souvent), c’est son intransigeance face à la rébellion. Pas d’amnistie et de réintégration généralisées au sein des FARDC. La promotion de la femme et des personnes vivant avec handicap sont de bonnes initiatives.
Sauf qu’en voulant trop promouvoir la femme, il en fait un peu trop avec une circonscription dédiée uniquement à la gente féminine. Mais dans l’ensemble, il a tapé à côté dans son discours.
Encore une fois, Joseph Kabila a raté son rendez-vous avec l’Histoire qui est un juge incorruptible et implacable. Son discours devant le Congrès a été une véritable arnaque politique.
Auteur de la crise de légitimité qui secoue le pays après les élections de novembre 2011, Joseph Kabila n’a pas ressoudé les différentes composantes de la nation même si lui et ses partisans veulent se convaincre du contraire.
La crise de légitimité demeure, la guerre à l’est se poursuit et les Recommandations des Concertations sont un chapelet de bonnes intentions qui ne sauront sanctifier un régime qui s’appuie sur la force et non sur la volonté populaire.
Triste réalité que même le prochain gouvernement de cohésion nationale comme les autres gouvernements de ce genre ne changeront pas.
______________
MATTHIEU KEPA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire