jeudi 21 novembre 2013

Freddy Kita : "Joseph Kabila doit convoquer un vrai dialogue" avec l'opposition en RDC

21/11/2013

 

Freddy Kita, secrétaire général de Démocratie chrétienne (opposition congolaise). © AFP

Pour tenter de sensibiliser les partenaires internationaux de la RDC sur le sort de Diomi Ndongala, le président de Démocratie chrétienne (DC) détenu à Kinshasa pour viol, Freddy Kita, le numéro deux du parti, a entamé le 17 octobre une tournée européenne. 


Rome, Paris et, bientôt Oslo, partout, il dénonce la machination politique dont serait victime son patron et plaide pour l'ouverture d'un "vrai dialogue" avec le pouvoir.

Deux ans après le scrutin présidentiel, ils se refusent toujours à reconnaître la réélection de Joseph Kabila. Regroupés au sein d'une plateforme informelle dénommée Majorité présidentielle populaire (MPP), ces opposants radicaux considèrent Étienne Tshisekedi, officiellement arrivé deuxième, comme le "véritable vainqueur" du scrutin du 28 novembre 2011. 


À la tête de la fronde, Eugène Diomi Ndongala, le président du parti Démocratie chrétienne (DC).

>> Lire aussi : Diomi Ndongala, une année en enfer.

Seulement voilà, entre temps, Eugène Diomi Ndongala a eu maille à partir avec la justice. Selon ses partisans, avant d'être en détention, il a même enchaîné "interpellation", "disparition", et "enlèvement". 


Député, son mandat a en outre été, début janvier, invalidé. "C'est du harcèlement pur et simple", dénonce Freddy Kita, un de ses fidèles lieutenants.

Secrétaire général de DC, celui-ci a entamé depuis 17 octobre une "tournée européenne de sensibilisation" sur le sort de Diomi Ngongala et des autres détenus politiques en RDC. 


"Nous en profitons également pour demander à nos partenaires de faire pression sur Joseph Kabila pour qu'il convoque un vrai dialogue" avec l'opposition, explique-t-il, qualifiant de "séminaires inter-institutionnels du parti au pouvoir et de ses alliés" les "concertations nationales" qui ont réuni, début septembre à Kinshasa, le camp présidentiel, une partie de l'opposition et la société civile. Il a porté ce message à Rome, à Paris et est attendu le 9 décembre à Oslo.

Freddy Kita : "Nous attendons la libération de vrais prisonniers politiques" en RDC

Que reproche-t-on aujourd'hui à Diomi Ndongala ? Il est poursuivi pour le viol de deux mineures. Ce que l'opposant et ses proches ont toujours nié. "À ce jour, nous avons pu rassembler des éléments de preuve qui attestent qu'il s'agit bien d'un montage effectué dans un restaurant de Kinshasa dénommé 'Les paillottes'", contre-attaque Freddy Kita. 


Il dit même connaître les noms des "auteurs" de la machination : "la présidence de la République a financé" l'opération et "l'Agence nationale de renseignements (ANR) l'a exécuté, en complicité avec quelques députés du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD)", accuse-t-il, sans donner plus de détails.

Pour Freddy Kita, le feuilleton judiciaire sur le "prétendu viol" n'est qu'une "distraction".

En attendant, le procès de Diomi Ndongala a été reporté au mois de février 2014 en raison d'un "vice de procédure" qui n'a pas permis à la Cour suprême de justice d'examiner, le 25 octobre, le fond de l'affaire. Mais, pour Freddy Kita, le feuilleton judiciaire sur le "prétendu viol" n'est qu'une "distraction". 


"On veut faire passer [Ndongala] pour un prisonnier de droit commun, mais au même moment, assure-t-il, on s'apprête à le poursuivre pour participation à un mouvement insurrectionnel". 

Une charge déjà retenue contre plusieurs collaborateurs de l'opposant, soupçonnés d'avoir tenté d'assassiner le président Joseph Kabila et le Premier ministre Matata Ponyo. L'affaire Diomi Ndongala est encore loin de connaître son épilogue…
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Trésor Kibangula
Jeune Afrique

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