dimanche 17 novembre 2013

RDC : Les fous du Roi doivent être puni

17/11/2013 

 

Francis KALOMBO

Vous avez peut-être eu l'occasion de suivre, ces derniers jours, sur l'une de nombreuses chaînes de télé qui émettent à partir de Kinshasa, un compatriote, très connu pour sa diarrhée verbale légendaire. 


Ce compatriote, qui ne doit pas avoir reçu une bonne éducation (pour le cas où il en aurait reçu une), s'est déjà attaqué, dans le passé, à tout le monde pratiquement, tous domaines confondus, alors que lui-même n'a jamais fait ses preuves dans un quelconque domaine.

Ces derniers temps, sa cible s'appelle Augustin Matata Ponyo, Premier ministre de la RDC, donc une des personnalités les plus haut élevées de l'équipe qui dirige le pays, équipe dont la tête n'est autre que le Chef de l'Etat.

Il l'accable des propos très proches de l'insulte, le diffame, remet en cause les performances qu'il a réalisées, performances pourtant attestées par ceux dont, qu'ils soient Congolais ou étrangers, la comparaison avec lui ne saurait être que le jour et la nuit. 


Tout cela parce que, tout simplement, lui ne se retrouve plus. Comme tous ceux qui étaient habitués à se remplir impunément les poches en puisant dans les caisses publiques et à qui Matata a arraché le pain à la bouche pour le remettre à la disposition du peuple à qui il appartient.

Ce que ce braillard fait le fait ressembler à tous points de vue à un fou du Roi. D'après le dictionnaire Encarta, le fou du roi est un bouffon au service d'un roi ou d'un prince. Il est encore appelé fou de Cour.

Ils ont existé dans les cours royaux, les fous du roi. Ils avaient pour vocation de distraire le souverain par des plaisanteries, des facéties, des boutades parfois audacieuses, ou des acrobaties. 


Ils vivaient à la Cour, où ils occupaient une place à part et faisaient souvent l'objet de mépris de la part des courtisans.

Outre cet aspect purement distractif, les fous du Roi étaient parfois appelés à jouer un rôle subversif, voire politique, dans la mesure où leur statut leur procurait, sous couvert de la folie et du badinage, une entière liberté de parole. 


Ils se permettaient ainsi d'affirmer des vérités dérangeantes sur le mode humoristique et de faire montre d'une certaine impertinence sans courir le risque d'être puni.

Parmi les fous des Rois les plus célèbres, on peut citer Triboulet, sous le règne de Louis XII et de François Ier, Chicot, sous Henri III et Henri IV, ou l'Angely, le dernier d'entre eux, sous le règne de Louis XIV.

Cette activité n'a pas disparu de la planète, rassurez-vous. Elle garde encore toute son acuité. Elle n'existe pas que dans les cours royales. Elle a la même allure dans les sociétés républicaines. 


Mais Jean de La Bruyère, penseur français, les a sagement prévenus : " L'on doit se taire sur les puissants : il y a presque toujours de la flatterie à en dire du bien ; il y a du péril à en dire du mal pendant qu'ils vivent et de la lâcheté quand ils sont morts ".

Un autre braillard, aussi percutant que celui dont parle ce papier, s'était tristement manifesté lorsque Vital Kamerhe, alors Président de l'Assemblée nationale, avait maille à partir avec sa famille politique. 


Il a eu, lui également, à cette époque, des propos injurieux à l'endroit de Kamerhe. Circonstances aggravantes, il le fit à la télévision nationale !

Une société qui se veut digne doit respecter ses dirigeants. Il faut un minimum de respect à parler des autorités publiques. 


Quelles que soient les fautes qu'elles peuvent commettre, tant qu'elles n'ont pas été condamnées après avoir été entendues, et surtout tant qu'elles occupent encore des fonctions officielles, elles doivent être respectées.

Il n'y a absolument aucun bénéfice à tolérer qu'elles soient salies par des gens à l'éducation approximative, qui se disent bénéficier des parapluies. 


Si cette pratique fait école, il y a à craindre que toutes les autorités, quelles que soit leurs fonctions, connaissent un jour le même sort.
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[Jean-Claude Ntuala] 

© KongoTimes

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