Dans notre tâche d’éveil des consciences, nous avons été maintes fois interrogés par des ivoiriens, notamment sur la question de savoir l’attitude à adopter face aux dérives du pouvoir dictatorial d’Abidjan.
Ce qu’il faut savoir d’emblée, c’est que la lutte que nous menons ne date pas d’aujourd’hui. C’est un héritage légué, par nos aînés. Ces braves africains tombés, les armes à la main, dans la lutte pour la conquête de la liberté des l’Afrique et des africains.
Alassane Ouattara, celui qui, désormais pilote à tâtons le navire Ivoire, retenons-le une fois pour toute, n’est qu’une pièce d’un vaste puzzle, de la stratégie de domination et d’asservissement, pilotée en sous-main par les ennemis de l’Afrique.
C’est de cela qu’il s’agit. Soigner le mal par la racine. C’est, à notre humble avis, un début de réponse aux inquiétudes de nos compatriotes.
Qu’on le veuille ou pas, ce sont les puissances occidentales qui imposent – sans état d’âme – au reste du monde, leurs vues. Malgré les « vives protestations » émises ça et là, par les victimes de leur inique hégémonie. Certes, les africains sont divisés sur le sujet.
Faut-il s’engager dans un combat qui semble perdu d’avance, eu égard le caractère manifestement disproportionné des « armes » dont disposent les « belligérants » en présence ?
L’Afrique (ou du moins les africains) doit-elle s’engager résolument dans le combat contre l’hégémonie écrasante des puissances occidentales tout en sachant qu’elle part apparemment défavorisée ? Avant de toute une réponse, tentons de remonter à plusieurs siècles avant la nôtre.
D’abord, au 18ème siècle, la traite négrière constitue l’essentiel des échanges commerciaux entre l’Europe et l’Afrique. Les conséquences de ce commerce inhumain sont tragiques pour le continent noir.
Des millions de pertes en vies humaines, la misère, les épidémies, les famines, de profonds bouleversements de nos sociétés traditionnelles… Peut-être, est-ce à ce moment précis que l’Afrique accusera son terrible retard sur le reste du monde ?
Ensuite, vint la conquête coloniale au 19ème siècle. Même s’il s’agit, cette fois, d’exploiter les richesses du continent africain, l’objectif reste toujours le même pour les européens : servir un seul et unique intérêt, le leur. Et ce, au détriment et au grand dam des peuples africains.
Enfin, constatant certainement, au sortir de la deuxième guerre mondiale, l’ampleur de ce que l’on a appelé « l’éveil du nationalisme », les colons européens daignèrent, malgré eux, lâcher un peu de lest. Ce fut naturellement un curieux amalgame de décisions politiques saugrenues.
La conférence de Brazzaville, convoquée par le général Charles de Gaulle, en est une parfaite illustration: Toute évolution devrait « se faire dans le cadre de la constitution française ». Puis pour couronner le tout : « Toute idée d’autonomie fut écartée ».
A l’issue de plusieurs années de luttes acharnées, menées par de nouveaux leaders africains, figures de proue du combat pour les indépendances et pour la souveraineté des pays africains, vint l’ère des indépendances.
Pour autant, les colons ne baissèrent pas les bras et ne s’avouèrent pas non plus, vaincus. Certaines langues dirent qu’ils quittèrent l’Afrique, sans jamais réellement partir.
En fait, le constat qui est fait par certains observateurs montre que : «Le mode de production et de consommation capitalistes qui domine le monde a engendré un renchérissement du coût des facteurs de production dans les pays industrialisés, créant concomitamment une pénurie des matières premières minières, minéralières et énergétiques ».
Ces observateurs ont fini par conclure que : « Depuis les temps coloniaux, l’Afrique demeure le terrain propice (pour les puissances occidentales, ndlr) aux guerres des matières premières ».
Les prédateurs occidentaux ont donc mis en place d’autres systèmes d’asservissements et d’exploitations plus subtiles dans leur fonctionnement.
Ces nouveaux modes d’assujettissement se présentent sous diverses formes : Aide au développement ; « protectionnisme » monétaire ; accords de défense ; Droits de l’Homme… Puis ils finissent, par ériger l’ONU (Organisation des Nations Unies) en un club d’amis, pour mieux réguler – à leur gré – la marche du reste des pays du monde tout en faisant passer – en premier – leurs propres intérêts.
Aujourd’hui encore, qui sont ces donneurs de leçons, ces « gendarmes » du monde ? N’est-ce pas ces mêmes négriers et autres colons d’hier ?
Certes, le verbe a évolué, les méthodes aussi. Mais l’objectif reste toujours le même : ne servir que leurs intérêts égoïstes. Aujourd’hui encore comme hier, les africains constatent amèrement la spoliation, sinon l’exploitation abusive et arbitraire de leurs ressources naturelles par les prédateurs occidentaux.
Ils constatent - à leur grand dam - que l’ennemi commun, sûr de sa domination militaire, économique, technologique et politique use désormais comme il l’entend de la corruption, de la division, du chantage, des complots…, il n’hésite pas à susciter des conflits à travers tout le continent pour mieux asseoir sa domination.
La Côte d’Ivoire, pays africain, regorgeant de richesses naturelles n’échappe pas à cette règle. La crise post-électorale ivoirienne trouve aussi ses origines dans cette stratégie des puissances occidentales.
Que faire donc pour sortir des griffes de l’oppresseur occidental et de ses suppôts africains ? Toute la question est là.
Certains africains pensent qu’il faut s’en prendre à nous même, face aux tragédies à répétitions qui secouent notre continent. Ils se demandent: « Avons-nous les moyens nécessaires, en tant qu’africain, d’inverser l’ordre de la domination occidentale ? ».
Ceci pour en arriver à la conclusion qu’en raison de la disproportion des forces en présence, il est illusoire de vouloir changer « l’ordre des choses ». Pour eux: « l’ordre est déjà établit, autant en faire avec ».
Puis, il y a les autres. Ces africains qui pensent – comme nous – que avec les défis que l’Afrique doit relever dans le contexte actuel de mondialisation, à l’ère des nouvelles technologies, et de la crise financière généralisée, il faut continuer à mener la lutte pour la conquête de la souveraineté de la l’Afrique contre tous ses ennemis.
Dès lors que l’on aura compris cela et donc démasqué, ceux des nôtres, complices avérés de cette vaste machination ourdie contre l’Afrique, ces « Dankaran Touman » qui nous gouvernent aujourd’hui (comme les appelle l’ami Alain Bouikalo), il s’en ira de soit, que chacun en son âme et conscience, à quelque niveau qu’il soit, quelque soit son ethnie, sa région ou sa religion, son statut social, puisera en lui-même, la force, le courage, la volonté, la détermination nécessaires pour sauver ce qui reste encore de son pays, de son continent.
Il s’agit, à l’image des fourmis, d’être solidaires, d’être uni, comme un seul homme. Car malgré la puissance d’une armée ou d’un individu, ils ne triompheront jamais d’un peuple debout, soudé et déterminé à lutter pour sa survie.
A ceux qui cherchaient un remède contre la dictature rageante d’Abidjan, en voici donc un.
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Marc Micael
Chroniqueur politique
marcmicael@yahoo.fr
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