mardi 24 décembre 2013

Le coltan, métal sanglant dans nos téléphones

 

Dans la mythologie, le mortel Tantale vola les Dieux lors d’un festin pour offrir les mets aux hommes. Les divinités, furieuses d’avoir été trompées par un homme auquel elles avaient accordé leur confiance, l’enfermèrent en enfer au beau milieu d’arbres fruitiers et à côté d’un lac dont les fruits ou l’eau se rétractaient dès que Tantale voulait étancher sa faim ou sa soif. 


Le malheureux fut condamné à vivre dans le besoin éternel au milieu de l’opulence. Mais le tantale tient aujourd’hui sa revanche. Une triste revanche !

Le coltan, un métal source de misère

 


Le tantale, (en partie) à cause de lui, les Congolais sont aujourd’hui plongés dans la misère et la violence sans pouvoir espérer profiter prochainement des fantastiques richesses qui sommeillent sous leurs pieds. 

Car le tantale est aussi le nom d’un minerai obtenu en raffinant le coltan, dont la République Démocratique du Congo (RDC) dispose de 80% des réserves connues (1). 

Très prisé par les industries de pointe occidentales, le tantale est principalement utilisé dans les condensateurs d’ordinateur et de téléphone portable. On le retrouve aussi dans les missiles, les fusées et les avions grâce à ses propriétés physiques remarquables (résistance à la chaleur et à la corrosion). 

Et oui, vous avez donc du tantale partout autour de vous, probablement même dans l’appareil que vous utilisez pour lire cet article !

 


Les principaux acheteurs finaux de tantale vous sont d’ailleurs bien connus : Motorola, Nokia, Sony (pour sa PS3), Samsung, Bayer, NEC, …

La République Démocratique du Congo vit dans un état de guerre depuis 16 ans au moins (2),
 

En 1996, une rébellion contre Mobutu Sese Seko, le dictateur de l’époque, amène Laurent Kabila au pouvoir,

Depuis, les rébellions et les instabilités se succèdent, attisées par des mouvements transnationaux (comme les milices Hutu venues du Rwanda ou les troupes du général Nkuda) et par les pays voisins qui souhaitent s’accaparer le contrôle de cette riche république meurtrie.

« Riche » car si la production mondiale est aujourd’hui assurée aux trois quarts par l’Australie, la part de la production de coltan assurée par la RDC est appelée à augmenter compte tenu :

  • (a) du fait que l’exploitation australienne n’est pas durable ;
  • (b) qu’on ne sait actuellement pas recycler le tantale ; et
  • (c) que le marché de l’électronique continue de croître depuis le début des années 2000. 

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