mardi 17 décembre 2013

Le M23 n’était pas une rébellion congolaise

Mardi, 17 Décembre 2013



Confirmation des envoyés spéciaux dans les Grands Lacs

« Les envoyés spéciaux encouragent les parties à mettre en œuvre rapidement les engagements auxquels ils ont souscrit dans les déclarations, dont le désarmement, la démobilisation et la réintégration des membres du M23 en RDC, au Rwanda, et en Ouganda, selon le cas ». 


Plus de dessin pour déduire que le M23 n’était pas une rébellion au régime de Kinshasa mais, plutôt un groupe armé hétéroclite composé de mercenaires venus des pays voisins de la RDC pour un objectif bien précis.

En son temps, les rapports des experts des Nations unies sur l’implication du Rwanda et de l’Ouganda dans la crise qui a servi de lit au pillage des ressources naturelles de la RDC ont été rejetés par Kigali et Kampala avant d’être bloqués au Conseil de sécurité de l’Onu par certaines puissances occidentales.

A l’époque, les voisins de la RDC de même que ceux qui les soutenaient dans ce jeu malsain, avaient adopté comme stratégie de défense de renier et de rejeter en bloc toutes les allégations faites par les experts des Nations unies à leur encontre. 


Et pourtant, nombreux sont ceux qui étaient convaincus de l’indépendance et de la fiabilité de ces rapports onusiens dument documentés.

Ne dit-on pas que la vérité est têtue ? Celle-ci vient d’éclater au grand jour à la faveur de la conclusion à Nairobi le 12 décembre dernier des pourparlers de Kampala entre Kinshasa et le M23. 


Au nombre des réactions pour saluer la signature dans la capitale kenyane de différents documents y relatifs, figure celle des envoyés spéciaux de la communauté internationale pour la région des Grands Lacs.

Dans leur déclaration conjointe, faite le 12 décembre 2013 à Nairobi, les envoyés spéciaux pour les Grands Lacs notent que les différentes déclarations signées par les antagonistes « marquent la fin de la rébellion du M23 et l’heureux aboutissement du dialogue de 12 mois à Kampala ; permettront de jeter les bases pour une paix durable dans la région des Grands Lacs ».

A ce niveau, ils rejoignent l’avis de la Maison blanche qui, dans un communiqué du Conseil national de sécurité rendu public à la même date, relève ce qui suit : « Les Etats-Unis se félicitent de la signature, aujourd'hui, des déclarations qui mettent un terme à la rébellion du M23 dans l'Est de la République démocratique du Congo. Les populations de la région des Grands Lacs n'ont que trop souffert des conséquences du conflit et de l'instabilité. Les signatures d'aujourd'hui nous rapprochent davantage de la possibilité de mettre un terme à des décennies de violence ».

Toutefois, les envoyés spéciaux de la communauté internationale pour la région des Grands Lacs ne s’arrêtent pas là. Ils « encouragent les parties à mettre en œuvre rapidement les engagements auxquels ils ont souscrit dans les déclarations, dont le désarmement, la démobilisation et la réintégration des membres du M23 en RDC, au Rwanda, et en Ouganda, selon le cas ».

Cette assertion mérite que l’on s’y attarde. Car, elle appelle question et analyse. Selon les envoyés spéciaux, le programme DDRRR à l’endroit du M23 va en trois directions, à savoir la RDC, le Rwanda et l’Ouganda. Qu’est-ce à dire ? Il faut lire entre les lignes. 


Ce sont les pays qui ont envoyé leurs citoyens, militaires et autres, pour monter le M23 afin d’opérer sur le territoire congolais.

Aujourd’hui, la déduction est que le M23 n’était pas composé exclusivement des Congolais pour parler d’une rébellion congolaise. En fait, l’histoire ne fait que se répéter. 


En 1997, l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération) conçue à Kampala et Kigali, a battu pavillon RDC, pour des raisons évidentes.

Après s’être fait tous passer pour des Congolais, les responsables militaires et civils de ce groupe armé ont dirigé conjointement la RDC pendant quelques mois jusqu’au moment où le président de ce mouvement, par sursaut de patriotisme et nationalisme, a décidé de mettre un terme à la supercherie.

Il s’agit de Laurent Désiré Kabila. Il a qualifié ses anciens compagnons d’armes de « conglomérat d’opportunistes et d’aventuriers » avant de leur demander de rentrer chacun dans leurs pays respectifs. On connaît la suite. 


En réaction, le 02 août 1998, l’AFDL a accouché du RCD pour combattre les anciens compagnons restés au pouvoir à Kinshasa. La guerre a repris de plus belle. Pourquoi ?

Parce que ceux-ci n’avaient pas digéré le fait que les Congolais leur ravissent leur business. M’zee Laurent Désiré Kabila a payé de sa vie la défense de la patrie. A noter aussi que dans les rapports des experts de l’ONU, des noms sont cités, entre autres celui de James Kabarebe, aujourd’hui ministre rwandais de la Défense, alors qu’à l’époque de l’AFDL, il occupait les fonctions de chef d’Etat major des FAC (Forces armées congolaises).

La démarche consiste à rafraîchir la mémoire à beaucoup de gens qui, en RDC et à l’extérieur, voudraient falsifier l’histoire. Mais aussi qu’ils puissent comprendre le sens de l’exhortation des envoyés spéciaux pour les Grands Lacs relative à l’application du DDRRR aux membres de l’ex- M23 qui n’était pas une rébellion mais une force négative dotée de la mission de pillage des ressources naturelles.

Déclaration conjointe de l’Equipe d’envoyés spéciaux pour la région des Grands Lacs sur la conclusion du dialogue de Kampala

L’envoyée spéciale du secrétaire-général pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs et la République démocratique du Congo, Russ Feingold, le représentant spécial de l’Union africaine, Boubacar Diarra, le coordonnateur principal de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs, Koen Vervaeke, et le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en République démocratique du Congo, Martin Kobler, se félicitent de la signature des déclarations, le 12 décembre 2013, par le gouvernement de la République démocratique du Congo et le groupe rebelle du M23, ainsi que de la déclaration conjointe par le président ougandais, Yoweri Museveni, au nom de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, et la présidente du Malawi, Joyce Banda, au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe. Ces déclarations qui marquent la fin de la rébellion du M23 et l’heureux aboutissement du dialogue de 12 mois à Kampala, permettront de jeter les bases pour une paix durable dans la région des Grands Lacs.

Les envoyés spéciaux encouragent les parties à mettre en œuvre rapidement les engagements auxquels ils ont souscrit dans les déclarations, dont le désarmement, la démobilisation et la réintégration des membres du M23 en RDC, au Rwanda, et en Ouganda, selon le cas.

Les envoyés exhortent le gouvernement de la RDC à veiller à ce que tous ceux qui ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, répondent de leurs actes.

La conclusion du dialogue de Kampala est une étape importante vers la résolution permanente de la crise à l’Est de la RDC. Cependant, beaucoup reste encore à faire. Le M23 n’est qu’un groupe parmi des douzaines de groupes armés en RDC; les envoyés appellent toutes les forces négatives à déposer leurs armes.

Ils soulignent la nécessité de mettre au point urgemment un programme global de DDR pour les ex-combattants de tous les groupes armés, et exhortent le gouvernement de la RDC à appliquer pleinement ce programme, avec l’appui du programme de DDR/RR de la Monusco. 


Se tournant vers l’avenir, les Envoyés encouragent la région des Grands Lacs à saisir cette dynamique positive pour faire avancer la mise en application de l’Accord-cadre pour la Paix, la sécurité et la coopération, notamment à travers un dialogue politique élargi entre les Etats de la région.

Les envoyés saluent le leadership et l’engagement assidu pour la paix dont ont fait preuve le président Museveni, médiateur du dialogue de Kampala, et le ministre ougandais de la Défense, Dr Crispus Kiyonga, facilitateur du dialogue, de même que le secrétaire de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, pour le rôle qu’ils ont joué en arbitrant le dialogue de Kampala.

Déclaration de la Maison Blanche sur la région des Grands Lacs

Déclaration de Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil National de Sécurité, sur la région des Grands Lacs du continent africain.

Les Etats-Unis se félicitent de la signature, aujourd'hui, des déclarations qui mettent un terme à la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo. 


Les populations de la région des Grands Lacs n'ont que trop souffert des conséquences du conflit et de l'instabilité. Les signatures d'aujourd'hui nous rapprochent davantage de la possibilité de mettre un terme à des décennies de violence.

Bien que nous saluions cette avancée importante, il reste beaucoup à faire. Les membres du M23 doivent être désarmés et démobilisés. Les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité doivent répondre de leurs actes. 


Un dialogue régional portant sur la paix et la sécurité doit évoluer dès à présent, afin de renforcer la coopération régionale et de résoudre les causes sous jacentes du conflit une fois pour toutes.

Nous félicitons les parties d'avoir conclu cet accord, ainsi que le Président Yoweri Museveni pour son rôle, qui a permis que le Dialogue de Kampala s'achève avec succès. 


Alors que les pays de la région s'attèlent à inaugurer une nouvelle ère de sécurité et de prospérité, les Etats-Unis et la communauté internationale se tiennent à leurs côtés, en tant que partenaires pour la paix et pour le progrès.

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