dimanche 29 décembre 2013

RDC: DES CADAVRES MILITAIRES (OUGANDAIS) DÉCOUVERTS À KAMANGO.

29 décembre 2013  

ADF-NALU ou Militaires ougandais ? 


La question se pose !

(BENI)- Des corps des militaires de l’armée ougandaise gisant sur le sol ont été découverts jeudi matin après la reprise de la localité de Kamango par les Forces armées de la Rd-Congo. 




Un militaire ougandais tombé sur le champ de bataille à Kamango

‘‘Nous avons vu leurs cartes d’identité et les tenues qu’ils portaient, sont celles de l’Updf-armée ougandaise’’, a confirmé Mwami Sambili Bamboka, le chef de la chefferie de Watalinga. 


Les combats de Kamango ont fait 40 morts, selon la société civile locale parmi lesquels six militaires de l’armée congolaise.

A l’état-major des Fardc à Goma, on avance le bilan de cinq militaires loyalistes tués et sept civils. La Monusco a déployé un contingent sur place pour appuyer les unités de l’armée congolaise. 


Une unité spéciale de la brigade d’intervention de la Monusco a été déployée dans le secteur de Beni pour renforcer la sécurité dans cette zone en appui aux militaires congolais, a indiqué Félix Bass, le porte-parole militaire de la Monusco.

Des nombreux déplacés sont toujours coincés à Nobili craignant toujours de retourner à Kamango par peur des représailles de la coalition Adf-Nalu, M 23 et Updf. 


Selon plusieurs sources, les rebelles ougandais des Adf-Nalu et leurs alliés ne se sont repliés qu’à deux kilomètres de Kamango et se préparent à contre-attaquer.
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Congo24.net

Beni-Ville : Les étudiants sabotent le concert de la Star Ougandaise, Jose Cameleoni

Dimanche, 29 Décembre 2013  

Véritable fête de des rats à Beni : « Les rats de ville ont invité les rats de brousse pour une fête familiale. Ces derniers ont répondu favorablement avec grand honneur à l’invitation. 


Pendant qu’ils étaient en train de manger, boire et danser, le chat a fait irruption dans la salle de fête. Sauve qui peut (…) » - imaginez-vous la suite…



Comme prévu, la Star Ougandaise Jose Cameleoni devait livrer un concert très élégant à Beni le 28 décembre 2013 au stade municipal de Beni et au Rock Hôtel avant de faire autant à Butembo au stade Tsaka-Tsaka et à l’Hôtel de Butembo pour le 29 et le 30 décembre. 

 


Tout le décor était déjà planté et la Star était déjà sur place. Les fans s’apprêtaient à prendre place. Aussitôt, les étudiants de Beni sont venus dans la salle des manifs et disperser les convives.



Les étudiants de Beni supportaient très mal de voir cet Ougandais venir danser sur le sang de congolais versé par ses frères Ougandais qui sont en train de tuer les Congolais en Territoire de Beni. C’est cracher sur le sang des congolais... 


Et d’ailleurs, pour renchérir leur position, ces étudiants disent que les Ougandais refusent aux réfugiés congolais de prendre asile dans leur pays. Ou bien Cameleone se moque des Congolais ou alors il est envoyé pour distraire les Congolais en guerre. Quel sadisme… !



La panique a embrasé toute la ville et la police ne savait plus contenir les manifestants qui ne juraient que par le retour de ce qu’ils appelaient « espion ougandais ». 


Le Maire de Beni, Mr Nyonyi Masumbuko Bwanakawa, a tenté calmer le courroux des étudiants, mais en vain. Jusqu’à l’heure où nous avons rédigé cette dépêche, rien ne filtre encore du comité organisateur. On pourra y revenir la manœuvre continue…

Cette action a été analysée différemment par les Congolais : pour certain, les étudiants ne devraient pas mêler culture et politique, et donc, Dr Jose Cameleone n’a rien affaire avec l’agression du Congo par l’Ouganda ; mais pour d’autre, ça va de pair, ces vaillants étudiants ont manifesté un esprit de patriotisme aigu. 


Si dans tous les secteurs, poursuivent-ils, les congolais se comportaient ainsi, la solution serait déjà trouvée, car le problème d’un congolais c’est pour tous les congolais.
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Adolphine Mwanze
©Benilubero Online

Rwanda : Un documentaire de 1996 sur les massacres du FPR sorti du frigo

le 20 août 2012 

Un documentaire canadien daté de 1996 portant sur les atrocités commises par le FPR et jusqu’alors inconnu du grand public a été présenté le 1er juillet 2012 à Bruxelles à l’occasion des cérémonies pour le cinquantenaire de l’indépendance du Rwanda. 


Ce documentaire intitulé « nous nous sentons trahis » est la troisième partie du documentaire « Chronique d’un génocide annoncé » dont les deux premières parties sont connues du grand public car diffusées à plusieurs reprises sur des grandes chaines de télévision, notamment Arte et TV5.

L’intérêt historique de cette troisième partie, à notre connaissance jamais diffusée sur aucune télévision, est certain car depuis la prise du pouvoir du FPR le 4 juillet 1994, les horreurs commises par lui ont été très peu documentées et peu de gens osent témoigner ou enquêter sur ces crimes car victimes aussitôt d’attaques d’une rare virulence de la part d’une machine bien huilée en matière de communication.

 


Ce documentaire tourné à Kigali et Nairobi donne la parole à des acteurs de premier plan des événements qu’ils venaient de vivre ou étaient entrain de vivre. 

On y voit notamment, tour à tour, Seth Sendashonga, Ministre de l’intérieur du Rwanda de juillet 1994 à août 1995, un militaire du FPR , Alison Desforges, l’Abbé André Sibomana ainsi que Théoneste Niyitegeka témoigner tour à tour au sujet de la situation de l’époque. 

Aujourd’hui, soit 16 ans après le tournage du documentaire, toutes ces personnes citées sont soit mortes (pour les 4 premières citées), soit emprisonnées (Théoneste Niyitegeka).

Le document commence par des images de Monique Mujawamariya, une militante canadienne des Droits de l’Homme d’origine rwandaise, retournant au Rwanda en septembre 1994 et y rencontrant des membres de sa famille.

Elle y rencontre sa sœur qui lui apprend le sort tragique subi par plusieurs membres de sa famille notamment ceux tués le 3 juillet 1994 par le FPR. Sa sœur lui raconte alors comment les Interahamwe tuaient des gens et lorsque le FPR arrivait sur les lieux, tuait ceux qui avaient survécu.

L’abbé André Sibomana, raconte pour sa part la peur des gens à cette époque, en raison des
massacres qui étaient en train d’être commis par le FPR. 
  


Dans certaines maisons, témoigne-t-il, « on pouvait trouver des centaines de cadavres ». Rien que dans sa commune d’origine, il affirme avoir personnellement dénombré plus de 200 personnes tuées par le FPR.

Seth Sendashonga, alors en exil au Kenya, montre à la caméra des listes compilées par des citoyens de Gitarama, listes transmises à Faustin Twagiramungu, alors Premier Ministre, il présente ces listes comme « une sorte de cri d’alarme poussée par les habitants ». 


Ces listes contiennent le nom des personnes tuées, leurs parents, le lieu et la date de leur assassinat. Dans la seule commune de Nyamabuye, 1723 personnes ont été tuées selon le décompte et sur la seule préfecture de Gitaramana, Seth Sendashonga estime que le FPR a tué un total de 18000 personnes.

« Le FPR voulait assoir sa suprématie et pour cela, il fallait absolument éliminer tout ce qui est concurrents potentiels»

Seth Sendashonga commente ces horreurs « J’ai été membre du FPR depuis avril 1991 et je connais beaucoup de choses au sujet des massacres commis par l’APR. 


Le FPR voulait assoir sa suprématie et pour cela, il fallait absolument éliminer tout ce qui est concurrents potentiels. On a connu surtout des cas ou l’armée va chercher des jeunes gens de 15 ans à 55 ans, les amène et ils ne sont plus revus. Ce sont des personnes assassinées par l’APR. 

Le « pattern général » était de s’en prendre aux jeunes gens et aux messieurs encore en âge d’activité. Les leaders, les instituteurs, les moniteurs agricoles, tout ceux qui pouvaient jouer un rôle quelconque au titre d’intellectuel ou de leader local, étaient visés de manière particulière. »

Dans la vidéo, un ancien militaire du FPR raconte le témoignage que lui a livré un de ses compagnons de l’armée qui lui a raconté comment chaque jour des gens étaient tués « d’abord on liait les bras en arrière, et puis les jambes et on frappait sur l’os frontal avec un marteau ». 


« Mon ami a travaillé là-bas pendant 5 jours et sur ces jours, il m’a dit avoir pu dénombrer au moins 6000 personnes tuées ». 

« Ensuite on brulait les gens grâce à du pétrole et du bois et nettoyait les restes à l’aide de tracteurs ».

A Gabiro, ajoute t-il, tous les soirs vers 6h, « on voyait la fumée qui brulait ces gens, chaque jour, j’avais cette sensation, je sentais cette odeur … personne ne pouvait protester, je connaissais des cas de gens qui lorsqu’ils montraient des signes de dépression mentale, étaient directement tués. »

« En un an j’ai eu l’occasion d’écrire 700 lettres, c’est-à-dire deux lettres par jour où je mettais en garde le général Kagame et le mettait au courant de ce que l’armée avait fait » témoigne ensuite Seth Sendashonga évoquant son action lorsqu’il était Ministre de l’intérieur durant l’époque de ces massacres.

« Je lui disais que si on ne faisait pas attention, les gens ne feraient plus la différence entre le régime que nous avions chassé du pouvoir et nous-mêmes … Face à une tentative de discuter sérieusement de ces problèmes, le Général Kagame a choisi la manière forte plutôt que de choisir le dialogue » avait-il conclu.

Images des prisons de Kigali et Gitarama en septembre 1994 et mars 1995

Le documentaire montre ensuite toute une série d’images tournées dans les prisons de Kigali et Gitarama respectivement en septembre 1994 et mars 1995.

A Kigali, on y voit Monique Mujawamariya partir à la rencontre de différents hommes emprisonnées et montrant chacune plusieurs blessures « fraiches » dues aux tortures infligées par les militaires du FPR avant leur emprisonnement.

Un des hommes raconte en montrant ses blessures « j’ai été attaché par derrière, suspendu au toit d’une maison et je tournais pendant qu’on tapait sur mon corps, j’ai perdu la sensibilité des pieds, et je ne sens plus ma main ».

Monique Mujawamariya, commente l’ensemble de la situation« Je me sens trahie, car je découvre beaucoup d’exactions commises par des gens en qui j’ai longtemps cru ».

Les images de la prison de Gitarama sont commentées par l’Abbé Sibomana « Au cours du 1er semestre 1995, on avait autour de 165 morts par mois, je suis moi-même allé visiter la prison, il y’avait 3 couches de personnes, ceux couchés qui étaient morts, ceux accroupis qui agonisaient, et ceux debout dont les tibias étaient entrain de fondre comme une bougie allumée. » 


« Ces gens étaient entassés, 5 au mètre carré, ils étaient debout, sans pouvoir bouger, les besoins naturels ils les faisaient là-bas et ils étaient obligés de se tenir debout dans leurs excréments ce qui occasionnait la pourriture des pieds ». 

Le Dr Thénoste Niyitegeka, montre, différents prisonniers, qui ont dû être amputés à la suite de cette pourriture.

« Un jour un officier de la MINUAR est venu et a annoncé être venu pour voir l’état des prisonniers, un prisonnier a arraché son gros orteil et lui a lancé à la figure, cet officier a vu. »

L’Abbé Sibomana raconte ensuite cette anecdote « Un jour un officier de la MINUAR est venu et a annoncé être venu pour voir l’état des prisonniers, un prisonnier a arraché son gros orteil et lui a lancé à la figure, cet officier a vu ».

« Bien sûr que dans ces prisonniers il y’a des tueurs, mais il ne nous appartient pas de condamner à mort et de déterminer les moyens de mises à mort des prisonniers qui n’ont d’ailleurs pas encore été jugés. » ajoute l’Abbé.

 


Alison Desforges, à l’époque chercheuse au Rwanda pour Human Rights Watch s’interroge 
« Combien de personnes veulent-ils sérieusement juger, combien de personnes veulent-ils exécuter ou garder en prison ? Parce que le gouvernement n’a pas encore répondu à ces questions, cela laisse la place libre à un groupe d’extrémistes d’utiliser le système judiciaire à leurs fins politiques. Ils emprisonnent des gens aux opinions différentes en les accusant de génocide ».

Le mot de la fin est laissé à l’Abbé Sibomana qui commente l’ensemble de la situation : 


« Nous avons vu pendant la génocide, des Hutu ayant pris des risques pour protéger des Tutsi menacés de morts, mais nous assistons à des comportements contre ces éléments ayant pris des risques pour protéger les gens, on les met en prison ou on les tue …

Ca démolit toute la confiance qu’on aurait pu avoir à l’égard du système, certaines personnes regrettent d’avoir protégé les tutsi et c’est très dangereux car ça risque de créer à nouveau un bloc Hutu, un bloc Tutsi et si jamais il y avait un semblant de soulèvement à caractère ethnique, je pense qu’on aurait beaucoup de morts ».

Ensuite, commentant le témoignage qu’il est entrain de livrer, il s’exprime « C’est dangereux, il faut savoir être très prudent et faire attention aux vocables qu’on utilise. » 


« Les détenteurs du pouvoir supportent très mal la moindre critique, ça peut les effaroucher et quand ils sont farouches, ils peuvent avoir la gâchette facile ».

« Qu’on nous tue en faisant notre travail, qu’on nous tue en faisant ce que nous devons faire, ce sera notre gloire, personnellement c’est ça qui me guide et de toute façon un jour je ne verrais pas le soleil se lever, nous avons choisi le chemin de la croix et avec un peu de chance on va nous pendre parce nous avons fait notre travail convenablement ». Termine-il.

Quel destin pour les témoins aperçus dans le documentaire ?

André Sibomana est mort le 9 mars 1998, d’une maladie rare et souvent mortelle. Après l’avoir privé de passeport durant plusieurs années, les autorités du FPR ont accepté de lui en fournir au moment où la fin approchait. 


André Sibomana a refusé ce passeport expliquant dans son Testament rédigé le 4 mars 1998 (http://rwandadelaguerreaugenocide.univ-paris1.fr/wp-content/uploads/2010/01/Annexe_51.pdf) que « refuser ce passeport à la sauvette est une revendication très forte pour que les situations d’injustice puissent trouver leurs solutions dans les chemins les plus droits ».

Seth Sendashonga a été assassiné par balles le 16 mai 1998 à Nairobi avec son chauffeur. Après avoir survécu, à une première tentative d’assassinat par balles, perpétré deux ans plus tôt par un membre de l’ambassade du Rwanda au Kenya, selon la police kenyane. 


Patrick Karegeya, chef des services de renseignements extérieurs du FPR à l’époque des faits, a depuis reconnu à plusieurs reprises que cet assassinat avait été perpétré par le FPR, mais nie être impliqué en affirmant que cet assassinat avait été « perpétré dans son dos par Jack Nziza ». 

Il a déclaré, être prêt à témoigner en justice et fournir les preuves en sa possession. ( http://www.mo.be/fr/opinion/nous-avons-lutte-pendant-des-annees-contre-un-dictateur-et-nous-avons-mis-au-pouvoir-un-tyra)

Alison Desforges après avoir été une référence sur le génocide aussi auprès du gouvernement rwandais dirigé par le FPR, du TPIR, qu’auprès de diverses instances à travers le monde, est progressivement devenue la bête noire du régime de Kigali après avoir réclamé à plusieurs reprises que le TPIR enquête également sur les crimes du FPR. 


En décembre 2008 elle a été refoulée de Kigali pour la deuxième fois en l’espace de 3 mois, car désormais considérée comme Persona non Grata au Rwanda. Moins de quatre mois après son refoulement soit le 12 février 2009, elle est morte dans le crash d’un petit avion transportant une cinquantaine de personnes au-dessus de New York.

Théoneste Niyitegeka a quitté le Rwanda en 1999 pour une formation de 3 ans aux Etats-Unis. De retour au Rwanda en 2002, il a travaillé dans un cabinet médical privé à Gitarama et s’est progressivement consacré à la vie politique. 


Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2003, il fut condamné le 5 février 2008 à 15 ans de prison ferme pour « complicité de génocide » ( http://www.ldgl.org/spip.php?article2091). Il est actuellement incarcéré à la prison centrale de Kigali où il ne devrait pas sortir avant 2023.

Les autres personnes témoignant dans le documentaire sont actuellement en exil.
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Ruhumuza Mbonyumutwa


Ex-combattants du M23, réfugiés, déplacés internes, biens pillés ou spoliés, projets sociaux : lourde et inquiétante facture pour la RDC

17/12/2013

Les engagements pris par le gouvernement dans sa « Déclaration » consacrant le bouclage des pourparlers de Kampala avec le Mouvement du 23 mars 2009 continuent de faire trembler plus d’un Congolais.



M23

En tournant et retournant dans tous les sens les dossiers des ex-combattants du M23 à démobiliser et réinsérer socialement, des réfugiés congolais résidant dans les pays voisins et déplacés internes à rapatrier et installer, des victimes des biens pillés, spoliés, détruits ou volés à indemniser, des projets sociaux de développement à financer, l’on se demande si ces futures rubriques de dépenses sont budgétisées pour l’exercice 2014.

Si tel n’est pas le cas, le Parlement, qui va être convoqué incessamment en session extraordinaire pour l’examen et l’adoption de la Loi des Finances, va-t-il dégager des fonds spéciaux pour des rubriques liées aux « Déclarations » de Nairobi ?

Combien d’ex-combattants ?

En attendant que la situation soit clarifiée dans les semaines à venir, force est de constater que la République démocratique du Congo se trouve devant une lourde et inquiétante facture à supporter. 


En effet, il lui faudra disponibiliser une enveloppe spéciale pour la démobilisation et la réinsertion sociale des ex-combattants du M23. 

La mission est d’autant délicate qu’elle concerne des soldats et officiers à prendre correctement en charge, avec leurs familles, en termes de rémunération, de restauration, de logement, d’habillement, des soins de santé, de reconversion professionnelle… afin de les empêcher d’être tentés par le démon du retour à la rébellion. 

Combien sont-ils et quel serait l’impact financier de leur « entretien » mensuel aux frais de l’Etat ? 

Pendant combien de temps pèseraient-ils sur le trésor public congolais ?

Personne ne peut risquer la moindre réponse en ce moment où l’après M23 a démarré sur fond de polémique entre Kinshasa et Kampala, au sujet du nombre réel des compagnons du colonel Makenga présentement sous la protection du gouvernement ougandais. 


D’ores et déjà, les autorités congolaises ont contesté le chiffre de 1.700 soldats avancé par leurs homologues ougandaises. 

Or, en plus de ce contingent, il y a les résidus incontrôlés qui avaient déposé les armes et sont rendus aux FARDC ou à la Monusco après les chutes de Kibumba, Rutshuru, Bunagana, Rumangabo, Chanzu, etc.

Combien de réfugiés et déplacés internes ?

Le gouvernement congolais a également accepté le rapatriement de ses réfugiés résidant dans les pays voisins, notamment l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi, ainsi que le retour de ses déplacés internes, et d’assurer leur réinstallation dans leurs présumés milieux d’origine. 


Ici aussi, le hic se situe au niveau des effectifs, qui devraient s’exprimer en termes de plusieurs centaines de milliers de personnes. 

Kinshasa a-t-il les moyens de supporter financièrement les vagues des réfugiés à la congolité douteuse, dont les chiffres pourraient être gonflés démesurément à dessein, de manière à favoriser de nouvelles infiltrations de sujets étrangers ? 

Par ailleurs, le pays est-il en mesure de financer leur réinsertion sociale, quant on sait qu’il peine à améliorer le social des compatriotes vivant en zones non touchées directement par les conflits armés ?

Quid des biens pillés, spoliés, volés ou détruits ?

C’est avec surprise que les Congolais apprennent que leur Etat est redevable financièrement vis-à-vis des victimes des biens pillés, spoliés, volés et détruits, dont l’état des lieux devrait être dressé avec le concours du M23. 


L’on croit savoir qu’il s’agit là d’une voie largement ouverte à des primes spéciales à accorder aux cadres politiques et militaires du M23, même s’il existe des compatriotes réellement sinistrés à cause de leur collusion, réelle ou supposée, avec cet ex-mouvement rebelle.

Pourquoi le gouvernement congolais a-t-il accepté de payer seule la facture des biens pillés, spoliés, volés ou détruits, même dans les localités contrôlées et administrées pendant dix-huit mois par le colonel Makenga Sultani et ses compagnons d’armes ? 


Il est incompréhensible que le M23 ait pu obtenir, de la facilitation ougandaise, une telle faveur, laquelle s’apparente à un paquet des libéralités à leur accorder pour des actes qui devaient leur valoir des séjours à durée indéterminée dans des prisons.

Le commun des Congolais est scandalisé d’apprendre que des criminels coupables de massacres, de viols, vols, pillages aient pu convaincre le gouvernement congolais de les dédommager après tous les torts faits aux compatriotes du Nord-Kivu.

Projets sociaux : développement à deux vitesses ?

Au terme d’un conseil des ministres extraordinaire tenu à Goma, le gouvernement a fait savoir à l’opinion nationale qu’un plan spécial de développement était adopté en faveur de la Province Orientale, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Maniema. 


Celui-ci prévoit le financement des travaux de construction ou réhabilitation des routes, écoles, hôpitaux, installations de traitement d’eau potable et de production de l’énergie électrique, de relance de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, de création d’emplois, etc.

Curieusement, la partie Est du pays, où sont attendus un nombre inconnu de réfugiés et déplacés internes, est appelée à bénéficier des projets spécifiques de développement et d’aménagement des infrastructures de base. 


Ce qu’il faut craindre que la RDC connaisse un développement à deux vitesses, avec d’une part, des provinces désenclavées et promises à une intégration économique certaine et, d’autre part, celles condamnées à l’enclavement et au sous-développement. 

La conséquence logique de pareille situation serait que les provinces du Nord et de l’Est, déconnectées de celles du Centre, du Sud et de l’Ouest aux plans des échanges commerciaux, des transports, des productions agricoles, industrielles et énergétiques risquent de se tourner carrément vers l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi, qui leur sont plus proches géographiquement.

Ainsi, au regard des coûts financiers qu’entraînent les « Déclarations » signées à Nairobi par le M23 et le gouvernement congolais, il est difficile de soutenir que celui-ci est sorti gagnant. 


Bien au contraire ! La lourde facture de l’après-guerre n’est pas de nature à faire pavoiser les Congolais, qui devraient s’attendre à des lendemains difficiles. 

Le sentiment qui s’en dégage est qu’après Nairobi, l’effort de guerre se poursuit de plus belle, au détriment de l’ensemble des contribuables congolais. 

Il s’agit, en définitive, d’un coup dur pour des entités administratives, des régies financières et des entreprises publiques, dont certaines sont en faillite, pour avoir sacrifié l’essentiel de leurs ressources sur l’autel de la défense nationale. 

A l’heure où les membres du M23 s’apprêtent à cueillir les dividendes politiques et financiers de leur insurrection armée, certaines entreprises du Portefeuille, dont les trésoreries se sont asséchées à cause de la guerre, sont vouées à la faillite, à plus ou moins brève échéance.
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Kimp

(Le Phare)

Révèlations explosives sur les raisons du lynchage de Dieudonné.

23 novembre 2013

 

Bienvenue dans l'horreur de la réalité.
Cet article va vous faire découvrir des révèlations explosives sur les vrais raisons du lynchage de Dieudonné.

Dieudonné M'Bala Bala a une histoire personnelle secrète qui va bien au dela de celle annoncée par les médias officiels concernant les accusations d'antisémitisme dont il est victime.
Cette histoire concerne la pédophilie et les illuminatis.

Ces dégènérés qui nous gouvernent, un homme les dénonce régulièrement au Théatre de la Main d'Or, théatre que Dieudonné prete gratuitement a Charles Louis Roche, fils de l'ancien Magistrat Roche, ancien membre des illuminatis ayant participé a ces atrocités et qui a été assassiné depuis pour avoir parlé.


Aujourd'hui son fils et sa fille sont partis en croisade contre le cartel Illuminati pédophile constitué de Magistrats Francais, Membres du gouvernement, Médecins, Policiers, Dirigeants de médias, Gendarmes et Financiers.

Vous ne verrez jamais ceci a la TV ou dans les journaux, regardez bien cette video et faites en des copies car en la médiatisant ici il n'est pas sur qu'elle reste bien longtemps en ligne…


Academics affirm Kagame’s tactical action to sacrifice Tutsi in 1994 to gain power

December 28, 2013 



Since the 80s the Great Lakes region has experienced genocides, war crimes, crimes against humanity, so much so that the entire area has become like a cemetery with dead on display. There are human skeletons everywhere, some more respected than others.

Christian Davenport, Allan C. Stam and Andre Guichaou are not the only ones to claim that Kagame used the killing of Tutsis by his infiltrated militia, his soldiers, and Hutu interahamwe to access political power in Rwanda. 


RuzibizaAbdul Joshua in his book – Rwanda: la guerre secrete [Panama, 2005], and Jean Marie Ndagijimana, author of – How Paul Kagame deliberately sacrificed the Tutsis [Paris, 2009] support that view. And they are a few out of many witnesses and analysts who confirm such understanding of the Rwandan genocide. 

The following extract from the book of Patrick Mbeko – Le Canada dans les guerres en Afrique Centrale, [page 495] indicate what Christian Davenport, Allan C. Stam and Andre Guichaoua explain about Kagame’s attitude towards Tutsis who had remained in Rwanda and why he got them killed and somehow deliberately avoided saving them.

“Researchers Christian Davenport and Allan C. Stam … have, during their research in Rwanda found that members of the Tutsi diaspora who returned back after the conflict had completely lost contact with the reality of the country. 


They affirm to have been strangely surprised by “the total lack of empathy or knowledge of the other’s condition” that tutsi from the diaspora had towards their peers who had remained in Rwanda. 

“After all, they write, Tutsis who lived in exile claimed loudly that they had invaded Rwanda from Uganda for the sake of Tutsis of inside – a group that the former seemed to ignore and for which they demonstrate little interest.” 

According to Davenport and Stam, there is no single doubt that “the primary objective of the [Tutsis] invaders” from the diaspora “was the conquest” of power and “they did not care about the lives of the Tutsis of inside”. 

Such analysis has been explicitly developed by the expert on Rwanda, professor Andre Guichaoua, who stresses that: “Whatever the strategic hypothesis that prevailed, lets note today that the official narrative of the Rwandan history acknowledged since the end of the war by the victorious side covers up an essential element to the understanding of events: the Tutsi rebel movement did not start war, nor did it engage in it to save Tutsis”, it took power in Kigali by military force in exchange of the lives of its compatriot Tutsis.”
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Rising Continent

Selon des hommes d’affaires juifs : « les blacks c’est de l’argent liquide »

le 28 déc 2013

Un homme d'affaires a dit un jour à un de ses proches collaborateurs noir:

« Sais-tu comment mes amis appellent la communauté noire? Nous vous appelons « l'argent liquide ». De même que l'eau coule des mains d'un homme, généralement l'argent coule des mains des Noirs.

Vous recevez de l'argent et vous le donnez tout de suite aux hommes d'affaires des autres communautés. Nous vous voyons comme une énorme opportunité d'affaires.»



Beaucoup de Noirs quand ils reçoivent de l'argent, encaissent le chèque dans une entreprise indienne, passe au salon de coiffure asiatique et dans les dépanneur et magasins appartenant à des arabes ou des blancs.

Il a pris l'exemple de beaucoup de Noirs quand ils reçoivent leur salaire ou leur retour d'impôts, ils passent dans une entreprise indienne encaisser le chèque, dans un salon de coiffure asiatique, un dépanneur appartenant à des arabes et enfin un magasin appartenant à des blancs.

Il a expliqué comment tout est dit et fait, comment ces hommes d'affaires attendent comme des animaux affamés de manger les comptes bancaires de leurs proies.

Cet article ne veut pas attaquer les hommes d'affaires mais plutôt attirer l'attention des Noirs sur l'image que nous renvoyons en continuant à ''distribuer'' notre argent. 


Une partie de la construction de nouveaux paradigmes consiste à aider chacun d'entre nous à comprende l'importance de trouver des moyens de garder l'argent dans notre communauté.

Quand on plante une graine c'est pour produire plus de fruits dans son jardin. Quand on attend toujours après les autres pour se nourrir, on est généralement à 1 ou 2cm de la famine. Pensons-y.

Ce qu'il faut comprendre:

1) En Amérique du Nord (et dans le monde en général), vous n'avez presque qu'aucun pouvoir si vous ne possédez rien. Il n'y a aucune fierté à être assis sur quelque chose qui peut nous être arraché selon le bon vouloir d'une tiers personne. On nous a fait croire que nous avons le vrai pouvoir alors qu'en vérité ce n'est pas le cas.

2) Si nous n'apprenons pas à encourager les entreprises appartenant à des Noirs, nous serons toujours déçus avec les taux de chômage les plus hauts, les niveaux de richesse les plus bas et les plus hauts de degré de frustration. J'ai eu une conversation personnelle avec Mr Louis Farrakhan et un des points qu'il a soulevé est que les noirs peuvent apprendre beaucoup en regardant comment la communauté juive gère sa richesse.

Pour nous développer en tant que peuple, nous devons réaliser ce point important: Notre argent est notre pouvoir et nous ne pouvons pas tout ''distribuer''.
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Afro Concept News
Sources: atlnightspots.com

Le Bas-Congo signe un accord de 5 millions USD avec la Raw Bank pour la construction des stades et la voirie de Boma

26 décembre 2013



Le gouverneur du Bas-Congo Jacques Mbadu Nsitu a signé dans la ville de Boma un accord de 5 millions USD avec la Raw Bank pour la construction des stades Lumumba de Matadi et Socol de Boma ainsi que les travaux de la voirie urbaine de Boma.

La Raw Bank n’est jamais restée indifférente à chaque fois que le gouvernement provincial du Bas-Congo lui tend la main pour disposer des moyens financiers à utiliser rationnellement dans le cadre des actions à mener pour l’intérêt de toute la population.

Quatre entreprises pour la construction des stades

Le gouvernement provincial du Bas-Congo a signé, le 19 novembre 2013 à Matadi, des contrats avec quatre entreprises pour la construction et la modernisation des stades au Bas-Congo.

Huit soumissionnaires ont répondu aux appels d’offres nationaux lancés officiellement en date du 14 août 2013 pour le stade Lumumba (Matadi), le stade et le stadium Damar (Matadi) et le stade Socol (Boma).

Après le dépôt des offres et l’ouverture des plis de chaque dossier le 12 septembre 2013 sanctionnés par un procès-verbal par la Commission de passation des marchés publics à Matadi, les 4 entreprises suivantes ont été retenues pour l’exécution des travaux :

1. Zhengwei : stade Lumumba pour 1.673.802,74 USD;
2.Sinohydro : stade Damar pour 8.832.030,64 USD ;
3. MW Afritec : stade Socol pour 6.654.328,29 USD ;
4. NJ Construction : stadium Damar pour 1.926.581,96 USD.

Grands travaux Lors de son récent séjour privé à Boma, le gouverneur Jacques Mbadu a, en réponse aux aspirations de la population, promis le lancement de grands travaux au Bas-Congo qui feront du Bas-Congo un véritable chantier pour la transformation de l’espace socio-vital de cette partie du sud-ouest de la République démocratique du Congo.

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Luzolo N’Zeka
Le Potentiel 

Soudan du Sud, «une rivalité de mafieux plus qu'un conflit ethnique»

27 décembre 2013 

 

Un père et son fils réfugiés dans un complexe de l'ONU à Juba, le 19 décembre. (Photo Goran Tomasevic. Reuters)

En deux semaines, le pays né en 2011 de la séparation d’avec Khartoum a basculé dans un conflit meurtrier. L’éclairage de Marc Lavergne, spécialiste de la région.


 


En deux semaines, le Sud-Soudan, jeune pays né de la séparation d’avec Khartoum en juillet 2011 au terme d’une longue guerre civile, a basculé dans un conflit meurtrier

Mi-décembre, l’accusation de coup d’Etat du président actuel, Salva Kiir, contre son ex-vice président Riek Machar a mis le feu aux poudres.

On compte plusieurs milliers de morts, et l’ONU a décidé d’envoyer 6 000 casques bleus en renfort de la mission déjà sur place. Ce vendredi, les forces gouvernementales sud-soudanaises et les rebelles du camp de Riek Machar revendiquent chacun le contrôle de Malakal, une ville clé du nord du pays, riche en pétrole. 


Comment en est-on arrivé là ? 

L’éclairage de Marc Lavergne, chercheur au Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient du CNRS.

Quelle est la nature du conflit en cours ?

Le Soudan du Sud est en pleine désagrégation. C’est un jeune Etat sans structure, sans contrôle, sans légitimité, sans existence palpable. Un Etat en guerre permanente, qui a fait au bas mot 3 millions de morts en vingt ans de guerre civile. 


C’est un pays très composite arrivé à l’indépendance sans avoir formé de cadres. 

Le Soudan du Sud, ce sont d’abord des éleveurs, des gens qui vivent loin des villes et ne raisonnent pas en termes de nation ou de construction d’un Etat.

Les gens arrivés au pouvoir avec l’indépendance, en juillet 2011, sont d’anciens combattants de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA). Salva Kiir, le président actuel, est un militaire violent, plus spécialisé en exactions qu’en politique. 


Son vieux rival, Riek Machar, diplômé d’une université britannique, est un ancien second qui a une haute idée de lui-même. Il brigue le pouvoir – ce qui lui a valu d’être limogé par Kiir de la vice-présidence en juillet - mais n’a pas le début d’un programme. 

Il n’y a pas un ministre qui fait un travail de ministre, il n’y aucun effort pour construire des infrastructures, les gens sont froidement laissés à leur misère.

On est d’abord dans un conflit de clan, presque un conflit de mafieux. Il s’articule autour de la rivalité entre Salva Kiir et Riek Machar, mais ce n’est pas seulement un affrontement binaire entre ces deux personnages. 


Beaucoup de seigneurs de guerre vont réémerger, ils commencent déjà à prendre des villes. Quant aux combattants, ce sont des jeunes qui prennent les armes, présentes en nombre, pour gagner quelques pièces. Tout le monde va se battre avec tout le monde, et les alliances seront déterminées en fonction de là où va l’argent.

On n’est donc pas dans un conflit ethnique ?

Il y a une dimension ethnique, qui va sûrement se renforcer, mais attention à ne pas réduire la situation à cela. On a affaire à deux grands peuples, eux-mêmes divisés en une multitude de clans. 


Les Dinka, environ 3 millions de personnes, et les Nuer, environ 2 millions de personnes. Mais ils ne sont pas dans l’affrontement. Ils sont du même milieu, ont les mêmes modes de vie, parlent à peu près la même langue. 

Les uns comme les autres sont des éleveurs et des guerriers. La rivalité se joue davantage au niveau des clans pour le contrôle de territoires d’élevage. Mais ils ne s’entretuent pas pour des questions de couleur de peau ou de religion. 

La population du Soudan du Sud ne raisonne pas en termes de fractures ethniques. Si par le passé il y a eu des mouvements contre ce que l’on a appelé la «dinkacratie», les Dinka comme les Nuer sont aujourd’hui représentés au pouvoir. 

Salav Kiir est un Dinka, tandis que Riek Machar est un Nuer, et les ministres sont issus des deux peuples. Ce qui est sûr, c’est qu’aucun de ces deux grands peuples ne peut dominer le pays sans l’autre.

Que pèse le pétrole, de loin la première ressource du pays, dans ce conflit ?

Le contrôle des puits de pétrole, situés dans le nord du pays, est un enjeu évidemment très important et qui ne concerne pas le seul Sud-Soudan. 


Le pétrole n’est cependant pas la seule ressource. Juba, la capitale, est devenue le lieu de tous les trafics. La cocaïne, par exemple, qui ne peut plus passer par le Mali. Mais le pétrole ne concerne pas directement les éleveurs de bétail, qui sont entraînés dans cette tourmente malgré eux.

Le Soudan historique, qui prélève d’importantes taxes sur l’acheminement du pétrole du sud par à travers le Soudan, va-t-il réagir ?

Le Soudan, qui ne voulait pas partager le gâteau avec le sud, avait fini par lui accorder une indépendance qu’il espérait bidon pour continuer à tirer profit du pétrole. Ce qu’il fait en taxant le passage du pétrole depuis le sud vers les ports d’embarquement. 


On peut imaginer qu’aujourd’hui à Khartoum deux logiques s’affrontent. Maintenir la stabilité du pouvoir à Juba et celle des puits de pétrole. Ou alors jouer le tout pour le tout, soutenir les milices avec des armes et de l’argent, et essayer d’installer un pouvoir fantoche. 

L’essentiel étant que le pétrole continue à couler. 

Cordélia BONAL

Les promesses non tenues de Nelson Mandela

10 décembre 2013

 

Alors que le monde entier pleure la disparition de Nelson Mandela et entend s’inspirer de ses combats politiques, certains membres du Congrès national africain (ANC) contreviennent à ses promesses et répriment avec violence les mobilisations des plus démunis, comme les membres d’Abahlali baseMjondolo (AbM), association d’habitants des campements informels (1). 

Notre mouvement - où militent parmi les plus pauvres des Sud-Africains - a été formé en 2005 à Durban et compte plus de 12 000 membres répartis dans plus de 60 campements. 

Nous nous battons contre les expropriations et pour le logement public. Nous avons gagné d’importantes batailles juridiques, notamment l’annulation de la loi antipauvres qui prévoyait l’éradication des taudis (Anti Slum Act) (2). 

En dépit de cette victoire, des milliers d’habitants des cabanes ont été évacués par la force avant la Coupe du monde de football de 2010. La plupart d’entre eux ont été jetés dans des camps de transit et on les a laissés pourrir là, sans eau ni électricité.

Certains campements, comme celui d’Isipingo au sud de Durban, étaient construits sur des terres inondables. On a promis aux gens de les reloger en utilisant le programme d’assistance au logement de l’Etat, mais les municipalités n’ont pas tenu leurs engagements. 


Des politiciens corrompus ont bénéficié de ces programmes en allouant des fonds aux membres de l’ANC, le parti au pouvoir, et en bénéficiant de ristournes de la part des entrepreneurs auxquels ils avaient attribué les contrats. 

Si vous êtes trop pauvres, vous ne pouvez pas être relogés ; idem si vous êtes du Cap de l’Est et que vous n’êtes pas un membre de l’ANC ; et si vous êtes un membre actif d’AbM, vous serez peut-être même arrêté et torturé ou bien tué.

C’est la raison pour laquelle nous continuons à utiliser l’action directe pour faire passer nos droits du papier à la réalité, de l’abstrait au concret. Quand on nous refuse un terrain, nous occupons des terres inoccupées. 


L’Etat et les riches parlent d’acte criminel ; nous, nous parlons de démocratisation de la planification urbaine et de la concrétisation de notre droit à la ville. 

Quand ils détruisent nos cabanes, nous les reconstruisons. Nous avons ainsi reconstruit neuf fois de suite sur le terrain de Marikana que nous occupons à Cato Crest, à Durban. 

Quand on nous refuse l’accès à l’eau et à l’électricité, nous nous connectons nous-mêmes. Quand on nous déconnecte, nous nous reconnectons. 

Récemment, on a tiré sur neuf personnes pendant une opération de déconnection dans un campement informel à Reservoir Hills, à Durban. Deux sont mortes : Malizo Fakaza et Nhlanhla Mkhize.

Quand nos manifestations autorisées et nos victoires juridiques et la Constitution elle-même sont ignorées, quand nous sommes traités comme des malpropres qui ne comptent pas, alors nous organisons des barricades à travers la ville - récemment nous avons bloqué plus de huit routes en une seule matinée pendant l’heure de pointe.

Les temps sont rudes. Les puissants et l’Etat ont décidé de s’unir pour nous bannir de la ville. La composition de notre mouvement est multiethnique mais compte de nombreuses personnes parlant xhosa et issues du Cap de l’Est. 


De plus en plus, l’ANC à Durban et la province du Kwazulu-Natal considère les personnes qui ne parlent pas le zulu comme des étrangers qui devraient «retourner là d’où ils viennent». 

Ainsi l’idée que «l’Afrique du Sud appartient à tous ceux qui y vivent» est remplacée par une dangereuse politique de divisions.

L’Etat a si peur des pauvres - en particulier ceux qui sont organisés, les pauvres qui sont forts - qu’il a renoncé à appliquer la loi. La police a été militarisée et les municipalités mettent en place des unités pour enrayer les occupations de terre. 


Nous avons été expulsés par des hommes de main du parti, battus, torturés et la police nous a tirés dessus. Nqobile Nzuza, une étudiante de 17 ans, atteinte d’une balle à la tête le 30 septembre, est décédée. 

Des témoins attestent que c’est un officier de police gradé qui l’a tuée, mais aucune arrestation n’a eu lieu. Nkululeko Gwala est mort après avoir été atteint par 25 balles, le 25 juin. Thembinkosi Qumbelo a été abattue le 15 mars. 

Tous ces meurtres dans une seule et même communauté, Cato Crest. Nous sommes convaincus que s’il n’y a eu aucune arrestation, c’est parce qu’il s’agit d’assassinats politiques, perpétrés avec le soutien d’hommes haut placés. 

Le taux de chômage est très élevé à Durban et on ne manque pas de jeunes gens prêts à tuer pour de l’argent…

Le rapport Manase, récemment paru, a mis au jour la corruption massive de la municipalité d’eThekwini, qui inclut la ville de Durban, mais une fois de plus aucune arrestation n’a suivi. Obed Mlaba, maire de Durban au plus fort de la corruption, a été remercié par une promotion comme nouvel ambassadeur au Royaume-Uni.

Les enjeux sont importants. Si les habitants pauvres des villes en Afrique du Sud ne gagnent pas cette bataille, nos villes deviendront des distributeurs de billets pour les hommes politiques et les riches. Les armes à feu envahiront nos cités. 


A Durban et au-delà, la vision de la dignité défendue par Nelson Mandela a déjà disparu. Ses promesses d’un droit universel au logement, d’une éducation et d’un système de santé gratuits ne se sont pas réalisées.

Nous avons appris qu’en exigeant des logements décents, nous nous faisons des ennemis et qu’en occupant les terres nous rendons ces ennemis encore plus impitoyables. Mais nous ne pouvons pas indéfiniment attendre dans la boue, sans compter les incendies de nos cabanes. 


Le vote, ça n’a pas marché pour nous. Les partis politiques, ça n’a pas marché pour nous. Aucun parti politique, aucune organisation de la société civile ne nous rencontrent. 

Nous n’avons pas d’autres choix que de faire nous-mêmes notre place dans la vie politique de nos villes et de notre pays. Mais nous sommes sans illusions. Il y aura d’autres expulsions, d’autres passages à tabac, de nouveaux actes de torture, d’autres fusillades et d’autres assassinats. 

Etre pauvre en Afrique du Sud est déjà un tel enfer que nous n’avons donc pas d’autre choix que de poursuivre notre combat.

Sekwnale ! («assez !»). Pas de maison ! Pas de terre ! Pas de vote ! Chacun compte pour un !

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S’Bu Zikode
 Traduction de l’anglais par Judith Hayem.

Article paru dans «The Guardian», le 11 novembre 2013.

(1) Il ne s’agit ici pas des maisons «en dur» des townships mais des cabanes ou «shacks» souvent faites de cartons et de tôles.

(2) Le film de Dara Kell et Christopher Nizza «Dear Mandela» (www.dearmandela.com) fait le récit de ce combat.S’bu ZIKODE Président du mouvement Abahlali baseMjondolo, association d’habitants de campements informels en Afrique du SudMandela, une vie pour la réconciliation


Entretien De Fin d'Année Avec Le Président National de l'APARECO Sur Le...

Le drame de la Centrafrique: Une autre prédation humanitaire occidentale

29/12/2013

Pourquoi cet acharnement pour le pouvoir et pourquoi la sollicitude permanente de la France, ancienne puissance coloniale? Est-ce une guerre ethnique? Est-ce un conflit religieux?



«Il pleut toujours là où c’est mouillé»

Proverbe africain

Ce proverbe résume le destin des pays africains faibles qui, pour leur malheur disposent de réserves minières convoitées. Encore une fois et pour ne pas changer l’Afrique se signale par un énième conflit. 


Souvenons-nous en décembre c’était le Mali aux prises avec les islamistes d’Al Qaîda en décembre 2013. C’est un autre pays, la Centrafrique, aux prises dit-on depuis quelque temps à un conflit religieux. La France a été appelée à intervenir pour faire régner l’ordre après y avoir entretenu le désordre… Brève présentation de la Centrafrique.

Brève histoire et géographie de la République centrafricaine

La République centrafricaine, est un pays d’Afrique centrale, dont la population est estimée à 4.500.000 habitants, pour une superficie d’environ 623.000 km². Le pays est partagé entre savanes et forêt équatoriale (au Sud), et connaît pour l’essentiel un climat tropical. La Centrafrique (RCA) est un pays enclavé sans accès à la mer. 


La République centrafricaine dispose par ailleurs de nombreuses ressources naturelles, notamment l’uranium, l’or et les diamants. Le pétrole et l’énergie hydroélectrique sont d’autres ressources potentiellement importantes mais inexploitées à ce jour. 

Les Français colonisèrent la région à la fin du xixe siècle et l’administrèrent sous le nom d’Oubangui-Chari. Le projet colonial français, avait pour objectif de traverser le continent africain d’ouest en est. Ce projet est stoppé net en 1898 à Fachoda, par les Anglais (on parle du fameux complexe français de Fachoda).

Le premier chef de l’État, Barthélemy Boganda, est considéré comme le père de la nation centrafricaine. En 1965, lors du «coup d’État de la Saint-Sylvestre», le sergent Jean-Bedel Bokassa renverse son cousin David Dacko et prend le pouvoir. 


On sait que les diamants de Bokassa – scandale qui éclaboussa le président Giscard D’Estaing- lui permirent d’avoir un sursis pour régner, voire devenir un empereur dont le journal satirique français le Canard enchaîné a pu écrire que «son état empirait».

En septembre 1979, «l’opération Barracuda», organisée par la France, renverse Bokassa et remet au pouvoir David Dacko. En effet, Bokassa se rapprochait de plus en plus de Kadhafi dont la politique au Tchad est en contradiction complète avec les intérêts français. 


David Dacko lui succède encore brièvement. Il sera chassé du pouvoir le 1er septembre 1981 par le général André Kolingba, qui établit un régime militaire. jusqu’en 1993, année où, suivant le courant de démocratisation lancé par le sommet de La Baule, en France sous le président Mitterand, Ange-Félix Patassé désigné par la France est élu président de la République. 

En 2001, une tentative de coup d’État provoque de violents affrontements dans la capitale, Bangui. Après une nouvelle série de troubles et malgré l’intervention de la communauté internationale (Minurca), le 15 mars 2003, le général François Bozizé réussit, avec l’aide de militaires français (deux avions de chasse de l’armée française survolaient Bangui pour filmer les positions des loyalistes pour le compte de Bozizé) et de miliciens tchadiens (dont une bonne partie va rester avec lui après son installation au pouvoir.» (1)

«Une élection présidentielle a eu lieu, après plusieurs reports, le 13 mars 2005, L’accession à la présidence de Bozizé est violemment contestée et une première guerre civile ravage le pays entre 2004 et 2007, jusqu’à la signature d’un accord de paix en France. 


Cependant, les rebelles reprennent les armes fin 2012, lançant une série d’attaques démarrant la deuxième guerre civile de Centrafrique. Le 24 mars 2013, les rebelles de la coalition Seleka s’emparent de Bangui et Bozizé s’enfuit. 

Michel Djotodia s’autoproclame président de la République centrafricaine. Mais les nombreuses exactions commises par les miliciens de la Seleka, majoritairement musulmans, amènent l’insécurité dans le pays, et des milices chrétiennes d’auto-défense, les anti-balaka se forment. 

Le conflit débouche sur une situation «pré-génocidaire» selon la France et les États-Unis. Le 5 décembre 2013, une résolution de l’ONU permet à la France d’envoyer des troupes armées en Centrafrique (opération Sangaris) aux fins annoncées de désamorcer le conflit et de protéger les civils.

L’acharnement sur la Centrafrique pour cause de richesse

Pourquoi cet acharnement pour le pouvoir et pourquoi la sollicitude permanente de la France, ancienne puissance coloniale? Est-ce une guerre ethnique? Est-ce un conflit religieux? 


D’après le World Factbook de la CIA (USA), près de 50% de la population est chrétienne dont 25% de catholiques et 25% de protestants. 15% des habitants sont de religion islamique. Le reste de la population, soit environ 35%, reste fidèle aux religions africaine traditionnelles (animisme, génies, ancêtres, divinités).

La réponse est dont surtout économique. Les Centrafricains avant les interférences vivaient en bonne intelligence. La culture du coup d’Etat permanent est entretenue de l’extérieur, notamment de la France avec sa politique gravée dans le marbre de la Françafrique- France à fric- pourrions nous être tenté de dire, qui peut prendre des formes différentes. 


La deuxième raison concerne les richesses de ce pays. Bien qu’il soit très arriéré du point de vue économique, le revenu par habitant vaut 350 dollars en 2007. L’agriculture représente 55% du PIB. La croissance était 2% en 2005. L’activité minière (or et diamants) constitue l’autre ressource importante de la République centrafricaine en matière de recettes d’exportation. 

Il faut signaler la présence de multinationales dont Areva: le Groupe industriel français spécialisé dans l’exploitation de l’uranium de la région de Mbomou à Bakouma.

Archéologie récente du conflit

Si on remonte plus loin, on s’aperçoit que le conflit larvé avec des interférences extérieures date pour la période récente de la fin de l’année dernière. Patrick O’Connor écrit: «Les Etats-Unis et la France sont en train d’envoyer des troupes supplémentaires en République centrafricaine (RCA) alors que les milices anti-gouvernementales progressent vers la capitale Bangui. 


L’intervention fait partie d’un renforcement plus général des opérations militaires impérialistes sur l’ensemble de l’Afrique alors que Washington et ses alliés européens s’efforcent de maintenir leur domination stratégique sur le continent et le contrôle de ses ressources naturelles ». (2)

« Les Etats-Unis et la France menaient déjà des opérations militaires en RCA avant qu’une offensive des rebelles ne menace de renverser le gouvernement du président François Bozizé. (…) Washington a profité de la crise pour consolider davantage ses opérations militaires en Afrique. 


Le déploiement en RCA qui a eu lieu quelques jours à peine après l’annonce de l’armée américaine qu’une brigade armée spéciale forte de quelque 3500 soldats allait mener des activités continues partout sur le continent. Une nouvelle ruée sur l’Afrique est en cours. (..) 

Derrière l’attitude fausse de la «non-intervention», le gouvernement français travaille incontestablement main dans la main avec le gouvernement américain pour déterminer l’issue de la crise en République centrafricaine.(2)

La cause de toutes ces sollicitudes? 


On n’est pas naïf au point de croire que c’est la raison humanitaire. Patrick O’ Connor décrit l’influence soft de Chine que les Occidentaux combattent: «Le 17 juin 2009, l’ambassadeur américain Frederick Cook avait envoyé un câble disant, «relations France-RCA sérieusement sous tension,» (…) 

Une autre dépêche envoyée cinq mois plus tard était intitulée «L’influence chinoise grandissante en RCA est évidente. Il ajoutait qu’environ 40 officiers de l’armée de la RCA étaient formés tous les ans en Chine, contre les deux ou trois officiers qui allaient aux Etats-Unis et les 10 à 15 en France. 

En montrant clairement les calculs prédateurs qui se cachent derrière la présence américaine et française en République centrafricaine, le câble faisait référence aux «riches ressources naturelles inexploitées» du pays en prévenant: les investissements français étant moribonds et l’influence française de façon générale en déclin, les Chinois en toute probabilité se positionnent comme étant le principal bienfaiteur de la RCA en échange de l’accès aux vastes dépôts d’uranium, d’or, de fer, de diamants et probablement de pétrole. (3)

La détermination de la France à intervenir

La France déterminée a procédé par étapes: «Durant sa visite du 13 octobre à Bangui, la capitale de la Centrafrique, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé que la France déploierait des troupes supplémentaires dans le pays à la fin de l’année.

Des miliciens de la Seleka, dont beaucoup viennent du Tchad ou du Soudan voisin, ont été accusés à plusieurs reprises de saccager des églises et de terroriser les communautés chrétiennes. (…) 


Ce projet fait partie d’une multiplication des interventions militaires françaises en Afrique visant à garantir les intérêts géostratégiques français et à contenir l’influence croissante de la Chine sur le continent. 

En moins de trois ans, la France a déjà mené trois guerres en Afrique, en Libye, en Côte d’ivoire, et celle toujours en cours au Mali. En décembre 2012, les forces rebelles de la Seleka sont passées à l’attaque contre les forces du président alors en place, François Bozizé, s’emparant de villes dans le nord et l’est du pays. 

La Seleka a accusé le gouvernement de revenir sur les accords de paix de 2007-2008 qui imposaient de payer les guérilleros rebelles et de les intégrer dans l’armée nationale.» (4)

Pour rappel, le 11 janvier 2013, les accords de Libreville ont temporairement empêché un coup d’état et initié un accord de partage du pouvoir. L’accord n’a toutefois eu qu’une courte durée; les forces rebelles de la Seleka, avec le soutien tacite des puissances impérialistes, ont lancé une offensive contre les forces de Bozizé. 


Bozizé a été renversé le 24 mars, et le chef rebelle Michel Djotodia s’est déclaré président. 

Paris s’est retourné contre Bozizé quand celui-ci a infléchi sa politique en faveur de la Chine et passé des accords bilatéraux sur les investissements, le commerce et le développement d’infrastructures. C’est dans ces conditions que Paris a soutenu la coalition Seleka. 

La Seleka est constituée de factions armées dissidentes venant du Nord-Est, et dominée par les musulmans, comme l’Ufdr et la Convention des patriotes pour la justice et la paix.(4)

La première semaine de décembre, le gouvernement français a donc lancé l’opération Sangaris. Officiellement, il est question de sauver la population menacée par un conflit interne. (…) 


Après la Côte d’Ivoire en 2010, la Libye en 2011 et le Mali en 2012, c’est donc au tour de la Centrafrique d’être le théâtre d’une intervention militaire française sur le continent africain. 

Le président François Hollande a qualifié l’opération d’ «humanitaire», et a ajouté que «les Français doivent être fiers d’intervenir quelque part sans intérêts». (5)

Tony Busselen invite à ne pas être naïf, il poursuit:

«Quoique… Le mercredi 4 décembre, Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères et collaborateur proche de Mitterrand entre 1981 et 1995, rend public un rapport commandé par le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l’Afrique et la France. 


Védrine note: «Entre 2000 et 2011, la part de marché de la France au Sud du Sahara a décliné de 10,1% à 4,7%.» Jeudi 5 décembre, la France obtient un consensus au Conseil de sécurité de l’ONU autour de la résolution 2172 pour une nouvelle intervention dans la République centrafricaine (RCA). 

Cette résolution est un compromis assez compliqué. La France aurait voulu, comme au Mali, une mission de l’ONU qu’elle viendrait appuyer. Mais, vu la résistance de l’Union africaine, cette option d’envoi d’une mission des Nations unies sera rediscutée dans trois mois. 

Entre-temps, l’Union africaine déploiera une mission de 6000 hommes (Misca) qui remplacera les Forces africaines de la Communauté d’Afrique centrale (Fomac), actuellement présentes avec 1400 soldats. La France, de son côté, a reçu l’aval du Conseil de sécurité pour lancer une opération parallèle au Misca ».(5)

«Le même vendredi 6 décembre conclut Tony Busselen, Hollande préside un sommet à l’Elysée où sont invités 53 gouvernements africains. Lors de ce sommet, Hollande lance la proposition d’entraîner 20 000 soldats par an pour une force de l’Union africaine. (..) La France veut ainsi affaiblir l’Union africaine et renforcer des structures régionales plus contrôlables. 


Ces événements cadrent donc bien avec une stratégie visant à retrouver une hégémonie économique dans la région, aujourd’hui menacée par la montée de l’influence de pays émergents comme la Chine et l’Inde. 

Pas exactement une «intervention sans intérêts», donc (…) Si, aujourd’hui, la République centrafricaine est complètement K.O. et que l’anarchie y règne, c’est en grande partie la France qui en est responsable. Sur le plan économique aussi, le pays n’a jamais cessé de dépendre de la France. 

Ainsi, la société d’énergie française Areva décidait en 2010 de reporter l’exploitation de la mine d’uranium de Bakouma jusqu’au moment où le prix de l’uranium allait augmenter. De même, la politique monétaire du pays est définie à Paris par la Banque de France…» (5)

Conclusion

En 2050, le quart du monde sera africain. Ce qui positionne le continent qui regorge de richesse comme une destination incontournable des prédateurs. Cinquante ans après, le destin de l’Afrique est toujours décidé dans les anciennes officines. 


On est en droit de se demander si le temps de la Françafrique est révolu. C’est un fait, durant ce cinquantenaire, que l’Afrique n’a jamais connu la paix du fait des interférences des anciennes puissances coloniales, de la rareté des matières premières dont l’Afrique regorge et de l’apparition de nouveaux acteurs qui font à l’Afrique des propositions qu’elle ne peut pas refuser.

Devant toutes ces avanies, que pense-t-on que l’Afrique fait? Coordonne-t-elle en vue d’une sécurité alimentaire? En vue d’une médecine de qualité? Etudie-t-elle un développement endogène? Demande-t-elle qu’on la laisse en paix en alimentant en armes des belligérants ou en soutenant des tyrans qui refusent l’alternance? 


Rien de tout cela, sa «force d’action rapide» avec les armes des Occidentaux est devenue une vue de l’esprit. A titre d’exemple, le Tchad d’Idris Deby joue les chiens de garde de la France tant qu’il est en odeur de sainteté jusqu’au prochain coup d’Etat. 

La politique française concernant ses «colonies», quel que soit le président a une longévité remarquable. Les pays francophones-anciens ont tous des dictateurs adoubés par Paris.

En définitive au juste, pourquoi ce nouveau conflit? Apparemment l’excuse d’ingérence humanitaire est toute trouvée. Cette fois çi c’est le conflit religieux qui est mis en avant. 


Pendant ce temps les mêmes médias qui diabolisent avec une géométrie variable nous parle du Sud Soudan -arraché au Soudan-, qui se déchire pour le pétrole . 

Il y aurait des milliers de morts, une famine épouvantable et personne ne bouge si ce n’est Ban Ki Moon qui présente sa bourse vide pour recueillir l’aumône , auprès pays riches en vain. Ainsi va le Monde.
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Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique e np-edu.dz

Mondialisation.ca 
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1. La République centrafricaine Encyclopédie WIkipédia
2. Patrick O’Connor 04 janvier 2013 :

http://www.mondialisation.ca/les-etats-unis-et-la-france-deploient-des-troupes-en-republique-centrafricaine/5317704

3. Patrick O’Connor: L’armée française supervise un accord de partage Mondialisation.ca, 02 février 2013
4. http://www.mondialisation.ca/la-france-va-intensifier-son-intervention-militaire-en-centrafrique/5355735
5. République Centrafricaine: La France en quête d’influence Tony Busselenhttp://www.michelcollon.info/Republique-Centrafricaine-La,4395.html
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Cameroonvoice

L’enfer-blanc des “frères de lumière”

25 octobre 2011



Bienvenue dans le chaos libyen !

Le président Gbagbo certainement aurait dû connaître le même sort que le colonel Kadhafi lorsqu’on l’a “cueilli” dans le sous sol de sa résidence après les bombardements intempestifs de la Licorne. Des témoignages racontent que sans l’intervention de l’officier ghanéen de l’Onuci, il aurait été livré à la vindicte mercenaire. 


Mais ce qu’on nous dit maintenant sur la reconstruction de la Libye nous plonge directement dans la réalité ivoirienne de l’après -Gbagbo, un cauchemar dont les ivoiriens sept mois plus tard ne sont toujours pas encore sortis, avec les mêmes ingrédients.

« La stabilité et l’ordre dans le pays doivent être restaurés, ce qui nécessite la collecte d’armes dans les rues (…), qui n’est pas une opération aisée ». 


« Nous devons également lancer un processus de réconciliation. Sans cela, nous ne pouvons rien faire » déclare Mahmoud Jibril, le nouvel homme fort du CNT 

« J’espère que nous parviendrons à coopérer en tant que membres d’une même nation afin d’entamer le processus de reconstruction au plus tôt », et de préciser que «les premières élections après la libération du pays devraient se tenir dans un délai maximum de huit mois ». 

Au vu du scénario ivoirien, on peut déjà affirmer que la stabilité, le silence des armes et la reconstruction ne sont pas pour l’immédiat; que l’Otan, venue pour « protéger les populations civiles », c’est-à-dire passer de quelques dizaines de morts –non prouvés– à quelques dizaines de milliers de morts, après ses bombardements, va s’installer durablement en Libye, pour “éviter” maintenant que les affrontement tribaux ne dégénèrent en conflits internes !

En d’autres termes après avoir amené désolation et mort dans ses bagages, l’Occident va gérer sur place cette désolation et ces morts qui deviennent maintenant le fruit empoisonné de ces conflits tribaux qui vont déchirer la Libye –le Guide n’étant plus là–, tout en veillant jalousement à ce qu’aucune personnalité émergente ne puisse dans les mois à venir remplacer celui qui avait réussi à fédérer tout le monde ! 


Du pain béni pour ces hordes de sauvages occidentaux en cols blancs et aux discours aseptisés !

L’enfer programmé par les Occidentaux a maintenant plusieurs entrées supplémentaires : Côte-d’Ivoire, Libye, bientôt l’Ouganda, la Syrie, la Tunisie, sans parler des portes plus anciennes –toujours ouvertes– : Afghanistan, Soudan, Somalie, Irak ! Et je ne parlerai pas de l’enfer rwandais, du Congo, de Madagascar, d’Haïti…

Oui, bonjour et bienvenue en Occident de la culture chrétienne “éclairée” par ses illuminatis, prête à la reconstruction avec ses franc-maçons, Mammon et le pouvoir du capital ! 


Jusques à quand tous les petits de la terre, les africains, les sahéliens, les amérindiens resteront-ils sans réaction, quand retrousseront-ils les manches pour lutter ensemble, affronter et décapiter cette hydre tentaculaire ?

En tant qu’Israélienne, j’ose rajouter à cette liste mes compatriotes épris de paix et de réconciliation pour qu’ils osent enfin dénoncer l’inféodation totale de leur économie et de leur politique à leur grand ami américain, cet “ami qui nous veut du bien”, au point de faire d’Israël le bouc émissaire téléguidé de tous les maux de la terre ! 


Cet Occident qui ne cesse de souffler le chaud et le froid pour continuer d’entretenir la haine dans les deux camps ! 

Cet Occident de culture biblique qui garde le verbe moralisateur en bouche, parlant de pardon, de réconciliation, et qui se cache derrière le Bouc-Émissaire de toujours, pour lui faire endosser tous ses crimes, qui se sert d’Israël en l’instrumentalisant, lui offrant sa protection contre ses “méchants” voisins, alors qu’il les arme et les monte contre lui !

Le véritable Ennemi d’Israël et de ceux qui se reconnaissent en lui, ce ne sont pas les musulmans sincères – et ils sont nombreux, l’écrasante majorité ! – mais cet Amalek, descendant d’Ésaü – Édom, c’est à dire l’Occident – qui s’emploie depuis près d’un siècle à inoculer sa haine et son antisémitisme à quelques idéologues “islamistes”, dont les valeurs ne sont pas celles de l’Islam pratiquant de toujours, mais celles, occidentales, du pouvoir, de l’argent, de la corruption, “enrobées” d’un vernis fondamentaliste, borné, pour incarner le spectre de l’intégrisme, devenir le démon à combattre !

À plusieurs reprises, Kadhafi se serait adressé à Israël pour qu’Israël plaide sa cause et lui apporte son aide, mais le gouvernement a ri, de ce rire suffisant, ce rire des bien-pensants qui ont la morale et la vertu des armes avec eux, l’arrogance des décideurs. 


Netanyahou a ri du même rire abject qu’Hillary Clinton qui, plagiant le « Veni, Vidi, Vici » de Jules César, nous a servi son « Nous sommes venus, nous avons vu, et il (Kadhafi) est mort ! ». 

Même Israël a coopéré dans cette sale guerre avec ses services de renseignements et ses chasseurs bombardiers, –plusieurs journalistes indépendants ont vu les israéliens sur le terrain–, sachant bien que le grand frère américain n’était plus dans le rôle du “sauveur” qui a arrêté la seconde guerre mondiale et mis fin à l’anéantissement des juifs par son déluge de feu sur l’Allemagne, mais dans le rôle du bras séculier des grands-planificateurs du Chaos !

Puisse cette nouvelle année juive qui vient de commencer, retrouver un peuple de guetteurs de l’Aube, de veilleurs, soucieux d’aller au bout de sa vocation de phare, de rassembleur, afin que tous ceux qui ont le visage tourné vers Israël voient la délivrance à l’œuvre, la puissance de l’Eternel des armées et non la mort et son cortège d’horreurs. 


Puissent toutes les prières, toutes les larmes des souffrants de notre terre, irriguer la sécheresse de cœur, briser la carcasse d’indifférence de cet Israël englué dans ses intérêts à courte vue pour lutter de nouveau seul à seul avec l’Ange de l’Eternel et retrouver la fierté de Jacob auquel D.ieu a adjoint un second nom : Israël, celui qui a « lutté avec D.ieu et qui l’a emporté ! » 

Mieux vaut sortir de ce face à face en boitant comme Jacob plutôt que de perdre son âme en collaborant avec les apprentis sorciers occidentaux et en récoltant la mort et le chaos qu’ils ont semés ! 


La ruine économique, morale, intellectuelle qui se profile à l’horizon, la propagation exponentielle des conflits, la pauvreté et la misère grandissantes, devraient nous aider à faire le bon choix, car il y a peu d’élus dans l’“univers merveilleux” du Nouvel Ordre mondial : alors, qu’Israël se contente de répondre à l’Appel de son D.ieu pour que les foules d’“appelés” du monde entier qui se savent liés à lui retrouvent enfin dans la nuit leurs repères, les repères de l’Aube qui vient.

Shlomit Abel

Note Michelle d’Astier: cet article prend tout son relief quand on voit que la shaaria vient d’être promulguée en Lybie. C’est le système le plus barbare, le plus injuste et dégradant pour les femmes, réduites à n’être « RIEN », juste des objets sexuels et des porteuses d’enfants… et pouvant être lapidées ou brûlées vives pour des broutilles par des hommes que les « droits » de la sharia transforment en bête sauvage, la comparaison étant franchement injuste pour les bêtes sauvages ! Eh, bien sûr, retour à la polygamie…

Il y a des mois que je dis à qui veut l’entendre que toutes ces « libérations de peuples », fomentées en sous-main par les islamistes et financées et surtout aidées militairement pas les Occidentaux, France en tête, ne sont qu’une duperie et sont destinées à être récupérés pour assujettir toutes ces populations à un Islam radical allié en sous main avec les illuminatis du N.O.M.: une seule cause pour fédérer cet ensemble hétéroclite: la haine d’Israël
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Abel Shlomit

10 infos-clés pour comprendre ce qui se passe en Centrafrique


26/12/2013


Des soldats français en patrouille dans les rues de Bangui ce jeudi (Rebecca Blackwell/AP/SIPA)

Alors que depuis sa loggia de la basilique Saint-Pierre, le pape François demandait l’arrêt des violences en Centrafrique dans son message de Noël, Bangui a connu un 25 décembre sanglant.

Des combats ont éclaté dans plusieurs quartiers de la capitale, avant de se déplacer au fil de la journée vers l’aéroport où sont basés les militaires français de l’opération Sangaris, ainsi que la force africaine, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca). Au moins cinq soldats tchadiens ont été tués.

1.La situation se dégrade malgré les troupes françaises

Vingt jours après le début de l’intervention française en Centrafrique, la situation sur place se précarise. Plus d’un millier de personnes sont morts depuis le 5 décembre, a compté Amnesty International.

A Bangui, un quart de la population s’est trouvé contraint de fuir la capitale. A l’échelle du pays, plus de 600 000 personnes ont été déplacées. 70 000 personnes sont réfugiées dans les pays voisins notamment en République démocratique du Congo et au Cameroun.

La situation sanitaire se dégrade et on assiste à une escalade des atrocités, déplore Human Rights Watch : la malaria et la malnutrition se développent à une vitesse record.

Le 19 décembre, Samantha Power, ambassadrice américaine à l’ONU et spécialiste de la question des génocides dans les conflits du XXe siècle s’est rendue à Bangui. Elle s’y est alarmée d’une situation « pré-génocidaire ».

2.Le pays est plongé dans le chaos politique

Reléguée dans l’angle mort des médias occidentaux, la Centrafrique a connu une ribambelle de coups d’Etats et de dirigeants fantasques depuis son indépendance de la France en 1960.

Dernier coup d’éclat en date : celui de Michel Djotodia, le 23 mars 2013. A 64 ans, il renverse le président en place François Bozizé et prend sa place grâce au soutien de la Seleka (« coalition » en langue sango) un mouvement de rébellion qu’il avait lui même constitué l’été précédent et qu’il dissout une fois au pouvoir.

Premier président musulman de Centrafrique depuis 1960, il peine à garder prise sur les ex-rebelles de la Selaka, rapidement accusés d’exactions sur la population.

En réaction, des groupes d’autodéfense, souvent chrétiens, se constituent. C’est dans le contexte des violents affrontements qui en découlent que Paris annonce son intention d’intervenir militairement pour stabiliser la situation. Adoubée le 5 décembre par la résolution 2127 de l’ONU, l’opération Sangaris est lancée le jour même.

3.L’opération Sangaris va durer plus longtemps que prévu

Baptisée Sangaris, du nom d’un papillon local, l’intervention française ne devait initialement pas excéder six mois, avait promis François Hollande lors d’une allocution télévisée dans les JT de 20h.

Dix jours plus tard, après la mort à Bangui de deux soldats français – Nicolas Vokaer et d’Antoine Le Quinio – le discours officiel sur la durée de l’intervention évolue et se mue en « six mois à un an ».

Placés sous le commandement du général Francisco Soriano, 1 600 soldats français se trouvent actuellement au Mali. Un déploiement moindre par rapport à l’opération Serval au Mali (4 500 hommes au plus fort de l’engagement, actuellement 2 000).

Epaulés par 3 700 hommes de la Misca, ils doivent composer avec les différentes milices du pays.

 

4.Deux camps et une multitude de milices s’affrontent

  • La Seleka. Hétéroclite, cette coalition officiellement dissoute a ravi le pouvoir au général Bozizé en mars 2013. Faisant cause commune avec des miliciens soudanais, tchadiens ou libyens, elle fait parler d’elle pour ses exactions et ses pillages. L’opération Sangaris vise entre autres à désarmer les quelques 15 000 ex-combattants de la rébellion au pouvoir, mais selon des modalités controversées.
  • Les « anti-balakas ». Littéralement « anti-machettes » en langue sango, les anti-balakas se comptent par dizaines de milliers. Parmi eux, des milices d’autodéfense formées en brousse, des anciens membres des forces de sécurité du président déchu François Bozizé, ainsi que de jeunes chrétiens désœuvrés. Human Rights Watch a observé la présence d’un grand nombre d’enfants soldats dans ce camps.

5.La crise ne se résume pas à un conflit chrétiens contre musulmans

Des raccourcis évoquant un affrontement « chrétiens contre musulmans » sont parfois utilisés dans les médias pour évoquer les altercations entre milices. Pour les chefs religieux cités dans Le Monde, la situation est plus nuancée. « Tous les anti-balakas ne sont pas chrétiens, et tous les chrétiens ne sont pas des anti-Balaka, et il en va de même pour les ex-Séléka et les musulmans », expliquent ainsi des évêques.

Luc Ravel, évêque aux armées françaises, assure de son côté que « personne ne me parle de “somalisation”, les chrétiens disent que si les chababs (djihadistes somaliens) venaient, ça ne prendrait pas ».

Sur les cinq millions de Centrafricains, on recense 80% de chrétiens et 15% de musulmans. Dans son rapport, Human Rights Watch montre que les tensions ne sont pas exclusivement confessionnelles : elles découlent souvent de réalités plus complexes sur le terrain.

Les incidents entre éleveurs et agriculteurs l’illustrent bien : les Mbororo par exemple, sont des nomades musulmans que l’on retrouve dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et centrale. Ils déplacent de larges troupeaux d’une zone de paturage à une autre, et cela créée des conflits avec les fermiers sédentaires (majoritairement des Gbaya chrétiens).

Les soldats français ainsi que ceux de la Misca sont accusés de prendre parti pour l’un ou l’autre des deux camps.

6.Les soldats envoyés sur place attisent les tensions


Des militants de la Selaka protestent contre la présence de l’armée française en Centrafrique, le 22 décembre 2013. (Capture d’&eacute ; cran : BFM TV)

Indignés par la mort de trois d’entre eux dimanche 22 décembre, après une altercation avec des soldats français, des ex-rebelles de la Seleka ont manifesté dans les rues de Bangui pour réclamer le départ de l’armée française.

Largement représentés parmi les forces de la Misca (850 sur 3 700), les Tchadiens sont quand à eux taxés d’ambiguité par les anti-Balakas. Idriss Déby, leur président, est fortement soupçonné d’avoir équipé et financé la Seleka avant le déclenchement des opérations début décembre... visant précisément à la désarmer.

Des tirs fratricides entre soldats tchadiens et burundais de la Misca sont venus attiser la défiance croissante des Centrafricains à l’égard des soldats déployés dans leur pays.

La tache des soldats dépèchés en Centrafrique est d’autant moins aisée qu’elle doit composer avec un contexte géopolitique explosif.

8.Autour de la Centrafrique, des pays instables

Nombre des pays limitrophes de la Centrafrique sont en proie à une grande instabilité économique et politique : République démocratique du Congo (RDC), Tchad, Ouganda, Soudan (Darfour).
La présence d’étrangers au sein des milices centrafricaines s’explique partiellement par le fait que la Centrafrique a souvent servi de base arrière à différentes rébellions.
Ainsi, Joseph Kony, père ougandais de l’Armée de résistance du seigneur et recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre est soupçonné de se cacher en RCA.

9.Même si la paix s’impose, le pays est loin d’être sorti d’affaire

Un demi-siècle après son indépendance, la Centrafrique demeure gangrenée par la pauvreté : elle se place 180e en 2013 au classement du Programme des Nations unies pour le développement.
Si la future gouvernance centrafricaine reste encore une inconnue, de nombreux éléments devraient jouer en faveur d’une instabilité durable : Human Rights Watch relève par exemple que depuis le coup d’Etat de mars 2013, plus de 70% des enfants d’âge scolaire ne peuvent plus aller à l’école.
« L’école Liberté de Bossangoa, par exemple, abrite actuellement dans ses salles de classe quelque 4 000 musulmans déplacés. »

10.Il y a un an, Hollande ne voulait pas entendre parler d’une intervention

La France n’est pas totalement étrangère à cette instabilité. En 1979, déjà, elle intervenait sur place pour renverser Jean-Bedel Bokassa, qui s’était autoproclamé empereur. Quelques mois plus tard, le Canard Enchainé révélait le scandale des diamants offerts à Valery Giscard d’Estaing par le même Bokassa.
Officiellement désireux de rompre avec les pratiques de la Françafrique, François Hollande avait refusé, il y a tout juste un an, de répondre au SOS de François Bozizé, ex-président renversé quelques mois plus tard et déclarait :
« Si nous sommes présents en Centrafrique, ce n’est pas pour protéger un régime, c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays, en l’occurrence la Centrafrique. Ce temps-la est terminé. »
Une année s’est écoulée depuis ce beau discours et des troupes françaises ont depuis été déployées sur le sol centrafricain pour « rétablir la stabilité interieure ». La Françafrique a la peau dure.
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Charlotte Cieslinski | Journaliste