"Joseph Kabila" brandit la Constitution qu’il vient de promulguer. C’était le 18 février 2006.
A Kingakati, "Joseph Kabila" a confié aux membres de la caste au pouvoir dite "majorité présidentielle" sa volonté d’organiser un référendum pour faire réviser la Constitution.
Impopulaire, l’homme compte sur la fraude et la corruption. Objectif : rester calife à la place du calife.
Ancien rebelle de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) qui a porté LD Kabila au pouvoir le 17 mai 1997, l’ex- "commandant Hyppo" lance ainsi un défi au peuple congolais pour lequel il n’a jamais éprouvé que du mépris.
Le satrape de Kinshasa n’a cure de la démocratie. Il ne croit qu’aux rapports de force. Et pourtant.
"Je vous annonce la fin de la recréation". C’est la phrase prononcée par "Joseph Kabila" le 18 février 2006 au moment où il terminait son allocution à l’occasion de la promulgation de la Constitution inaugurant la "Troisième République".
Les observateurs avaient cru, à tort, que l’ex-Zaïre, rebaptisé République démocratique du Congo, tournait définitivement la page des crises de légitimité ayant jalonné l’histoire du pays depuis la proclamation de l’indépendance un certain 30 juin 1960.
Ils avaient cru que la "République" faisait enfin son entrée dans le petit cercle des nations où règnent la primauté du droit et le respect de la vie et de la dignité de la personne humaine.
Et qu’à l’avenir, l’Etat sera fort non pas pour préserver les privilèges des puissants du jour mais pour garantir la démocratie et les libertés.
Tel un chat échaudé qui craint l’eau froide, les rédacteurs de la Constitution du 18 février 2006, ratifiée par référendum en 2005, avaient prévu des principes non seulement pour "contrer toute tentative de dérive dictatoriale" mais aussi l’institution d’un "parti unique".
Sciemment ou non, les parlementaires dont la grande majorité a rejoint le "clan Kabila" "oublièrent" d’édicter des lois destinées à sanctionner les violations de la nouvelle Charte fondamentale.
Les articles 70 et 220 de la Constitution en vigueur stipulent respectivement que "Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois"; "La forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du président de la République, l’indépendance du Pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle. (...)".
"Elu" président de la République en 2006 et 2011, "Joseph Kabila" achève actuellement son second et dernier mandat.
Depuis plusieurs mois, un débat malsain a lieu dans les milieux congolais. Il s’agit de l’avenir politique de "Joseph Kabila" après le 19 décembre 2016 date de la fin de son mandat. Un tel débat est tout simplement inimaginable dans un Etat respectueux de ses lois.
Les oligarques congolais sont décidés à défendre leurs privilèges. Ils ont oublié que le pouvoir d’Etat est un service à rendre à la collectivité. Et que les privilèges qui s’y rattachent ne sont rien d’autre que la contrepartie du service rendu.
La Constitution congolaise actuellement en vigueur est sans doute perfectible. En vérité, c’est le leadership politique qui est médiocre.
Il faut être un parfait naïf pour croire aux sornettes entonnées, dimanche 9 mars, par Lambert Mende Omalanga selon lesquelles "en 2016, il y aura un passage de flambeau civilisé entre un Président sortant et un Président entrant".
Il incombe au peuple congolais de chasser l’imposteur-usurpateur.
__________________
Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire