mardi 25 mars 2014

Ebola: "la viande soigne plutôt"

25 mars, 2014



Des agents du ministère guinéen de la santé sur le terrain de la sensibilisation contre la fièvre Ebola ont recueilli des tests négatifs à Conakry.

Les agents de la santé ont indiqué que le virus d’Ebola se développe dans la viande de brousse et notamment celle du singe mais certains amateurs du marché forestier en Guinée soutiennent qu’elle a des vertus thérapeutiques.

«La viande de brousse est un médicament qui soigne beaucoup de maladies comme le paludisme», a expliqué Marie Doré, une revendeuse de viande de brousse au marché forestier de Conakry.

La plupart de ces commerçants ne sont pas au courant de la propension du virus Ebola dans la capitale guinéenne.

«Cette nouvelle-là, c’est la première fois que je l’entends aujourd’hui» a lancé la vendeuse mais elle reste convaincue que sa marchandise est très prisée pour ses vertus pharmaceutiques.

«Ce n’est pas vrai ce qu'on dit, je mange mes frères et sœurs mangent et même toute la famille et les gens me disent tout le temps que la viande là a beaucoup de médicaments», a-t-elle soutenu pour s’opposer aux alertes des agents de santé.

Considérer la viande de brousse comme une source de médicament fait partie des us et coutumes de la zone forestière.

Depuis l’apparition du virus Ebola, quelques consommateurs prudents sont prêts à suspendre momentanément l'approvisionnement malgré eux.

«Quand l’enfant prend de la viande de brousse, son corps devient dur. Les animaux nous donnaient beaucoup de médicaments parce que leurs corps avaient beaucoup de substances qui pouvaient nous nourrir et nous rendre bien résistants», a expliqué un amateur originaire de la zone forestière de la Guinée, se demandant d'ailleurs sans cesse ce qu’il adviendrait réellement s’il se remettait à ses mets favoris.

Les sources sanitaires ont indiqué que le virus Ebola ne résiste pas à la cuisson.

Une campagne de sensibilisation a été lancée par le ministère guinéen de la santé en zone forestière, demandant aux populations d’éviter le contact avec les animaux sauvages notamment les chauves-souris présentées comme les vecteurs de l’épidémie en Guinée.

«Selon nos informations, les chauves-souris sont transportées vers Nzerekoré, Matata etc. tout de suite quand nous avons appris ces informations, nous avons fait passer le message dans les radios communautaires pour interdire la consommation de chauve-souris», a déclaré à la BBC Dr Gnankoye Lama, le ministre en charge de la santé et de l’hygiène publique.

La fièvre Ebola serait arrivée en Guinée par les forêts du Sud et elle a déjà fait 59 morts.

Mais le porte-parole de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a indiqué à la BBC que les tests de Conakry se sont révélés négatifs.

Le porte-parole de l’OMS Collins Boakye-Agyemang, a déclaré que les échantillons avaient montré que les victimes n’ont pas été infectées par le virus Ebola et on ne sait pas ce qui les a tuées.

Le virus Ebola se transmet par contact direct et tue entre 25% et 90% des personnes atteintes.

Il n’existe ni traitement ni vaccin.

Les symptômes du virus sont des saignements internes et externes, des diarrhées et des vomissements.

Des cas récents ont été signalés à des milliers de kilomètres, en Ouganda et en République Démocratique du Congo.

Le virus Ebola touche principalement des villages éloignés en Afrique centrale et Afrique de l’Ouest, près des forêts tropicales, d’après l’OMS. 


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