vendredi 2 mai 2014

Des morts en série : Le secteur des transports en RDC ne peuvent plus continuer à être gérer en western

27/04/2014

 
Taxi bus

La RDC tend à ressembler à un bateau à la dérive et qui prend eaux de toute part. La cadence de malheurs qui s’abattent sur ce géant au cœur de l’Afrique prend l’allure d’une série noire et fait penser à la poursuite d’un signe indien. 

Crashs d’avions, naufrages de bateaux et déraillements de trains se répètent à un rythme qui rappelle les films western du « Nouveau monde ». Bref, au regard des morts en série que l’on y enregistre, les voies de communication en RDC ne rassurent pas du tout.

Comme si le naufrage de plus de 251 Congolais sur le lac Albert n’a pas suffi, la République démocratique du Congo vient de connaitre un nouvel accident meurtrier sur ses voies ferrées. 

Aux dernières nouvelles, c’est près d’une centaine de personnes qui auraient trouvé la mort mardi dernier à Kamina, dans le Katanga, après le déraillement d’un train de la SNCC (Société nationale des chemins de fer du Congo).

Même s’il y a encore divergence autour du bilan de ce drame, la nation est une fois de plus en deuil. Selon le ministère provincial de l’Intérieur du Katanga, joint par Reuters, le bilan serait chiffré à 63 morts et 80 blessés, sans compter la cinquantaine de personnes, certes sans vie, encore bloquées dans les wagons tombés dans le ravin qui s’ouvre de part et d’autre de la voie ferrée à l’endroit où s’est produit l’accident. 

Mais, des sources proches de Radio Okapi estiment déjà le nombre de décès à près de 200 personnes, au regard, rappellent-elles, du nombre important de passagers qui auraient été embarquées clandestinement sur ce train de la SNCC.

Selon des rescapés, repris par la radio onusienne Okapi, des passagers voyageaient dans des conditions infrahumaines. Certains étaient entassés dans les containers ou des wagons, alors que d’autres étaient engouffrés dans la locomotive. Après le déraillement, une bonne partie de passagers sont encore retenus prisonniers dans les décombres.

Hier mercredi, le gouvernement provincial a dépêché à Kamina le vice-gouverneur de la province ; une délégation à laquelle se sont joints certaines autorités de la SNCC.
Un bilan lourd

Dans tous les cas, le bilan est lourd, tellement lourd qu’il pose une fois encore le problème de la sécurité des voies de communication. Qu’elles soient fluviales, aériennes, routières ou ferroviaires, les voies de communication de la RDC ne rassurent plus du tout. 

Crashs, naufrages et déraillements se succèdent à un rythme diabolique. C’est le moins que l’on puisse dire. 

Tout récemment, c’est dans les eaux du lac Albert que plus de 250 Congolais sont morts en tentant la traversée du lac avec une embarcation de fortune. Le système national d’alerte n’ayant pas fonctionné pour prévenir un tel désastre, des Congolais y ont trouvé la mort.

Comme si cela ne suffisait pas, la série s’est poursuivie et la liste des victimes des voies de communication en RDC s’est allongée. 

Au Katanga. Cette tragédie, qui rappelle « Les animaux malades de la peste » du poète français Jean de La Fontaine, appelle commentaires et questionnement. 

Comment des passagers aussi nombreux ont-ils pu se retrouvent à bord d’un train marchandises ? C’est la preuve de la défaillance des services concernés dans leur diversité.

Il ne reste plus qu’à établir la responsabilité de chacun et à tous les niveaux. Si la SNCC a, naturellement, la grande responsabilité, l’on devrait également remonter plus haut. 

L’Etat Congolais a-t-il joué pleinement son rôle, celui de doter cette entreprise publique, passée sous statut d’une société commerciale, de locomotives dignes de ce nom ? 

Est-ce que le gouvernement assure le contrôle technique de ces engins qui affluent en RDC pour servir dans le secteur du transport dans sa diversité : voie aérienne, voie fluviale, voie routière, voie ferroviaire ?

Ces questions taraudent les esprits quand on sait que la plupart de ces engins sont des machines de la mort pour ceux qui les empruntent. 

A Kinshasa, notamment, les « esprits de mort », vieux d’au moins quinze ans, sont toujours sur les routes, malgré l’arrivée de nouveaux bus. Dans les airs comme sur les eaux et sur les rails, les nouveaux engins sont des denrées rarissimes.

Les réactions du gouvernement en termes de sanctions et de mesures pourront sans doute permettre d’élucider l’énigme de cet accident ferroviaire de Kamina au Katanga.

Le mardi 22 avril 2014 aura été une journée noire pour la SNCC. Selon Radio Okapi, une barge de la SNCC a chaviré mardi dernier dans le lac Kivu au large du village de Birhede au Sud-Kivu. 

Le capitaine de la barge n’a déploré aucune perte en vies humaines. Mais il a indiqué qu’une importante quantité de marchandises a sombré. L’embarcation transportait 115 tonnes de produits vivriers et manufacturés.

Prévenir le danger

La barge, en provenance de Goma, se dirigeait vers Bukavu au Sud-Kivu. L’embarcation, vielle de plusieurs années, a fait face à une grosse vague au milieu du lac Kivu, raconte un rescapé. En plus de marchandises, la barge transportait une cinquantaine de clients et une trentaine de membres d’équipage. Ils seraient tous sortis indemnes.

Ces accidents dénotent véritablement du désordre qui règne dans l’exploitation des voies de communication de la RDC. Que la SNCC enregistre deux accidents, dont l’un meurtrier dans la même journée du mardi 22 avril, c’est la preuve que cette entreprise n’est pas encore sortie de l’abime.

Décidément, la RDC est poursuivie par un signe indien. Les autorités sont prévenues. Il est temps d’activer le système national d’alerte de catastrophe – s’il en existe un – pour prévenir le pire.
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[lePotentiel]

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