dimanche 4 mai 2014

Rwanda: le gouvernement Kagame accusé de complot contre des opposants

le 04-05-2014 

 

Selon le Globe and Mail, le gouvernement de Paul Kagame est l'instigateur d'assassinats et de tentatives d'assassinats.REUTERS/Noor Khamis

Le quotidien canadien The Globe and Mail publie une enquête qui affirme que le gouvernement rwandais de Paul Kagame est l'instigateur de l'assassinat de Patrick Karegeya à Johannesburg le 31 décembre dernier, et celui de nombreuses tentatives d'assassinats d'opposants vivants en exil. Cette enquête repose notamment sur le témoignage d'un ancien officier du FPR, Robert Higiro.

Robert Higiro est un ancien officier rwandais aujourd’hui en exil en Belgique. Dans les années 2010, il est recruté par le chef des services de renseignement rwandais pour tuer ou faire tuer les opposants qui gênent Paul Kagame, en premier lieu Kayumba Nyamwasa et Patrick Karegeya. Le premier a échappé à quatre tentatives d'assassinat. Le second a été tué dans sa chambre d'hôtel le 31 décembre dernier.

→ A (RE)LIRE : Kayumba Nyamwasa : « Je suis prêt à apporter toutes les preuves »

Robert Higiro est l'un des témoins majeurs entendus par les journalistes du Globe's. Mais la preuve accablante, ce sont les enregistrements qu’il a réalisés de conversations avec le chef des services de renseignement. Des enregistrements qui démontrent le complot criminel mis en place par Kigali pour éliminer les opposants

Pour Judi Rever, l’une des deux journalistes qui signent l’enquête (article en anglais), ces preuves sont irréfutables. « Les audios ont été vérifiés par au moins trois ex-membres des FPR qui ont travaillé avec le chef des renseignements, Dan Munyuza », explique-t-elle.

Les journalistes canadiens n'ont pas obtenu l'autorisation d'interviewer l’ancien chef des renseignements militaires. 


Quant à Robert Higiro, pourquoi a-t-il décidé de parler et de tout dévoiler à la presse ? 

Pour Judi Rever, comme tous ces témoins gênants, Higiro vit dans la peur d'être à son tour éliminé et a décidé de partager son secret avant qu'il ne soit trop tard. 

« Après avoir vu ce qui s’est passé le 31 décembre 2013 où Patrick Karegeya a été tué, ils sont en train de se dire : ‘On ne peut pas mourir avec ces informations’. Quelqu’un comme Higiro se dit que ça suffit », avance la journaliste.

Cette enquête journalistique, à charges contre Kigali, marque assurément un tournant dans cette affaire hautement sensible.


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