Dans un courrier adressé le 26 juin au Conseil de sécurité des Nations Unies, mécontent de la tenue d’une rencontre ayant été organisée à Rome par la communauté religieuse Saint’Egidio à laquelle avait participé une délégation des FDLR[1], le Rwanda a carrément menacé de retirer sa participation à l’accord-cadre d’Addis-Abeba[2]. Des envoyés spéciaux internationaux pour les Grands Lacs y ont également assisté.
Le désarmement des FDLR
Dans cette missive transmise au président du Conseil de sécurité par Eugène Gassana, le représentant permanent du Rwanda auprès des Nations Unies, il était notamment question de la demande de levée temporaire d’interdiction de voyager faite le 24 juin dernier par le sous-secrétaire général en charge des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, au profit de Victor Byiringiro[3].
Ce dernier devait assister à la réunion organisée à Rome le 25 juin par la communauté Saint’Egidio et l’équipe des envoyés spéciaux pour les Grands Lacs, dirigés par Mary Robinson[4].
En effet, la finalité de la rencontre qui s’est déroulée dans la capitale italienne avait trait à l’accélération du processus de désarmement des éléments des FDLR basés dans l’Est de la République Démocratique du Congo et à la détermination des options susceptibles d’atteindre l’objectif fixé.
Le fait de s’opposer à cette noble initiative montre les intentions réelles, de la part du président Paul Kagamé, relatives au pillage des ressources naturelles et à la partition de la République Démocratique du Congo, ainsi qu’à la crainte d’un dialogue inter-rwandais en cas de rapatriement des éléments des FDLR vers leur pays d’origine et à la fragilisation du régime autoritaire de Kigali.
Comment Kinshasa devra-t-il alors réagir à ce chantage de mauvais goût, concernant l’éventuel retrait du gouvernement rwandais de la mise en œuvre de l’accord-cadre ratifié à Addis-Abeba en vue de la pacification de la région du Kivu ?
La réponse du berger à la bergère
Le naturel finit toujours par revenir au galop, après avoir été sciemment chassé. Maintenant que le Rwanda a dévoilé ses véritables intentions, s’agissant du pillage et de la déstabilisation de la région du Kivu, Kinshasa dispose de tous les atouts pour confirmer les nombreuses accusations faites à l’encontre du président Paul Kagamé et ses complices à propos du génocide congolais en particulier, ainsi que, en général, des violations des droits fondamentaux de la personne humaine, des crimes de guerre et crimes contre l’Humanité commis dans le territoire congolais.
Par ailleurs, les atteintes systématiques à l’intégrité et à la souveraineté du territoire congolais à partir du Rwanda, l’insécurité due aux incessants conflits fonciers, le non-respect des droits de propriété et des règles de gestion des richesses naturelles du sous-sol de la région du Kivu constituent les principaux obstacles, parmi tant d’autres, aux bonnes relations entre les Etats congolais et rwandais.
En conséquence, Kinshasa ne doit en aucun cas céder à la menace de Kigali relative au mécanisme de suivi de l’accord-cadre de Kinshasa.
Bien contraire, compte tenu des éléments évoqués supra, le gouvernement congolais devrait cesser toute participation à la CEPGL[5] et revoir toute relation diplomatique avec son voisin aux velléités expansionnistes.
Cela permettra enfin à la République Démocratique du Congo de définir de manière autonome sa politique migratoire dans la région du Kivu et de renforcer militairement la sécurisation de sa frontière orientale.
Ainsi cette triste mésaventure humaine connaîtra-t-elle la même fin quand dans la fable de Jean de La Fontaine intitulé La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.
______________________
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
--------------
[1] Les Forces démocratiques de libération du Rwanda, lesquelles sont composées, entre autres, de rebelles hutus rwandais accusés par Kigali d’avoir participé au génocide de 1994.
[2] Signé par onze pays de la région le 24 février 2013, sous l’égide de l’Union africaine et des Nations Unies, cet accord-cadre a en principe vocation à instaurer la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
[3] Qui plus est président par intérim des FDLR.
[4] La représentante du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, pour la région des Grands Lacs africains.
[5] La communauté économique des pays des Grands Lacs, regroupant la République Démocratique du Congo, le Rwanda et le Burundi.
Le désarmement des FDLR
Dans cette missive transmise au président du Conseil de sécurité par Eugène Gassana, le représentant permanent du Rwanda auprès des Nations Unies, il était notamment question de la demande de levée temporaire d’interdiction de voyager faite le 24 juin dernier par le sous-secrétaire général en charge des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, au profit de Victor Byiringiro[3].
En effet, la finalité de la rencontre qui s’est déroulée dans la capitale italienne avait trait à l’accélération du processus de désarmement des éléments des FDLR basés dans l’Est de la République Démocratique du Congo et à la détermination des options susceptibles d’atteindre l’objectif fixé.
Le fait de s’opposer à cette noble initiative montre les intentions réelles, de la part du président Paul Kagamé, relatives au pillage des ressources naturelles et à la partition de la République Démocratique du Congo, ainsi qu’à la crainte d’un dialogue inter-rwandais en cas de rapatriement des éléments des FDLR vers leur pays d’origine et à la fragilisation du régime autoritaire de Kigali.
Comment Kinshasa devra-t-il alors réagir à ce chantage de mauvais goût, concernant l’éventuel retrait du gouvernement rwandais de la mise en œuvre de l’accord-cadre ratifié à Addis-Abeba en vue de la pacification de la région du Kivu ?
La réponse du berger à la bergère
Le naturel finit toujours par revenir au galop, après avoir été sciemment chassé. Maintenant que le Rwanda a dévoilé ses véritables intentions, s’agissant du pillage et de la déstabilisation de la région du Kivu, Kinshasa dispose de tous les atouts pour confirmer les nombreuses accusations faites à l’encontre du président Paul Kagamé et ses complices à propos du génocide congolais en particulier, ainsi que, en général, des violations des droits fondamentaux de la personne humaine, des crimes de guerre et crimes contre l’Humanité commis dans le territoire congolais.
Par ailleurs, les atteintes systématiques à l’intégrité et à la souveraineté du territoire congolais à partir du Rwanda, l’insécurité due aux incessants conflits fonciers, le non-respect des droits de propriété et des règles de gestion des richesses naturelles du sous-sol de la région du Kivu constituent les principaux obstacles, parmi tant d’autres, aux bonnes relations entre les Etats congolais et rwandais.
En conséquence, Kinshasa ne doit en aucun cas céder à la menace de Kigali relative au mécanisme de suivi de l’accord-cadre de Kinshasa.
Bien contraire, compte tenu des éléments évoqués supra, le gouvernement congolais devrait cesser toute participation à la CEPGL[5] et revoir toute relation diplomatique avec son voisin aux velléités expansionnistes.
Cela permettra enfin à la République Démocratique du Congo de définir de manière autonome sa politique migratoire dans la région du Kivu et de renforcer militairement la sécurisation de sa frontière orientale.
Ainsi cette triste mésaventure humaine connaîtra-t-elle la même fin quand dans la fable de Jean de La Fontaine intitulé La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.
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Gaspard-Hubert Lonsi Koko
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[1] Les Forces démocratiques de libération du Rwanda, lesquelles sont composées, entre autres, de rebelles hutus rwandais accusés par Kigali d’avoir participé au génocide de 1994.
[2] Signé par onze pays de la région le 24 février 2013, sous l’égide de l’Union africaine et des Nations Unies, cet accord-cadre a en principe vocation à instaurer la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
[3] Qui plus est président par intérim des FDLR.
[4] La représentante du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, pour la région des Grands Lacs africains.
[5] La communauté économique des pays des Grands Lacs, regroupant la République Démocratique du Congo, le Rwanda et le Burundi.
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