mardi 22 juillet 2014

Etienne Kabila et ses co-accusés rejettent l’offre de négocier leur libération proposée par le ministère public sud-africain!



Le régime de Jacob Zuma cherche à solder à l’amiable le dossier du « coup d’Etat fomenté contre Joseph Kabila » depuis la province sud-africaine de Limpompo il y a 17 longs mois. 


Etienne Kabila Taratibu et ses 19 co-accusés arrêtés depuis février 2013 en Afrique du Sud sous prétexte d’avoir fomenté un coup d’Etat contre Joseph Kabila Kabange ont reçu le weekend dernier, via leurs avocats, une curieuse proposition du ministère public. Il s’agit de négocier leur libération plus d’une année après leur arrestation à Limpompo.

A en croire les deux avocats de 19 autres Congolais arrêtés, le ministère public propose d’annuler deux des trois infractions à leur charge, à savoir les activités des mercenaires et la tentative de coup d’Etat. 


Ne serait retenue que la troisième infraction : la violation des lois sur l’assistance militaire. Et pour cause, cette dernière n’exige pas de passer par la case prison, mais de payer une amende. 

Si les présumés rebelles n’ont pas d’argent pour payer l’amende, alors cette dernière serait transformée en prison pour 8 mois. Mais comme ils ont déjà fait 16 mois de prison, leur libération serait immédiate.

Comme on pouvait ne pas s’y attendre, Etienne Kabila Taratibu et ses co-accusés ont rejeté l’offre de la justice sud-africaine car leurs casiers judiciaires seraient ainsi « chargés ». 


En fait, après avoir visionné les images filmées dans la province de Limpompo par une « taupe » de la police sud-africaine, les présumés rebelles et leurs avocats ont conclu à un grossier montage et à l’absence d’éléments probants pour les accuser..

A la vérité, plus d’une année après le fameux coup de filet réalisé par les autorités sud-africaines et applaudi à Kinshasa, le piège s’est refermé sur la police sud-africaine. 


Qu’on se souvienne de ce que tel que le scénario a été monté, des uniformes et des armes avaient été remis aux 19 co-accusés d’Etienne Kabila présentés d’ailleurs pour le besoin de la cause comme membres de son parti, l’Union des Nationalistes pour le Renouveau, « pour marquer le début de la formation ». 

Selon l’acte d’accusation, les armes « trouvées » sur les présumés rebelles congolais avaient été utilisées lors du génocide de 1994 au Rwanda.

La défense exige à présent que lesdites armes du « génocide rwandais » soient présentées par l’accusation.

Le piège semble donc se refermer sur l’accusation et donc sur la fameuse taupe qui a toujours prétendu avoir infiltré les présumés rebelles congolais, à savoir le lieutenant-colonel Noel Graem Zeeman, membre de la force d’élite de la police sud-africaine.

Pour rappel, en vue de gagner leur confiance, le fameux lieutenant-colonel Zeeman avait fait croire aux co-accusés d’Etienne Kabila Taratibu qu’il allait leur apporter le soutien nécessaire pour renverser le régime récalcitrant qui gouverne à Kinshasa. 


Les hommes de contact de Zeeman avec le groupe de 19 sont eux aussi policiers sud-africains. Il s’agit de Joe et James Joiselet et c’est ce dernier qui avait conduit les 19 à Limpompo avant de procéder à leur arrestation.

Quand bien même Etienne Kabila avait flairé le traquenard et rejeté l’offre de la bande à Zeeman, cela n’a pas empêché les services secrets sud-africains de le présenter comme le cerveau moteur de la « conjuration » !

Si Etienne Kabila et ses co-accusés font preuve de patience en choisissant de rester en prison, c’est non seulement parce qu’ils tiennent à la manifestation de la vraie vérité, mais aussi et surtout parce qu’ils ne sont pas sans avoir que la libération négociée signifie qu’après avoir recouvré la liberté, le statut de réfugiés leur serait retiré avec comme conséquence que le gouvernement sud-africain aurait la latitude de les extrader à Kinshasa où ils seraient amenés à répondre du « complot ourdi contre les institutions légalement établies en RD Congo ». 


Il ne pourrait en être autrement quand on se rappelle que lors de l’annonce de l’arrestation de 19 co-accusés d’Etienne Kabila le 5 février 2013 à Limpompo, ce dernier s’étant livré lui-même après quelques jours à la police à Pretoria, Kinshasa par le biais de Lambert Mende réclamait déjà leur extradition.

En attendant d’y voir un peu plus clair, le procès qui devrait reprendre ce lundi 21 juillet 2014 a été reportée à la demande des avocats des présumés rebelles, à savoir Abraham Makoboya et Mme Joubert pour les 19 Congolais arrêtés à Limpompo, et Mme P D Phahlane qui assurera la défense d’Etienne Kabila pour le compte de la South African Human Rights Commission.

Dossier à suivre.
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Raymond LUAULA

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