jeudi 10 juillet 2014

RDC - Affaire Chebeya : l'épouse du major Mwilambwe échappe de justesse à un enlèvement

10/07/2014 

 
Floribert Chebeya a été retrouvé assassiné le 2 juin 2010. © AFP

L'épouse du major Mwilambwe, dont le témoignage sur la mort de Floribert Chebeya en 2010 met en cause l'ancien chef de la police John Numbi, a été victime d'une tentative d'enlèvement, mardi à Lubumbashi. L'ONG La Voix des sans-voix demande aux autorités congolaises de la protéger.

La Voix des sans voix (VSV), l'ONG de Floribert Chebeya, retrouvé assassiné le 2 juin 2010, tire la sonnette d'alarme. Selon elle, la vie de l'épouse du major Paul Mwilambwe, condamné à mort en 2011 pour le meurtre de Chebeya et de son chauffeur, Fidèle Bazana, est en danger. 


Dans un communiqué diffusé mercredi 9 juillet, VSV exhorte les autorités gouvernementales et judiciaires de la RDC à garantir effectivement la sécurité de Dadi Bumba Mayalale et toute sa famille.

Celle-ci affirme avoir échappé à une tentative d'enlèvement, mardi à Lubumbashi (sud-est) du pays, après avoir fait l'objet de menaces et d'intimidations. Elle n'a pu échapper à ses ravisseurs que grâce à l'interposition de nombreux passants.

L'ombre de John Numbi

"La tentative d'enlèvement de Mme Dadi Bumba Mayalale [...] relève des stratégies savamment mises en place par des personnes impliquées dans l'assassinat [de Chebeya et Bazana] en vue d'exercer de fortes pressions visant à dissuader son mari [...] déterminé à dire la vérité sur les circonstances réelles du crime", écrit la VSV.

En fuite, Mwilambwe avait mis en cause le général John Numbi, chef de la police nationale congolaise au moment des faits, dans le meurtre des deux hommes. 


Mais la justice congolaise a refusé que son témoignage soit produit lors du procès en appel de l'affaire, qui a été suspendu en mai 2013 et n'a jamais repris depuis

En 2011, la condamnation à mort de quatre policiers - dont trois par contumace - et d'un cinquième à la prison à vie avait été prononcée.

Plainte au Sénégal contre Mwilambwe

Suspect numéro un pour les parties civiles, le général Numbi, avait été suspendu de ses fonctions quelques jours après l'éclatement de l'affaire, avant d'être officiellement démis fin décembre 2013. Il a toujours affirmé n'avoir jamais rencontré Chebeya. 


Entendu comme témoin lors du procès en première instance, le général Numbi avait déclaré n'avoir jamais donné rendez-vous à Chebeya.

Le major Mwilambwe, qui vit désormais au Sénégal, est visé dans ce pays par une plainte avec constitution de partie civile déposée début juin par la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et les familles Chebeya et Bazana. 


Pour la FIDH, le but de cette action en justice est qu'une enquête impartiale et indépendante puisse être ouverte et que toute la lumière soit faite sur l'assassinat de Chebeya et Bazana.
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Jeune Afrique 

 (Avec AFP)

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