dimanche 24 août 2014

Kivu : L'ONU détient la clé des problèmes

13/11/2013

 
Paul KAGAME, Joseph KABILA, Ban KI-MOON et Yoweri MUSEVENI. Addid Abeba Janvier 2013

Se rendant compte que les attributs de souveraineté en RDC ne sont pas assumés comme il faut à cause du dysfonctionnement des institutions pour circonscrire ou prévenir les risques d'insécurisassions et de déstabilisation susceptibles de s'étendre à ses voisins qui l'entourent immédiatement, l'ONU s'engage résolument à prendre à son compte le nettoyage systématique des positions rebelles de l'est de la RDC, opérations menées par la brigade d'intervention. 

Il ne faut pas s'imaginer qu'elle (l'ONU) fait tout cela pour les beaux yeux de nos dirigeants actuels qui semblent avoir assimilé de travers la teneur de l'accord-cadre d'Addis-Abeba. 

Le schéma concocté et mis en marche n'auraient rien de complaisant ni ne recélerait de cadeau à offrir aux gouvernants. 

L'ONU pose des jalons du destin de la RDC selon son propre schéma dont les décideurs impérialistes du monde sont les seuls à détenir les arcanes, laissant Kinshasa se divertir à sa guise. 

L'accord-cadre d'Addis-Abeba, c'est l'œuvre portant l'estampille " made in New York " sous le patronage du secrétaire général Ban Ki-moon.

Les sphères officielles et les médias nationaux attribuent excessivement la défaite du M23 en un clin d'œil aux FARDC dont ils font mousser les prouesses. 

On ne souligne pas assez le concours appuyé, majeur et déterminant, de la brigade d'intervention de l'ONU sur le terrain intégrée au sein de la MONUSCO.

Contre toute attente, le M23 qui passait jusque-là pour une organisation rebelle politico-militaire redoutable et invincible à la solde du Rwanda, devient subitement un colosse aux pieds d'argile, bat en retraite paniqué, abandonne derrière lui des stocks d'armes et de munitions qui constituaient son armada d'arsenal.

Quelles leçons tirer de ces revers inattendus et stupéfiants du M23 ? Comme le Conseil de sécurité de l'ONU en a décidé et s'y est impliqué sérieusement, en synergie avec Washington, les parrains du M23 se sont vus contraints et forcés de lâcher ces rebelles qu'ils instrumentalisaient.

C'est le cas notamment du Rwanda et des trafiquants de minerais, agissant de connivence avec des multinationales de certaines puissances occidentales impérialistes. 

Tout bien considéré, la débâcle infligée au M23 par les FARDC est due à la mise en jeu de la grosse artillerie de la brigade spéciale d'intervention de l'ONU.

Cela revient à dire que l'ONU détient la clé des problèmes dans lesquels les Congolais s'empêtrent inextricablement sans issue, la cause majeure en étant l'absence d'Etat.

Groupes rebelles dits forces négatives, succession des régimes autocratiques au sommet du pouvoir, tripatouillages électoraux, maquillage de la vérité des urnes, pillage des ressources nationales du sol et du sous sol, mauvaise gouvernance, balkanisation et conquêtes de l'espace vital par des pays voisins de la RDC, tous ces problèmes se produisent, persistent, s'amplifient et deviennent inextricables à cause de la main occulte qu'y prêtent des plénipotentiaires de certaines puissances occidentales membres influents de l'ONU et même permanents du conseil de sécurité de l'ONU. 

L'anéantissement du M23, groupe rebelle ayant joui longtemps des complicités internes, régionales et internationales, en est la preuve éloquente.

La MONUSCO est en RDC un Etat dans l'Etat, disposant de structures militaires, civiles, techniques, financières, médiatiques, matérielles, mieux organisées et performantes, qui lui permettent de suivre et de contrôler tout ce qui se passe dans tous les coins et les recoins de ce pays.

Manipulation d'une classe politique pourrie

Chaque mercredi, la MONUSCO tient un point de presse au cours duquel elle informe l'opinion de la situation générale qui prévaut en RDC, parfois même dans les moindres détails. Elle le fait régulièrement, mais pas le cas échéant.

Elle localise tous les groupes armés, détermine leur position, évalue le nombre de leurs dirigeants et hommes de troupe, se renseigne sur la nature des armes et des munitions qu'ils utilisent, connait les limites de leur résistance. 

Ayant jugé le moment psychologique venu, l'ONU a sifflé la fin de la recréation pour le M23 et pour son gourou Paul Kagamé.

Tout est rentré dans l'ordre comme par enchantement sur toutes les positions qu'occupait le M23 au Nord Kivu et où il faisait la loi, semant la ruine et la désolation. La RDC est comme un condominium sous l'égide de l'ONU via la MONUSCO. 

Une tutelle de fait qui vide de tout leur sens les concepts " pays indépendant et souverain " dont on nous rebat les oreilles sont tout simplement du vent, de la poudre qu'on jette aux yeux de l'opinion qui n'est pas d'ailleurs dupe.

Des dictatures qui nous régentent depuis le règne de Mobutu jusqu'à celles qui se succèdent après sa chute, sont fabriquées et imposées au peuple par les plénipotentiaires des puissances impérialistes occidentales.

Agissant toujours en douce, ces plénipotentiaires manipulent aisément une classe politique pourrie jusqu'à l'os, composée de Zombies, de girouettes, de personnages falots, de flagorneurs, qui se complaisent dans le règne de la médiocrité des despotes bornés, sanguinaires, jouisseurs. Ils se ruent sur l'appât du gâteau qu'on leur fait miroiter comme les vautours sur la charogne.

On a vu comme ils se bousculaient au portillon des concertations quand ils ont appris que celles-ci seraient couronnées de la formation d'un gouvernement d'union nationale.

On a vu comment l'hémicycle du palais du peuple croulait sous des salves interminables d'applaudissements lorsque le président Joseph Kabila a annoncé avec autorité et solennité qu'il serait formé un gouvernement de cohésion nationale comprenant des cadres de la mouvance présidentielle, des renégats débauchés de l'opposition et des apostats de la société civile.

Le pays est en panne de leadership visionnaire, éclairé et clairvoyant, un vide que l'ONU supplée par le truchement de la MONUSCO. 

Passant à l'action avec détermination, l'ONU vient de régler son compte au M23, laissant Kigali tout penaud. C'est un message adressé aux autres rebelles (FDLR, ADF-Nalu, LRA, Maï-Maï), qui devraient le capter cinq sur cinq et se tenir pour avertis.

L'ONU pose des jalons…

Se rendant compte que les attributs de souveraineté en RDC ne sont pas assumés comme il faut à cause du dysfonctionnement des institutions pour circonscrire ou prévenir les risques d'insécurisassions et de déstabilisation susceptibles de s'étendre à ses voisins qui l'entourent immédiatement, l'ONU s'engage résolument à prendre à son compte le nettoyage systématique des positions rebelles de l'est de la RDC, opérations menées par la brigade d'intervention.

Il ne faut pas s'imaginer qu'elle (l'ONU) fait tout cela pour les beaux yeux de nos dirigeants actuels qui semblent avoir assimilé de travers la teneur de l'accord-cadre d'Addis-Abeba.

Le schéma concocté et mis en marche n'auraient rien de complaisant ni ne recélerait de cadeau à offrir aux gouvernants. L'ONU pose des jalons du destin de la RDC selon son propre schéma dont les décideurs impérialistes du monde sont les seuls à détenir les arcanes, laissant Kinshasa se divertir à sa guise. 

L'accord-cadre d'Addis-Abeba, c'est l'œuvre portant l'estampille " made in New York " sous le patronage du secrétaire général Ban Ki-moon.

Le K.O. infligé au M23 en un temps record, après qu'il eut longtemps fait la nique aux FARDC, est le résultat d'un coup de baguette de l'ONU. 

La signature la mort dans l'âme d'un accord de paix entre Kinshasa et le M23, après presqu'une année de négociations stériles, piétinantes et vainement coûteuses, procède naturellement d'une impulsion contraignante données aux parties négociatrices, mises en demeure d'arrêter leur cinéma, par New York.

Tout ce qu'on fait dans les sphères officielles sans l'aval discret ou tacite des plénipotentiaires de l'ONU, ressemble à du vent. C'est le cas, notamment, de fameuses concertations nationales ignorées par la communauté internationale qui leur a préféré les négociations de Kampala. 

Elle a pressé Kinshasa et le M23 de conclure un accord de paix. Mais le gouvernement de cohésion nationale, solennellement promis et tant attendu, comme le couronnement des concertations, tarde toujours à se dévoiler, accentuant l'angoisse au sein de la majorité élargie du pouvoir. 
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© KongoTimes

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