dimanche 24 août 2014

L'Afrique n'a rien à faire dans une ONU qui méprise ses Etats!

24/10/2012

Lettre ouverte à son excellence Madame la présidente de l'Union Africaine



Lettre ouverte à son excellence Madame la présidente de l'Union Africaine

Ayant salué du fond du cœur, avec de nombreux autres Africains, votre avènement à la tête de l’Union Africaine, cette institution qui regroupe tous les Etats d’Afrique, je me permets de vous écrire ces mots qui sont d’une importance vitale pour moi. Je dois avouer que je ne croyais plus en cette Union Africaine, jusqu’à votre élection.

Je ne vous connais pas, mais je connais votre pays, et je sais qu’il y a une très grande différence d’approche des questions internationales entre les (ex-) colonisés de la France en Afrique, nous les francophones, et les autres que vous êtes. 

Et le fait pour moi, Ivoirien, que vous veniez du Pays de Tabo Mbeki est une raison d’espérer, en tout cas, jusqu’à ce que le temps et les évènements me donnent tort.

Je vous écris à propos de l’Organisation des Nations Unies (ONU), cette institution créée en 1945, au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale. 

L’ONU, depuis sa création, n’a cessé de se comporter comme le bras séculier de l’impérialisme. 

Aujourd’hui, les intentions de ceux qui ont créé cette organisation sont apparues clairement à tout le monde : leur jeu consiste à se donner les moyens d’exploiter et de dominer tous les autres, à travers des artifices de toutes sortes.

On a fini par comprendre que la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International (FMI), l’UNESCO et autres, sont des pièges dans lesquels les créateurs de l’ONU entraînent les autres pour mieux les exploiter, en vue de renforcer leur domination. 

Ils ont créé en plus de nombreuses superstructures, « les Organisations Mondiales » de ceci et de cela, qui leur servent de cheval de Troie dans les Etats. 

Il y aurait beaucoup à dire sur cette institution que le général de Gaulle, cet homme d’Etat français, a très tôt eu raison d’appeler « machin », c'est-à-dire une chose à utilité variable, selon les intérêts et intentions de celui qui la tient. 

Mais j’ai conscience de l’immensité de votre tâche, ce qui rend précieux votre temps, et je me limiterai à l’essentiel.

La nuisance de l’ONU sur l’Afrique et les Africains a atteint aujourd’hui des proportions inacceptables. C’est une chose que l’ONU veuille se mettre au service des nations de sa création ! 

Mais c’est une autre chose que les Africains se laissent malmener par cette institution, sans réagir ! Je rappelle que votre élection à la tête de l’Union Africaine a suscité beaucoup d’espoir, et c’est au nom de cet espoir que je vous adresse cette lettre.

L’ONU, une institution dans laquelle les Etats africains sont sous tutelle coloniale!

En 1945, au moment où se créait l’Organisation des Nations Unies, les Etas Africains, dans leur réalité actuelle, n’existaient pas. On pouvait à peine parler du Libéria et de l’Ethiopie. 

Tous, nous étions des citoyens( !) de seconde zone des Etats colonisateurs, sur des territoires qui leur appartenaient et où ils disposaient des terres (sol et sous-sol), mais également de la vie des êtres sur ces terres.

En 1960, lorsque furent proclamées les indépendances arrangées, à l’ONU rien ne changea : l’Afrique a continué d’être la chose des colonialistes. 

Plus d’un demi-siècle après, ce sont toujours les nations colonisatrices qui décident du sort des Etats africains dans cette institution. 

C’est ainsi que la France, dans sa guerre colonialiste contre la Côte d’Ivoire, a fait et continue de faire voter des résolutions qu’elle rédige, contre les Ivoiriens. 

Pendant plus de dix ans d’agression du pays, face à la résistance farouche du peuple de Côte d’Ivoire, les dirigeants français ont utilisé l’ONU à toutes les besognes, allant jusqu’aux massacres d’innocents aux mains nues. 

De ces massacres, on retiendra que les points culminants furent ceux de novembre 2004, avec les tueries racistes des ponts et de l’Hôtel Ivoire à Abidjan, les massacres de Duékoué en 2010, perpétrés par les miliciens de l’imposteur que la France et les USA ont imposé aux Ivoiriens, avec la participation avérée de l’ONUCI, l’armée de l’ONU dans le pays, puis les bombardements qui ont fait plusieurs milliers de morts (plus que les 3.000 annoncés) et détruit le palais présidentiel, en mars-avril 2011.

Et ce Coréen, représentant de l’ONU qui, adossé aux armes du « machin » et de la France, s’arrogea le pouvoir de décider du gagnant des élections à la place du peuple ivoirien ! 

Tous ces crimes sont accompagnés par les rapports fantaisistes des agents de cette ONU aux ordres. En définitive, Cette institution est l’arme fatale du néocolonialisme ! Elle est l’outil de la manipulation avilissante que l’occident exerce sur l’Afrique !

Comme pour ce « machin », l’Afrique en tant qu’ensemble d’Etats souverains n’existe pas, comment l’ONU peut-elle poser un acte qui empêche la France de faire ce qu’elle veut en Côte d’Ivoire ? 

Il y a certes la faiblesse des dirigeants africains, qui s’aplatissent devant les dirigeants français! Mais la vérité, c’est que, toujours dans la logique de la négations d’entités étatiques en Afrique, ce sont les dirigeants français qui ont placés ceux qui ont la charge des Etats en Afrique francophone ; alors attendre des chefs d’Etats de la CEDEAO qu’ils disent autre chose que ce que veut la France, dans un problème en Afrique de l’ouest, est tout simplement un leurre.

Et ce n’est pas la crise malienne, qui a tout l’air d’un complot français pour la partition du pays, parce qu’on aurait découvert des richesses dans le nord, qui donnerait l’occasion de prouver le contraire ! 

Le complot ayant, vraisemblablement, échappé à ses auteurs, les pantins africains n’ont qu’à amplifier la voix de leurs maîtres à l’ONU, et la suite se verra… Le scénario semble le même, quand on pense au Soudan et à la Somalie, pour les Etats ex- colonies anglaises, portugaises ou espagnoles…

A présent, le temps est venu pour que prenne fin ce mépris indicible que subit l’Afrique. 

Il faut que cesse le paternalisme infantilisant, mais surtout assassin que l’occident exerce sur l’Afrique!

Être reconnu en tant qu’ensemble d’Etats souverains ou se retirer de l’ONU !

En écoutant, à la dernière Assemblée Générale de l’ONU, Monsieur Maki Sal, le nouveau président du Sénégal, on est comme soulagé de ce que quelque chose de pertinent soit dit : le chef d’Etat sénégalais a expliqué qu’il fallait, pour une juste appréciation des choses, qu’à l’ONU, l’Afrique qui est le continent le plus grand et le plus représenté, en terme de nombre d’Etats, soit présente au nombre des Etats membres permanents du Conseil de Sécurité.

Cela est ce qu’il y a plus logique ! Car, il n’est plus admissible que l’Asie soit représentée, même si c’est par la seule Chine, que l’Amérique soit représentée par les USA et l’Europe par la France, l’Angleterre et la Russie, et que l’Afrique soit snobée, avec tous les viols sur tous les plans. 

Si vraiment l’Afrique vaut pour rien dans la marche du monde, qu’on laisse les Africains s’organiser et gérer leur existence comme ils l’entendent et on verra. 

Ou alors s’accrocherait-on à ces idées reçues, d’un atavisme délirant, qui voudrait que les Africains soient de grands enfants qu’il faudrait toujours tenir par la main.

Il y a en Afrique, comme partout ailleurs, des incapables qui ont besoin de tuteurs pour exister ; mais il ya également, comme partout, des personnes de valeur, qui feraient avancer l’humanité, si les Etats colonialistes d’Europe n’imposaient pas aux Africains des médiocres, juste pour se faire servir et nuire à l’Afrique. 

Le fait est que cela retarde l’Afrique mais également et l’humanité toute entière! 

Car le continent le plus riche de la terre est ainsi entravé dans ses possibilités de faire avancer l’humanité, et c’est seulement quelques Etats tricheurs qui se servent avec la complicité de médiocres à leur service, qui empêchent le véritable rendement, sous l’œil complice de l’ONU.

Madame la présidente, engagez une bataille capitale : celle de faire entrer trois Etats africains, en tant que membres permanents, au Conseil de Sécurité de l’ONU, avec droit de veto ! 

Je dis trois en l’état actuel des choses, si aucun autre Etat n’est ajouté. Mais s’il doit être question d’une véritable réforme, tous les Etats étant égaux à l’ONU, que le nombre d’Etats membres permanents avec droit de veto, par continent, soit proportionnel au nombre d’Etats membres de l’ONU, par continent.

Et en attendant que cela soit obtenu, que plus jamais aucun Etat tiers ne produise de résolutions dirigées contre un Etat africain, ainsi que le font la France, l’Angleterre et certainement d’autres Etats occidentaux, depuis que l’ONU existe ! 

Dans le même temps, mettez en marche une procédure de retrait de l’Afrique de ce « machin », si rien n’est fait, et faites de l’Union Africaine une véritable organisation de fédération des forces de notre continent.

Que Dieu vous assiste !

Veuillez agréer, Madame la présidente, l’assurance de ma très respectueuse considération.
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Cameroonvoice
BEDI HOLY
Professeur d’Ens. Sec., Ecrivain Ancien Directeur national de l’Alphabétisation en Côte d’Ivoire

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