17/08/2014
Shegués - Enfants de la rue de Kinshasa. Photo radio Okapi
Ils avaient disparu du centre ville et plus précisément du Boulevard du 30 juin où ils s’illustraient dans la mendicité depuis bientôt une année.
Depuis quelques temps, les shegués, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ont réapparu au grand dam de paisibles citoyens.
Ce qui oblige certains curieux à s’interroger sur la vraie motivation de cette réapparition alors que l’autorité avait formellement interdit à ces enfants de circuler sur cette grande artère où plusieurs touristes étrangers et diplomates passent d’habitude.
Certains d’entre eux quémandent poliment par contre d’autres obligent parfois les usagers à leur donner sans ménagement. Ce qui s’est passé hier avant-midi non loin de l’arrêt SONAS illustre clairement le comportement qu’affichent à la longueur de journées ces enfants de la rue.
Un shegué s’est présenté tout près de la portière d’une voiture sommant ainsi le chauffeur à lui donner de l’argent. N’ayant pas obtempérer à sa demande, cet enfant de la rue a commencé à l’injurier.
L’autorité urbaine n’est-elle pas au courant de la présence de ses enfants de la rue sur le Boulevard ?
Car curieux que cela puisse paraitre, ces enfants agissent au vu et au su des policiers chargés à une certaine époque de l’opération dite » chasse aux shegués. »
Il faut dire que la dernière opération à laquelle nous faisons allusion, n’est pas la première du genre. Les différents gouverneurs de Kinshasa, entre 2001 et 2006, ont tenté d’éradiquer le phénomène notamment par la force.
Ainsi Christophe Muzungu a lancé l’opération » Arrêtez les enfants abandonnés » (Kanga vagabonds), le gouverneur Kimbembe, a recruté certains d’entre eux pour nettoyer les rues de la ville, sans changement notable.
Malgré ces mesures, ce phénomène refait toujours surface. Ils sont présents dans toutes les communes de Kinshasa, aux abords des marchés, des grands centres commerciaux et des arrêts de bus etc.
Contrairement au Burundi où les enfants de la rue sont apparus avec la guerre, au Congo Kinshasa, les shégués sont un phénomène de société, caractérisé par une crise endémique et structurelle qui date des années 1980 et qui n’est pas jusqu’ici près de se terminer.
On estime actuellement le nombre de ces enfants à 200 000 à travers la République dont 10 à 15 000 à Kinshasa
Beaucoup de familles laminées par la pauvreté, poussent ou abandonnent leurs enfants dans la rue. Les shegués sont avant tout des enfants des rues. Cependant, leur réputation en fait assez souvent des voleurs ou des jeunes de très mauvaise réputation.
Pourtant plusieurs d’entre eux ne demandent qu’à exercer un petit métier et aspirent à une vie normale : cireurs de chaussures, vendeurs ambulants.
Le phénomène des enfants des rues s’est accru depuis la fin des années 1990 avec le développement et la multiplication d’églises indépendantes dites de "réveil".
De nombreux pasteurs voient dans plusieurs enfants des mauvais esprits et les parents, proches ou éloignés, faisant foi aux dires des prédicateurs, chassent les jeunes de chez eux.
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Camus Kinkumi Kamitatu
© KongoTimes
Shegués - Enfants de la rue de Kinshasa. Photo radio Okapi
Ils avaient disparu du centre ville et plus précisément du Boulevard du 30 juin où ils s’illustraient dans la mendicité depuis bientôt une année.
Depuis quelques temps, les shegués, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ont réapparu au grand dam de paisibles citoyens.
Ce qui oblige certains curieux à s’interroger sur la vraie motivation de cette réapparition alors que l’autorité avait formellement interdit à ces enfants de circuler sur cette grande artère où plusieurs touristes étrangers et diplomates passent d’habitude.
Certains d’entre eux quémandent poliment par contre d’autres obligent parfois les usagers à leur donner sans ménagement. Ce qui s’est passé hier avant-midi non loin de l’arrêt SONAS illustre clairement le comportement qu’affichent à la longueur de journées ces enfants de la rue.
Un shegué s’est présenté tout près de la portière d’une voiture sommant ainsi le chauffeur à lui donner de l’argent. N’ayant pas obtempérer à sa demande, cet enfant de la rue a commencé à l’injurier.
L’autorité urbaine n’est-elle pas au courant de la présence de ses enfants de la rue sur le Boulevard ?
Car curieux que cela puisse paraitre, ces enfants agissent au vu et au su des policiers chargés à une certaine époque de l’opération dite » chasse aux shegués. »
Il faut dire que la dernière opération à laquelle nous faisons allusion, n’est pas la première du genre. Les différents gouverneurs de Kinshasa, entre 2001 et 2006, ont tenté d’éradiquer le phénomène notamment par la force.
Ainsi Christophe Muzungu a lancé l’opération » Arrêtez les enfants abandonnés » (Kanga vagabonds), le gouverneur Kimbembe, a recruté certains d’entre eux pour nettoyer les rues de la ville, sans changement notable.
Malgré ces mesures, ce phénomène refait toujours surface. Ils sont présents dans toutes les communes de Kinshasa, aux abords des marchés, des grands centres commerciaux et des arrêts de bus etc.
Contrairement au Burundi où les enfants de la rue sont apparus avec la guerre, au Congo Kinshasa, les shégués sont un phénomène de société, caractérisé par une crise endémique et structurelle qui date des années 1980 et qui n’est pas jusqu’ici près de se terminer.
On estime actuellement le nombre de ces enfants à 200 000 à travers la République dont 10 à 15 000 à Kinshasa
Beaucoup de familles laminées par la pauvreté, poussent ou abandonnent leurs enfants dans la rue. Les shegués sont avant tout des enfants des rues. Cependant, leur réputation en fait assez souvent des voleurs ou des jeunes de très mauvaise réputation.
Pourtant plusieurs d’entre eux ne demandent qu’à exercer un petit métier et aspirent à une vie normale : cireurs de chaussures, vendeurs ambulants.
Le phénomène des enfants des rues s’est accru depuis la fin des années 1990 avec le développement et la multiplication d’églises indépendantes dites de "réveil".
De nombreux pasteurs voient dans plusieurs enfants des mauvais esprits et les parents, proches ou éloignés, faisant foi aux dires des prédicateurs, chassent les jeunes de chez eux.
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Camus Kinkumi Kamitatu
© KongoTimes
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