05/08/2014
RDC: un opposant arrêté en plein débat sur une révision de la Constitution © AFP
Un responsable de l'opposition a été arrêté mardi en République démocratique du Congo (RDC) au lendemain d'une manifestation organisée contre toute révision de la Constitution qui permettrait au président Joseph Kabila de rester au pouvoir après 2016.
Le député Jean-Bertrand Ewanga, secrétaire général de l'Union pour la nation congolaise (UNC), troisième parti d'opposition, était l'un des principaux orateurs lors du rassemblement de lundi à Kinshasa contre ce projet prêté par ses détracteurs au camp du président Kabila, au pouvoir depuis 2001.
En début d'après-midi, le parlementaire a été transféré à la Cour suprême de justice après avoir été "arrêté ce matin très tôt à son domicile à Kinshasa suite au meeting" de lundi, a annoncé sur son compte Twitter Lydie Omanga, chargée de communication de Vital Kamerhe, le président de l'UNC.
Interrogé par l'AFP, le député et avocat Jean-Baudouin Mayo a dénoncé une manoeuvre pour "chercher à affaiblir l'opposition, affaiblir l'UNC et son président" Vital Kamerhe, ancien proche collaborateur de M. Kabila devenu l'une des principales figures de l'opposition.
Selon des proches du député, "des agents de l'ANR", l'Agence nationale de renseignement, et de la "police" se sont "introduits chez lui à 06H00 (05H00 GMT) munis d'un mandat d'amener délivré par le procureur au motif d'incitation à la haine", a indiqué l'UNC.
Selon un des avocats du député, Berger Tsasa, M. Ewanga est accusé d'"outrage au chef de l'Etat et incitation à la haine tribale".
Mardi matin, le ministre de l'Intérieur, Richard Muyej, a déclaré à des journalistes que "tous les discours ont été analysés" et que celui du député Ewanga avait une "dose particulière" d'hostilité. Selon lui, il a "abusé de sa liberté d'expression" et "est allé un peu loin".
- 'Indignation' -
Selon Lydie Omanga, de l'UNC, l'arrestation de l'opposant est "illégale" et "arbitraire" car "l'Assemblée, en congé, ne siège pas" et ne peut donc "pas lever son immunité".
L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le premier parti d'opposition, a de son côté exprimé son "indignation" et appelé à sa "libération immédiate".
Dans l'après-midi, un groupe d'opposants a exigé la libération "sans conditions" du député "dans les 24 heures", faute de quoi, les signataires et leurs militants "se constitueront prisonniers".
Des milliers de personnes avaient manifesté lundi sur la place Sainte-Thérèse, dans l'est de la capitale, à l'appel d'une dizaine de partis de l'opposition et d'organisations de la société civile.
Les manifestants ont dénoncé toute modification de la Constitution qui permettrait au président Kabila de briguer un troisième mandat.
"Nous disons +non+ à la modification de la Constitution", avait déclaré le député Ewanga, appelant le chef de l'Etat à "partir" en 2016, à la fin de son deuxième mandat.
Bruno Mavungu, secrétaire général de l'UDPS, avait pour sa part affirmé qu'il n'était "pas question d'attendre 2016". "Son départ, c'est maintenant", avait-il lancé à propos du chef de l'Etat.
Des opposants ont aussi exhumé une ancienne revendication: que M. Kabila soit remplacé par M. Tshisekedi, qui s'était proclamé "président élu" après l'élection décriée de 2011, contestant la victoire du chef de l'Etat sortant.
Joseph Kabila, arrivé au pouvoir en 2001, a été élu en 2006 au terme des premières élections libres du pays et a été réélu en 2011. Selon la Constitution, il ne peut pas se représenter en 2016 mais l'opposition soupçonne son camp de manoeuvrer pour changer la donne.
L'initiative de toucher à la Constitution revient en premier lieu au président, mais peut aussi venir du gouvernement, du Parlement ou d'une pétition ayant réuni 100. 000 signatures.
Le président Kabila se trouve actuellement à Washington pour le sommet Etats-Unis/Afrique. Les Etats-Unis ont plusieurs fois insisté pour qu'il respecte la Constitution actuelle.
Un responsable de l'opposition a été arrêté mardi en République démocratique du Congo (RDC) au lendemain d'une manifestation organisée contre toute révision de la Constitution qui permettrait au président Joseph Kabila de rester au pouvoir après 2016.
Le député Jean-Bertrand Ewanga, secrétaire général de l'Union pour la nation congolaise (UNC), troisième parti d'opposition, était l'un des principaux orateurs lors du rassemblement de lundi à Kinshasa contre ce projet prêté par ses détracteurs au camp du président Kabila, au pouvoir depuis 2001.
En début d'après-midi, le parlementaire a été transféré à la Cour suprême de justice après avoir été "arrêté ce matin très tôt à son domicile à Kinshasa suite au meeting" de lundi, a annoncé sur son compte Twitter Lydie Omanga, chargée de communication de Vital Kamerhe, le président de l'UNC.
Interrogé par l'AFP, le député et avocat Jean-Baudouin Mayo a dénoncé une manoeuvre pour "chercher à affaiblir l'opposition, affaiblir l'UNC et son président" Vital Kamerhe, ancien proche collaborateur de M. Kabila devenu l'une des principales figures de l'opposition.
Selon des proches du député, "des agents de l'ANR", l'Agence nationale de renseignement, et de la "police" se sont "introduits chez lui à 06H00 (05H00 GMT) munis d'un mandat d'amener délivré par le procureur au motif d'incitation à la haine", a indiqué l'UNC.
Selon un des avocats du député, Berger Tsasa, M. Ewanga est accusé d'"outrage au chef de l'Etat et incitation à la haine tribale".
Mardi matin, le ministre de l'Intérieur, Richard Muyej, a déclaré à des journalistes que "tous les discours ont été analysés" et que celui du député Ewanga avait une "dose particulière" d'hostilité. Selon lui, il a "abusé de sa liberté d'expression" et "est allé un peu loin".
- 'Indignation' -
Selon Lydie Omanga, de l'UNC, l'arrestation de l'opposant est "illégale" et "arbitraire" car "l'Assemblée, en congé, ne siège pas" et ne peut donc "pas lever son immunité".
L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le premier parti d'opposition, a de son côté exprimé son "indignation" et appelé à sa "libération immédiate".
Dans l'après-midi, un groupe d'opposants a exigé la libération "sans conditions" du député "dans les 24 heures", faute de quoi, les signataires et leurs militants "se constitueront prisonniers".
Des milliers de personnes avaient manifesté lundi sur la place Sainte-Thérèse, dans l'est de la capitale, à l'appel d'une dizaine de partis de l'opposition et d'organisations de la société civile.
Les manifestants ont dénoncé toute modification de la Constitution qui permettrait au président Kabila de briguer un troisième mandat.
"Nous disons +non+ à la modification de la Constitution", avait déclaré le député Ewanga, appelant le chef de l'Etat à "partir" en 2016, à la fin de son deuxième mandat.
Bruno Mavungu, secrétaire général de l'UDPS, avait pour sa part affirmé qu'il n'était "pas question d'attendre 2016". "Son départ, c'est maintenant", avait-il lancé à propos du chef de l'Etat.
Des opposants ont aussi exhumé une ancienne revendication: que M. Kabila soit remplacé par M. Tshisekedi, qui s'était proclamé "président élu" après l'élection décriée de 2011, contestant la victoire du chef de l'Etat sortant.
Joseph Kabila, arrivé au pouvoir en 2001, a été élu en 2006 au terme des premières élections libres du pays et a été réélu en 2011. Selon la Constitution, il ne peut pas se représenter en 2016 mais l'opposition soupçonne son camp de manoeuvrer pour changer la donne.
L'initiative de toucher à la Constitution revient en premier lieu au président, mais peut aussi venir du gouvernement, du Parlement ou d'une pétition ayant réuni 100. 000 signatures.
Le président Kabila se trouve actuellement à Washington pour le sommet Etats-Unis/Afrique. Les Etats-Unis ont plusieurs fois insisté pour qu'il respecte la Constitution actuelle.
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Jeune Afrique
avec AFP
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