Sifa Mahanya la mère putative lors du mariage du "raïs président" en juin 2006
Confinée à Lubumbashi depuis plusieurs années, la "veuve" - la maîtresse attitrée? - du Mzee LD Kabila a transformé le "mal" qu’on voulait lui faire en "bien".
Elle est devenue une "femme d’affaires" très sollicitée par quelques commerçants véreux de l’ex-Elisabethvile. Congolais et étrangers. Et pour cause? "Sifa" a le bras long notamment à la Douane. Elle est une intouchable.
Du vivant de feu Mzee LD Kabila, alias "soldat du peuple", personne ne l’a connu comme "Mama présidente". "C’est une affaire de Blancs", répondait Mzee aux curieux qui cherchaient à connaître la "présidente". Des visiteurs de nuit du Palais de marbre - où travaillait et résidait le tombeur de Seseskul - jurent de n’avoir pas vu l’ombre d’une certaine Sifa.
C’est lors des obsèques du défunt président en janvier 2001 que les Kongomani en général et les "Bana Kin" en particulier, ont découvert une femme très "éplorée" soutenue par quelques "pleureuses" professionnelles.
Qui est cette dame? "C’est Mama Sifa Mahanya, la veuve de Papa Kabila", disait-on.
Les gazettes occidentales déduiront qu’il s’agit de la maman du nouveau "raïs". Des indiscrétions laissent entendre qu’au moment du décès mystérieux de son "époux", "Sifa" était une simple pensionnaire à la prison centrale de Makala.
Détentrice d’un "grand secret d’Etat", "Sifa" a usé et abusé de son statut de "Reine-mère".
Elle a multiplié des foucades à Kin. Des experts de la "Monique" (Monuc) l’avait soupçonné un moment d’avoir créé un service parallèle de renseignements. Un service qui disposait de quelques "cachots" au Palais de marbre.
Un matin, le "raïs", alias "Papa roméo", alias commandant suprême des FARDC, de la police nationale et de la garde présidentielle, décida de "déporter" "Sifa" à "Lubum". Bonjour les dégâts!
Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les potins de Kinshasa-les-Immondices, c’est une véritable patate chaude que le "raïs président" a cédé au "Gouv" Moïse Katumbi Chapwe.
"Mama Sifa se considère au-dessus des lois et fait n’importe quoi au point de mener des activités dignes d’une marraine de la maffia", dit mon ami. Voyant mon air dubitatif, l’ami a compris qu’il me faut des exemples pour comprendre son histoire.
Il se lance aussitôt en me regardant droit dans les yeux : "Au début, Sifa s’est livrée à quelques expropriations immobilières. On connaît le cas du Cinéma Betamax près de la Place de la Poste. L’appétit vient en mangeant.
De nombreux hommes d’affaires du Katanga importent depuis belle lurette leurs marchandises via le poste frontière de Kasumbalesa au nom de la Mama présidente Sifa Mahanya".
"Tu ne me demandes pas pourquoi?", aboie littéralement mon ami. Timidement, je lui demande : "Pourquoi?". "Est-ce si difficile de deviner que c’est pour ne pas payer les frais douaniers?", peste-t-il.
Reprenant son calme, l’ami se fait plus explicite : "Des hommes d’affaires katangais recourent à Mama Sifa Mahanya pour dédouaner diverses marchandises. C’est le cas notamment des véhicules et du carburant. Sifa utilise souvent la force de dissuasion des membres de la garde républicaine pour retirer les marchandises bloquées".
Me souvenant de cette phrase de Jean-Paul Sartre selon laquelle "toute relation humaine est basée sur l’intérêt", j’ai demandé à l’ami l’intérêt que la maman du "raïs" tirait de ces activités à la limite de la légalité. "Que voudrais-tu qu’elle fasse?, s’interroge-t-il.
La maman ne fait que se débrouiller pour nouer les deux bouts". "Etes-vous en train de suggérer que le "raïs" est fatigué d’une mère qui ne serait pas la sienne?", ai-je répliqué. L’ami de s’exclamer : "Ah, je vois que tu commences à devenir perspicace!".
Mon ami qui sait décidément tout sur tout et presque tout sur rien tire une chaise et pousse un soupir au moment d’y poser son postérieur.
Sur le ton de la confidence, il dit : "La filiation du raïs président est un vrai mystère : sa mère officielle n’est pas sa mère. Sa véritable génitrice s’appellerait Maman Jeannette Mukambuguje. Des caciques de l’AFDL assurent la main sur le cœur que celle-ci occupait la villa ...Tanzanie n°42 à l’ex-Cité de l’OUA".
Erudit, l’ami de conclure : " A beau mentir qui vient de loin...".
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Issa Djema
© Congoindépendant
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