dimanche 14 septembre 2014

Le Vétiver, l’arme absolue contre l’érosion

Le VETIVER ou vétyver est une herbe tropicale persistante de la famille des graminées, originaire du sous-continent indien. Son nom scientifique est Chrysopogon zizanioides, ce qui signifie : «barbe d’or» en raison du réseau racinaire qu’elle déploie.


Lutte contre l’érosion au Sénégal

La section de ses tiges au lieu d’être plate est fortement incurvée. Sa hauteur peut varier de 1 à 3 mètres. C’est une plante très peu exigeante qui pousse jusqu’à 2000 mètres d’altitude et peut vivre jusqu’à 60 ans ! 

Ses feuilles sont coriaces, étroites, longues et fines avec une forte incurvation de la nervure centrale.

Le vétiver étant stérile, il ne produit ni fleurs, ni fruits. On ne peut multiplier le vétiver que par division des racines. La plante est adulte dix mois après son repiquage. 

Le vétiver est connu depuis toujours pour son parfum que l’on extrait de ses racines. Elle est aussi une plante miraculeuse pour la fixation des sols. Elle s’épanouit à la chaleur et à l’ensoleillement. 

En zone naturelle, elle préfère les sols frais, profonds et humides même si la sobriété et l’aridité ne la gênent pas, toutefois, elle préfère grandir dans les sols sableux qu’elle affectionne.

Des essais sont en cours actuellement pour déterminer la capacité du vétiver à épurer les eaux polluées et à fixer l'excès de gaz carbonique de l'atmosphère. A part l’homme, le vétiver ne connaît ni ennemis, ni ravageurs. 

Tant que ces racines ne sont pas atteintes, il résiste au gel et aux incendies ! Les ruminants éprouvent du mal à digérer ses feuilles qu’ils abandonneront après y avoir seulement goûté.

Des agriculteurs du monde entier tirent profit des profondes racines du vétiver pour prévenir l'érosion des sols et retenir la terre dans leurs champs, le long des fossés, sur les berges des canaux ou sur les flancs des collines. 

Les racines tortueuses, entremêlées et extrêmement longues de plusieurs mètres qu’elles atteignent rapidement, disposées en haies serrées pour délimiter les parcelles, permettent de conserver l’humidité nécessaire aux cultures en favorisant l’infiltration des eaux de pluie, assurent la stabilisation des terrains et empêchent la destruction des sols par ravinement lors des fortes pluies, constituant en cela une arme de choix dans la lutte contre la désertification et l’érosion.


Revégétalisation de talus en Colombie

Une fois coupées, les tiges de vétiver trouvent de très nombreux usages. Elles sont largement utilisées dans l’artisanat traditionnel pour confectionner des nattes et des ouvrages de vannerie.

De manière moins courante, elles peuvent servir à fabriquer du papier. Après séchage, les tiges de vétiver procurent également à peu de frais du chaume et de la paille. 

Le chaume sert à fabriquer la toiture des habitations et constitue une couverture bien étanche. La paille, quant à elle, fait un excellent fourrage et représente un très bon aliment pour le bétail hors saison. Elle constitue une excellente litière pour animaux.

Les racines ont de multiples propriétés et trouvent des débouchés plus nobles. Plantes médicinales traditionnelles, elles sont notamment utilisées dans le traitement de certaines affections de la peau. 

En raison des terpènes qu'elles contiennent, elles sont très prisées des industriels pour leurs propriétés insecticides. Elle préserve les vêtements, des mites, termites et éloigne les cafards.



Mais c'est dans le domaine de la cosmétologie et de la parfumerie que le vétiver est roi. Après distillation à la vapeur, sa racine fournit une huile essentielle aromatique de la famille olfactive des fougères, très utilisée comme note de fond dans les parfums, aussi bien masculins que féminins. Un célèbre parfum créé en 1959 par Guerlain porte d'ailleurs, en toute simplicité, le nom de Vétiver.
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Environnement

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