vendredi 19 septembre 2014

RDC, pays souverain ou une colonie des mammouths ?

 jeudi 18 septembre 2014

À la lumière de tout ce qui se passe ou qui est en train de se fomenter sur le plan politique en RDC, il est à se demander s’il s’agit réellement d’un pays souverain ou plutôt d’une espèce de colonie au service de quelques individus.

 Concertations nationales RDC

L’épouvantail de l’effet domino

En effet, il est rationnellement impensable de s’imaginer l’aveuglement total d’une cohorte de personnes face à la situation catastrophique du pays qui, indéniablement, s’enfonce de plus en plus et de jour en jour.

Il est aussi étonnant que certaines personnes qui sont dans le sillage du pouvoir aient perdu la boussole prétextant pour qui veut les entendre que tout va mieux, ou encore, que les réalisations de l’actuel régime au pouvoir sont significatives et sans aucune comparaison avec les régimes passés de sorte qu’on ne puisse envisager ni évoquer le changement à la tête du pays. 

La réalité attestée par les faits n’est pas du tout luisante. Elle est très sombre, négative et le contraire de tout ce qu’ils affirment. Cependant, il est aisé de comprendre le fondement justificatif de leurs propos qui anticipent déjà les conséquences prévisibles et imprévisibles de l’après pouvoir. 

Ainsi, tout leur raisonnement est tablé sur l’épouvantail de l’effet domino. 

Le départ du majeur entraînerait ipso facto le chamboulement de toute la structure et avec elle, l’émiettement ou la disparition pure et simple des autres pions mineurs constituant la grande chaîne du rouage. Redevenus simples citoyens, ils auront de compte à rendre. 

D’où cette attitude presqu’enfantine de se voiler la face afin de ne pas voir les effets néfastes de leur politique et l’incongruité de leur démarche actuelle visant la révision constitutionnelle.

La colonie d’exploitation

L’enjeu primordial n’est donc pas la défense des intérêts du pays, ni moins encore la préoccupation du bien-être de la population. 

L’enjeu réel et véritable pour eux, c’est la sauvegarde du pouvoir en tant qu’instrument de jouissance individuelle et de manipulation de la masse. La logique qui sous-tend cette vision de la chose publique est celle d’une colonie d’exploitation qui est la chasse gardée de certains individus.

L’aberration

Rien n’est plus aberrant que la cécité de vouloir persévérer sur le mauvais chemin sachant qu’au vu des moyens à disposition et de la capacité de production potentielle du pays, ils ne sont tout simplement pas à la hauteur de la tâche qu’ils s’acharnent partout les moyens à ne pas lâcher. 

C’est une honte que d’avoir une classe politique égoïste et sans ambitions pour leur pays. Cette pègre se contente des miettes. Elle n’est pas capable de voir plus loin de leur sphère individuelle et familiale. Elle en est arrivée à être robotisée et à agir comme des automates sans capacité de se questionner ou de se remettre en question. ,

L’esprit délétère

C’est ahurissant d’entendre parler de « Kabila Désir » ou encore de « Kabila, le grand Bâtisseur » pour justifier la volonté de se cramponner au pouvoir. 

À quoi aurait servi de promulguer une constitution en verrouillant certains articles comme s’ils étaient obligés de le faire. 

Comment peut-on faire confiance aux gens qui n’ont aucune position et qui semblent voguer au gré des circonstances en se cloisonnant derrière des alibis fallacieux pour imposer le diktat afin d’ouvrir la porte à des mandats présidentiels illimités qui seraient le sacre d’une présidence à vie et de la pérennisation d’une caste au pouvoir. 

Cet esprit délétère ne peut favoriser la stabilité politique et engager décidément le pays sur la voie de la démocratisation. Car, à tout moment et en tout lieu, il faut s’attendre à ce que les lois soient brisées illégalement et que les règles du jeu soient changées en fonction des situations contingentes. 

Un pays digne de ce nom, bien administré et bien gouverné, ne peut tolérer de telles attitudes et de tels agissements qui rentrent dans le registre du dilettantisme, de la mafiosité organique et de l’absence de projection sur le type de structure et des institutions politiquement viables.

Stopper les mammouths en s’appropriant le levier du changement

En voulant par la force des choses se maintenir au pouvoir, ces acteurs politiques semblent oublier qu’ils sont en train de se ridiculiser en posant des gestes lourds des conséquences. À travers leur myopie ils hypothèquent, en humiliant gravement tout un peuple, l’avenir prometteur du pays. 

Car, sous une gouvernance habile et responsable, avec la richesse scandaleuse que dispose le Congo, la transformation sociale et économique ne sera ni un rêve moins encore, un leurre. Mais plutôt une réalité substantielle qui se matérialiserait en peu de temps. 

Malheureusement, en l’absence de la capacité d’autocritique et d’une prise de conscience aigüe de la réalité dans toutes ses facettes, les mammouths, enfermés dans leur tour dorée font du surplace au pouvoir. 

Enivrés par le système chaotique de prédation qui alimente leur quotidien, ils vivent désormais hors de la réalité populaire ayant perdu systématiquement les sens de l’orientation du bien commun, du devoir bien fait, du jugement, de l’honneur, du respect de la parole donnée et tutti quanti. 

La folie et le gâchis au nom des intérêts personnels devraient être stoppés d’une manière ou d’une autre. On ne devrait pas se permettre le luxe de leur laisser les mains libres d’accomplir leur dessein machiavélique. 

Le peuple et les acteurs politiques devraient sans trop tarder s’approprier le levier du pouvoir pour changer le cours du destin du pays.
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Mwamba Tshibangu
 

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