le 3 oct 2014
Depuis plusieurs semaines en République démocratique du Congo (RDC), des associations, des églises et des partis politiques d’opposition mobilisent la population pour protester contre la révision de la constitution qui permettrait – entre autres – au président "Joseph Kabila" de briguer un troisième mandat.
À Goma, une marche pacifique a tourné à la confrontation avec la police, mais les manifestants sont plus que jamais déterminés.
Amini Ngulumira est un jeune Congolais de 33 ans, vivant à Goma, dans l’est de la RDC. Son rêve de léguer un Congo meilleur aux générations futures le pousse à rejoindre le RCD/KML, un parti politique d’opposition influent en province du Nord-Kivu.
En sa qualité de président fédéral adjoint du parti, il participe à l’organisation d’une marche pacifique contre la révision de la constitution, proposée par la majorité présidentielle.
« Après une longue période sous la colonisation et plus 32 ans de dictature, c’est le moment de donner la chance à la démocratie », justifie-t-il.
« Non à la révision constitutionnelle, oui au dialogue. »
Le week-end dernier, ils réussissent à rassembler des foules au rond-point Signers, l’un des plus grands de la ville de Goma. Leurs banderoles portent des messages comme : « Non à la révision constitutionnelle, oui au dialogue. »
Grâce à des mégaphones, ils rappellent aux participants le caractère pacifique de la marche, mettant en garde contre toute forme de violence. « Il n’y a rien à craindre », assure-t-il. « Nous avons informé les autorités locales par écrit, comme l’exige la constitution. »
« La police nous musèle »
Ironie du sort, la police fait irruption sur le point de départ de la marche et tente de l’étouffer, seulement quelques minutes après le coup d’envoi. Mais les manifestants ne se laissent pas faire. « Chaque fois que nous voulons nous exprimer, la police nous musèle », s’énerve Amini Ngulumira. « Cette fois-ci, nous allons nous exprimer quel que soit le prix à payer. »
Exaspérée, la police tire des grenades lacrymogènes dans l’espoir de disperser la marche, mais en vain. Une grenade lacrymogène touche Amini avant d’exploser et le blesse au bras gauche. « J’ai juste vu le sang couler sans sentir la douleur », se souvient-il. « J’ai continué à manifester comme si de rien n’était. »
« La pression populaire l’emportera »
Pour résister aux tirs du gaz lacrymogène, les manifestants se servent des bouteilles d’eau prévues pour la circonstance. Au bout de quelque temps, Amini se dirige vers un centre de santé proche pour soigner son bras qui gonfle déjà.
Mais sa détermination reste intacte. « Je suis prêt à mourir pourvu qu’on ne change pas la constitution », jure-t-il. « La pression populaire l’emportera sur des ambitions politiques de certaines personnes au pouvoir. »
Amini Ngulumira promet de s’investir encore plus dans la mobilisation des jeunes, les invitant à « exercer le pouvoir que la constitution leur confère dans un état démocratique. »
_____
RNW
Depuis plusieurs semaines en République démocratique du Congo (RDC), des associations, des églises et des partis politiques d’opposition mobilisent la population pour protester contre la révision de la constitution qui permettrait – entre autres – au président "Joseph Kabila" de briguer un troisième mandat.
À Goma, une marche pacifique a tourné à la confrontation avec la police, mais les manifestants sont plus que jamais déterminés.
Amini Ngulumira est un jeune Congolais de 33 ans, vivant à Goma, dans l’est de la RDC. Son rêve de léguer un Congo meilleur aux générations futures le pousse à rejoindre le RCD/KML, un parti politique d’opposition influent en province du Nord-Kivu.
En sa qualité de président fédéral adjoint du parti, il participe à l’organisation d’une marche pacifique contre la révision de la constitution, proposée par la majorité présidentielle.
« Après une longue période sous la colonisation et plus 32 ans de dictature, c’est le moment de donner la chance à la démocratie », justifie-t-il.
« Non à la révision constitutionnelle, oui au dialogue. »
Le week-end dernier, ils réussissent à rassembler des foules au rond-point Signers, l’un des plus grands de la ville de Goma. Leurs banderoles portent des messages comme : « Non à la révision constitutionnelle, oui au dialogue. »
Grâce à des mégaphones, ils rappellent aux participants le caractère pacifique de la marche, mettant en garde contre toute forme de violence. « Il n’y a rien à craindre », assure-t-il. « Nous avons informé les autorités locales par écrit, comme l’exige la constitution. »
« La police nous musèle »
Ironie du sort, la police fait irruption sur le point de départ de la marche et tente de l’étouffer, seulement quelques minutes après le coup d’envoi. Mais les manifestants ne se laissent pas faire. « Chaque fois que nous voulons nous exprimer, la police nous musèle », s’énerve Amini Ngulumira. « Cette fois-ci, nous allons nous exprimer quel que soit le prix à payer. »
Exaspérée, la police tire des grenades lacrymogènes dans l’espoir de disperser la marche, mais en vain. Une grenade lacrymogène touche Amini avant d’exploser et le blesse au bras gauche. « J’ai juste vu le sang couler sans sentir la douleur », se souvient-il. « J’ai continué à manifester comme si de rien n’était. »
« La pression populaire l’emportera »
Pour résister aux tirs du gaz lacrymogène, les manifestants se servent des bouteilles d’eau prévues pour la circonstance. Au bout de quelque temps, Amini se dirige vers un centre de santé proche pour soigner son bras qui gonfle déjà.
Mais sa détermination reste intacte. « Je suis prêt à mourir pourvu qu’on ne change pas la constitution », jure-t-il. « La pression populaire l’emportera sur des ambitions politiques de certaines personnes au pouvoir. »
Amini Ngulumira promet de s’investir encore plus dans la mobilisation des jeunes, les invitant à « exercer le pouvoir que la constitution leur confère dans un état démocratique. »
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