le 16 octobre 2014
Le premier Ministre Britanique David Cameron
Dans un autre chapitre, il juge nécessaire pour la Rd Congo de se doter d’un plan militaire, même si la construction d’une armée républicaine reste une priorité tant pour le Gouvernement que pour les bailleurs de fonds.
Quant au respect des engagements de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, son pays promet de s’impliquer pour amener tous les pays de la région des Grands Lacs à le respecter.
Les enjeux politiques du moment en République démocratique du Congo, notamment la possibilité de la révision ou pas de la constitution de 2006, l’organisation du cycle électoral (2013-2016), la situation sécuritaire à l’Est du pays, la situation économique du pays, etc. ne laissent personne indifférente, même au niveau de ses partenaires bi et multilatéraux qui sont préoccupés et veulent savoir ce que demain nous réserve.
C’est dans cette optique que M. Nic Horiley, Directeur Afrique au ministère des Affaires étrangères de la Grande Bretagne a eu une petite séance avec quelques organes de presse comptés du bout de doigts.
A l’entendre parler, il est permis de noter une grande différence entre la conception de la situation en Rd Congo aux Etats-Unis d’Amérique et en Grande Bretagne.
Au sujet par exemple de la révision ou pas de la constitution de 2006 en République démocratique du Congo, les Etats-Unis ont eu déjà à se prononcer, à travers l’Envoyé spécial de Barack Obama pour la région des Grands Lacs, qui s’est dit opposé à toute révision ayant pour nature d’accorder un autre mandat à l’actuel Chef de l’Etat.
Une démarche que n’approuve pas la Grande Bretagne qui souligne que tout ce que la Rd Congo doit faire devra privilégier le développement et la paix et tout doit se faire avec l’accord du peuple.
Une position qui rejoint celle des officiels congolais qui pensent que si révision constitutionnelle il y aura telle que prévue par la constitution en son article 218, le peuple sera consulté et le pouvoir se pliera à la décision que prendra le souverain primaire.
En plus, M. Nic Horiley explique qu’il y a environ cent ans que les Européens sont venus dire aux noirs ce qu’il faut faire. Et de constater qu’aujourd’hui, les choses ont changé, le noir est devenu mûr et le peuple peut lui-même se décider sur son avenir.
« Je n’aimerais pas qu’un ministre congolais vienne à Londres nous apprendre ce que nous devons faire », dit-il, avant d’ajouter que le Royaume Uni a tellement investi dans ce pays et n’est pas prêt à soutenir un pouvoir qui n’a pas obtenu le soutien du peuple.
C’est en ceci que Kabila a été non seulement prudent, mais prévenant lorsqu’il a expliqué aux membres de la Majorité Présidentielle réunis dernièrement dans sa ferme privée de Kingakati, qu’il est préoccupé par le social du Congolais et que tout débat sur la révision ou pas de la constitution était du domaine de la spéculation.
Il a compris donc que le débat tel qu’il est lancé risquait de l’écarter de la réalisation de son projet de société que le peuple s’était approprié aux élections de novembre 2011.
Pour un plan militaire
Dans son petit exposé, le Directeur Afrique au ministère des Affaires étrangères du Royaume Uni a reconnu que c’est aux Congolais eux-mêmes de définir leurs propres priorités et c’est par la suite que les partenaires qu’ils sont, peuvent les soutenir.
C’est dans ce sens qu’il a souligné l’importance pour la Rd Congo de se doter d’un plan militaire qui reprend la projection de ce que ce pays compte faire dans ce domaine spécifique.
Notamment dans la lutte contre les FDLR réfractaires, les ADF-Nalu, la LRA. En plus, les bailleurs de fonds voudraient savoir ce que fait réellement la Rd Congo face à la menace que fait peser les ex-M23 hébergés en Ouganda et au Rwanda.
Parlant des FDLR, il a insisté sur la nécessité de continuer à leur faire pression pour qu’ils se rendent et ceux qui se sont rendus doivent être pris en charge pour qu’ils ne soient pas tentés à retourner dans la brousse.
Concernant l’Accord-cadre d’Addis-Abeba signé par la Rd Congo et les neuf autres Etats de la région, etc., il promet que dans les échanges avec ces pays, le Royaume-Uni ne manquera pas de leur rappeler l’obligation de ne pas soutenir les groupes armés, ni de les héberger.
Il dit que si ces pays s’entêtent, son pays ne manquera pas d’appliquer les sanctions soit à travers l’aide au développement soit à travers la coopération militaire, etc.
Climat des affaires : beaucoup reste à faire
Au sujet de l’amélioration du climat des affaires en République démocratique du Congo, il a reconnu que des efforts ont été faits par l’actuel Gouvernement que dirige le Premier ministre Matata Ponyo.
Toutefois, il pense que beaucoup reste encore à faire. Selon lui, c’est comme si l’amélioration du climat des affaires est menée par un groupe de gens et les autres assistent comme de simples spectateurs.
Et pourtant, pour que cet élan porte des fruits escomptés, il faut que toute la population, du plus petit au plus grand s’implique.
Par rapport à ses fonctions, il lui est difficile de demander à ses compatriotes de venir investir en Rd Congo, car dit-il, l’investissement est une décision que prend chaque investisseur après avoir mesuré les risques.
Et pourtant, les informations recueillies auprès de ses compatriotes sur terrain, surtout ceux qui sont dans les mines au Katanga, ne sont pas du tout rassurantes. Et d’avouer que d’ailleurs, certains sont en train de réfléchir quant à leur avenir en Rd Congo.
Il fustige l’abondance et la diversité des impôts et taxes qui sont d’un niveau plus élevé que dans d’autres pays de la région. Il a cité une entreprise qui s’est vue imposer la moitié de son capital social, etc.
Pour lui, c’est au Gouvernement de donner l’impulsion en ce qui concerne l’amélioration du climat des affaires. C’est ici qu’il faut marier les propos de ce diplomate au constat fait dernièrement sur terrain.
En effet, après la signature d’un arrêté interministériel supprimant trente taxes dans le secteur ferroviaire en Rd Congo, la décision souffre encore de son application.
Voilà qui doit interpeller toutes les autorités congolaises à s’approprier cette importante réforme, qui consiste à améliorer le climat des affaires en Rd Congo.
Sinon, la Rd Congo risque de voir les précieux investisseurs mettre la clé sur leurs usines au motif d’un mauvais climat des affaires.
L’on doit aussi savoir qu’à ce jour, il ne suffit pas d’avoir beaucoup de ressources, il ne suffit pas non plus d’être un scandale géologique pour attirer les investisseurs, mais tout est question d’un bon climat des affaires.
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L’Avenir
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