dimanche 16 novembre 2014

La RDC malade de la corruption et de la pauvreté

15/11/2014 

"Joseph KABILA" - Président sortant de la RDC

En Flandre, le régime incarné par "Joseph Kabila" est sévèrement jugé. En cause, la corruption ambiante. L’enrichissement scandaleux des membres de la classe dirigeante est un secret de Polichinelle. 

Dans une interview accordée à Congo Indépendant en avril 2014, le NV-A Karl Vanlouwe, actuel vice-président du Sénat, a eu ces mots : «J’aime bien ce pays fantastique (Ndlr : le Congo-Kinshasa) et son peuple, malheureusement il y a de très gros problèmes». 

Et d’ajouter : «Le pays est confronté à deux grands maux: la corruption et la pauvreté». Pour lui, le Congo peut-être le partenaire principal de la Belgique "à quelques conditions". 

"Le Congo doit manifester sa détermination à lutter contre la corruption, le chômage et la pauvreté. Il doit également promouvoir un véritable Etat de droit où règne des valeurs démocratiques", concluait-il. 

En Belgique, personne ne croit sérieusement que "Joseph Kabila", à l’instar de ses pairs africains "accros du pouvoir", tente de briguer un troisième mandat pour promouvoir le progrès économique et combattre la pauvreté et les inégalités.

Consacré principalement à l’élection du secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le XVème sommet de la Francophonie verra un sujet de brûlante actualité s’inviter aux débats. 

Il s’agit des récents bouleversements politiques survenus le 30 octobre dernier au Burkina Faso avec la chute du président Blaise Compaoré. 

En toile de fond, il y a la volonté de certains chefs d’Etat africains - que d’aucuns qualifient d’"accros au pouvoir" - de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat. I

nterrogé, samedi 8 novembre, dans le cadre de l’émission "D’ici l’Europe" par Radio France Internationale et France 24, le chef du gouvernement belge s’est refusé de répondre "par presse interposée" à une question sur la volonté de "Joseph Kabila" de s’octroyer un troisième mandat. 

Il préfère d’abord consulter ses homologues à Dakar. Cette "esquive" constitue en soi une "réponse subliminale". 

Rappelons qu’alors qu’il était président du parti libéral francophone (MR), Charles Michel avait dit sa "déception" après la modification de l’article 71 de la Constitution congolaise instaurant l’élection présidentielle à un seul tour. 

"Joseph Kabila nous a déçus", pestait-il en juin 2011 devant des membres de la diaspora congolaise.

Dans moins de trois semaines, la capitale sénégalaise va accueillir les chefs d’Etat et de gouvernements des 77 pays membres de la Francophonie (57 membres, 20 observateurs). 

L’élection du successeur d’Abdou Diouf et le respect de la Constitution - à la lumière de la crise politique au Burkina Faso - vont se disputer la vedette. 

Dans une interview accordée au mensuel "Notre Afrik" n°49, le secrétaire général sortant de la Francophonie n’a pas mâché ses mots en rappelant qu’"il faudrait donner la primeur au strict respect des dispositions constitutionnelles que les peuples se sont données".

A Bruxelles, le Premier ministre Charles Michel a confirmé sa présence à cette "grande messe" des pays ayant en partage la langue française. 

A Dakar, il évoquera la question relative à la volonté de plusieurs chefs d’Etats à vouloir s’accrocher au pouvoir en dépit de l’interdit constitutionnel.

Interrogé sur une éventuelle prolongation du mandat de "Joseph Kabila", le Premier ministre belge assure qu’il mettra à profit son séjour sénégalais pour évoquer le sujet avec le principal intéressé. 

En attendant, il se garde d’évoquer ce genre de sujet par presse interposée. "Je n’ai pas l’intention de commenter ce genre de situation avant d’avoir eu l’occasion de rencontrer mes différents homologues", a-t-il déclaré. 

Il était l’invité de l’émission "D’ici l’Europe" sur France 24 et radio Radio France International (RFI). En clair, le "Premier" belge se propose de s’exprimer à l’issue du sommet de Dakar.

Les valeurs de la Francophonie

Le développement de la démocratie, le soutien à l’Etat de droit et aux droits de l’Homme font partie des valeurs généralement défendues par la Francophonie. Toute démocratie suppose des élections périodiques impliquant l’alternance politique. 

L’Etat de droit, lui, renvoie à un système politique prévisible. Un système caractérisé par la primauté du droit. Il n’est pas exclu que la France, le Canada, la Belgique et d’autres pays occidentaux "déconseillent" aux potentats du continent à tripatouiller les chartes fondamentales de leurs pays respectifs juste pour assurer la pérennité de quelques intérêts mal acquis. Ils ne manqueront pas de les exhorter à tirer les leçons de l’infortune de "Blaise". 

On le sait, Compaoré écoutait tout le monde et ne faisait qu’à sa tête. Il a été chassé par la rue. Au nom d’une prétendue souveraineté, certains chefs d’Etat ne manqueront pas de balayer ces "recommandations" du revers de la main.

Le 31 mai 2011, alors qu’il assumait la présidence du MR, Charles Michel avait eu le courage de dire haut et fort sa "déception" suite à la modification de l’article 71 de la Constitution congolaise. 

Et ce, à quelques six mois de la tenue de l’élection présidentielle et les législatives du 28 novembre 2011. "Joseph Kabila nous a déçus", s’exclamait-il. 

Pour lui, ces modifications de la loi fondamentale s’étaient opérées «de manière interpellante». Selon certaines informations difficiles à vérifier, cette fois, "Kabila" est allé plus loin. "Il a fait rédigé une nouvelle Constitution", entend-on dire.

"Joseph Kabila" et les membres de son entourage où pullulent des pseudo-nationalistes seraient mal inspirés de croire que la Belgique ne fait plus le poids sur le "dossier congolais". Derrière la Belgique, il y a forcément les "26" autres Etats de l’Union européenne.

Le 6 mai dernier, emboitant le pas au secrétaire d’Etat américain John Kerry, le PS Jean-Pascal Labille, alors ministre belge de la Coopération au développement, avait appelé «Joseph Kabila» à ne pas briguer de troisième mandat. 

«Lorsqu’il y a une Constitution qui prévoit un certain nombre de mandats, cette Constitution doit être respectée», déclarait-il. Ajoutant que «la charte fondamentale contient des règles de base que nous devons respecter».

Le Congo-Kinshasa malade de la corruption et de la pauvreté

Un mois après l’entrée en fonction du gouvernement fédéral belge dominé par les nationalistes flamands de la N-VA, la future politique congolaise de la Belgique n’est pas encore clairement définie. 

Il y a eu certes une déclaration générale selon laquelle le Royaume entendait "renforcer" sa "coopération avec l’Afrique centrale". Une chose paraît sûre : le nouvel exécutif fédéral entend mettre l’accent sur le soutien au secteur privé. 

Le mot "partenariat" revient sans cesse. Les diplomates belges aux quatre coins du monde ont été instruits de promouvoir une "diplomatie économique". Malheurs donc aux "adorateurs" de l’aide au développement.

En Flandre, le régime incarné par "Joseph Kabila" est sévèrement jugé. En cause, la corruption ambiante. L’enrichissement scandaleux des membres de la classe dirigeante est un secret de Polichinelle. 

Dans une interview accordée à Congo Indépendant en avril 2014, le NV-A Karl Vanlouwe, actuel vice-président du Sénat, a eu ces mots : «J’aime bien ce pays fantastique (Ndlr : le Congo-Kinshasa) et son peuple, malheureusement il y a de très gros problèmes». 

Et d’ajouter : «Le pays est confronté à deux grands maux: la corruption et la pauvreté». 

Pour lui, le Congo peut-être le partenaire principal de la Belgique "à quelques conditions". 

"Le Congo doit manifester sa détermination à lutter contre la corruption, le chômage et la pauvreté. Il doit également promouvoir un véritable Etat de droit où règne des valeurs démocratiques", concluait-il.

En Belgique, personne ne croit sérieusement que "Joseph Kabila", à l’instar de ses pairs africains "accros du pouvoir", tente de briguer un troisième mandat pour promouvoir le progrès économique et combattre la pauvreté et les inégalités. 

Question : Charles Michel, devenu Premier ministre, aura-t-il le courage de Charles Michel, le président du MR? L’avenir le dira.
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[Baudouin Amba Wetshi]
Congoindépendant

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